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Les études du Sénat devraient guider le soutien fédéral à la relance du secteur du transport : sénateur Dawson

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Le Canada se remet des répercussions de la pandémie de COVID-19, mais de façon inégale et non sans peine. Parmi les difficultés croissantes, notons les conséquences de la propagation du variant delta. Sur le chemin de la relance, certaines difficultés sont de nature systémique et n’échappent pas à la vigilance parlementaire.

De façon particulière, deux industries méritent notre attention : les aéroports et les ports maritimes. Rappelons que le Sénat a effectué des études d’envergure tant sur les aéroports que sur la conteneurisation. Le Comité sénatorial des transports et des communications a rendu public son rapport intitulé Vers une nouvelle vision nationale, qui portait sur le transport maritime, ainsi que deux importants rapports sur le secteur aérien : L’avenir des déplacements aériens au Canada : Poste de péage ou bougie d’allumage? et Une seule approche ne convient pas : Croissance et compétitivité internationale du transport aérien au Canada.

Avant les élections, je me suis exprimé (en anglais seulement) sur l’excellente santé financière du Canada, et je maintiens mon avis sur la question. Les mesures politiques solides et coordonnées prises par le gouvernement libéral a protégé la vie des Canadiens et donné au pays les outils nécessaires pour mieux reconstruire.

Je salue d’ailleurs les annonces du gouvernement fédéral, qui investira dans des programmes d’infrastructure essentiels partout au Canada. J’ai insisté sur la nécessité de soutenir le développement régional et d’investir dans l’infrastructure de transport en commun – deux éléments qui se sont retrouvés dans le programme du Parti libéral.

La pandémie a mis au jour les points sensibles du Canada, et la reconstruction en fait ressortir d’autres. Par exemple, de nouvelles habitudes de consommation ont eu des effets sur la demande, ce qui a accéléré la conteneurisation des biens. Les premières victimes de ce changement ont été les cycles d’approvisionnement au début de l’année – ou l’absence de ces cycles – mais à l’approche du congé des Fêtes, bien d’autres secteurs commencent à en ressentir les effets.

Ce sont des dossiers que les comités du Sénat connaissent déjà. Dans son rapport Vers une nouvelle vision nationale, le comité des transports du Sénat constatait l’augmentation de la conteneurisation ainsi que ses effets sur le Canada à titre de porte d’entrée vers l’Amérique du Nord. À l’époque, le plus gros porte-conteneurs pouvait transporter 11 000 conteneurs « standard », et les experts avaient estimé que cette capacité pourrait atteindre 18 000 conteneurs. Puisqu’une image vaut 1 000 mots, pensons au porte-conteneurs Ever Given, qui peut transporter jusqu’à 20 000 conteneurs et qui a bloqué plus tôt cette année le canal de Suez. C’est l’image parfaite de l’intensification de la conteneurisation ces dix dernières années.

Ces dernières années, les investissements fédéraux dans le transport de biens au Canada a porté ses fruits. Si la question de la capacité des ports demeure d’actualité, le transport de conteneurs par voie terrestre dépend d’un vaste réseau coûteux de camionnage et de voies ferroviaires. Le Fonds national des corridors commerciaux continuera de financer l’infrastructure essentielle pour alléger le fardeau du Canada et peut-être éliminer des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement.

Dans son programme, le Parti libéral s’est engagé à participer au projet de train à grande fréquence entre Toronto et Québec et à entreprendre le processus d’approvisionnement d’ici la fin de 2021. Pour l’heure, le transport de passagers et le transport de marchandises doivent se partager les mêmes voies ferroviaires selon les mêmes plages horaires. Des liaisons ferroviaires fréquentes contribueront à alléger une partie du fardeau qui pèse sur la chaîne d’approvisionnement canadienne en facilitant le transport de marchandises tout en offrant plus d’options aux passagers, dont le transport comporte une foule d’avantages économiques.

La pandémie a également mis en évidence la fragilité du transport aérien, y compris les services peu nombreux dans les zones rurales, la perte d’itinéraires directs et la possible fermeture de tours de contrôle. Les fonds d’aide et d’allégement offerts aux régions par le gouvernement ont certainement aidé, mais il faut attendre de voir dans quelle mesure les industries se redresseront.

Le programme électoral des libéraux n’abordait aucunement la situation des aéroports et des transporteurs aériens. Des efforts pour relancer le transport aérien s’amorcent toutefois de façon graduelle. Les décisions récentes sur la réouverture des frontières aux voyageurs vaccinés des États-Unis et du Mexique et sur la vaccination obligatoire des voyageurs nationaux s’inscrivent dans une stratégie globale. Il ne fait aucun doute que le gouvernement du Canada aura encore du pain sur la planche et qu’il continuera à soutenir les investissements dans l’infrastructure essentielle par l’entremise du Programme des infrastructures essentielles des aéroports.

Puisque peu de projets de loi sont à prévoir à court terme, j’ose espérer que les études importantes effectuées par le Sénat dans ces deux secteurs pourraient constituer des points de départ pour d’autres examens utiles du Sénat. Tandis que nous attendons la reprise des travaux au Parlement, nous ne pouvons que formuler des conjonctures sur les projets que les comités parlementaires pourraient entreprendre. Nous avons hâte de mettre la main à la pâte.

Le sénateur Dennis Dawson représente la région de Lauzon, au Québec. Il a déjà été président du Comité sénatorial des transports et des communications.

Une version similaire de cet article a paru le 1er novembre 2021 dans The Hill Times (en anglais seulement).

