PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
L'Agence des services frontaliers du Canada
20 novembre 2025
Sénateur Moreau, la semaine dernière, Richard Falk, éminent juriste et spécialiste des droits de la personne dans le monde, a été détenu à l’aéroport international Pearson de Toronto alors qu’il se rendait à une conférence sur la Palestine. On semble l’avoir détenu pour le questionner afin d’établir s’il représentait une menace pour la sécurité nationale du Canada.
Seriez-vous en mesure de vous renseigner auprès de la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté et du ministre de la Sécurité publique sur les motifs de sa détention et les raisons pour lesquelles il a fait l’objet d’un signalement — probablement en raison des renseignements contenus dans une base de données — qui a amené l’Agence des services frontaliers du Canada à le détenir?
Je vais me renseigner là-dessus, sénateur Woo. Je crois comprendre que l’Agence des services frontaliers du Canada est un organisme indépendant. Il n’y a aucune ingérence politique dans la façon dont elle devrait traiter les gens à la frontière.
Je vais soulever la question. Si j’ai d’autres informations, je serai ravi de vous les transmettre.
Je vous en remercie.
La question demeure, toutefois. Même si l’Agence des services frontaliers du Canada est indépendante — ce dont je ne doute pas —, elle devait avoir une raison de le considérer comme une menace pour la sécurité nationale et donc de le détenir et de l’interroger. Il nous serait utile de comprendre pourquoi cela s’est produit.
Je tiens à préciser qu’il m’a autorisé à divulguer des informations malgré les restrictions concernant la confidentialité. Quand vous vous informerez, pourriez-vous également obtenir des précisions sur la nature de l’interrogatoire et chercher à savoir si des groupes externes, du Canada ou de l’étranger, ont fait pression sur l’agence pour qu’elle mène cette enquête?
C’est une question d’une grande importance. Je ne suis pas certain de pouvoir avoir accès à ce genre de renseignements, même dans le contexte de ma recherche d’information. J’ai passé les faits en revue. Je sais qu’il s’agit d’une personne âgée.
Il a 95 ans.
Il a 95 ans. Comme je l’ai dit, si j’obtiens ces renseignements, je vous les communiquerai.
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Étant donné que le ministre canadien des Affaires étrangères de l’époque avait dénoncé les propos de Richard Falk sur le massacre du marathon de Boston lorsqu’il en avait attribué la responsabilité à l’ancien président Barack Obama et à l’État d’Israël, ce ministre des Affaires étrangères avait déclaré :
Cette habitude de M. Falk de faire des commentaires anti-occidentaux et antisémites est dangereuse. Les Nations Unies devraient avoir honte d’être associées à un tel individu.
À l’époque, il avait été dénoncé par le secrétaire général de l’ONU. En 2011, lorsqu’il avait publié un dessin antisémite, il avait également été dénoncé par l’ancien premier ministre David Cameron. Les images publiées par M. Falk sur son blogue montraient un chien portant une kippa en train d’uriner sur une représentation de la justice et de dévorer un squelette ensanglanté. Pourquoi l’a-t-on autorisé à entrer dans le pays?
Honnêtement, je n’ai pas la réponse à cette question, s’il y en a une. Je vais la poser à la ministre. Si j’ai quelque chose à ajouter sur cette question, je vous tiendrai au courant. Je comprends que c’est un enjeu sérieux. Je n’ai pas de réponse à vous donner pour l’instant.
Richard Falk a aussi publié ce qui suit sur son blogue : « [Le] monde commence à comprendre à quel point la pratique religieuse juive et l’endoctrinement culturel sont toxiques. »
Il a également publié ceci : « [Le] judaïsme est un système pyramidal de honte sociale qui conduit à une grande accumulation de richesse par ceux qui se trouvent au sommet [...] »
Ces commentaires sont semblables à d’autres qu’il a déjà formulés.
Il y a également eu une fuite de la part de l’Autorité palestinienne. Ses représentants ont tenté de l’expulser au motif qu’il avait admis être un partisan du Hamas.
La question est la suivante : pourquoi a-t-on autorisé son entrée?
Sénateur Downe, je crains de devoir donner la même réponse à votre question complémentaire qu’à votre question principale. Les faits que vous soulevez ici sont graves. Si je dispose de l’information nécessaire, je soulèverai la question auprès des autorités compétentes. Si j’ai une réponse, je vous la transmettrai, monsieur.