EN IMAGES : Démontage des boiseries de la Chambre rouge et de la salle de lecture du Sénat
En février 2019, le Sénat a déménagé à l’édifice du Sénat du Canada, une ancienne gare ferroviaire construite en 1912. Le Sénat occupera cet emplacement temporaire pendant la réhabilitation de l’édifice du Centre du Parlement, demeure permanente du Sénat.
Bien que l’édifice du Centre soit fermé durant les travaux de réhabilitation, les Canadiens peuvent toujours découvrir son art et son architecture grâce à la visite virtuelle immersive du Sénat.
Des restaurateurs de patrimoine et des menuisiers qualifiés ont soigneusement démonté les boiseries décoratives de l’édifice du Centre.
L’objectif consistait à les retirer tout en maintenant leur intégrité autant que possible, à les préserver pour les stocker à long terme et, dans certains cas, à les restaurer pendant la réhabilitation de l’édifice du Centre.
Ce travail colossal s’est échelonné sur plusieurs mois. Une telle tâche exige des recherches approfondies, une identification méticuleuse, une expertise en matière de construction et de conservation du patrimoine... et enfin, de la patience.
Tout comme l’édifice qu’elles décorent, les boiseries datent d’une centaine d’années. En l’absence des constructeurs, les restaurateurs ont dû fouiller des documents historiques pour comprendre la vision de l’architecte du bâtiment, John A. Pearson. Ils ont dû découvrir comment les boiseries avaient été assemblées et installées, effectuer les étapes à rebours pour les enlever et laisser des instructions claires sur la manière de la remettre en place.
« C’est une occasion extraordinaire pour nous d’obtenir des connaissances de première main sur la façon dont tout le travail s’est déroulé il y a cent ans et d’optimiser nos chances de le reproduire plus tard », a confié Sam Pollock, restaurateur à Heritage Grade.
« C’est une chose vraiment spéciale. »
Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur le démontage des boiseries ouvragées de la Chambre rouge et de la salle de lecture du Sénat.
Des ouvriers enlèvent un panneau mural en bois dans la salle de lecture du Sénat, une pièce où les sénateurs avaient l’habitude de lire le journal et de manger un morceau entre les séances et les réunions de comité. Au cours de ce processus, les restaurateurs ont déterminé que la plupart des boiseries dans la pièce avaient subi des modifications dans les années 1970. L’étendue des rénovations apportées demeurait inconnue, mais les preuves matérielles montraient que de nombreux panneaux muraux d’origine en plaquage de chêne blanc avaient été remplacés.
Dans une alcôve de la salle de lecture du Sénat, après le démontage du plafond contemporain, les restaurateurs sont à la fois surpris et ravis de découvrir le plafond d’origine. Emily Leonoff, restauratrice à Heritage Grade, prélève un petit échantillon du vernis d’origine qui sera envoyé en laboratoire pour analyse. « Au microscope, il sera possible de voir les couches appliquées et nous pourrons obtenir l’équivalent le plus moderne », a précisé Mme Leonoff. (Crédit photo : Heritage Grade)
Les ouvriers s’assurent de ne pas arracher les clous et les vis qui maintiennent les boiseries en place, car cela pourrait endommager le bois. Pour ce faire, à l’aide d’un petit pied de biche, ils décollent les joints des boiseries juste assez pour insérer une fine lame de scie à métaux et couper le clou par l’arrière.
Des menuisiers enlèvent des panneaux de bois d’un entourage de fenêtre dans la salle de lecture du Sénat. Pour repérer les clous à couper et déterminer les panneaux à enlever, ils se sont servis d’un détecteur de métal.
Un ouvrier de Heritage Grade tient une planche de protection contre le cadre en bois sur la partie supérieure de l’entourage de la fenêtre tandis qu’il glisse une lame de scie à métaux derrière le cadrage pour couper les clous.
Dans la Chambre du Sénat, 16 chérubins en chêne blanc massif flanquent les colonnes de pierre et les boiseries des murs est et ouest. Ces chérubins font partie des boiseries décoratives intérieures réalisées par l’atelier de sculpture du Parlement, dirigé par Cléophas et Elzéar Soucy entre les années 1920 et 1940. Comme il fallait retirer les boiseries de la Chambre dans l’ordre inverse de leur montage, les chérubins souriants ont été parmi les premières pièces démontées.
Un croquis au trait datant des années 1920 représente un chérubin et le faîtage orné dans la Chambre du Sénat. Démonter les chérubins s’est avéré plus facile que prévu, car la plupart ne tenaient que par quelques clous. (Crédit photo : Heritage Grade)
Des ouvriers font descendre avec précaution une longue section du faîtage. Composé d’ornements complexes, de fleurs de lys et de rosettes, le faîtage constitue le motif supérieur de la frise qui décore les murs de la Chambre du Sénat. (Crédit photo : Heritage Grade)
Il arrive que démonter des boiseries exhume de petits trésors du passé, notamment des particules de bois vrillées. Ces particules proviennent des modifications de dernière minute apportées par les constructeurs après l’installation des pièces assemblées sur le site. Parfois, raboter quelques millimètres de bois permettait de bien encastrer la pièce. (Crédit photo : Heritage Grade)
Une fois identifiées et démontées, les pièces de bois retirées sont acheminées vers une zone de transit, où une équipe s’occupe de les emballer soigneusement avant le transport vers un entrepôt à température contrôlée.
Les restaurateurs ont consulté les plans originaux de la Chambre du Sénat de l’édifice du Centre pour mieux comprendre la vision de M. Pearson en ce qui a trait aux boiseries et à leur assemblage. Daté d’octobre 1922, ce plan représente l’écran en chêne qui sépare le vestibule et la Chambre du Sénat. (Crédit photo : Heritage Grade)