Il est temps d’investir pour aider nos enfants : sénatrice Moodie
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La pandémie de COVID-19 a mis au jour les profondes lacunes de notre politique sociale. Les personnes les plus vulnérables de la société canadienne ont fait les frais de la crise sanitaire, économique et sociale. Parmi elles, on compte les enfants, qui ont vu leur situation s’aggraver, étant donné que leur bien‑être était déjà en péril avant la pandémie.
Nous nous apprêtons à relancer l’économie, et dans ce contexte, il importe d’accorder la priorité à la santé, au bonheur et à la résilience des enfants.
Les Canadiens seraient étonnés d’apprendre que les enfants de notre pays se portent très mal. Le récent bilan d’UNICEF Canada indique que parmi 38 pays riches, le Canada se classe au 30e rang pour ce qui est du bien-être des enfants. Nous obtenons également de faibles notes en ce qui concerne la santé mentale et le bonheur (31e rang) ainsi que la santé physique et la survie (30e rang).
De toute évidence, la pandémie n’a pas aidé à faire avancer les choses. Le rapport Raising Canada 2020: Ringing the Alarm for Canada’s Children (en anglais seulement), publié par l’organisation Les enfants d’abord Canada, indique que 57 % des répondants ont déclaré que leur santé mentale a décliné depuis le début de la pandémie.
Comment en sommes‑nous arrivés là? Selon l’UNICEF, cette situation est attribuable à divers facteurs, mais l’un des plus importants est le fait que nous n’investissons pas suffisamment pour aider les enfants et les familles. Le Canada consacre 1,68 % de son PIB aux familles et aux enfants, tandis que la moyenne est de 2,38 % pour les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Parmi les pays qui dépensent davantage, on compte le Chili, l’Italie et la Nouvelle‑Zélande. Nous accordons un congé parental de plus courte durée que la plupart de nos homologues de l’OCDE (nous occupons le 24e rang à cet égard) et nous nous situons en milieu de peloton pour ce qui est de l’investissement dans l’éducation et la garde des jeunes enfants (19e rang).
Le gouvernement citera comme exemple d’investissement l’Allocation canadienne pour enfants (ACE), mais ce modeste programme n’est manifestement pas suffisant puisqu’un enfant sur cinq continue de vivre dans la pauvreté au Canada.
Le message est sans équivoque : les enfants sont une préoccupation secondaire au sein de notre démocratie. Nous ne dépensons pas assez pour eux parce que nous n’avons pas suffisamment de comptes à leur rendre et parce que nous ne nous concentrons pas sur leurs besoins. Compte tenu de la lenteur des progrès marqués, qui découle des mesures graduelles, nous sommes susceptibles de croire que l’ACE et d’autres politiques futures sont un échec et nous font prendre du retard, au lieu de nous faire progresser à plein régime.
Le moment est venu de faire des investissements accrus et de favoriser une plus grande responsabilisation.
Le Canada doit agir immédiatement. L’Union européenne (UE) entend inclure une garantie pour l’enfance dans son prochain budget. Selon Eurostat (en anglais seulement), un enfant sur quatre dans l’UE est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale, un niveau qui est jugé beaucoup trop élevé pour l’une des régions les plus riches du monde. La garantie pour l’enfance permettra d’offrir à chaque enfant en Europe l’accès à des soins de santé gratuits, à une éducation gratuite, à des services de garde gratuits, à une alimentation adéquate et à un logement décent.
Notre gouvernement pourrait mettre en œuvre une garantie similaire pour que les enfants et les familles puissent obtenir un soutien de base afin de répondre à certains besoins essentiels. Le Parlement doit également prendre beaucoup plus au sérieux les dépenses en faveur des enfants. Comme il a fallu dépenser énormément d’argent dans le cadre de la pandémie, bien peu de temps a été consacré aux débats et à l’étude des incidences sur les enfants. Le gouvernement doit attacher de l’importance au rôle que joue le Parlement dans la surveillance des dépenses puisqu’il s’agit de l’un des principes fondamentaux de notre démocratie.
Le Canada a un devoir sacré envers ses enfants, mais malheureusement, ils sont beaucoup trop nombreux à être laissés pour compte. C’est une erreur morale et une stratégie vouée à l’échec que d’oublier que les enfants sont l’avenir de notre pays.
Il est temps de nous engager à donner à nos enfants les ressources dont ils ont besoin pour s’épanouir. Il est temps que le Parlement tienne le gouvernement responsable de son inaction au nom des enfants, d’autant plus qu’il est tenu d’examiner et de surveiller les dépenses.
Si les politiques économiques à venir ne tiennent pas compte des besoins urgents de nos enfants et de nos jeunes, nous serons complices de leur souffrance. En ce moment même, nous devons absolument nous engager pleinement à garantir le bien-être de nos enfants.
La sénatrice Rosemary Moodie représente l’Ontario.
