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Miser sur l’esprit entrepreneurial du Canada pour éliminer le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère : sénateur Deacon

Une personne manipule avec ses doigts des icônes sur un écran flottant. Les icônes représentent des symboles liés à l’énergie verte et aux initiatives environnementales.

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Quand la fumée envahit de plus en plus une pièce, il est important de ralentir le processus. Gardez en tête que la situation continue de s’aggraver, mais qu’elle évolue tout simplement plus lentement. Arrive un moment où il faut commencer à assainir l’air.

Cela s’applique également dans le cas des gaz à effet de serre. Il est vrai que nous devons absolument nous pencher en priorité sur la réduction de nos émissions globales. Toutefois, si l’humanité souhaite se protéger contre des phénomènes climatiques de plus en plus dévastateurs et destructeurs, nous devons également nous attaquer en priorité à l’élimination du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère.

Il faut savoir que le CO2 continue de s’accumuler et demeure dans l’atmosphère pendant des siècles. Par ailleurs, une étude (en anglais seulement) réalisée en Norvège donne à penser que les accumulations de CO2 dans l’atmosphère peuvent prendre jusqu’à 50 ans avant de faire sentir pleinement leur impact sur notre climat. Cela signifie que les phénomènes climatiques extrêmes que nous connaissons présentement pourraient être seulement le fruit des émissions de CO2 des années 1970. Même si nous parvenions à la neutralité carbone aujourd’hui, nous en aurions encore pour des décennies de phénomènes climatiques de plus en plus dévastateurs, soit jusqu’à ce que nous ramenions les niveaux de CO2 observés dans l’atmosphère aux niveaux d’avant l’époque industrielle.

La bonne nouvelle est que les processus d’élimination du CO2 sont réalisables sur le plan scientifique et que des innovateurs de calibre mondial ont démontré leur efficacité. Si nous accélérons le rythme auquel ces innovations sont intégrées dans nos systèmes biologiques et industriels, nous pourrions peut-être réussir à atténuer les pires répercussions des changements climatiques.

Pour ce faire, il faudra un engagement politique fort indiquant à nos responsables de la réglementation comment déployer en toute sécurité les nouvelles technologies et créant des structures de marché crédibles pour le carbone qui sauront attirer des investissements indispensables. Tout indique que le Canada possède les éléments nécessaires pour devenir un chef de file mondial dans l’élaboration et le renforcement des méthodes novatrices d’élimination du CO2 pour en faire des solutions mondiales économiquement viables.

Par où devons-nous commencer si nous voulons réaliser des progrès?

Pour connaitre du succès et garantir la réussite des innovateurs du secteur privé, il faudra adopter une approche très entrepreneuriale de type COVID, à laquelle collaboreront des dirigeants politiques, des représentants du gouvernement, des chargés de la réglementation et des universitaires. Le milieu universitaire et le secteur privé ont déjà pris des engagements en la matière. De façon générale, les innovateurs du domaine de la réduction du CO2 qui disposent de technologies ayant fait leurs preuves travaillent en collaboration avec des chercheurs; ils cherchent un milieu où se côtoient la politique, la réglementation et les investissements qui est prêt à intégrer les technologies de réduction du CO2 actuelles et futures. Il est tout aussi important de souligner que bon nombre des plus grandes entreprises au monde cherchent à investir dans des marchés du carbone réglementés qui leur apporteront une plus grande certitude.

Alors, que fait le Canada pour apporter une certitude relativement aux marchés? Les responsables de la réglementation doivent se tourner vers les investissements, doivent écouter attentivement les acheteurs de crédits de carbone et ne doivent pas viser la perfection au détriment du progrès. Les marchés qui sont bien réglementés gèrent les incertitudes en assurant une transparence; cette transparence permettra aux marchés de décider des différentes valeurs rattachées aux crédits des diverses méthodes de réduction du CO2. À l’heure actuelle, les deux variables les plus importantes qui détermineront la valeur concernent la mesure des deux éléments suivants :

  • La permanence : Pendant combien de temps le carbone qui a été éliminé de l’atmosphère se tiendra à l’écart de l’atmosphère?
  • Aurait-on observé une réduction ou une élimination des émissions sans les revenus générés par la vente de crédits de carbone?