Avis aux lecteurs : L’honorable Dennis Dawson a pris sa retraite du Sénat du Canada en février 2023. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

Le Canada se remet des répercussions de la pandémie de COVID-19, mais de façon inégale et non sans peine. Parmi les difficultés croissantes, notons les conséquences de la propagation du variant delta. Sur le chemin de la relance, certaines difficultés sont de nature systémique et n’échappent pas à la vigilance parlementaire.

De façon particulière, deux industries méritent notre attention : les aéroports et les ports maritimes. Rappelons que le Sénat a effectué des études d’envergure tant sur les aéroports que sur la conteneurisation. Le Comité sénatorial des transports et des communications a rendu public son rapport intitulé Vers une nouvelle vision nationale, qui portait sur le transport maritime, ainsi que deux importants rapports sur le secteur aérien : L’avenir des déplacements aériens au Canada : Poste de péage ou bougie d’allumage? et Une seule approche ne convient pas : Croissance et compétitivité internationale du transport aérien au Canada.

Avant les élections, je me suis exprimé (en anglais seulement) sur l’excellente santé financière du Canada, et je maintiens mon avis sur la question. Les mesures politiques solides et coordonnées prises par le gouvernement libéral a protégé la vie des Canadiens et donné au pays les outils nécessaires pour mieux reconstruire.

Je salue d’ailleurs les annonces du gouvernement fédéral, qui investira dans des programmes d’infrastructure essentiels partout au Canada. J’ai insisté sur la nécessité de soutenir le développement régional et d’investir dans l’infrastructure de transport en commun – deux éléments qui se sont retrouvés dans le programme du Parti libéral.

La pandémie a mis au jour les points sensibles du Canada, et la reconstruction en fait ressortir d’autres. Par exemple, de nouvelles habitudes de consommation ont eu des effets sur la demande, ce qui a accéléré la conteneurisation des biens. Les premières victimes de ce changement ont été les cycles d’approvisionnement au début de l’année – ou l’absence de ces cycles – mais à l’approche du congé des Fêtes, bien d’autres secteurs commencent à en ressentir les effets.

Ce sont des dossiers que les comités du Sénat connaissent déjà. Dans son rapport Vers une nouvelle vision nationale, le comité des transports du Sénat constatait l’augmentation de la conteneurisation ainsi que ses effets sur le Canada à titre de porte d’entrée vers l’Amérique du Nord. À l’époque, le plus gros porte-conteneurs pouvait transporter 11 000 conteneurs « standard », et les experts avaient estimé que cette capacité pourrait atteindre 18 000 conteneurs. Puisqu’une image vaut 1 000 mots, pensons au porte-conteneurs Ever Given, qui peut transporter jusqu’à 20 000 conteneurs et qui a bloqué plus tôt cette année le canal de Suez. C’est l’image parfaite de l’intensification de la conteneurisation ces dix dernières années.

Ces dernières années, les investissements fédéraux dans le transport de biens au Canada a porté ses fruits. Si la question de la capacité des ports demeure d’actualité, le transport de conteneurs par voie terrestre dépend d’un vaste réseau coûteux de camionnage et de voies ferroviaires. Le Fonds national des corridors commerciaux continuera de financer l’infrastructure essentielle pour alléger le fardeau du Canada et peut-être éliminer des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement.

Dans son programme, le Parti libéral s’est engagé à participer au projet de train à grande fréquence entre Toronto et Québec et à entreprendre le processus d’approvisionnement d’ici la fin de 2021. Pour l’heure, le transport de passagers et le transport de marchandises doivent se partager les mêmes voies ferroviaires selon les mêmes plages horaires. Des liaisons ferroviaires fréquentes contribueront à alléger une partie du fardeau qui pèse sur la chaîne d’approvisionnement canadienne en facilitant le transport de marchandises tout en offrant plus d’options aux passagers, dont le transport comporte une foule d’avantages économiques.

La pandémie a également mis en évidence la fragilité du transport aérien, y compris les services peu nombreux dans les zones rurales, la perte d’itinéraires directs et la possible fermeture de tours de contrôle. Les fonds d’aide et d’allégement offerts aux régions par le gouvernement ont certainement aidé, mais il faut attendre de voir dans quelle mesure les industries se redresseront.

Le programme électoral des libéraux n’abordait aucunement la situation des aéroports et des transporteurs aériens. Des efforts pour relancer le transport aérien s’amorcent toutefois de façon graduelle. Les décisions récentes sur la réouverture des frontières aux voyageurs vaccinés des États-Unis et du Mexique et sur la vaccination obligatoire des voyageurs nationaux s’inscrivent dans une stratégie globale. Il ne fait aucun doute que le gouvernement du Canada aura encore du pain sur la planche et qu’il continuera à soutenir les investissements dans l’infrastructure essentielle par l’entremise du Programme des infrastructures essentielles des aéroports.

Puisque peu de projets de loi sont à prévoir à court terme, j’ose espérer que les études importantes effectuées par le Sénat dans ces deux secteurs pourraient constituer des points de départ pour d’autres examens utiles du Sénat. Tandis que nous attendons la reprise des travaux au Parlement, nous ne pouvons que formuler des conjonctures sur les projets que les comités parlementaires pourraient entreprendre. Nous avons hâte de mettre la main à la pâte.

Le sénateur Dennis Dawson représente la région de Lauzon, au Québec. Il a déjà été président du Comité sénatorial des transports et des communications.

Une version similaire de cet article a paru le 1er novembre 2021 dans The Hill Times (en anglais seulement).

Avis aux lecteurs : L’honorable Dennis Dawson a pris sa retraite du Sénat du Canada en février 2023. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.

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