#Kapyong70 — la guerre de Corée n’est plus oubliée : sénatrice Martin
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Alors que les gouvernements s’efforcent de freiner la montée de la COVID-19, les Canadiennes et les Canadiens se sentent isolés et déconnectés à cause des confinements. Au cours de la dernière année, les funérailles, les mariages et les grandes occasions n’ont réuni que dix personnes ou moins. Comme tant d’autres événements importants qui ont été annulés ou reportés, la Campagne commémorative du 70e anniversaire de la guerre de Corée, portant le thème « La guerre de Corée n’est plus oubliée », risque d’être tout simplement oubliée une fois de plus, et ce, malgré tous mes efforts et ceux d’un comité national chargé de rendre hommage à nos anciens combattants de la guerre de Corée.
Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes ignorent qu’il y a plus de 70 ans, 26 791 Canadiens ont combattu lors de la guerre de Corée (du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953) et que plus de 7 000 ont servi dans des missions de maintien de la paix après la signature de l’armistice du 27 juillet 1953, et ce, jusqu’en 1955. Contrairement à la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants de la guerre de Corée n’ont pas été accueillis dans les gares avec des bannières de bienvenue ou des défilés avec serpentins dans les rues principales. Les anciens combattants de la « guerre oubliée », comme on l’appelle familièrement, sont plutôt rentrés chez eux pour reprendre leur vie le mieux possible, sans reconnaissance. Ils étaient seuls, brisés par les horreurs du combat et hantés par les fantômes de camarades disparus, les souvenirs d’enfants affamés et du peuple coréen dévasté par la guerre sur les lignes de front de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique.
La période de quatre jours du 22 avril au 25 avril 2021 a marqué le 70e anniversaire de l’une des plus importantes batailles de la guerre qui s’est déroulée sur la cote 677 surplombant la vallée de Kapyong. Là, les soldats du 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (2PPCLI) ont maintenu leurs positions lors de la bataille de Kapyong et ont écrit l’un des chapitres les plus déterminants et les plus déchirants de l’histoire militaire canadienne.
Au printemps 1951, les dirigeants nord-coréens et chinois ont mis à exécution des plans prévoyant la destruction complète des forces de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en amont du fleuve Han. Le 22 avril, les groupes d’armées chinoises et trois corps nord-coréens se sont regroupés avec la 40e armée chinoise ayant pour mission de détruire les forces de l’ONU près de Kapyong. Si Kapyong pouvait être capturée, rien n’empêcherait les forces communistes de se déplacer vers le sud et de reprendre la capitale Séoul, mettant ainsi la vie de ses civils en grand danger. Si elles avaient réussi, qui sait ce qui aurait pu se passer. La Corée du Sud serait-elle tombée aux mains des communistes du Nord? La République de Corée, alliée libre et démocratique et partenaire commercial solide du Canada d’aujourd’hui, existerait-elle?
Les attaques initiales des communistes à Kapyong ont frappé les Australiens dans la soirée du 23 avril et pendant toute la journée du 24 avril. Des vagues de soldats chinois continuaient de pénétrer les défenses australiennes, forçant le commandant du 3e Royal Australian Regiment (3RAR) à ordonner un repli sous peine d’être isolés, laissant ainsi les Canadiens comme dernière position défensive à Kapyong.
L’ensemble de la 118e Division chinoise a alors tourné son attention vers les Canadiens et, à 22 h le 24 avril, les Chinois lançaient un assaut en règle contre les Canadiens, nettement moins nombreux. La bataille qui s’ensuivit fut implacable, dégénérant souvent en combat corps à corps. Les Canadiens ont été rapidement encerclés et, sans issue, les hommes du 2PPCLI se sont préparés à l’inévitable.
Tôt le matin du 25 avril, les Chinois ont infiltré les lignes de la Compagnie D, obligeant son commandant, le capitaine Mills, à faire tirer l’artillerie à plusieurs reprises sur sa propre position pour éviter d’être envahi. À court de munitions et de provisions, les Canadiens ont eu recours à des largages aériens pour maintenir leur dernière résistance plutôt que de se rendre.