Exemples de différentes méthodes de réduction du CO2

Il existe un large éventail de méthodes de réduction du CO2. Chacune offre différents niveaux de permanence et d’additionnalité. Toutefois, l’ampleur de la crise climatique est telle que nous devons tous pagayer ensemble, ce qui fait en sorte que certains crédits sont affichés à des prix différents en fonction de la méthode de réduction du CO2. À l’heure actuelle, les crédits de carbone les plus intéressants sont associés aux technologies de capture directe dans l’air (CDA) qui éliminent le CO2 présent dans l’atmosphère et le stockent sous terre en permanence. On trouve déjà des installations de CDA en Islande. D’autres installations sont en voie d’être construites au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Les crédits de carbone rattachés à la CDA sont les plus intéressants parce qu’ils offrent aux acheteurs la plus grande certitude en ce qui a trait à la fois à l’additionnalité et à la permanence. Par conséquent, certains acheteurs sont prêts à payer jusqu’à 10 fois plus pour des crédits de carbone liés à la CDA par comparaison avec le prix de référence actuel pour le carbone du gouvernement fédéral qui est de 80 dollars par tonne. Nos dirigeants politiques et nos responsables de la réglementation devraient écouter très attentivement ce qu’ont à dire ces investisseurs mondiaux puisque le Canada a la possibilité de devenir une destination de premier choix pour leurs investissements de capitaux.

La CDA n’est pas la même chose que le captage et stockage de CO2 (CSC); en effet, le CSC réduit uniquement les émissions de CO2 provenant des activités industrielles permanentes. Revenons à notre analogie initiale : le CSC réduit la vitesse à laquelle la fumée envahit la pièce mais n’assainit pas l’air. Il s’agit d’une importante méthode de captage de carbone « à la source » (p. ex. à la sortie de la cheminée industrielle), mais elle a un objectif différent et contribue de façon beaucoup moins efficace aux efforts d’atténuation des changements climatiques que la CDA.

Les méthodes de réduction du CO2 axées sur la nature utilisent certaines technologies pour optimiser et accélérer les processus naturels de photosynthèse et d’alcalinisation des océans dans le but de séquestrer le carbone. Les techniques de séquestration de carbone dans les sols agricoles et les forêts sont conçues pour accroitre le rendement de la photosynthèse dans une zone donnée; à grande échelle, ces techniques peuvent réussir à éliminer de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère. Pour ce qui est de nos océans, des recherches menées pendant des décennies ont démontré que les océans ont été acidifiés en raison des hausses rapides de la quantité de CO2 dans l’atmosphère. De la même façon, des preuves ont montré que cette acidification peut être inversée en intégrant des approches qui font augmenter délibérément l’alcalinité, ce qui améliore la santé de nos océans tout en éliminant définitivement du CO2 de l’atmosphère et en le stockant lorsque le sel se dissout dans l’eau de mer.

Certaines technologies actuelles peuvent nous aider à exploiter et à accélérer ces processus naturels. Malheureusement, elles ont été ignorées. Citons à titre d’exemple les forêts du Canada qui ne sont plus des puits de carbone, mais plutôt des sources de carbone. Il est possible d’inverser cette tendance. Toutefois, ce n’est qu’en recueillant des données probantes et en acquérant de l’expérience que les marchés seront capables de faire de plus en plus confiance aux niveaux connexes de permanence et d’additionnalité qui sont associés à chaque méthode de réduction du CO2.

Alors, que devons-nous faire maintenant?

Tout d’abord, si nous voulons créer des programmes qui stimuleront les investissements nécessaires pour intégrer un large éventail de technologies existantes et nouvelles, les responsables de l’élaboration des politiques et les politiciens doivent assimiler les différences entre les méthodes de réduction du CO2, plus précisément entre la CDA et le captage du carbone « à la source ».

Deuxièmement, le consensus politique, l’acceptabilité sociale, la souplesse réglementaire et des structures de marché favorables aux investissements sont tous des éléments essentiels afin que ces approches jouent un rôle clé dans la préservation de notre planète pour les générations à venir.

Il est parfaitement clair que nous ne parviendrons jamais à stabiliser notre climat si nous misons uniquement sur la réduction de nos émissions de CO2. Certains dirigeants de ce monde, comme Margaret Thatcher et Brian Mulroney, ont donné des mises en garde concernant les changements climatiques il y a plus de 30 ans. Nous ne les avons pas écoutés. Depuis, les taux annuels d’émissions de CO2 à l’échelle mondiale ont augmenté de plus de 50 %. Leurs mises en garde au sujet des conséquences écologiques, environnementales, sociales et économiques ne sont plus que de simples prévisions; elles sont plutôt devenues notre réalité.

De nos jours, les dirigeants politiques et les responsables de la réglementation doivent se tourner vers les investisseurs, les innovateurs et les entrepreneurs si nous voulons que nos efforts portent leurs fruits. Nous n’avons jamais réussi à relever un défi immense sans faire appel à des innovateurs et à des entrepreneurs, et il n’existe pas de défi plus grand que la présente crise climatique que nous traversons.

Le sénateur Colin Deacon s’emploie à promouvoir l’innovation. Il préside le Groupe de travail consultatif sur l’environnement et le développement durable du Sénat. Il représente la Nouvelle-Écosse.

