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Nous avons tout ce qu’il faut pour faire du Canada un leader en matière d’innovation : Sénateur Deacon

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Si un Canadien innove, mais qu’aucun utilisateur n’en profite, l’innovation a-t-elle vraiment eu lieu?

Cette analogie qui s’apparente à celle de « l’arbre qui tombe dans la forêt sans que l’on entende le moindre bruit parce que personne n’est présent » met l’accent sur une question importante : si nous ne pouvons produire de façon fiable des retombées sociales et des possibilités économiques (des emplois et de la richesse, en d’autres mots) grâce aux capacités exceptionnelles de nos chercheurs, ne mettons-nous pas en péril nos futurs investissements dans la recherche axée sur la découverte?

Le Canada possède une solide réputation mondiale pour ses recherches axées sur la découverte; il se classe au neuvième rang des membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) quant aux publications les plus souvent citées. Cela est dû à une génération de scientifiques de renommée mondiale qui ont convaincu nos dirigeants politiques que le Canada était capable de soutenir la concurrence internationale et qui ont ensuite produit des résultats exceptionnels.

Pourtant, en dépit de nombreux succès, nous avons parfois du mal à exploiter nos grandes découvertes afin de créer des possibilités, des richesses et des emplois au Canada. Il s’agit là d’un élément essentiel pour améliorer notre productivité, et il est important parce que les données recueillies depuis 50 ans montrent la corrélation entre la productivité de la main‑d’œuvre et la rémunération horaire réelle. Par conséquent, si nous voulons faire augmenter le salaire des Canadiens, nous devons appliquer avec succès les connaissances de pointe.

Les éléments et l’effort sous-tendant l’amélioration de la productivité sont souvent cernés dans les mesures composant les « indices de l’innovation ». L’Indice de l’innovation de Bloomberg (en anglais seulement) de cette année a évalué sept catégories, dont les investissements dans la recherche et le développement (R et D), la fabrication à valeur ajoutée, les brevets et la participation des établissements d’enseignement postsecondaire. Le Canada a progressé sur deux plans dans l’index annuel et il a réussi pour la première fois en trois ans à se classer parmi les 20 meilleurs pays. Aspect intéressant, il s’est classé au 22e rang pour l’intensité de la R et D (découverte), au 8e rang pour les brevets (protection), mais au 39e rang pour ce qui est de la fabrication à valeur ajoutée (un critère mesurant l’application des connaissances).

Cette année, le Canada s’est classé (en anglais seulement) 18e sur 126 pays dans l’Indice mondial de l’innovation (Global Innovation Index). Certains de ses atouts ont été la facilité d’y faire démarrer une entreprise et le raffinement du marché, notamment par rapport aux 25 autres meilleurs pays, mais il a aussi compté parmi les économies à revenu élevé dont les extrants ne correspondaient pas aux intrants. Malgré des initiatives liées à l’innovation qui s’étalent sur plusieurs générations et qu’ont menées divers partis politiques et divers gouvernements, le rendement de notre investissement dans l’innovation n’est toujours pas compétitif à l’échelle mondiale.

Rien d’étonnant à ce que l’innovation ait été une des principales priorités des gouvernements successifs. Ce qui me préoccupe, c’est que nos concurrents sont en train de nous rattraper. Cela a été mis en évidence dans la récente fiche de rendement (en anglais seulement)  établie par le Conference Board du Canada sur l’innovation, quand le rendement plus élevé de pays semblables au Canada l’a fait chuter dans le classement.

Notre capacité d’innover s’améliore, mais d’autres s’améliorent plus vite que nous. Voilà qui est troublant dans ce monde où « il faut perturber autrui, de peur de l’être soi-même ». Le Canada ne manque pas de capacités de recherche, mais il a encore du mal à maîtriser la prochaine étape : appliquer les découvertes de manière à créer de façon fiable des possibilités engendrant des retombées sociales, des emplois et des richesses.

