En ce Mois de l’histoire des Noirs, écoutons les ‘Récits’ des artistes noirs : sénatrice Mégie
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Depuis que j’ai immigré au Canada en 1976, j’ai souvent entendu des jeunes Noirs dire qu’ils ne se voyaient pas reflétés dans les instances gouvernementales, les institutions, les arts et la culture d’ici. Lorsque j’ai rejoint le Sénat du Canada, il y a sept ans, en tant que première sénatrice canadienne d’origine haïtienne, j’en ai fait un objectif de rendre visibles nos communautés invisibilisées.
Aujourd’hui, les Noirs ont une représentation plus importante au Sénat. Le Groupe Canado-Africain du Sénat — un groupe de sénateurs qui se consacre à amplifier la voix des Canadiens noirs au Sénat et dans toutes les institutions démocratiques du Canada — compte maintenant huit membres. Il y a plus de sénateurs d’ascendance africaine que jamais (en anglais seulement).
Malgré nos progrès considérables, je ne peux m’empêcher de penser que les jeunes Noirs qui visitent la Chambre rouge se sentent peut-être comme moi lorsque j’y suis arrivée. Malgré tous les magnifiques portraits d’anciens monarques et de Présidents du Sénat, il n’y a personne qui nous ressemble sur les murs de l’institution parlementaire qui est censée nous représenter.
Grâce au Groupe de travail consultatif du Sénat sur les œuvres d’art et le patrimoine, nous avons vu davantage d’œuvres d’artistes noirs au Sénat ces dernières années.
Maintenant que nous pouvons à nouveau nous réunir en personne, le Mois de l’histoire des Noirs est le moment idéal pour poursuivre sur cette lancée. Ce mois-ci, le Groupe Canado-Africain du Sénat — en collaboration avec Mosaïque interculturelle d’Ottawa et le Centre culturel afro-canadien de Montréal — offre une extraordinaire exposition dans le foyer du Sénat, intitulée Récits, pour rendre hommage aux artistes noirs du Canada qui viennent de divers horizons.
Le titre Récits fait écho au thème officiel canadien du Mois de l’histoire des Noirs de cette année : « À nous de raconter ». Ce thème nous invite à écouter les diverses histoires des communautés noires du Canada. L’histoire des Noirs est plus complexe et importante que les versions simplifiées du chemin de fer clandestin que l’on trouve dans les manuels scolaires.
L’exposition Récits présente les œuvres de 11 artistes noirs, entre autres : Komi Seshie, un sculpteur, ébéniste et peintre d’origine guinéenne; Helmer Joseph, créateur de haute couture montréalais, et Sarah-Mecca Abdourahman, Canadienne de première génération d’origine somalienne et indienne, qui utilise ses œuvres pour se rapprocher de ses origines.
L’art et la culture ne sont pas seulement le reflet de notre société, ils apportent également une contribution importante à l’économie canadienne. Avant la pandémie, Statistique Canada estimait que les industries culturelles du pays — y compris les arts visuels, les spectacles vivants et les œuvres écrites — représentaient 53,1 milliards de dollars du PIB du pays. Les dernières statistiques montrent que le secteur culturel du Canada a réalisé de solides gains économiques depuis que les restrictions liées à la pandémie ont commencé à s’atténuer.
Si l’art est une forme de narration, alors les histoires des artistes noirs ont longtemps été négligées dans la culture dominante. Les artistes noirs ont tenu moins d’expositions individuelles dans les grandes galeries du Canada; ils ont dû se battre pour être reconnus dans l’industrie cinématographique; et ils ont été absents des conseils d’administration et des postes de direction des institutions artistiques de notre pays (ces articles en anglais seulement). Le gouvernement fédéral a reconnu cette disparité et a récemment accordé un financement de 2 millions de dollars à un organisme artistique sans but lucratif de l’Ontario pour promouvoir les artistes noirs.
Malgré la sous-représentation historique des voix noires dans l’industrie artistique, la population noire du Canada est en pleine croissance et pourrait doubler, passant de 1,5 million en 2021 à plus de trois millions en 2041.
Je veux que nos populations noires soient reflétées non seulement dans nos instances gouvernementales, mais aussi dans les arts.
La sculptrice Dominique Dennery, une artiste canadienne d’origine haïtienne connue pour ses portraits en bronze de révolutionnaires haïtiens, a abordé sa sculpture du leader haïtien Toussaint Louverture avec une philosophie similaire. Dans une entrevue (en anglais seulement) accordée à la suite du dévoilement de son œuvre pour le 375e anniversaire de Montréal, elle a déclaré qu’elle avait voulu créer une œuvre qui redonnerait de la fierté à la communauté haïtienne de la ville, en particulier à ses jeunes défavorisés.
« J’espère que le fait de voir un héros qui leur ressemble et qui a osé rêver à l’impossible, il y a deux siècles, leur donnera l’espoir qu’ils ont un grand avenir audacieux devant eux », a-t-elle déclaré.
En ce Mois de l’histoire des Noirs, ouvrons les portes de nos institutions démocratiques aux artistes noirs et encourageons nos communautés noires à s’engager davantage dans un Canada plus inclusif.
La sénatrice Marie-Françoise Mégie était médecin de famille et professeur d’université avant sa nomination au Sénat en 2016. Elle représente la division sénatoriale de Rougemont au Québec.
