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Exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle dans le domaine des soins de santé : Sénateur Seidman

L’intelligence artificielle (IA) est la science par laquelle est construite une machine qui peut imiter la cognition humaine. On prévoit que des progrès phénoménaux dans les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle engendreront à l’échelle mondiale une croissance économique évaluée à des billions de dollars au cours de la prochaine décennie. Ces technologies promettent d’améliorer incroyablement les soins prodigués aux patients, mais nous devons prendre en considération la capacité de nos systèmes de santé d’en exploiter le potentiel.

En 2017, dans son rapport intitulé Défi en vue : Intégrer les technologies de la robotique, de l’intelligence artificielle et de l’impression en 3D dans les systèmes canadiens de soins de santé, le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie a examiné cette question et d’autres encore en menant une étude approfondie suscitée par la montée des appareils novateurs automatisés. Le comité a entendu des témoins déclarer que l’apprentissage profond transformera chaque aspect des soins aux patients, depuis l’amélioration de la prise des décisions médicales dans le contexte des diagnostics, des pronostics, du choix des méthodes de traitement jusqu’à l’exécution de chirurgies et d’examens par des robots.

Comme un Canadien sur dix est employé dans les services de santé et les services sociaux, il est naturel de s’interroger sur l’effet négatif éventuel de ces nouvelles technologies sur les travailleurs de la santé. La bonne nouvelle réside dans le fait que le besoin de professionnels de la santé qualifiés pourrait être la constante dans un monde en changement. Les experts conviennent que l’IA ne saurait remplacer l’expérience humaine et que les nouvelles technologies favoriseront l’efficacité en procurant aux professionnels médicaux plus de temps pour interagir avec leurs patients.

Bien que la technologie continue d’évoluer à une allure fulgurante, le système de santé canadien est entravé par les réalités d’un système sous-financé et surchargé. Le rythme du changement sera défini non par le développement, mais par les acquisitions. Si un nouvel équipement d’imagerie par résonance magnétique doté des toutes nouvelles technologies axées sur l’IA est mis sur le marché chaque année, cela ne signifie pas qu’il sera intégré immédiatement dans le système de santé. Le tiers de ces équipements au Canada ont déjà plus de 10 ans. Les ressources limitées et des critères d’approvisionnement périmés ralentissent désespérément les efforts de remplacement.

Cela signifie que l’intelligence artificielle sera intégrée graduellement et que les professionnels auront ainsi le temps de mettre de nouveaux outils à profit afin de développer leur pratique au maximum. L’adoption et l’utilisation des technologies numériques de la santé promettent de rendre les soins de santé plus accessibles, plus commodes et plus économiques, mais cela ne se produira pas dans tout le pays du jour au lendemain. Nous devons appuyer l’intégration de ces technologies d’une manière qui fait complément à la main‑d’œuvre humaine — sans la remplacer —, mais nous devons réfléchir davantage à ce qui empêche le Canada de profiter des retombées de l’innovation.

Les craintes au sujet de la viabilité du système de santé du Canada sont bien fondées. La hausse des fonds fédéraux affectés à la santé ces dernières années arrive à peine à suivre l’inflation et la croissance démographique, et la situation est bien pire au niveau provincial. Les technologies de l’IA offrent d’incroyables possibilités d’accroître au maximum la valeur de nos travailleurs de la santé, tout en améliorant la qualité des soins fournis aux patients.

L’étude du Sénat a révélé que, dans les provinces, les systèmes d’acquisition complexes constituent un obstacle de taille à l’arrivée des appareils médicaux novateurs sur le marché canadien. Malgré les économies évidentes, les systèmes provinciaux des soins de santé sont actuellement très peu encouragés à adopter ces nouvelles technologies. Le gouvernement fédéral a un rôle de chef de file clé à jouer lorsqu’il s’agit d’inciter les gouvernements provinciaux à intégrer ces nouvelles technologies dans les systèmes financés par l’État. La modernisation de l’acquisition ouvrira la porte à une commercialisation plus généralisée des nouvelles technologies médicales — les êtres humains et les machines travailleront alors de concert.

La sénateur Judith G. Seidman est vice‑présidente du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Elle représente la division de De la Durantaye au Québec.

