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Des sénateurs expriment leur Fierté dans la Chambre

Une personne tient un drapeau de la Fierté.

Lors du lancement de la saison de la Fierté en juin, des sénateurs ont montré leur soutien avec des déclarations de sénateurs, des réflexions personnelles, et – pour la première fois au Sénat – la présentation de « drag kings » très colorés (en anglais seulement).

Le sénateur Kristopher Wells a été élu coprésident du Caucus canadien de la Fierté, un groupe non partisan de parlementaires du Sénat et de la Chambre des communes. Il remplace l’ancien coprésident et membre fondateur, le sénateur René Cormier; la sénatrice Martine Hébert a été élue vice-présidente.

Ces appuis sans réserve à la Fierté montrent comment les sénateurs donnent aux minorités et aux groupes sous-représentés une voix puissante au Parlement. Bien que les membres de la communauté de la Fierté soient encore confrontés à des épreuves, chaque déclaration de soutien, chaque expression d’allié et chaque acte de compréhension fait avancer le Canada d’un pas vers un pays où chaque personne est réellement appréciée pour ce qu’elle est.

Continuez à lire pour connaitre les pensées des sénateurs sur la Fierté.


Senator René Cormier

Sénateur René Cormier

Chers collègues, en ce Mois de la fierté et en ce Mois national de l’histoire autochtone, je tiens à reconnaître que je prends la parole depuis le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.

Ce mois est l’occasion de célébrer la richesse de l’histoire, du patrimoine, de la résilience et de la diversité des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et de remercier toutes les personnes membres des peuples autochtones s’identifiant comme bispirituelles qui partagent avec générosité leurs réalités et leurs visions du monde.

Comme l’a dit Alex Wilson, un enseignant bispirituel de la nation crie d’Opaskwayak : « L’identité bispirituelle consiste à retrouver sa place, à réclamer, à réinventer et à redéfinir ses débuts, ses racines, ses communautés, ses systèmes de soutien et sa nature collective et individuelle. »

Le Mois de la fierté est en effet l’occasion de réfléchir aux systèmes de soutien qui aident les communautés 2ELGBTQIA+ à prospérer.

Aujourd’hui, je veux rendre hommage aux alliés et particulièrement aux parents qui font preuve d’écoute et de compassion et qui accompagnent avec amour leurs enfants dans ce parcours difficile d’affirmation de leurs différences. Merci aux sénatrices et sénateurs parents, soit Diane Bellemare, Paula Simons, Marty Deacon et Marc Gold, ainsi qu’à tous les parents.

À une époque où les questions d’orientation sexuelle, d’identité de genre et d’expression de genre font l’objet de vives tensions au pays en raison de la montée sans précédent de la haine envers les communautés 2ELGBTQIA+, nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons faire acte de présence, prendre la parole et agir, car la violence n’a pas sa place au Canada, la haine n’a pas sa place dans les provinces, les territoires, les régions et les municipalités, et la discrimination et l’intimidation n’ont pas leur place dans les écoles.

Chaque être humain est précieux et mérite le respect, quel que soit son âge, son orientation sexuelle, son identité ou son expression de genre.

Aux parents et à ceux qui travaillent dans les écoles pour aider les enfants à affirmer leur identité : sachez que vous n’êtes pas seuls. Nous sommes là et nous continuerons à travailler à vos côtés pour assurer le bien-être de tous les jeunes qui s’identifient comme membres de la communauté queer. 

Il s’agit d’une responsabilité collective, chers collègues. Que l’on soit membre de la communauté queer, allié ou simple citoyen, la saison de la fierté est le moment idéal pour manifester notre soutien et travailler ensemble avec compassion.

Comme le chantait le grand auteur-compositeur québécois Jean-Pierre Ferland, qui est décédé récemment : « Une chance qu’on s’a; une chance qu’on s’aime ».

J’ajouterais que nous sommes très chanceux de vivre dans ce magnifique pays.

