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Il faut cesser de trop simplifier le débat sur l’énergie : sénateur Tannas

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On peut aisément imaginer que n’importe quelle conversation sur les ressources énergétiques pourrait tomber dans la polarisation; rien de plus prévisible. Que ce soit chez moi, en Alberta, ou dans le reste du pays, la population est divisée. Seulement 18 % des Canadiens estiment que l’avenir de la production pétrolière et gazière réussira à faire consensus, selon un sondage Nanos Research publié le mois dernier.

Au lieu de simplifier excessivement le débat, d’opposer les énergies renouvelables aux combustibles fossiles et de monter les Canadiens les uns contre les autres, nous ferions mieux de nous en tenir aux faits généralement admis.

La demande a rebondi et dépasse de nouveau les 100 millions de barils par jour – du jamais vu depuis le début de la pandémie –, et le coût du pétrole a atteint 90 dollars américains le baril pour la première fois depuis 2014. Le prix du gaz naturel et de l’électricité a atteint des sommets inédits en Europe cet hiver, et rien n’indique qu’il s’agit d’un mouvement passager.

À l’heure actuelle, le charbon, le pétrole et le gaz naturel permettent de répondre à plus de 80 % des besoins énergétiques mondiaux. Les raffineries fonctionnent à plein régime, et les pays producteurs de pétrole ont haussé leur production afin de relâcher la pression sur les marchés. Le nombre de sites de forage a augmenté du tiers dans l’Ouest du pays par rapport à l’an dernier.

Ces faits sont irréfutables. C’est donc étonnant de voir à quel point les Canadiens semblent avoir honte de leurs abondantes ressources naturelles.

Le consensus, ces jours-ci, est que la transition vers les énergies renouvelables sera aussi longue que complexe. Notre dépendance aux combustibles fossiles est directement liée au mode de vie que nous avons fini par tenir pour acquis. Les Canadiens figurent parmi les plus gros consommateurs d’énergie de la planète.

Tant que nous n’aurons pas décidé de faire l’énorme effort d’utiliser uniquement des énergies renouvelables – et que nous n’aurons pas fait les énormes investissements que cela suppose –, le monde va continuer d’avoir besoin de sources classiques d’énergie fiables et abordables. Pendant encore plusieurs décennies, les pays devront s’approvisionner en pétrole quelque part.

Il y a 170 milliards de barils de bitume dans le sous-sol albertain – il n’y a qu’en Arabie saoudite, au Venezuela et en Iran qu’on en trouve plus qu’ici — et il s’agit fort probablement du pétrole extrait de la manière la plus transparente et la plus éthique du monde. Comment peut‑on songer à laisser une manne d’un billion de dollars à ces pays, alors que les autres sources d’énergie ne sont même pas près de pouvoir répondre à la demande actuelle?

On peut être favorable à l’exploitation du pétrole et du gaz canadiens sans rejeter la crise climatique du revers de la main ni bafouer les droits des Autochtones. Personne ne dit qu’il ne faut pas se doter de politiques d’élimination graduelle des hydrocarbures ni s’intéresser aux autres sources d’énergie. Ce qu’il faut, c’est tirer le meilleur parti possible des énergies renouvelables et des hydrocarbures.

Il y a présentement un manque flagrant de leadership, ce qui crée un vide. Et, qui remplit ce vide? Les mécontents. Le pays a besoin de leadership à tous les niveaux pour rassembler les Canadiens. L’avenir énergétique peut être prospère et reposer sur des principes, mais il faut cesser de s’autoflageller pour le pétrole et le gaz que nous produisons, et surtout de diaboliser ce secteur.

Le Canada peut réduire sa dépendance aux combustibles fossiles de manière plus équilibrée et plus pragmatique, sans pour autant nuire à la production de pétrole et de gaz, qui demeure essentielle. Il ne lui manque que du leadership et une volonté de collaboration.

Si on interrogeait les Canadiens sur leurs opinions réelles et non sur leurs perceptions, ils seraient beaucoup plus nombreux à adopter une position mitoyenne plus pondérée.

Le sénateur Scott Tannas représente l’Alberta au Sénat.

