La menace nucléaire que représente la Corée du Nord devrait pousser le Canada à reprendre les pourparlers avec les États-Unis sur la défense antimissile : Sénateur Wells
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Pendant que se poursuit la confrontation entre les États‑Unis et la Corée du Nord au sujet du programme nucléaire et de l’escalade des essais de missiles du royaume ermite, la nécessité, pour le Canada, de revoir sa défense antimissile balistique ne pourrait pas être plus évidente… ni plus urgente.
À l’occasion d’une conférence de l’Institut canadien des affaires mondiales, Richard Fadden, ancien conseiller à la sécurité nationale du Canada, a dit récemment que ce n’était qu’une question de temps avant que les Nord‑Coréens soient en mesure de frapper l’Amérique du Nord. Le moment est maintenant venu.
La cible principale d’une pareille attaque serait vraisemblablement les États‑Unis, mais le Canada serait entraîné dans un tel conflit, que ce soit en raison de son engagement envers les États‑Unis aux termes de l’article 5 de l’OTAN – qui précise qu’une attaque contre l’un de ses alliés est considérée comme une attaque dirigée contre tous – ou en raison de la proximité de notre frontière commune avec les grandes villes américaines. Le ministre de la Défense Harjit Sajjan reconnaît que les missiles balistiques représentent une menace réelle pour le Canada.
Cette lacune dans notre défense nationale remonte à 2005, quand le premier ministre de l’époque, Paul Martin, a choisi de ne pas participer à un programme conjoint de défense antimissile balistique qui était alors proposé avec les États‑Unis. M. Martin avait évoqué les répercussions du programme sur le climat de sécurité mondial, des préoccupations au sujet de son efficacité et son coût compte tenu d’autres besoins. Les six derniers mois ont tout simplement changé le jeu.
Dernièrement, le lieutenant-général Pierre St‑Amand, l’officier canadien le plus élevé en grade au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), a dit bien franchement au Comité de la défense nationale de la Chambre des communes que, dans les circonstances actuelles, « les États‑Unis ne sont aucunement obligés de défendre le Canada si ce dernier est attaqué au moyen de missiles balistiques »
Compte tenu de tout cela, le moment est venu de reconsidérer la participation du Canada au programme américain de défense antimissile balistique. Le Canada ne peut tout simplement pas risquer de se retrouver isolé et sans protection dans l’éventualité d’une attaque au missile.
Il faudrait entreprendre des pourparlers dès maintenant.
Il convient toutefois de souligner que le Canada ne se contenterait pas d’adhérer au programme américain, car il a beaucoup à offrir pour améliorer la sécurité collective des deux pays.
Le ministre Sajjan devrait envisager de faire jouer un rôle déterminant à la base des Forces canadiennes Goose Bay, située au Labrador, dans toute nouvelle entente avec les États‑Unis concernant la défense antimissile. Sa base aérienne, appelée 5e escadre Goose Bay, a déjà pour mission principale d’appuyer les opérations du NORAD pour la projection de puissance aérienne sur les côtes Nord et Nord‑Est du Canada et elle soutient l’instruction militaire pour les Forces armées canadiennes, ses alliés et le NORAD.
Bien que le gouvernement canadien n’ait pas envisagé concrètement de participer au programme américain depuis 2005, l’armée américaine et ses entrepreneurs ont continué de s’intéresser à cette base dans le cadre de leur programme de défense antimissile. Il semble que son emplacement soit idéal pour y installer des radars et des intercepteurs.
Au cours des années qui se sont écoulées depuis 2005, des discussions ont eu lieu à des niveaux inférieurs, notamment sur la possibilité d’offrir aux États‑Unis d’installer à Goose Bay un système de radar à la fine pointe de la technologie en échange de la participation du Canada au bouclier antimissile du Pentagone. Du point de vue des Américains, l’avantage de ce radar par rapport aux autres serait de donner plusieurs minutes d’avance à l’alerte en cas d’attaque au missile sur la côte Est de l’Amérique du Nord. Les États‑Unis fourniraient le radar et le Canada, le soutien et l’emplacement de premier choix nécessaires au système.
Ce n’est qu’un exemple de l’usage que pourrait faire le Canada de ses ressources militaires pour renforcer son rôle dans la protection des intérêts nord‑américains en cette époque troublée. Cette contribution du Canada semble bien modeste si elle lui permet de bénéficier de la protection du programme américain de défense antimissile, surtout maintenant.
Les Canadiens méritent d’avoir la meilleure défense possible. Pour ce faire, nous devrons assumer notre part de la responsabilité de cette protection, une responsabilité que portent tous les partenaires de l’OTAN, à l’exception du Canada.