Alors, continuons de nous épauler les uns les autres. Continuons de nous aimer les uns les autres, habités par la conviction que l’égalité, la diversité, l’inclusion et la liberté sont des valeurs chères à tous les Canadiens. Engageons-nous à vivre selon ces valeurs 365 jours par année.

Bonne saison de la fierté.

Senator Mary Coyle

Sénatrice Mary Coyle

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour célébrer le Mois de la fierté et les valeurs canadiennes que sont le respect de la diversité, l’inclusion, l’acceptation et la compréhension.

Je salue le Caucus canadien de la Fierté et nos sept collègues sénateurs membres de la communauté 2ELGBTQI+. Merci aux sénateurs Cormier, Wilson, McBean et Wells pour vos interventions et pour avoir accueilli les drag kings Cyril Cinder et HercuSleaze au Sénat.

L’année dernière, à la même période, j’ai fait une déclaration à l’occasion du Mois de la fierté, que j’avais qualifiée de lettre d’amour à ma mère, Betty Patterson, aujourd’hui âgée de près de 98 ans, et à mon frère Patrick Patterson. Il y a moins d’un an d’écart entre Patrick et moi.

J’ai mentionné que ma mère était née 60 ans après la Confédération, dans un Canada où l’homosexualité était cachée et interdite à la fois par l’église et par l’État. Elle avait 42 ans en 1969, lorsque l’homosexualité a été décriminalisée, et elle avait 77 ans en 2004, lorsque la Cour suprême du Canada a rendu un avis selon lequel le gouvernement fédéral avait le pouvoir de définir le mariage de manière à inclure les couples de même sexe.

Mon frère Patrick est né en 1955 dans un Canada où ce qu’il était, était illégal et où afficher son homosexualité, être soi-même, était franchement dangereux.

Ma lettre d’amour à ma mère et à Patrick à l’occasion du Mois de la fierté rendait hommage au courage, à l’amour et à l’acceptation sans réserve qui se sont imposés quand Patrick a révélé au grand jour la vérité de son identité homosexuelle.

Honorables collègues, je suis sûre qu’aucun d’entre nous ne voudrait que ses enfants, ses petits-enfants, les enfants du voisinage ou qui que ce soit d’autre ait à cacher qui il est. Imaginez la souffrance que cela causerait.

Tandis que nous célébrons le Mois de la fierté 2025, j’aimerais attirer notre attention sur les enfants transgenres au Canada et sur les communautés 2ELGBTQI+ partout dans le monde. 

En octobre 2023, en réponse au soi-disant mouvement de défense des droits parentaux, à l’événement 1 Million March 4 Children et aux menaces pesant sur les droits, la sécurité et la santé des enfants transgenres à l’époque au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan et en Alberta, un certain nombre d’entre nous se sont exprimés dans cette enceinte sur l’importance pour le Canada d’élaborer un plan d’action national de lutte contre la haine.

Chers collègues, nous pouvons voir le danger de ce qui se passe au sud de la frontière, où les guerres culturelles s’immiscent dans la politique et ont entraîné un recul et un piétinement des droits.

De nos jours, plus de 70 pays dans le monde criminalisent les relations consensuelles entre personnes de même sexe. Dans six de ces pays, les personnes entretenant ce genre de relations sont passibles de la peine de mort; et, dans six autres, ils pourraient l’être.

Honorables collègues, alors que nous célébrons fièrement le Mois de la fierté, poursuivons nos efforts pour garantir la protection des droits de toutes les personnes 2ELGBTQI+, quel que soit leur âge ou leur lieu de résidence.


Senator Marnie McBean

Sénatrice Marnie McBean

Honorables sénateurs, chaque mois de juin, les Canadiens se rassemblent pour célébrer le Mois de la fierté. C’est l’occasion d’honorer les diverses identités de la communauté 2ELGBTQIA+. 

Malgré notre visibilité croissante, comme l’a déclaré le premier ministre Mark Carney lors de la levée du drapeau de la fierté, la communauté est dans une position précaire, et elle fait face à des réactions négatives dans le monde entier.