À l’aube, l’attaque des forces communistes avait pris fin et, dans l’après-midi du 25 avril, la route menant à la cote 677 était libérée des soldats ennemis et le 2PPCLI était finalement relevé. En reconnaissance de leur défense héroïque de Kapyong, le 2PPCLI et le 3RAR ont reçu la Citation de l’unité présidentielle américaine.
Pendant la pandémie, nos anciens combattants risquent de perdre plus que le temps qu’ils auraient passé avec leurs amis et leurs familles, ils risquent d’être tout simplement oubliés.
En raison de l’ordonnance de confinement en Ontario, la cérémonie nationale du 70e anniversaire de la bataille de Kapyong, qui aurait eu lieu au Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa le vendredi 23 avril 2021, a été annulée.
La commémoration du 70e anniversaire s’inscrivait plutôt dans le cadre d’une campagne d’une semaine qui comprenait une petite cérémonie de dépôt de couronnes à Langley, en Colombie-Britannique, à l’emplacement de la première pierre commémorative de Gapyeong, le 16 avril ; une cérémonie commémorative du Commonwealth, le 22 avril, dans le comté de Gapyeong, en Corée du Sud, codirigée par la capt. Jill Marrack, attachée de défense du Canada en Corée ; la publication par l’ambassade du Canada en Corée d’un livre de photos commémoratif intitulé « Kapyong 70 » ; une campagne virtuelle sur les plateformes de médias sociaux utilisant les hashtags #EnSouvenirDeKapyong et #Kapyong70 les 23 et 24 avril ; et une cérémonie virtuelle nationale de commémoration le 24 avril, suivie du dévoilement officiel de « 2PPCLI en Corée 1951 », une peinture commémorative spéciale réalisée par le vétéran de la guerre de Corée et peintre prolifique James Kierstead.
Ensemble, nous espérons sincèrement que ces actes de commémoration ont montré à nos courageux héros que la guerre de Corée n’est plus oubliée.
Née à Séoul, en Corée du Sud, la sénatrice Yonah Martin représente la Colombie-Britannique au Sénat.
Alors que les gouvernements s’efforcent de freiner la montée de la COVID-19, les Canadiennes et les Canadiens se sentent isolés et déconnectés à cause des confinements. Au cours de la dernière année, les funérailles, les mariages et les grandes occasions n’ont réuni que dix personnes ou moins. Comme tant d’autres événements importants qui ont été annulés ou reportés, la Campagne commémorative du 70e anniversaire de la guerre de Corée, portant le thème « La guerre de Corée n’est plus oubliée », risque d’être tout simplement oubliée une fois de plus, et ce, malgré tous mes efforts et ceux d’un comité national chargé de rendre hommage à nos anciens combattants de la guerre de Corée.
Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes ignorent qu’il y a plus de 70 ans, 26 791 Canadiens ont combattu lors de la guerre de Corée (du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953) et que plus de 7 000 ont servi dans des missions de maintien de la paix après la signature de l’armistice du 27 juillet 1953, et ce, jusqu’en 1955. Contrairement à la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants de la guerre de Corée n’ont pas été accueillis dans les gares avec des bannières de bienvenue ou des défilés avec serpentins dans les rues principales. Les anciens combattants de la « guerre oubliée », comme on l’appelle familièrement, sont plutôt rentrés chez eux pour reprendre leur vie le mieux possible, sans reconnaissance. Ils étaient seuls, brisés par les horreurs du combat et hantés par les fantômes de camarades disparus, les souvenirs d’enfants affamés et du peuple coréen dévasté par la guerre sur les lignes de front de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique.
La période de quatre jours du 22 avril au 25 avril 2021 a marqué le 70e anniversaire de l’une des plus importantes batailles de la guerre qui s’est déroulée sur la cote 677 surplombant la vallée de Kapyong. Là, les soldats du 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (2PPCLI) ont maintenu leurs positions lors de la bataille de Kapyong et ont écrit l’un des chapitres les plus déterminants et les plus déchirants de l’histoire militaire canadienne.
