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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La catastrophe de l'Ocean Ranger

15 février 2024


Honorables sénateurs, aujourd’hui, nous soulignons un très sombre anniversaire de l’histoire de Terre-Neuve-et-Labrador. Il y a 42 ans, au petit matin, le 15 février 1982, la plate-forme de forage Ocean Ranger a chaviré et sombré au large des Grands Bancs de Terre-Neuve. Quatre-vingt-quatre personnes, surtout des Terre-Neuviens et des Labradoriens, ont perdu la vie dans les eaux glaciales de l’Atlantique Nord.

La série d’événements qui ont mené à la perte de l’Ocean Ranger a commencé à 8 heures le matin précédent, quand l’équipage a reçu un bulletin météorologique annonçant qu’une violente tempête hivernale, avec des vagues pouvant atteindre 37 pieds, allait s’abattre dans le secteur de la plate-forme de forage plus tard en fin de journée et durant la nuit.

Même après avoir reçu ces données météorologiques, les activités sur l’Ocean Ranger se sont poursuivies. L’Ocean Ranger a continué de forer jusqu’à tard dans l’après-midi, puis la tige de forage et été débranchée et rétractée en prévision de la tempête.

Dans la soirée, vers 19 heures, deux autres plates-formes de la région ont été frappées par des vagues d’une hauteur anormale. Tout au long de la soirée, la plate-forme a subi des dommages en raison de la tempête, mais aucun ne semblait sérieux. Ce n’est que durant la nuit que les premiers signes de problèmes importants ont pu être observés.

Cependant, le 15 février, au petit matin, l’Ocean Ranger a envoyé un message pour signaler que la plate-forme prenait de la gîte et a demandé à un navire de ravitaillement en état d’alerte et à proximité de se rapprocher de la plate-forme. Peu après 1 heure du matin, l’Ocean Ranger a lancé des appels de détresse. Malheureusement, le dernier message de l’Ocean Ranger ce matin‑là informait les autorités côtières que l’équipage se dirigeait vers les canots de sauvetage.

Les tentatives de sauvetage étaient pratiquement impossibles en raison de la violente tempête qui déferlait sur les embarcations de sauvetage dépêchées sur place. Malgré les fusées éclairantes et les tentatives de sauvetage du MV Seaforth Highlander, la mer démontée et la force des coups de vent ont réduit à néant les efforts de sauvetage de l’équipage.

Peu après, l’Ocean Ranger a chaviré. Bien que les efforts de sauvetage se soient poursuivis cette nuit-là et dans les jours qui ont suivi, il n’y a finalement eu aucun survivant.

La commission royale d’enquête a expliqué que le naufrage de la plate-forme semi-submersible était dû au fait que l’eau de mer s’était engouffrée par un hublot en verre brisé et avait atteint un panneau électrique, provoquant un court-circuit des commandes de ballast.

Depuis, l’industrie extracôtière de Terre-Neuve a considérablement amélioré ses pratiques en matière de sûreté et j’ai eu le plaisir de participer à ces efforts, notamment en parrainant au Sénat la Loi sur la santé et la sécurité dans la zone extracôtière, en 2014, peu après mon arrivée au Sénat.

L’industrie pétrolière et gazière est le moteur économique de notre province, mais cela a eu un prix. C’est pourquoi il est important aujourd’hui de se souvenir non seulement de toutes les vies perdues ce jour-là en 1982, mais aussi de comprendre les réalités auxquelles les travailleurs extracôtiers sont confrontés lorsqu’ils sont exposés aux éléments sur leur lieu de travail. Le souvenir de l’Ocean Ranger et de son équipage continuera de contribuer à la sécurité des travailleurs du secteur pétrolier et gazier partout dans le monde.

Merci, chers collègues.

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