Récemment, j’ai été interviewée dans le cadre d’une émission de télévision et, pendant qu’elle me présentait, l’animatrice a bafouillé. Elle m’a présentée comme étant une membre de « la communauté LGBTQ... Argh! Communauté XYZ! » Elle a levé les mains au ciel, à la fois par exaspération et pour divertir le public, puis elle s’est tournée vers moi et m’a demandé : « C’est quoi au juste? »

Je n’ai pas beaucoup aimé cela. Elle n’a pas seulement bafouillé; elle en a minimisé l’importance. 

Elle s’est moquée de la communauté gaie simplement pour faire rire. Elle l’a fait sans mauvaise intention, mais à ce moment-là, elle n’a tout simplement eu aucun égard pour moi. 

Quelle est la bonne façon de s’adresser à la communauté gaie? Je ne sais pas. Je suis gaie. Cela ne fait pas de moi une spécialiste de tout ce qui se rapporte à la communauté gaie. Même en tant que lesbienne, je ne suis pas experte en la matière. Je sais qui je suis. Je connais mon parcours.

Ce que je sais, c’est que le terme n’est pas une suite de lettres choisies au hasard. Chaque lettre de l’acronyme est importante. J’avais l’habitude de dire simplement LGBT. Maintenant, j’inclus d’abord les Autochtones bispirituels avec le terme « 2E », puis la communauté queer, ce qui donne « 2ELGBTQ ». Plus précisément, je parle de la communauté 2ELGBTQIA+.

Que devrait-on dire? Cela dépend un peu du contexte, mais le plus important est de comprendre que chaque lettre représente de vraies personnes, de vraies identités et de vraies expériences.

Comme il y a beaucoup de gens dans la communauté, il y a beaucoup d’explications pour chaque lettre. En ce Mois de la fierté, je vous encourage à vous pencher là-dessus et à faire quelques recherches.

Chers amis, la façon dont nous nous entraidons est importante. L’important, pour être un allié, ce n’est pas de toujours employer le terme exact, mais de s’efforcer de se montrer respectueux. 

Ah Ni Na. J’ai entendu ce mot des Salish du littoral pour la première fois dans une chanson lors d’une cérémonie où l’on m’a offert un tambour pour Équipe Canada. On l’entend quand quelqu’un est tombé et qu’il a besoin d’aide pour se relever. Il signifie relever l’esprit en relevant le corps. Ah Ni Na

Certains se sentent rabaissés quand d’autres minimisent l’importance d’utiliser les pronoms choisis par quelqu’un ou d’exprimer de la sollicitude en parlant d’une communauté, quelle qu’elle soit, pas seulement la communauté gaie.

Chers collègues, depuis mon arrivée ici, j’ai le sentiment que la grande majorité d’entre vous êtes des alliés. Dans vos déclarations et dans nos discussions, j’ai appris que vous avez des membres de votre famille et de bons amis qui font partie de la communauté 2ELGBTQ+. Il est important d’en parler. Ah Ni Na

Le fait d’appartenir à une minorité et de se sentir vulnérable et seul nous isole. Il n’est donc pas facile de se lever et de marcher la tête bien haute, mais, avec l’aide des autres, les choses deviennent plus faciles.

Si vous ne savez pas quoi dire pour faire preuve d’inclusion, ce n’est pas grave, et ne vous inquiétez pas si vous êtes simplement à court de mots : il n’y a pas de problème. Soyez simplement respectueux. Prenez le temps de vous renseigner. Le langage qu’on emploie est important, et tout le monde mérite d’éprouver un sentiment de force, de sécurité et de fierté.

Senator Kristopher Wells

Sénateur Kristopher Wells

Honorables sénateurs, c’est la première fois que des artistes travestis sont présentés au Sénat du Canada (en anglais seulement). C’est vraiment une façon très appropriée de commencer la saison canadienne de la fierté. 

L’origine du mot « drag » est intéressante. Certains pensent que le mot vient de Shakespeare, « drag » étant l’acronyme de « dressed as a girl », à l’époque où les femmes n’étaient pas autorisées à monter sur scène. D’autres pensent que le mot provient de l’époque où, au théâtre, les grandes robes colorées traînaient littéralement sur la scène.

