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La recherche et l’innovation déclenchent une révolution dans les soins de santé : sénateur Eggleton

Le Canada dépense chaque année environ 228 milliards de dollars dans le système de santé, mais celui-ci ne peut toujours pas répondre aux besoins.

Malgré le dévouement, le talent et la détermination indéniables dont font preuve les médecins, les chirurgiens, le personnel infirmier et les administrateurs, il demeure que la demande en soins de santé dépasse graduellement l’offre.

Il est temps d’amorcer une révolution technologique — et nous avons la technologie. Les avancées dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et de l’impression 3D ouvrent de nouvelles avenues en matière de santé.

C’est ce qu’a constaté le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie lors de son étude sur ces avancées et sur les façons de les intégrer au système de santé.

Notre récent rapport sur le sujet révèle à quel point le Canada aurait à gagner s’il pouvait tirer parti de ces technologies, à condition de prendre les mesures nécessaires pour éviter les pièges potentiels.

Notre principale recommandation au gouvernement fédéral est de tenir de façon récurrente une conférence nationale qui réunirait un vaste éventail de professionnels du système de santé.

Il s’agirait non pas d’un groupe de discussion, mais plutôt d’un réseau permanent et dynamique d’experts qui seraient capables de relever les défis technologiques qui nous attendent.

Car il y aura des défis à relever.

Prenons le cas de l’intelligence artificielle. Elle a grandi à pas de géant depuis les débuts de l’informatique.

De nos jours, l’intelligence artificielle s’avère déjà aussi précise — voire plus encore dans certains cas — que les humains dans le domaine médical.

On peut imaginer un avenir où des médecins seront remplacés par des logiciels capables d’analyser les symptômes d’un patient et de proposer un traitement en conséquence. Un patient pourrait recevoir des soins de grande qualité dans le confort de son foyer sans intervention humaine.

Efficace? Oui.

Cependant, il y a aussi lieu de s’inquiéter.

L’intelligence artificielle est plus efficace lorsqu’elle est alimentée par une multitude de données. Dans le contexte des soins à domicile, on pourrait se servir d’un système d’intelligence artificielle qui surveillerait constamment les patients et qui amasserait une quantité énorme de données incroyablement détaillées, mais aussi très personnelles.

C’est une arme à double tranchant. L’accès à ces données aide les machines munies d’un système d’intelligence artificielle à faire un bon travail, mais cette information doit être jalousement protégée pour que les patients ne soient pas exploités et ne perdent pas le contrôle de l’accès à leurs renseignements personnels.

Il faut également se demander s’il est souhaitable de céder le contrôle à l’intelligence artificielle. D’un point de vue éthique, nous nous sommes fait dire que cela est inacceptable, puisque les patients ainsi que les médecins pourraient être privés de leur pouvoir décisionnaire.

Nous avons été encouragés d’apprendre que des lignes directrices rigoureuses en matière d’éthique sont présentement élaborées. Il me semble que, même s’il s’agit d’un outil incroyablement utile, l’intelligence artificielle doit justement demeurer un outil manié par l’humain.

Dans l’ensemble, ces technologies nous donnent plus de raisons de nous réjouir que de nous inquiéter.

Lors d’une mission d’étude, nous avons vu une imprimante 3D fabriquer un appareil orthopédique pour une jointure fracturée en seulement 15 minutes. Si cette technologie était jumelée à l’intelligence artificielle, on pourrait envisager la possibilité que n’importe qui puisse être alertée au sujet d’une articulation qui faiblit et obtenir en quelques heures une pièce de rechange faite sur mesure.

Il se pourrait que ces technologies puissent également aider les gens à découvrir des problèmes de santé avant qu’ils ne s’aggravent, ce qui aiderait les médecins à fournir, dans les meilleurs délais, un traitement préventif qui permettrait d’économiser de précieuses ressources.

Par ailleurs, avec les diagnostics à distance — voire les chirurgies à distance — on faciliterait l’accès aux soins de santé pour les gens qui vivent dans des régions éloignées.

Si nous prenons les bonnes décisions, nous pouvons envisager un avenir meilleur où les diagnostics sont posés plus rapidement et avec plus de précision et les soins de santé sont offerts plus efficacement et de manière plus équitable.

Le gouvernement fédéral devra faire preuve de leadership pour s’assurer que les provinces et les territoires ainsi que les fournisseurs de soins et les chercheurs du domaine de la santé soient préparés à saisir les occasions offertes par ces technologies, et ce, tout en gérant les risques qui s’y rattachent.

Notre rapport est accessible à tous ceux qui veulent en savoir davantage sur ce que la médecine du 21e siècle pourrait nous offrir.

Nous sommes à l’aube d’une révolution technologique. Il est temps que nous commencions à nous demander comment elle pourrait transformer le système de santé du Canada de façon positive.


Le sénateur Art Eggleton, C.P., est président du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Il représente l’Ontario au Sénat.