J’ai passé les 20 dernières années de ma carrière d’entrepreneur à lancer des entreprises qui appliquaient des technologies de pointe en mettant intensément l’accent sur le client. Dans chaque cas, mon équipe se concentrait sur la solution à trouver pour résoudre un problème très particulier et coûteux du client. Pour moi, l’application fructueuse de la technologie réside dans la solution offerte pour résoudre le problème et dans les résultats que l’entreprise produit, à tel point que la technologie hautement novatrice sous-jacente à la solution en question devient invisible à toutes fins utiles.

Génome Canada offre un excellent exemple d’un nouveau type de structure qui réunit avantageusement de multiples partenaires pour financer la recherche, puis pour la faire passer du stade de la découverte à celui de l’application. En tant que pays, le Canada doit faire fond sur ses succès pour faire en sorte que ses meilleures recherches soient solidement mises à la portée de partenaires et d’entrepreneurs qui pourront s’en servir pour produire des résultats impressionnants. Si nous n’agissons pas ainsi, nos magnifiques découvertes, bien qu’intéressantes, risquent de n’avoir aucun effet économique et social, ou, pire encore, d’ouvrir des portes à des économies concurrentes.

Nous ne pouvons plus négliger la mobilisation du savoir à l’échelle mondiale quand nous investissons dans la recherche. Une première étape, petite, mais importante, consisterait à faire en sorte que la recherche soit dûment prise en considération lorsqu’il s’agit de promouvoir et de titulariser des professeurs dans les universités canadiennes. D’un point de vue optimal, les partenariats avec des groupes non universitaires (des entreprises, par exemple) seront perçus comme étant essentiels à la promotion des professeurs aspirant à la permanence. En deux mots, l’application des connaissances de façons qui permettent de régler d’importants problèmes est essentielle afin de créer la richesse voulue pour financer dans l’avenir la recherche axée sur la découverte et pour continuer à améliorer notre société.

Nous devons continuer à doubler la mise et à déployer d’urgence des efforts inlassables pour transformer avec succès des problèmes mondiaux en des possibilités pour le Canada, et à surveiller le rendement de nos investissements faits dans ce contexte.

 

Le sénateur Colin Deacon représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.

Cet article a été publié le 13 février 2019 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

Si un Canadien innove, mais qu’aucun utilisateur n’en profite, l’innovation a-t-elle vraiment eu lieu?

Cette analogie qui s’apparente à celle de « l’arbre qui tombe dans la forêt sans que l’on entende le moindre bruit parce que personne n’est présent » met l’accent sur une question importante : si nous ne pouvons produire de façon fiable des retombées sociales et des possibilités économiques (des emplois et de la richesse, en d’autres mots) grâce aux capacités exceptionnelles de nos chercheurs, ne mettons-nous pas en péril nos futurs investissements dans la recherche axée sur la découverte?

Le Canada possède une solide réputation mondiale pour ses recherches axées sur la découverte; il se classe au neuvième rang des membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) quant aux publications les plus souvent citées. Cela est dû à une génération de scientifiques de renommée mondiale qui ont convaincu nos dirigeants politiques que le Canada était capable de soutenir la concurrence internationale et qui ont ensuite produit des résultats exceptionnels.

Pourtant, en dépit de nombreux succès, nous avons parfois du mal à exploiter nos grandes découvertes afin de créer des possibilités, des richesses et des emplois au Canada. Il s’agit là d’un élément essentiel pour améliorer notre productivité, et il est important parce que les données recueillies depuis 50 ans montrent la corrélation entre la productivité de la main‑d’œuvre et la rémunération horaire réelle. Par conséquent, si nous voulons faire augmenter le salaire des Canadiens, nous devons appliquer avec succès les connaissances de pointe.

Les éléments et l’effort sous-tendant l’amélioration de la productivité sont souvent cernés dans les mesures composant les « indices de l’innovation ». L’Indice de l’innovation de Bloomberg (en anglais seulement) de cette année a évalué sept catégories, dont les investissements dans la recherche et le développement (R et D), la fabrication à valeur ajoutée, les brevets et la participation des établissements d’enseignement postsecondaire. Le Canada a progressé sur deux plans dans l’index annuel et il a réussi pour la première fois en trois ans à se classer parmi les 20 meilleurs pays. Aspect intéressant, il s’est classé au 22e rang pour l’intensité de la R et D (découverte), au 8e rang pour les brevets (protection), mais au 39e rang pour ce qui est de la fabrication à valeur ajoutée (un critère mesurant l’application des connaissances).