Depuis que j’ai immigré au Canada en 1976, j’ai souvent entendu des jeunes Noirs dire qu’ils ne se voyaient pas reflétés dans les instances gouvernementales, les institutions, les arts et la culture d’ici. Lorsque j’ai rejoint le Sénat du Canada, il y a sept ans, en tant que première sénatrice canadienne d’origine haïtienne, j’en ai fait un objectif de rendre visibles nos communautés invisibilisées.
Aujourd’hui, les Noirs ont une représentation plus importante au Sénat. Le Groupe Canado-Africain du Sénat — un groupe de sénateurs qui se consacre à amplifier la voix des Canadiens noirs au Sénat et dans toutes les institutions démocratiques du Canada — compte maintenant huit membres. Il y a plus de sénateurs d’ascendance africaine que jamais (en anglais seulement).
Malgré nos progrès considérables, je ne peux m’empêcher de penser que les jeunes Noirs qui visitent la Chambre rouge se sentent peut-être comme moi lorsque j’y suis arrivée. Malgré tous les magnifiques portraits d’anciens monarques et de Présidents du Sénat, il n’y a personne qui nous ressemble sur les murs de l’institution parlementaire qui est censée nous représenter.
Grâce au Groupe de travail consultatif du Sénat sur les œuvres d’art et le patrimoine, nous avons vu davantage d’œuvres d’artistes noirs au Sénat ces dernières années.
Maintenant que nous pouvons à nouveau nous réunir en personne, le Mois de l’histoire des Noirs est le moment idéal pour poursuivre sur cette lancée. Ce mois-ci, le Groupe Canado-Africain du Sénat — en collaboration avec Mosaïque interculturelle d’Ottawa et le Centre culturel afro-canadien de Montréal — offre une extraordinaire exposition dans le foyer du Sénat, intitulée Récits, pour rendre hommage aux artistes noirs du Canada qui viennent de divers horizons.
Le titre Récits fait écho au thème officiel canadien du Mois de l’histoire des Noirs de cette année : « À nous de raconter ». Ce thème nous invite à écouter les diverses histoires des communautés noires du Canada. L’histoire des Noirs est plus complexe et importante que les versions simplifiées du chemin de fer clandestin que l’on trouve dans les manuels scolaires.
L’exposition Récits présente les œuvres de 11 artistes noirs, entre autres : Komi Seshie, un sculpteur, ébéniste et peintre d’origine guinéenne; Helmer Joseph, créateur de haute couture montréalais, et Sarah-Mecca Abdourahman, Canadienne de première génération d’origine somalienne et indienne, qui utilise ses œuvres pour se rapprocher de ses origines.
L’art et la culture ne sont pas seulement le reflet de notre société, ils apportent également une contribution importante à l’économie canadienne. Avant la pandémie, Statistique Canada estimait que les industries culturelles du pays — y compris les arts visuels, les spectacles vivants et les œuvres écrites — représentaient 53,1 milliards de dollars du PIB du pays. Les dernières statistiques montrent que le secteur culturel du Canada a réalisé de solides gains économiques depuis que les restrictions liées à la pandémie ont commencé à s’atténuer.
Si l’art est une forme de narration, alors les histoires des artistes noirs ont longtemps été négligées dans la culture dominante. Les artistes noirs ont tenu moins d’expositions individuelles dans les grandes galeries du Canada; ils ont dû se battre pour être reconnus dans l’industrie cinématographique; et ils ont été absents des conseils d’administration et des postes de direction des institutions artistiques de notre pays (ces articles en anglais seulement). Le gouvernement fédéral a reconnu cette disparité et a récemment accordé un financement de 2 millions de dollars à un organisme artistique sans but lucratif de l’Ontario pour promouvoir les artistes noirs.
Malgré la sous-représentation historique des voix noires dans l’industrie artistique, la population noire du Canada est en pleine croissance et pourrait doubler, passant de 1,5 million en 2021 à plus de trois millions en 2041.
Je veux que nos populations noires soient reflétées non seulement dans nos instances gouvernementales, mais aussi dans les arts.
La sculptrice Dominique Dennery, une artiste canadienne d’origine haïtienne connue pour ses portraits en bronze de révolutionnaires haïtiens, a abordé sa sculpture du leader haïtien Toussaint Louverture avec une philosophie similaire. Dans une entrevue (en anglais seulement) accordée à la suite du dévoilement de son œuvre pour le 375e anniversaire de Montréal, elle a déclaré qu’elle avait voulu créer une œuvre qui redonnerait de la fierté à la communauté haïtienne de la ville, en particulier à ses jeunes défavorisés.
« J’espère que le fait de voir un héros qui leur ressemble et qui a osé rêver à l’impossible, il y a deux siècles, leur donnera l’espoir qu’ils ont un grand avenir audacieux devant eux », a-t-elle déclaré.
En ce Mois de l’histoire des Noirs, ouvrons les portes de nos institutions démocratiques aux artistes noirs et encourageons nos communautés noires à s’engager davantage dans un Canada plus inclusif.
La sénatrice Marie-Françoise Mégie était médecin de famille et professeur d’université avant sa nomination au Sénat en 2016. Elle représente la division sénatoriale de Rougemont au Québec.