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Les municipalités peuvent jouer un rôle clé dans la réduction des émissions : sénatrice Sorensen

Le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et à atteindre des émissions nettes de GES nulles d’ici 2050. En tant que nation, nous avons commencé à prendre au sérieux la mise en place des politiques nécessaires. La compréhension du « pourquoi » est désormais plus vaste et plus approfondie, et nous sommes plus ouverts à l’idée de faire de grands pas vers le « comment ».

Mais ce qui m’inspire le plus, c’est le travail de nos municipalités. Ayant été pendant 11 ans mairesse de Banff, une petite ville située à l’intérieur du parc national de Banff, je suis bien placée pour connaître l’engagement des villes canadiennes en faveur d’un avenir plus vert.

Au Canada, les municipalités influent sur environ 50 % des émissions de GES. Si toutes les municipalités s’efforçaient de réduire leurs émissions dans la même proportion que le gouvernement fédéral, soit de 40 à 45 %, nous aurions fait plus de la moitié du chemin vers notre objectif national, ce qui serait un accomplissement considérable.

Sur le plan stratégique, les municipalités peuvent documenter et suivre leurs émissions de GES avec une grande précision à petite échelle. En effet, elles peuvent élaborer des programmes détaillés qui ciblent ces émissions de manière à pouvoir agir sur le terrain. Leurs programmes environnementaux à plus petite échelle peuvent servir d’études de cas pour illustrer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et où il faut investir.

À titre d’exemple, la Ville de Banff, dotée d’un plan directeur environnemental solide et d’une feuille de route quantifiable pour la transition vers les énergies renouvelables, s’est positionnée pour atteindre son objectif de réduction des émissions de GES à l’échelle de la communauté de 80 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2050. Le plan prévoit une transition continue vers les énergies renouvelables, de sorte que 100 % de la demande énergétique soit satisfaite par des énergies renouvelables d’ici 2050. Ce n’est pas un mince exploit pour une petite ville des Rocheuses canadiennes. Cependant, avec la mise en œuvre des lignes directrices de Banff en matière de sites et de bâtiments écologiques (en anglais seulement), des efforts considérables en faveur du transport en commun et du transport actif, et de nombreuses mesures incitatives pour les résidents et les entreprises, cela est réalisable.

Les municipalités possèdent les outils et l’autorité nécessaires pour favoriser les mesures positives pour l’environnement dans leurs activités quotidiennes. Elles exercent un contrôle au moins partiel sur l’utilisation des terres par le biais du zonage. Elles peuvent délivrer des permis de construire et des autorisations d’aménagement qui répondent à des critères écologiques. Elles peuvent contrôler l’offre et les prix des stationnements. Elles sont responsables des routes et des transports publics. Enfin, elles supervisent les parcs et les loisirs.

Cela dit, les municipalités ont besoin d’aide pour effectuer le travail qu’elles veulent faire. Ces efforts sont coûteux et sont souvent hors de portée en raison des budgets municipaux. La promesse d’économies à terme et l’impératif moral de « faire ce qu’il faut pour notre planète » ne sont pas toujours des arguments convaincants lors des discussions municipales sur le budget, alors que les habitants comptent chaque augmentation sur leur facture annuelle d’impôts fonciers. Les décisions des conseils locaux sont beaucoup plus faciles à prendre lorsqu’un pourcentage élevé des coûts provient de fonds de partenariat fédéraux ou provinciaux.

Par exemple : Au cours des 12 dernières années, le parc national de Banff et les villes de Banff et de Canmore ont créé la Bow Valley Regional Transit Commission (en anglais seulement). Avec une fréquentation annuelle qui dépassait 1,5 million d’usagers avant la pandémie, Roam Transit, dont l’objectif est d’avoir un parc de véhicules à zéro émission, a permis de réduire considérablement les déplacements en véhicules à passager unique dans la vallée de Bow.

Ce sont les fonds fédéraux et provinciaux, qui représentent 15 millions de dollars au total, qui ont rendu Roam possible. Les véhicules ont été achetés grâce au financement provincial offert dans le cadre du programme GreenTRIP et à un investissement du gouvernement fédéral provenant du Fonds pour l’infrastructure de transport en commun. Récemment, on a construit un centre de formation et d’exploitation à zéro émission pour accueillir Roam, dont les deux tiers du coût ont été financés au moyen du programme GreenTRIP.

La Convention globale des maires pour le climat et l’énergie partage une vision à long terme de la lutte contre les changements climatiques. Les Gouvernements locaux pour le développement durable, ou l’ICLEI, soutiennent que le développement durable doit être la seule voie possible pour le 21e siècle. La Fédération canadienne des municipalités, par le biais de son programme Municipalités pour l’innovation climatique, propose des financements, des formations et des ressources pour aider les villes à mener à bien leurs initiatives en faveur du climat.

Les gouvernements municipaux sont à l’avant-plan d’un grand nombre de questions, de problèmes et de crises majeurs auxquels notre pays est confronté et sont à l’origine de certaines des plus grandes avancées en matière de résolution de ces problèmes. Les centres municipaux du Canada méritent d’être soutenus et doivent être pris au sérieux.

La sénatrice Karen Sorensen représente l’Alberta au Sénat. Elle est membre du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, de même que du Comité sénatorial permanent des transports et des communications.

