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Nous devons réinventer nos programmes de soutien pour stimuler la réussite des entrepreneurs noirs : sénateur Deacon, sénatrice Gerba et ancien sénateur Oliver

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Smooth Meal Prep à Halifax (en anglais seulement) est l’une de deux entreprises cofondées par Nevell Provo qui ont prospéré pendant la pandémie. Ces entreprises font un chiffre d’affaires annuel de 700 000 $, génèrent des profits et font travailler des dizaines de jeunes de la communauté. Leur succès est entièrement attribuable aux efforts qui y ont été investis, sans aucun prêt.

« J’ai perdu tout mon capital de crédit bancaire à cause d’un versement manqué de 60 $ pour le remboursement de mes dettes d’études, a affirmé M. Provo. C’est de ma faute, mais quand même! »

Les communautés noires ont connu leur lot d’épreuves. Des obstacles systémiques empêchent leurs entrepreneurs d’obtenir des capitaux pour démarrer leurs entreprises. D’après un sondage mené l’an dernier pour mieux comprendre les problèmes auxquels se heurtent les entrepreneurs noirs au Canada, l’accès au capital est de loin l’obstacle le plus important, et celui le plus susceptible d’empêcher ces entrepreneurs de dormir. Les trois quarts des répondants ont déclaré qu’ils auraient de la difficulté à trouver 10 000 $ pour soutenir leur entreprise. Les sources de financement, chez ceux qui en avaient, étaient souvent des économies personnelles ou des cartes de crédit. Le niveau de confiance à l’égard des établissements bancaires traditionnels était très faible, tandis que 70 % des répondants ont affirmé que les organisations de leur communauté dirigées par des Noirs avaient joué un rôle important dans la réussite de leur entreprise.

Ces données sont une excellente toile de fond pour le nouveau Fonds de prêt pour l’entrepreneuriat des communautés noires géré par la Fédération africaine canadienne de l’économie (FACE). Tiffany Callender, présidente-directrice générale de la FACE, a précisé que le lancement de ce programme marque le début des activités menées pour concrétiser l’entente négociée avec le gouvernement fédéral : réunir les membres de l’équipe et les partenaires (la Caisse Alterna, Vancity et la Banque de développement du Canada), mettre en place les technologies nécessaires pour gérer les demandes de prêts et faire connaître le Fonds aux communautés noires.

Ce programme est une nouveauté dont les entrepreneurs noirs avaient grand besoin. Conçu et géré par eux, ce programme offre des prêts de 10 000 $ à 250 000 $ aux entrepreneurs noirs tout en éliminant les obstacles qui ont longtemps créé un effet d’exclusion à leur endroit, comme les critères liés à la cote de solvabilité (un mauvais indicateur des risques réels pour les prêteurs), à la longévité des entreprises et aux avoirs personnels, ce qui peut être utile pour des entrepreneurs comme M. Provo.

Malgré ces améliorations, on peut lire dans un récent article (en anglais seulement) que moins de 1 % des demandes reçues dans le cadre du Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires ont été approuvées pendant la première année du programme. À titre comparatif, des rapports publics indiquent qu’environ 2 000 (ou 12 %) des demandes de prêt reçues étaient complètes et que, pendant la période visée, la FACE avait traité environ la moitié de ces demandes et en avait recommandé 142 à la Banque de développement du Canada, laquelle en avait approuvé 104.

Nous croyons qu’il est encore trop tôt pour évaluer les progrès réalisés. Il faut toujours qu’un prêt soit remboursé par son bénéficiaire pour que le prêteur puisse réinvestir les fonds. Les organisations comme la FACE doivent jouer d’adresse pour créer et perfectionner un processus d’approbation qui inspire la confiance des entrepreneurs noirs tout en plaçant ces entrepreneurs sur le chemin de la réussite. Peu importe la situation du demandeur, un investissement avisé repose sur des informations complètes et vérifiées, un plan d’affaires solide et l’assurance que les conditions de réussite ont été réunies (permis, relations avec les clients, expérience de la gestion, accès à des mentors, etc.).