Cet article a été publié le 7 mai 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

L’intelligence artificielle (IA) est la science par laquelle est construite une machine qui peut imiter la cognition humaine. On prévoit que des progrès phénoménaux dans les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle engendreront à l’échelle mondiale une croissance économique évaluée à des billions de dollars au cours de la prochaine décennie. Ces technologies promettent d’améliorer incroyablement les soins prodigués aux patients, mais nous devons prendre en considération la capacité de nos systèmes de santé d’en exploiter le potentiel.

En 2017, dans son rapport intitulé Défi en vue : Intégrer les technologies de la robotique, de l’intelligence artificielle et de l’impression en 3D dans les systèmes canadiens de soins de santé, le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie a examiné cette question et d’autres encore en menant une étude approfondie suscitée par la montée des appareils novateurs automatisés. Le comité a entendu des témoins déclarer que l’apprentissage profond transformera chaque aspect des soins aux patients, depuis l’amélioration de la prise des décisions médicales dans le contexte des diagnostics, des pronostics, du choix des méthodes de traitement jusqu’à l’exécution de chirurgies et d’examens par des robots.

Comme un Canadien sur dix est employé dans les services de santé et les services sociaux, il est naturel de s’interroger sur l’effet négatif éventuel de ces nouvelles technologies sur les travailleurs de la santé. La bonne nouvelle réside dans le fait que le besoin de professionnels de la santé qualifiés pourrait être la constante dans un monde en changement. Les experts conviennent que l’IA ne saurait remplacer l’expérience humaine et que les nouvelles technologies favoriseront l’efficacité en procurant aux professionnels médicaux plus de temps pour interagir avec leurs patients.

Bien que la technologie continue d’évoluer à une allure fulgurante, le système de santé canadien est entravé par les réalités d’un système sous-financé et surchargé. Le rythme du changement sera défini non par le développement, mais par les acquisitions. Si un nouvel équipement d’imagerie par résonance magnétique doté des toutes nouvelles technologies axées sur l’IA est mis sur le marché chaque année, cela ne signifie pas qu’il sera intégré immédiatement dans le système de santé. Le tiers de ces équipements au Canada ont déjà plus de 10 ans. Les ressources limitées et des critères d’approvisionnement périmés ralentissent désespérément les efforts de remplacement.

Cela signifie que l’intelligence artificielle sera intégrée graduellement et que les professionnels auront ainsi le temps de mettre de nouveaux outils à profit afin de développer leur pratique au maximum. L’adoption et l’utilisation des technologies numériques de la santé promettent de rendre les soins de santé plus accessibles, plus commodes et plus économiques, mais cela ne se produira pas dans tout le pays du jour au lendemain. Nous devons appuyer l’intégration de ces technologies d’une manière qui fait complément à la main‑d’œuvre humaine — sans la remplacer —, mais nous devons réfléchir davantage à ce qui empêche le Canada de profiter des retombées de l’innovation.

Les craintes au sujet de la viabilité du système de santé du Canada sont bien fondées. La hausse des fonds fédéraux affectés à la santé ces dernières années arrive à peine à suivre l’inflation et la croissance démographique, et la situation est bien pire au niveau provincial. Les technologies de l’IA offrent d’incroyables possibilités d’accroître au maximum la valeur de nos travailleurs de la santé, tout en améliorant la qualité des soins fournis aux patients.

L’étude du Sénat a révélé que, dans les provinces, les systèmes d’acquisition complexes constituent un obstacle de taille à l’arrivée des appareils médicaux novateurs sur le marché canadien. Malgré les économies évidentes, les systèmes provinciaux des soins de santé sont actuellement très peu encouragés à adopter ces nouvelles technologies. Le gouvernement fédéral a un rôle de chef de file clé à jouer lorsqu’il s’agit d’inciter les gouvernements provinciaux à intégrer ces nouvelles technologies dans les systèmes financés par l’État. La modernisation de l’acquisition ouvrira la porte à une commercialisation plus généralisée des nouvelles technologies médicales — les êtres humains et les machines travailleront alors de concert.

La sénateur Judith G. Seidman est vice‑présidente du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Elle représente la division de De la Durantaye au Québec.

Cet article a été publié le 7 mai 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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