Quelle que soit l’histoire à laquelle on croit, la drag est certainement une forme d’art incroyable et ancienne. Aujourd’hui, la drag représente un aspect important du développement de l’appartenance à la communauté 2ELGBTQI+ et l’expression de cette culture connaît une grande popularité à la télévision, notamment dans des émissions comme Canada’s Drag Race, dans des œuvres canadiennes comme le livre de Darrin Hagen The Edmonton Queen et sa pièce The Empress & the Prime Minister, et bien sûr dans la pièce révolutionnaire de Michel Tremblay Hossanna, qui date de 1973.

Que ce soit sur scène, à l’écran ou dans la communauté, la drag demeure une affirmation éloquente de l’égalité, dans la mesure où elle remet en question, de façon amusante, les stéréotypes et les préjugés sur le genre et l’identité. Surtout, comme toutes les grandes œuvres d’art, la drag nous fait réfléchir, rire et parfois même pleurer.

Alors que nous célébrons le début de la saison de la fierté, ce sont malheureusement les artistes travestis et les communautés de diverses identités de genre qui font l’objet d’attaques qui s’intensifient. On observe une montée très inquiétante des préjugés et de la discrimination contre les personnes transgenres et 2ELGBTQI+ dans le monde, aux États-Unis, et même ici, au Canada. La vague populiste de la prétendue idéologie du genre ne se manifeste pas seulement par un discours préjudiciable; elle vise fondamentalement à anéantir les progrès durement acquis au cours des dernières décennies dans des pays comme le Canada. 

Cette année marque le vingtième anniversaire de la légalisation du mariage entre personnes de même sexe au Canada. Cette réalisation est une source de fierté pour notre pays et elle nous montre à tous ce qu’il est possible d’accomplir grâce au travail des militants, des alliés et des champions d’une cause. Ce changement capital est le produit du travail d’un nombre incalculable de personnes qui, conversation après conversation, ont contribué à ouvrir les cœurs et les esprits afin que l’amour finisse par l’emporter.

Si l’histoire nous enseigne quelque chose, c’est que nous ne pouvons jamais nous reposer sur nos lauriers après avoir accompli des progrès et que nous ne pouvons jamais cesser de travailler à bâtir une société plus juste et plus inclusive.

Honorables sénateurs, la semaine dernière, un autre roi nous a rappelé que le Canada est le pays souverain du Grand Nord, fort et libre, où nous sommes libres d’aimer qui nous voulons, libres d’être qui nous sommes et libres de vivre fièrement dans un pays où nous pouvons nous exprimer pleinement.

En cette saison de la fierté, j’espère que je parle au nom de tous mes honorables collègues quand je dis que nous restons vigilants et que nous défendrons toujours la diversité ainsi que les droits et libertés fondamentaux sur lesquels repose le Canada.

À tous les Canadiens d’un océan à l’autre, je vous souhaite un été rempli de fierté, d’amour, de rires et, espérons-le, d’un ou deux spectacles de travestis hauts en couleur.


Senator Duncan Wilson

Sénateur Duncan Wilson

Chers collègues, ceux d’entre vous qui me connaissent savent que je tiens vraiment à ce que le Canada réalise son plein potentiel économique. J’avais prévu que mon premier discours dans cette enceinte porterait sur l’économie. Je me vois toutefois contraint d’aborder une autre question importante : nos droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés, et notre devoir, en tant que sénateurs, de veiller à ce que les groupes minoritaires et tous les Canadiens jouissent de la protection de ces droits.

Les droits de la personne devraient être une priorité absolue pour notre pays, mais ces derniers temps, nous avons vu ces droits s’éroder partout dans le monde, y compris ici, au Canada. Même si je reconnais que le projet de loi S-218 ne dictera pas la conduite des gouvernements provinciaux relativement à l’utilisation de cette disposition, j’interviens aujourd’hui pour appuyer l’objet du projet de loi du sénateur Harder, à savoir que les sénateurs puissent inspirer aux futurs gouvernements sur la façon d’utiliser cet outil de manière mesurée.