Nous croyons qu’un autre facteur crucial pour les entrepreneurs est un accès constant au soutien de partenaires fiables et efficaces. La collecte de données et la production périodique de rapports sont nécessaires pour déterminer l’efficacité des programmes de soutien aux entreprises, car l’accès à des conseils et à un mentor de confiance peut contribuer tout autant à la résilience d’une entreprise que l’accès à des capitaux. En évaluant ce soutien, nous pouvons mesurer le succès d’une entreprise selon d’autres critères que le nombre de prêts ou l’aide financière reçus, mais cela exige un travail de longue haleine.

Enfin, il est capital d’évaluer les résultats de tous les efforts déployés pour soutenir les entrepreneurs noirs, comme ceux annoncés par la Banque Royale du Canada, la CIBC et la Banque de Montréal. Ce bilan nous permettra d’établir des systèmes et des partenariats efficaces qui feront croître le nombre de prêts approuvés et de prêts remboursés. Il faut aussi étudier les répercussions positives de ces prêts sur la vie des entrepreneurs noirs. Nous nous attendons à ce que toutes les organisations qui ont annoncé des programmes de soutien pour les entrepreneurs noirs publient chaque année des rapports sur le rendement qui décriront la manière dont leurs critères d’investissement et leurs services ont contribué à la hausse des prêts accordés aux entrepreneurs des communautés noires.

Nous devons faire preuve d’audace pour réinventer les mesures de soutien et stimuler la réussite des entrepreneurs noirs au Canada. Viser moins que l’excellence reviendrait à leur rendre un bien piètre service et à nuire à la prospérité du pays tout entier, maintenant et surtout dans l’avenir.

Le sénateur Colin Deacon représente la Nouvelle-Écosse.

La sénatrice Amina Gerba représente la division de Rigaud au Québec.

L’honorable Donald Oliver est un ancien sénateur et le premier homme noir nommé au Sénat.

Cet article a été publié le 1er juin 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

Smooth Meal Prep à Halifax (en anglais seulement) est l’une de deux entreprises cofondées par Nevell Provo qui ont prospéré pendant la pandémie. Ces entreprises font un chiffre d’affaires annuel de 700 000 $, génèrent des profits et font travailler des dizaines de jeunes de la communauté. Leur succès est entièrement attribuable aux efforts qui y ont été investis, sans aucun prêt.

« J’ai perdu tout mon capital de crédit bancaire à cause d’un versement manqué de 60 $ pour le remboursement de mes dettes d’études, a affirmé M. Provo. C’est de ma faute, mais quand même! »

Les communautés noires ont connu leur lot d’épreuves. Des obstacles systémiques empêchent leurs entrepreneurs d’obtenir des capitaux pour démarrer leurs entreprises. D’après un sondage mené l’an dernier pour mieux comprendre les problèmes auxquels se heurtent les entrepreneurs noirs au Canada, l’accès au capital est de loin l’obstacle le plus important, et celui le plus susceptible d’empêcher ces entrepreneurs de dormir. Les trois quarts des répondants ont déclaré qu’ils auraient de la difficulté à trouver 10 000 $ pour soutenir leur entreprise. Les sources de financement, chez ceux qui en avaient, étaient souvent des économies personnelles ou des cartes de crédit. Le niveau de confiance à l’égard des établissements bancaires traditionnels était très faible, tandis que 70 % des répondants ont affirmé que les organisations de leur communauté dirigées par des Noirs avaient joué un rôle important dans la réussite de leur entreprise.

Ces données sont une excellente toile de fond pour le nouveau Fonds de prêt pour l’entrepreneuriat des communautés noires géré par la Fédération africaine canadienne de l’économie (FACE). Tiffany Callender, présidente-directrice générale de la FACE, a précisé que le lancement de ce programme marque le début des activités menées pour concrétiser l’entente négociée avec le gouvernement fédéral : réunir les membres de l’équipe et les partenaires (la Caisse Alterna, Vancity et la Banque de développement du Canada), mettre en place les technologies nécessaires pour gérer les demandes de prêts et faire connaître le Fonds aux communautés noires.