Cet article a été publié dans The Hill Times le 15 août 2024 (en anglais seulement).

Quand la fumée envahit de plus en plus une pièce, il est important de ralentir le processus. Gardez en tête que la situation continue de s’aggraver, mais qu’elle évolue tout simplement plus lentement. Arrive un moment où il faut commencer à assainir l’air.

Cela s’applique également dans le cas des gaz à effet de serre. Il est vrai que nous devons absolument nous pencher en priorité sur la réduction de nos émissions globales. Toutefois, si l’humanité souhaite se protéger contre des phénomènes climatiques de plus en plus dévastateurs et destructeurs, nous devons également nous attaquer en priorité à l’élimination du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère.

Il faut savoir que le CO2 continue de s’accumuler et demeure dans l’atmosphère pendant des siècles. Par ailleurs, une étude (en anglais seulement) réalisée en Norvège donne à penser que les accumulations de CO2 dans l’atmosphère peuvent prendre jusqu’à 50 ans avant de faire sentir pleinement leur impact sur notre climat. Cela signifie que les phénomènes climatiques extrêmes que nous connaissons présentement pourraient être seulement le fruit des émissions de CO2 des années 1970. Même si nous parvenions à la neutralité carbone aujourd’hui, nous en aurions encore pour des décennies de phénomènes climatiques de plus en plus dévastateurs, soit jusqu’à ce que nous ramenions les niveaux de CO2 observés dans l’atmosphère aux niveaux d’avant l’époque industrielle.

La bonne nouvelle est que les processus d’élimination du CO2 sont réalisables sur le plan scientifique et que des innovateurs de calibre mondial ont démontré leur efficacité. Si nous accélérons le rythme auquel ces innovations sont intégrées dans nos systèmes biologiques et industriels, nous pourrions peut-être réussir à atténuer les pires répercussions des changements climatiques.

Pour ce faire, il faudra un engagement politique fort indiquant à nos responsables de la réglementation comment déployer en toute sécurité les nouvelles technologies et créant des structures de marché crédibles pour le carbone qui sauront attirer des investissements indispensables. Tout indique que le Canada possède les éléments nécessaires pour devenir un chef de file mondial dans l’élaboration et le renforcement des méthodes novatrices d’élimination du CO2 pour en faire des solutions mondiales économiquement viables.

Par où devons-nous commencer si nous voulons réaliser des progrès?

Pour connaitre du succès et garantir la réussite des innovateurs du secteur privé, il faudra adopter une approche très entrepreneuriale de type COVID, à laquelle collaboreront des dirigeants politiques, des représentants du gouvernement, des chargés de la réglementation et des universitaires. Le milieu universitaire et le secteur privé ont déjà pris des engagements en la matière. De façon générale, les innovateurs du domaine de la réduction du CO2 qui disposent de technologies ayant fait leurs preuves travaillent en collaboration avec des chercheurs; ils cherchent un milieu où se côtoient la politique, la réglementation et les investissements qui est prêt à intégrer les technologies de réduction du CO2 actuelles et futures. Il est tout aussi important de souligner que bon nombre des plus grandes entreprises au monde cherchent à investir dans des marchés du carbone réglementés qui leur apporteront une plus grande certitude.

Alors, que fait le Canada pour apporter une certitude relativement aux marchés? Les responsables de la réglementation doivent se tourner vers les investissements, doivent écouter attentivement les acheteurs de crédits de carbone et ne doivent pas viser la perfection au détriment du progrès. Les marchés qui sont bien réglementés gèrent les incertitudes en assurant une transparence; cette transparence permettra aux marchés de décider des différentes valeurs rattachées aux crédits des diverses méthodes de réduction du CO2. À l’heure actuelle, les deux variables les plus importantes qui détermineront la valeur concernent la mesure des deux éléments suivants :

  • La permanence : Pendant combien de temps le carbone qui a été éliminé de l’atmosphère se tiendra à l’écart de l’atmosphère?
  • Aurait-on observé une réduction ou une élimination des émissions sans les revenus générés par la vente de crédits de carbone?