Au printemps 1951, les dirigeants nord-coréens et chinois ont mis à exécution des plans prévoyant la destruction complète des forces de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en amont du fleuve Han. Le 22 avril, les groupes d’armées chinoises et trois corps nord-coréens se sont regroupés avec la 40e armée chinoise ayant pour mission de détruire les forces de l’ONU près de Kapyong. Si Kapyong pouvait être capturée, rien n’empêcherait les forces communistes de se déplacer vers le sud et de reprendre la capitale Séoul, mettant ainsi la vie de ses civils en grand danger. Si elles avaient réussi, qui sait ce qui aurait pu se passer. La Corée du Sud serait-elle tombée aux mains des communistes du Nord? La République de Corée, alliée libre et démocratique et partenaire commercial solide du Canada d’aujourd’hui, existerait-elle?
Les attaques initiales des communistes à Kapyong ont frappé les Australiens dans la soirée du 23 avril et pendant toute la journée du 24 avril. Des vagues de soldats chinois continuaient de pénétrer les défenses australiennes, forçant le commandant du 3e Royal Australian Regiment (3RAR) à ordonner un repli sous peine d’être isolés, laissant ainsi les Canadiens comme dernière position défensive à Kapyong.
L’ensemble de la 118e Division chinoise a alors tourné son attention vers les Canadiens et, à 22 h le 24 avril, les Chinois lançaient un assaut en règle contre les Canadiens, nettement moins nombreux. La bataille qui s’ensuivit fut implacable, dégénérant souvent en combat corps à corps. Les Canadiens ont été rapidement encerclés et, sans issue, les hommes du 2PPCLI se sont préparés à l’inévitable.
Tôt le matin du 25 avril, les Chinois ont infiltré les lignes de la Compagnie D, obligeant son commandant, le capitaine Mills, à faire tirer l’artillerie à plusieurs reprises sur sa propre position pour éviter d’être envahi. À court de munitions et de provisions, les Canadiens ont eu recours à des largages aériens pour maintenir leur dernière résistance plutôt que de se rendre.
À l’aube, l’attaque des forces communistes avait pris fin et, dans l’après-midi du 25 avril, la route menant à la cote 677 était libérée des soldats ennemis et le 2PPCLI était finalement relevé. En reconnaissance de leur défense héroïque de Kapyong, le 2PPCLI et le 3RAR ont reçu la Citation de l’unité présidentielle américaine.
Pendant la pandémie, nos anciens combattants risquent de perdre plus que le temps qu’ils auraient passé avec leurs amis et leurs familles, ils risquent d’être tout simplement oubliés.
En raison de l’ordonnance de confinement en Ontario, la cérémonie nationale du 70e anniversaire de la bataille de Kapyong, qui aurait eu lieu au Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa le vendredi 23 avril 2021, a été annulée.
La commémoration du 70e anniversaire s’inscrivait plutôt dans le cadre d’une campagne d’une semaine qui comprenait une petite cérémonie de dépôt de couronnes à Langley, en Colombie-Britannique, à l’emplacement de la première pierre commémorative de Gapyeong, le 16 avril ; une cérémonie commémorative du Commonwealth, le 22 avril, dans le comté de Gapyeong, en Corée du Sud, codirigée par la capt. Jill Marrack, attachée de défense du Canada en Corée ; la publication par l’ambassade du Canada en Corée d’un livre de photos commémoratif intitulé « Kapyong 70 » ; une campagne virtuelle sur les plateformes de médias sociaux utilisant les hashtags #EnSouvenirDeKapyong et #Kapyong70 les 23 et 24 avril ; et une cérémonie virtuelle nationale de commémoration le 24 avril, suivie du dévoilement officiel de « 2PPCLI en Corée 1951 », une peinture commémorative spéciale réalisée par le vétéran de la guerre de Corée et peintre prolifique James Kierstead.
Ensemble, nous espérons sincèrement que ces actes de commémoration ont montré à nos courageux héros que la guerre de Corée n’est plus oubliée.
Née à Séoul, en Corée du Sud, la sénatrice Yonah Martin représente la Colombie-Britannique au Sénat.