Cette année, le Canada s’est classé (en anglais seulement) 18e sur 126 pays dans l’Indice mondial de l’innovation (Global Innovation Index). Certains de ses atouts ont été la facilité d’y faire démarrer une entreprise et le raffinement du marché, notamment par rapport aux 25 autres meilleurs pays, mais il a aussi compté parmi les économies à revenu élevé dont les extrants ne correspondaient pas aux intrants. Malgré des initiatives liées à l’innovation qui s’étalent sur plusieurs générations et qu’ont menées divers partis politiques et divers gouvernements, le rendement de notre investissement dans l’innovation n’est toujours pas compétitif à l’échelle mondiale.

Rien d’étonnant à ce que l’innovation ait été une des principales priorités des gouvernements successifs. Ce qui me préoccupe, c’est que nos concurrents sont en train de nous rattraper. Cela a été mis en évidence dans la récente fiche de rendement (en anglais seulement)  établie par le Conference Board du Canada sur l’innovation, quand le rendement plus élevé de pays semblables au Canada l’a fait chuter dans le classement.

Notre capacité d’innover s’améliore, mais d’autres s’améliorent plus vite que nous. Voilà qui est troublant dans ce monde où « il faut perturber autrui, de peur de l’être soi-même ». Le Canada ne manque pas de capacités de recherche, mais il a encore du mal à maîtriser la prochaine étape : appliquer les découvertes de manière à créer de façon fiable des possibilités engendrant des retombées sociales, des emplois et des richesses.

J’ai passé les 20 dernières années de ma carrière d’entrepreneur à lancer des entreprises qui appliquaient des technologies de pointe en mettant intensément l’accent sur le client. Dans chaque cas, mon équipe se concentrait sur la solution à trouver pour résoudre un problème très particulier et coûteux du client. Pour moi, l’application fructueuse de la technologie réside dans la solution offerte pour résoudre le problème et dans les résultats que l’entreprise produit, à tel point que la technologie hautement novatrice sous-jacente à la solution en question devient invisible à toutes fins utiles.

Génome Canada offre un excellent exemple d’un nouveau type de structure qui réunit avantageusement de multiples partenaires pour financer la recherche, puis pour la faire passer du stade de la découverte à celui de l’application. En tant que pays, le Canada doit faire fond sur ses succès pour faire en sorte que ses meilleures recherches soient solidement mises à la portée de partenaires et d’entrepreneurs qui pourront s’en servir pour produire des résultats impressionnants. Si nous n’agissons pas ainsi, nos magnifiques découvertes, bien qu’intéressantes, risquent de n’avoir aucun effet économique et social, ou, pire encore, d’ouvrir des portes à des économies concurrentes.

Nous ne pouvons plus négliger la mobilisation du savoir à l’échelle mondiale quand nous investissons dans la recherche. Une première étape, petite, mais importante, consisterait à faire en sorte que la recherche soit dûment prise en considération lorsqu’il s’agit de promouvoir et de titulariser des professeurs dans les universités canadiennes. D’un point de vue optimal, les partenariats avec des groupes non universitaires (des entreprises, par exemple) seront perçus comme étant essentiels à la promotion des professeurs aspirant à la permanence. En deux mots, l’application des connaissances de façons qui permettent de régler d’importants problèmes est essentielle afin de créer la richesse voulue pour financer dans l’avenir la recherche axée sur la découverte et pour continuer à améliorer notre société.

Nous devons continuer à doubler la mise et à déployer d’urgence des efforts inlassables pour transformer avec succès des problèmes mondiaux en des possibilités pour le Canada, et à surveiller le rendement de nos investissements faits dans ce contexte.

 

Le sénateur Colin Deacon représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.

Cet article a été publié le 13 février 2019 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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