Cet article a été publié le 14 octobre 2020 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).
La pandémie de COVID-19 a mis au jour les profondes lacunes de notre politique sociale. Les personnes les plus vulnérables de la société canadienne ont fait les frais de la crise sanitaire, économique et sociale. Parmi elles, on compte les enfants, qui ont vu leur situation s’aggraver, étant donné que leur bien‑être était déjà en péril avant la pandémie.
Nous nous apprêtons à relancer l’économie, et dans ce contexte, il importe d’accorder la priorité à la santé, au bonheur et à la résilience des enfants.
Les Canadiens seraient étonnés d’apprendre que les enfants de notre pays se portent très mal. Le récent bilan d’UNICEF Canada indique que parmi 38 pays riches, le Canada se classe au 30e rang pour ce qui est du bien-être des enfants. Nous obtenons également de faibles notes en ce qui concerne la santé mentale et le bonheur (31e rang) ainsi que la santé physique et la survie (30e rang).
De toute évidence, la pandémie n’a pas aidé à faire avancer les choses. Le rapport Raising Canada 2020: Ringing the Alarm for Canada’s Children (en anglais seulement), publié par l’organisation Les enfants d’abord Canada, indique que 57 % des répondants ont déclaré que leur santé mentale a décliné depuis le début de la pandémie.
Comment en sommes‑nous arrivés là? Selon l’UNICEF, cette situation est attribuable à divers facteurs, mais l’un des plus importants est le fait que nous n’investissons pas suffisamment pour aider les enfants et les familles. Le Canada consacre 1,68 % de son PIB aux familles et aux enfants, tandis que la moyenne est de 2,38 % pour les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Parmi les pays qui dépensent davantage, on compte le Chili, l’Italie et la Nouvelle‑Zélande. Nous accordons un congé parental de plus courte durée que la plupart de nos homologues de l’OCDE (nous occupons le 24e rang à cet égard) et nous nous situons en milieu de peloton pour ce qui est de l’investissement dans l’éducation et la garde des jeunes enfants (19e rang).
Le gouvernement citera comme exemple d’investissement l’Allocation canadienne pour enfants (ACE), mais ce modeste programme n’est manifestement pas suffisant puisqu’un enfant sur cinq continue de vivre dans la pauvreté au Canada.
Le message est sans équivoque : les enfants sont une préoccupation secondaire au sein de notre démocratie. Nous ne dépensons pas assez pour eux parce que nous n’avons pas suffisamment de comptes à leur rendre et parce que nous ne nous concentrons pas sur leurs besoins. Compte tenu de la lenteur des progrès marqués, qui découle des mesures graduelles, nous sommes susceptibles de croire que l’ACE et d’autres politiques futures sont un échec et nous font prendre du retard, au lieu de nous faire progresser à plein régime.
Le moment est venu de faire des investissements accrus et de favoriser une plus grande responsabilisation.
Le Canada doit agir immédiatement. L’Union européenne (UE) entend inclure une garantie pour l’enfance dans son prochain budget. Selon Eurostat (en anglais seulement), un enfant sur quatre dans l’UE est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale, un niveau qui est jugé beaucoup trop élevé pour l’une des régions les plus riches du monde. La garantie pour l’enfance permettra d’offrir à chaque enfant en Europe l’accès à des soins de santé gratuits, à une éducation gratuite, à des services de garde gratuits, à une alimentation adéquate et à un logement décent.
Notre gouvernement pourrait mettre en œuvre une garantie similaire pour que les enfants et les familles puissent obtenir un soutien de base afin de répondre à certains besoins essentiels. Le Parlement doit également prendre beaucoup plus au sérieux les dépenses en faveur des enfants. Comme il a fallu dépenser énormément d’argent dans le cadre de la pandémie, bien peu de temps a été consacré aux débats et à l’étude des incidences sur les enfants. Le gouvernement doit attacher de l’importance au rôle que joue le Parlement dans la surveillance des dépenses puisqu’il s’agit de l’un des principes fondamentaux de notre démocratie.
Le Canada a un devoir sacré envers ses enfants, mais malheureusement, ils sont beaucoup trop nombreux à être laissés pour compte. C’est une erreur morale et une stratégie vouée à l’échec que d’oublier que les enfants sont l’avenir de notre pays.
Il est temps de nous engager à donner à nos enfants les ressources dont ils ont besoin pour s’épanouir. Il est temps que le Parlement tienne le gouvernement responsable de son inaction au nom des enfants, d’autant plus qu’il est tenu d’examiner et de surveiller les dépenses.
Si les politiques économiques à venir ne tiennent pas compte des besoins urgents de nos enfants et de nos jeunes, nous serons complices de leur souffrance. En ce moment même, nous devons absolument nous engager pleinement à garantir le bien-être de nos enfants.
La sénatrice Rosemary Moodie représente l’Ontario.
Cet article a été publié le 14 octobre 2020 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).