Cet article a été publié le 2 mars 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

On peut aisément imaginer que n’importe quelle conversation sur les ressources énergétiques pourrait tomber dans la polarisation; rien de plus prévisible. Que ce soit chez moi, en Alberta, ou dans le reste du pays, la population est divisée. Seulement 18 % des Canadiens estiment que l’avenir de la production pétrolière et gazière réussira à faire consensus, selon un sondage Nanos Research publié le mois dernier.

Au lieu de simplifier excessivement le débat, d’opposer les énergies renouvelables aux combustibles fossiles et de monter les Canadiens les uns contre les autres, nous ferions mieux de nous en tenir aux faits généralement admis.

La demande a rebondi et dépasse de nouveau les 100 millions de barils par jour – du jamais vu depuis le début de la pandémie –, et le coût du pétrole a atteint 90 dollars américains le baril pour la première fois depuis 2014. Le prix du gaz naturel et de l’électricité a atteint des sommets inédits en Europe cet hiver, et rien n’indique qu’il s’agit d’un mouvement passager.

À l’heure actuelle, le charbon, le pétrole et le gaz naturel permettent de répondre à plus de 80 % des besoins énergétiques mondiaux. Les raffineries fonctionnent à plein régime, et les pays producteurs de pétrole ont haussé leur production afin de relâcher la pression sur les marchés. Le nombre de sites de forage a augmenté du tiers dans l’Ouest du pays par rapport à l’an dernier.

Ces faits sont irréfutables. C’est donc étonnant de voir à quel point les Canadiens semblent avoir honte de leurs abondantes ressources naturelles.

Le consensus, ces jours-ci, est que la transition vers les énergies renouvelables sera aussi longue que complexe. Notre dépendance aux combustibles fossiles est directement liée au mode de vie que nous avons fini par tenir pour acquis. Les Canadiens figurent parmi les plus gros consommateurs d’énergie de la planète.

Tant que nous n’aurons pas décidé de faire l’énorme effort d’utiliser uniquement des énergies renouvelables – et que nous n’aurons pas fait les énormes investissements que cela suppose –, le monde va continuer d’avoir besoin de sources classiques d’énergie fiables et abordables. Pendant encore plusieurs décennies, les pays devront s’approvisionner en pétrole quelque part.

Il y a 170 milliards de barils de bitume dans le sous-sol albertain – il n’y a qu’en Arabie saoudite, au Venezuela et en Iran qu’on en trouve plus qu’ici — et il s’agit fort probablement du pétrole extrait de la manière la plus transparente et la plus éthique du monde. Comment peut‑on songer à laisser une manne d’un billion de dollars à ces pays, alors que les autres sources d’énergie ne sont même pas près de pouvoir répondre à la demande actuelle?

On peut être favorable à l’exploitation du pétrole et du gaz canadiens sans rejeter la crise climatique du revers de la main ni bafouer les droits des Autochtones. Personne ne dit qu’il ne faut pas se doter de politiques d’élimination graduelle des hydrocarbures ni s’intéresser aux autres sources d’énergie. Ce qu’il faut, c’est tirer le meilleur parti possible des énergies renouvelables et des hydrocarbures.

Il y a présentement un manque flagrant de leadership, ce qui crée un vide. Et, qui remplit ce vide? Les mécontents. Le pays a besoin de leadership à tous les niveaux pour rassembler les Canadiens. L’avenir énergétique peut être prospère et reposer sur des principes, mais il faut cesser de s’autoflageller pour le pétrole et le gaz que nous produisons, et surtout de diaboliser ce secteur.

Le Canada peut réduire sa dépendance aux combustibles fossiles de manière plus équilibrée et plus pragmatique, sans pour autant nuire à la production de pétrole et de gaz, qui demeure essentielle. Il ne lui manque que du leadership et une volonté de collaboration.

Si on interrogeait les Canadiens sur leurs opinions réelles et non sur leurs perceptions, ils seraient beaucoup plus nombreux à adopter une position mitoyenne plus pondérée.

Le sénateur Scott Tannas représente l’Alberta au Sénat.

Cet article a été publié le 2 mars 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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