Ce programme est une nouveauté dont les entrepreneurs noirs avaient grand besoin. Conçu et géré par eux, ce programme offre des prêts de 10 000 $ à 250 000 $ aux entrepreneurs noirs tout en éliminant les obstacles qui ont longtemps créé un effet d’exclusion à leur endroit, comme les critères liés à la cote de solvabilité (un mauvais indicateur des risques réels pour les prêteurs), à la longévité des entreprises et aux avoirs personnels, ce qui peut être utile pour des entrepreneurs comme M. Provo.

Malgré ces améliorations, on peut lire dans un récent article (en anglais seulement) que moins de 1 % des demandes reçues dans le cadre du Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires ont été approuvées pendant la première année du programme. À titre comparatif, des rapports publics indiquent qu’environ 2 000 (ou 12 %) des demandes de prêt reçues étaient complètes et que, pendant la période visée, la FACE avait traité environ la moitié de ces demandes et en avait recommandé 142 à la Banque de développement du Canada, laquelle en avait approuvé 104.

Nous croyons qu’il est encore trop tôt pour évaluer les progrès réalisés. Il faut toujours qu’un prêt soit remboursé par son bénéficiaire pour que le prêteur puisse réinvestir les fonds. Les organisations comme la FACE doivent jouer d’adresse pour créer et perfectionner un processus d’approbation qui inspire la confiance des entrepreneurs noirs tout en plaçant ces entrepreneurs sur le chemin de la réussite. Peu importe la situation du demandeur, un investissement avisé repose sur des informations complètes et vérifiées, un plan d’affaires solide et l’assurance que les conditions de réussite ont été réunies (permis, relations avec les clients, expérience de la gestion, accès à des mentors, etc.).

Nous croyons qu’un autre facteur crucial pour les entrepreneurs est un accès constant au soutien de partenaires fiables et efficaces. La collecte de données et la production périodique de rapports sont nécessaires pour déterminer l’efficacité des programmes de soutien aux entreprises, car l’accès à des conseils et à un mentor de confiance peut contribuer tout autant à la résilience d’une entreprise que l’accès à des capitaux. En évaluant ce soutien, nous pouvons mesurer le succès d’une entreprise selon d’autres critères que le nombre de prêts ou l’aide financière reçus, mais cela exige un travail de longue haleine.

Enfin, il est capital d’évaluer les résultats de tous les efforts déployés pour soutenir les entrepreneurs noirs, comme ceux annoncés par la Banque Royale du Canada, la CIBC et la Banque de Montréal. Ce bilan nous permettra d’établir des systèmes et des partenariats efficaces qui feront croître le nombre de prêts approuvés et de prêts remboursés. Il faut aussi étudier les répercussions positives de ces prêts sur la vie des entrepreneurs noirs. Nous nous attendons à ce que toutes les organisations qui ont annoncé des programmes de soutien pour les entrepreneurs noirs publient chaque année des rapports sur le rendement qui décriront la manière dont leurs critères d’investissement et leurs services ont contribué à la hausse des prêts accordés aux entrepreneurs des communautés noires.

Nous devons faire preuve d’audace pour réinventer les mesures de soutien et stimuler la réussite des entrepreneurs noirs au Canada. Viser moins que l’excellence reviendrait à leur rendre un bien piètre service et à nuire à la prospérité du pays tout entier, maintenant et surtout dans l’avenir.

Le sénateur Colin Deacon représente la Nouvelle-Écosse.

La sénatrice Amina Gerba représente la division de Rigaud au Québec.

L’honorable Donald Oliver est un ancien sénateur et le premier homme noir nommé au Sénat.

Cet article a été publié le 1er juin 2022 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).

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