Le sénateur David M. Wells représente Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
Pendant que se poursuit la confrontation entre les États‑Unis et la Corée du Nord au sujet du programme nucléaire et de l’escalade des essais de missiles du royaume ermite, la nécessité, pour le Canada, de revoir sa défense antimissile balistique ne pourrait pas être plus évidente… ni plus urgente.
À l’occasion d’une conférence de l’Institut canadien des affaires mondiales, Richard Fadden, ancien conseiller à la sécurité nationale du Canada, a dit récemment que ce n’était qu’une question de temps avant que les Nord‑Coréens soient en mesure de frapper l’Amérique du Nord. Le moment est maintenant venu.
La cible principale d’une pareille attaque serait vraisemblablement les États‑Unis, mais le Canada serait entraîné dans un tel conflit, que ce soit en raison de son engagement envers les États‑Unis aux termes de l’article 5 de l’OTAN – qui précise qu’une attaque contre l’un de ses alliés est considérée comme une attaque dirigée contre tous – ou en raison de la proximité de notre frontière commune avec les grandes villes américaines. Le ministre de la Défense Harjit Sajjan reconnaît que les missiles balistiques représentent une menace réelle pour le Canada.
Cette lacune dans notre défense nationale remonte à 2005, quand le premier ministre de l’époque, Paul Martin, a choisi de ne pas participer à un programme conjoint de défense antimissile balistique qui était alors proposé avec les États‑Unis. M. Martin avait évoqué les répercussions du programme sur le climat de sécurité mondial, des préoccupations au sujet de son efficacité et son coût compte tenu d’autres besoins. Les six derniers mois ont tout simplement changé le jeu.
Dernièrement, le lieutenant-général Pierre St‑Amand, l’officier canadien le plus élevé en grade au sein du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), a dit bien franchement au Comité de la défense nationale de la Chambre des communes que, dans les circonstances actuelles, « les États‑Unis ne sont aucunement obligés de défendre le Canada si ce dernier est attaqué au moyen de missiles balistiques »
Compte tenu de tout cela, le moment est venu de reconsidérer la participation du Canada au programme américain de défense antimissile balistique. Le Canada ne peut tout simplement pas risquer de se retrouver isolé et sans protection dans l’éventualité d’une attaque au missile.
Il faudrait entreprendre des pourparlers dès maintenant.
Il convient toutefois de souligner que le Canada ne se contenterait pas d’adhérer au programme américain, car il a beaucoup à offrir pour améliorer la sécurité collective des deux pays.
Le ministre Sajjan devrait envisager de faire jouer un rôle déterminant à la base des Forces canadiennes Goose Bay, située au Labrador, dans toute nouvelle entente avec les États‑Unis concernant la défense antimissile. Sa base aérienne, appelée 5e escadre Goose Bay, a déjà pour mission principale d’appuyer les opérations du NORAD pour la projection de puissance aérienne sur les côtes Nord et Nord‑Est du Canada et elle soutient l’instruction militaire pour les Forces armées canadiennes, ses alliés et le NORAD.
Bien que le gouvernement canadien n’ait pas envisagé concrètement de participer au programme américain depuis 2005, l’armée américaine et ses entrepreneurs ont continué de s’intéresser à cette base dans le cadre de leur programme de défense antimissile. Il semble que son emplacement soit idéal pour y installer des radars et des intercepteurs.
Au cours des années qui se sont écoulées depuis 2005, des discussions ont eu lieu à des niveaux inférieurs, notamment sur la possibilité d’offrir aux États‑Unis d’installer à Goose Bay un système de radar à la fine pointe de la technologie en échange de la participation du Canada au bouclier antimissile du Pentagone. Du point de vue des Américains, l’avantage de ce radar par rapport aux autres serait de donner plusieurs minutes d’avance à l’alerte en cas d’attaque au missile sur la côte Est de l’Amérique du Nord. Les États‑Unis fourniraient le radar et le Canada, le soutien et l’emplacement de premier choix nécessaires au système.
Ce n’est qu’un exemple de l’usage que pourrait faire le Canada de ses ressources militaires pour renforcer son rôle dans la protection des intérêts nord‑américains en cette époque troublée. Cette contribution du Canada semble bien modeste si elle lui permet de bénéficier de la protection du programme américain de défense antimissile, surtout maintenant.
Les Canadiens méritent d’avoir la meilleure défense possible. Pour ce faire, nous devrons assumer notre part de la responsabilité de cette protection, une responsabilité que portent tous les partenaires de l’OTAN, à l’exception du Canada.
Le sénateur David M. Wells représente Terre‑Neuve‑et‑Labrador.