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Notre réaction à la tragédie du vol PS752 montre que le Canada a gagné en maturité : sénatrice Omidvar

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Les Canadiens sont tous saisis par la tragique destruction du vol PS752, qui a entraîné la mort des 176 passagers et membres d’équipage qui se trouvaient à bord. Personnellement, cela me rappelle un autre écrasement survenu il y a près de 35 ans. Comme je suis liée par la naissance à l’Inde, par le mariage, à l’Iran, et par la citoyenneté, au Canada, ce fut une collision tragique de mes trois réalités.

J’ai suivi avidement l’actualité dans les médias et la presse, qui ne parlent que de cela. J’en ai discuté avec des membres de ma famille et des amis, qui réclament des réponses et cherchent à se faire rassurer. J’ai regardé nos dirigeants politiques, le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, le maire d’Edmonton, Don Iveson, et le maire de Toronto, John Tory, exprimer notre deuil collectif. Nous pleurons tous les vies qui semblent avoir été perdues pour des raisons insensées.

Cela me réchauffe le cœur de voir que les Canadiens se mobilisent et font leur deuil collectivement, car cela montre que le Canada a changé et a gagné en maturité, que la valeur que nous accordons aux gens et à leur héritage a changé, que nous sommes maintenant beaucoup plus à l’aise de reconnaître que notre pays est un pays d’immigrants, qu’un Canadien, peu importe ses origines, demeure un Canadien à part entière.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En tant que Canadienne d’origine indienne, j’ai ressenti directement les effets de la réaction du Canada à la suite de l’attentat à la bombe contre le vol d’Air India en 1985, qui a entraîné la mort des 329 personnes qui se trouvaient à bord, parmi lesquelles on comptait 280 citoyens canadiens. À ce jour, cela demeure le plus important massacre de l’histoire du Canada.

La réaction, à l’époque et au fil des années qui ont suivi, a été tempérée. La tragédie a été traitée comme une tragédie étrangère. Le premier ministre de l’époque, Brian Mulroney, a offert ses condoléances au gouvernement de l’Inde et non aux victimes canadiennes et à leur famille.

Des enquêtes ont été réalisées pour trouver la cause et les auteurs de l’attentat à la bombe. Toutefois, à l’époque, le pays ne s’est pas mobilisé comme il le fait aujourd’hui, même s’il s’agissait d’un crime perpétré contre des Canadiens, conçu et exécuté par des Canadiens, en sol canadien. Ce n’est qu’en 2010 que les familles et victimes ont reçu la reconnaissance qu’elles méritaient, lorsque le premier ministre Stephen Harper a présenté publiquement des excuses.

Cette absence de reconnaissance a exacerbé la douleur éprouvée par les familles, qui n’ont jamais eu le sentiment d’être traitées comme les autres Canadiens. Leur race a fait d’eux des Canadiens de moindre importance, de seconde classe.

Malgré cette récente tragédie, je me réjouis de constater cette transformation majeure dans la réaction collective des Canadiens. Nous avons accepté la nouvelle réalité du Canada. Nous reconnaissons que nous sommes un pays d’immigrants composé de gens venant des quatre coins du monde. Nous devons célébrer cette diversité et pleurer les pertes importantes. Nous avons enfin gagné en maturité. 

La sénatrice Ratna Omidvar représente l’Ontario au Sénat.

Avis aux lecteurs : L’honorable Ratna Omidvar a pris sa retraite du Sénat du Canada en novembre 2024. Apprenez-en advantage sur son travail au Parlement.

Les Canadiens sont tous saisis par la tragique destruction du vol PS752, qui a entraîné la mort des 176 passagers et membres d’équipage qui se trouvaient à bord. Personnellement, cela me rappelle un autre écrasement survenu il y a près de 35 ans. Comme je suis liée par la naissance à l’Inde, par le mariage, à l’Iran, et par la citoyenneté, au Canada, ce fut une collision tragique de mes trois réalités.

J’ai suivi avidement l’actualité dans les médias et la presse, qui ne parlent que de cela. J’en ai discuté avec des membres de ma famille et des amis, qui réclament des réponses et cherchent à se faire rassurer. J’ai regardé nos dirigeants politiques, le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, le maire d’Edmonton, Don Iveson, et le maire de Toronto, John Tory, exprimer notre deuil collectif. Nous pleurons tous les vies qui semblent avoir été perdues pour des raisons insensées.

Cela me réchauffe le cœur de voir que les Canadiens se mobilisent et font leur deuil collectivement, car cela montre que le Canada a changé et a gagné en maturité, que la valeur que nous accordons aux gens et à leur héritage a changé, que nous sommes maintenant beaucoup plus à l’aise de reconnaître que notre pays est un pays d’immigrants, qu’un Canadien, peu importe ses origines, demeure un Canadien à part entière.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En tant que Canadienne d’origine indienne, j’ai ressenti directement les effets de la réaction du Canada à la suite de l’attentat à la bombe contre le vol d’Air India en 1985, qui a entraîné la mort des 329 personnes qui se trouvaient à bord, parmi lesquelles on comptait 280 citoyens canadiens. À ce jour, cela demeure le plus important massacre de l’histoire du Canada.

La réaction, à l’époque et au fil des années qui ont suivi, a été tempérée. La tragédie a été traitée comme une tragédie étrangère. Le premier ministre de l’époque, Brian Mulroney, a offert ses condoléances au gouvernement de l’Inde et non aux victimes canadiennes et à leur famille.

Des enquêtes ont été réalisées pour trouver la cause et les auteurs de l’attentat à la bombe. Toutefois, à l’époque, le pays ne s’est pas mobilisé comme il le fait aujourd’hui, même s’il s’agissait d’un crime perpétré contre des Canadiens, conçu et exécuté par des Canadiens, en sol canadien. Ce n’est qu’en 2010 que les familles et victimes ont reçu la reconnaissance qu’elles méritaient, lorsque le premier ministre Stephen Harper a présenté publiquement des excuses.

Cette absence de reconnaissance a exacerbé la douleur éprouvée par les familles, qui n’ont jamais eu le sentiment d’être traitées comme les autres Canadiens. Leur race a fait d’eux des Canadiens de moindre importance, de seconde classe.

Malgré cette récente tragédie, je me réjouis de constater cette transformation majeure dans la réaction collective des Canadiens. Nous avons accepté la nouvelle réalité du Canada. Nous reconnaissons que nous sommes un pays d’immigrants composé de gens venant des quatre coins du monde. Nous devons célébrer cette diversité et pleurer les pertes importantes. Nous avons enfin gagné en maturité. 

La sénatrice Ratna Omidvar représente l’Ontario au Sénat.

Avis aux lecteurs : L’honorable Ratna Omidvar a pris sa retraite du Sénat du Canada en novembre 2024. Apprenez-en advantage sur son travail au Parlement.

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