Exemples de différentes méthodes de réduction du CO2

Il existe un large éventail de méthodes de réduction du CO2. Chacune offre différents niveaux de permanence et d’additionnalité. Toutefois, l’ampleur de la crise climatique est telle que nous devons tous pagayer ensemble, ce qui fait en sorte que certains crédits sont affichés à des prix différents en fonction de la méthode de réduction du CO2. À l’heure actuelle, les crédits de carbone les plus intéressants sont associés aux technologies de capture directe dans l’air (CDA) qui éliminent le CO2 présent dans l’atmosphère et le stockent sous terre en permanence. On trouve déjà des installations de CDA en Islande. D’autres installations sont en voie d’être construites au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Les crédits de carbone rattachés à la CDA sont les plus intéressants parce qu’ils offrent aux acheteurs la plus grande certitude en ce qui a trait à la fois à l’additionnalité et à la permanence. Par conséquent, certains acheteurs sont prêts à payer jusqu’à 10 fois plus pour des crédits de carbone liés à la CDA par comparaison avec le prix de référence actuel pour le carbone du gouvernement fédéral qui est de 80 dollars par tonne. Nos dirigeants politiques et nos responsables de la réglementation devraient écouter très attentivement ce qu’ont à dire ces investisseurs mondiaux puisque le Canada a la possibilité de devenir une destination de premier choix pour leurs investissements de capitaux.

La CDA n’est pas la même chose que le captage et stockage de CO2 (CSC); en effet, le CSC réduit uniquement les émissions de CO2 provenant des activités industrielles permanentes. Revenons à notre analogie initiale : le CSC réduit la vitesse à laquelle la fumée envahit la pièce mais n’assainit pas l’air. Il s’agit d’une importante méthode de captage de carbone « à la source » (p. ex. à la sortie de la cheminée industrielle), mais elle a un objectif différent et contribue de façon beaucoup moins efficace aux efforts d’atténuation des changements climatiques que la CDA.

Les méthodes de réduction du CO2 axées sur la nature utilisent certaines technologies pour optimiser et accélérer les processus naturels de photosynthèse et d’alcalinisation des océans dans le but de séquestrer le carbone. Les techniques de séquestration de carbone dans les sols agricoles et les forêts sont conçues pour accroitre le rendement de la photosynthèse dans une zone donnée; à grande échelle, ces techniques peuvent réussir à éliminer de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère. Pour ce qui est de nos océans, des recherches menées pendant des décennies ont démontré que les océans ont été acidifiés en raison des hausses rapides de la quantité de CO2 dans l’atmosphère. De la même façon, des preuves ont montré que cette acidification peut être inversée en intégrant des approches qui font augmenter délibérément l’alcalinité, ce qui améliore la santé de nos océans tout en éliminant définitivement du CO2 de l’atmosphère et en le stockant lorsque le sel se dissout dans l’eau de mer.

Certaines technologies actuelles peuvent nous aider à exploiter et à accélérer ces processus naturels. Malheureusement, elles ont été ignorées. Citons à titre d’exemple les forêts du Canada qui ne sont plus des puits de carbone, mais plutôt des sources de carbone. Il est possible d’inverser cette tendance. Toutefois, ce n’est qu’en recueillant des données probantes et en acquérant de l’expérience que les marchés seront capables de faire de plus en plus confiance aux niveaux connexes de permanence et d’additionnalité qui sont associés à chaque méthode de réduction du CO2.

Alors, que devons-nous faire maintenant?

Tout d’abord, si nous voulons créer des programmes qui stimuleront les investissements nécessaires pour intégrer un large éventail de technologies existantes et nouvelles, les responsables de l’élaboration des politiques et les politiciens doivent assimiler les différences entre les méthodes de réduction du CO2, plus précisément entre la CDA et le captage du carbone « à la source ».

Deuxièmement, le consensus politique, l’acceptabilité sociale, la souplesse réglementaire et des structures de marché favorables aux investissements sont tous des éléments essentiels afin que ces approches jouent un rôle clé dans la préservation de notre planète pour les générations à venir.

Il est parfaitement clair que nous ne parviendrons jamais à stabiliser notre climat si nous misons uniquement sur la réduction de nos émissions de CO2. Certains dirigeants de ce monde, comme Margaret Thatcher et Brian Mulroney, ont donné des mises en garde concernant les changements climatiques il y a plus de 30 ans. Nous ne les avons pas écoutés. Depuis, les taux annuels d’émissions de CO2 à l’échelle mondiale ont augmenté de plus de 50 %. Leurs mises en garde au sujet des conséquences écologiques, environnementales, sociales et économiques ne sont plus que de simples prévisions; elles sont plutôt devenues notre réalité.

De nos jours, les dirigeants politiques et les responsables de la réglementation doivent se tourner vers les investisseurs, les innovateurs et les entrepreneurs si nous voulons que nos efforts portent leurs fruits. Nous n’avons jamais réussi à relever un défi immense sans faire appel à des innovateurs et à des entrepreneurs, et il n’existe pas de défi plus grand que la présente crise climatique que nous traversons.

Le sénateur Colin Deacon s’emploie à promouvoir l’innovation. Il préside le Groupe de travail consultatif sur l’environnement et le développement durable du Sénat. Il représente la Nouvelle-Écosse.

Cet article a été publié dans The Hill Times le 15 août 2024 (en anglais seulement).

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