Avis aux lecteurs : L’honorable Art Eggleton, C.P., est retraité du Sénat du Canada depuis septembre 2018. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

 

Cet article a été publié le 7 mai 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

Le Canada dépense chaque année environ 228 milliards de dollars dans le système de santé, mais celui-ci ne peut toujours pas répondre aux besoins.

Malgré le dévouement, le talent et la détermination indéniables dont font preuve les médecins, les chirurgiens, le personnel infirmier et les administrateurs, il demeure que la demande en soins de santé dépasse graduellement l’offre.

Il est temps d’amorcer une révolution technologique — et nous avons la technologie. Les avancées dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et de l’impression 3D ouvrent de nouvelles avenues en matière de santé.

C’est ce qu’a constaté le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie lors de son étude sur ces avancées et sur les façons de les intégrer au système de santé.

Notre récent rapport sur le sujet révèle à quel point le Canada aurait à gagner s’il pouvait tirer parti de ces technologies, à condition de prendre les mesures nécessaires pour éviter les pièges potentiels.

Notre principale recommandation au gouvernement fédéral est de tenir de façon récurrente une conférence nationale qui réunirait un vaste éventail de professionnels du système de santé.

Il s’agirait non pas d’un groupe de discussion, mais plutôt d’un réseau permanent et dynamique d’experts qui seraient capables de relever les défis technologiques qui nous attendent.

Car il y aura des défis à relever.

Prenons le cas de l’intelligence artificielle. Elle a grandi à pas de géant depuis les débuts de l’informatique.

De nos jours, l’intelligence artificielle s’avère déjà aussi précise — voire plus encore dans certains cas — que les humains dans le domaine médical.

On peut imaginer un avenir où des médecins seront remplacés par des logiciels capables d’analyser les symptômes d’un patient et de proposer un traitement en conséquence. Un patient pourrait recevoir des soins de grande qualité dans le confort de son foyer sans intervention humaine.

Efficace? Oui.

Cependant, il y a aussi lieu de s’inquiéter.

L’intelligence artificielle est plus efficace lorsqu’elle est alimentée par une multitude de données. Dans le contexte des soins à domicile, on pourrait se servir d’un système d’intelligence artificielle qui surveillerait constamment les patients et qui amasserait une quantité énorme de données incroyablement détaillées, mais aussi très personnelles.

C’est une arme à double tranchant. L’accès à ces données aide les machines munies d’un système d’intelligence artificielle à faire un bon travail, mais cette information doit être jalousement protégée pour que les patients ne soient pas exploités et ne perdent pas le contrôle de l’accès à leurs renseignements personnels.

Il faut également se demander s’il est souhaitable de céder le contrôle à l’intelligence artificielle. D’un point de vue éthique, nous nous sommes fait dire que cela est inacceptable, puisque les patients ainsi que les médecins pourraient être privés de leur pouvoir décisionnaire.

Nous avons été encouragés d’apprendre que des lignes directrices rigoureuses en matière d’éthique sont présentement élaborées. Il me semble que, même s’il s’agit d’un outil incroyablement utile, l’intelligence artificielle doit justement demeurer un outil manié par l’humain.

Dans l’ensemble, ces technologies nous donnent plus de raisons de nous réjouir que de nous inquiéter.

Lors d’une mission d’étude, nous avons vu une imprimante 3D fabriquer un appareil orthopédique pour une jointure fracturée en seulement 15 minutes. Si cette technologie était jumelée à l’intelligence artificielle, on pourrait envisager la possibilité que n’importe qui puisse être alertée au sujet d’une articulation qui faiblit et obtenir en quelques heures une pièce de rechange faite sur mesure.

Il se pourrait que ces technologies puissent également aider les gens à découvrir des problèmes de santé avant qu’ils ne s’aggravent, ce qui aiderait les médecins à fournir, dans les meilleurs délais, un traitement préventif qui permettrait d’économiser de précieuses ressources.

Par ailleurs, avec les diagnostics à distance — voire les chirurgies à distance — on faciliterait l’accès aux soins de santé pour les gens qui vivent dans des régions éloignées.

Si nous prenons les bonnes décisions, nous pouvons envisager un avenir meilleur où les diagnostics sont posés plus rapidement et avec plus de précision et les soins de santé sont offerts plus efficacement et de manière plus équitable.

Le gouvernement fédéral devra faire preuve de leadership pour s’assurer que les provinces et les territoires ainsi que les fournisseurs de soins et les chercheurs du domaine de la santé soient préparés à saisir les occasions offertes par ces technologies, et ce, tout en gérant les risques qui s’y rattachent.

Notre rapport est accessible à tous ceux qui veulent en savoir davantage sur ce que la médecine du 21e siècle pourrait nous offrir.

Nous sommes à l’aube d’une révolution technologique. Il est temps que nous commencions à nous demander comment elle pourrait transformer le système de santé du Canada de façon positive.


Le sénateur Art Eggleton, C.P., est président du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Il représente l’Ontario au Sénat.

Avis aux lecteurs : L’honorable Art Eggleton, C.P., est retraité du Sénat du Canada depuis septembre 2018. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

 

Cet article a été publié le 7 mai 2018 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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