Chers collègues, aujourd’hui, j’espère expliquer pourquoi la disposition de dérogation ne devrait être utilisée que comme un outil de dernier recours.

En 1982, l’année même où la Charte canadienne des droits et libertés est entrée en vigueur, un jeune adolescent luttait contre son attirance pour les hommes. Il vivait dans la crainte que cette information soit révélée et qu’il soit alors victime de moqueries, d’intimidation et, presque certainement, de violence. Il est triste de penser qu’il était en quelque sorte plus en sécurité à ce moment-là que certains enfants le sont aujourd’hui, plus de 40 ans plus tard. À l’époque, aucune province n’avait adopté de loi qui aurait obligé ses enseignants à révéler son identité à ses parents ou à toute personne à qui il ne souhaitait pas qu’elle soit divulguée.

Dix ans plus tard, ce même jeune homme avait appris à accepter sa différence et était même devenu un chef de file dans sa collectivité, où il défendait notamment les droits de la communauté queer.

Puis, un soir de décembre 1996, cette confiance a été ébranlée. Alors qu’il rentrait chez lui à pied avec des amis après être allé au pub, une voiture a freiné brusquement et trois adolescents ont bondi hors du véhicule. L’un des adolescents a frappé ce jeune homme au visage avec un démonte-pneu.

Comme certains d’entre vous l’ont peut-être deviné, ce jeune homme se tient aujourd’hui devant vous au Sénat du Canada.

Quand je repense à ces périodes de ma vie, je me demande souvent où je serais aujourd’hui si je n’avais pas été protégé ou si mes droits n’avaient pas été respectés. Malheureusement, nous constatons aujourd’hui que beaucoup de jeunes risquent de perdre ces droits. L’intolérance qui a conduit à mon agression est toujours bien présente, et même en recrudescence dans notre pays, alimentée par des politiques de division qui mettent en danger les communautés minoritaires.

Alors que je préparais cette intervention, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec la mère d’une jeune fille transgenre. Voici ce que m’a dit la mère :

« Nous n’avons pas demandé un enfant transgenre. Personne ne souhaite une vie plus difficile à son enfant. La vie des enfants transgenres est débattue dans les assemblées législatives du monde entier [...] Des gouvernements décident sur un coup de tête si notre enfant est autorisé ou non à exister. Certains chefs de parti et candidats aux élections sont prêts à sacrifier la vie d’enfants transgenres strictement pour gagner des votes auprès de leurs concitoyens. Notre enfant est comme n’importe quel autre : elle veut jouer, apprendre et grandir. Nous n’avons pas demandé d’avoir un enfant transgenre, mais cela nous a permis d’avoir une vie meilleure, plus riche et plus épanouie. Elle est exactement ce qu’elle est censée être. »

Cette famille, que je connais personnellement, craint qu’un futur gouvernement ait recours à la disposition de dérogation pour cibler la communauté transgenre à des fins politiques. Pouvez-vous imaginer vivre dans la peur de la démocratie au Canada?

Les gouvernements provinciaux toutes allégeances confondues ont eu recours à la disposition de dérogation depuis l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982; on a vu plus récemment les gouvernements populistes défendre cette disposition pour cibler des groupes bien précis. Ce fait est indéniable.

Bien que la mise en œuvre d’un cadre régissant l’utilisation de la clause dérogatoire dans un contexte fédéral n’ait pas d’incidence directe sur les décisions des provinces qui ont choisi une autre voie, elle représente une occasion pour le Canada, et pour nous, qui sommes ici, de montrer l’exemple. Au fil du temps, cet exemple pourra être suivi par une province, puis par deux, puis par d’autres encore.

Peut-être qu’un jour, cette fille transgenre prendra la parole ici en tant que sénatrice et que son premier discours portera sur l’économie.


Suivez le lien pour lire son discours sur le projet de loi S-218 au complet.

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