Une version de cet article a été publié le 2 mars 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

Le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et à atteindre des émissions nettes de GES nulles d’ici 2050. En tant que nation, nous avons commencé à prendre au sérieux la mise en place des politiques nécessaires. La compréhension du « pourquoi » est désormais plus vaste et plus approfondie, et nous sommes plus ouverts à l’idée de faire de grands pas vers le « comment ».

Mais ce qui m’inspire le plus, c’est le travail de nos municipalités. Ayant été pendant 11 ans mairesse de Banff, une petite ville située à l’intérieur du parc national de Banff, je suis bien placée pour connaître l’engagement des villes canadiennes en faveur d’un avenir plus vert.

Au Canada, les municipalités influent sur environ 50 % des émissions de GES. Si toutes les municipalités s’efforçaient de réduire leurs émissions dans la même proportion que le gouvernement fédéral, soit de 40 à 45 %, nous aurions fait plus de la moitié du chemin vers notre objectif national, ce qui serait un accomplissement considérable.

Sur le plan stratégique, les municipalités peuvent documenter et suivre leurs émissions de GES avec une grande précision à petite échelle. En effet, elles peuvent élaborer des programmes détaillés qui ciblent ces émissions de manière à pouvoir agir sur le terrain. Leurs programmes environnementaux à plus petite échelle peuvent servir d’études de cas pour illustrer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et où il faut investir.

À titre d’exemple, la Ville de Banff, dotée d’un plan directeur environnemental solide et d’une feuille de route quantifiable pour la transition vers les énergies renouvelables, s’est positionnée pour atteindre son objectif de réduction des émissions de GES à l’échelle de la communauté de 80 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2050. Le plan prévoit une transition continue vers les énergies renouvelables, de sorte que 100 % de la demande énergétique soit satisfaite par des énergies renouvelables d’ici 2050. Ce n’est pas un mince exploit pour une petite ville des Rocheuses canadiennes. Cependant, avec la mise en œuvre des lignes directrices de Banff en matière de sites et de bâtiments écologiques (en anglais seulement), des efforts considérables en faveur du transport en commun et du transport actif, et de nombreuses mesures incitatives pour les résidents et les entreprises, cela est réalisable.

Les municipalités possèdent les outils et l’autorité nécessaires pour favoriser les mesures positives pour l’environnement dans leurs activités quotidiennes. Elles exercent un contrôle au moins partiel sur l’utilisation des terres par le biais du zonage. Elles peuvent délivrer des permis de construire et des autorisations d’aménagement qui répondent à des critères écologiques. Elles peuvent contrôler l’offre et les prix des stationnements. Elles sont responsables des routes et des transports publics. Enfin, elles supervisent les parcs et les loisirs.

Cela dit, les municipalités ont besoin d’aide pour effectuer le travail qu’elles veulent faire. Ces efforts sont coûteux et sont souvent hors de portée en raison des budgets municipaux. La promesse d’économies à terme et l’impératif moral de « faire ce qu’il faut pour notre planète » ne sont pas toujours des arguments convaincants lors des discussions municipales sur le budget, alors que les habitants comptent chaque augmentation sur leur facture annuelle d’impôts fonciers. Les décisions des conseils locaux sont beaucoup plus faciles à prendre lorsqu’un pourcentage élevé des coûts provient de fonds de partenariat fédéraux ou provinciaux.

Par exemple : Au cours des 12 dernières années, le parc national de Banff et les villes de Banff et de Canmore ont créé la Bow Valley Regional Transit Commission (en anglais seulement). Avec une fréquentation annuelle qui dépassait 1,5 million d’usagers avant la pandémie, Roam Transit, dont l’objectif est d’avoir un parc de véhicules à zéro émission, a permis de réduire considérablement les déplacements en véhicules à passager unique dans la vallée de Bow.

Ce sont les fonds fédéraux et provinciaux, qui représentent 15 millions de dollars au total, qui ont rendu Roam possible. Les véhicules ont été achetés grâce au financement provincial offert dans le cadre du programme GreenTRIP et à un investissement du gouvernement fédéral provenant du Fonds pour l’infrastructure de transport en commun. Récemment, on a construit un centre de formation et d’exploitation à zéro émission pour accueillir Roam, dont les deux tiers du coût ont été financés au moyen du programme GreenTRIP.

La Convention globale des maires pour le climat et l’énergie partage une vision à long terme de la lutte contre les changements climatiques. Les Gouvernements locaux pour le développement durable, ou l’ICLEI, soutiennent que le développement durable doit être la seule voie possible pour le 21e siècle. La Fédération canadienne des municipalités, par le biais de son programme Municipalités pour l’innovation climatique, propose des financements, des formations et des ressources pour aider les villes à mener à bien leurs initiatives en faveur du climat.

Les gouvernements municipaux sont à l’avant-plan d’un grand nombre de questions, de problèmes et de crises majeurs auxquels notre pays est confronté et sont à l’origine de certaines des plus grandes avancées en matière de résolution de ces problèmes. Les centres municipaux du Canada méritent d’être soutenus et doivent être pris au sérieux.

La sénatrice Karen Sorensen représente l’Alberta au Sénat. Elle est membre du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, de même que du Comité sénatorial permanent des transports et des communications.

Une version de cet article a été publié le 2 mars 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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