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Qu’on l’aime ou pas, sir John A. Macdonald fait partie de notre histoire : sénateur Plett

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Plus tôt cette année, la Commission de la capitale nationale a annoncé qu’elle retirerait le nom de sir John A. Macdonald d’une promenade de la capitale nationale. 

Macdonald est le premier premier ministre du Canada. C’est lui qui a fondé notre pays. C’est lui qui a orchestré la rédaction de la Constitution. C’est lui qui a uni le pays et l’a fait s’étendre d’un océan à l’autre. 

Pourtant, depuis quelques années, il fait l’objet d’une campagne de salissage en règle. Il a fait l’objet de critiques acerbes et répétées de la part des médias, entre autres parce qu’il a participé à la création des pensionnats autochtones. Plusieurs de ses statues ont été déboulonnées, et nous assistons à un effort concerté pour effacer sa mémoire de notre histoire.

Personne ne nie que les pensionnats autochtones constituent une page sombre de notre histoire, mais il s’agit d’un dossier complexe. De nombreux universitaires se sont penchés sur la question. Pourtant, on tente de condenser cette histoire complexe en affirmations simplistes, affirmations qui, selon certains partisans, ne peuvent être débattues.

Cette histoire est bien connue depuis des décennies. Quand la promenade sir John Macdonald, à Ottawa, a été nommée en l’honneur du premier premier ministre du Canada il y a une dizaine d’années, le gouvernement de Stephen Harper avait déjà présenté les excuses du gouvernement du Canada pour les décennies de participation de l’État au réseau des pensionnats autochtones. À l’époque, personne au Parlement ne s’était opposé à ce qu’une promenade porte le nom de Macdonald. Les médias n’ont rien trouvé à redire non plus. En fait, dans les années qui ont précédé, il s’en trouvait même pour réclamer qu’on renomme la rue Wellington, devant les édifices du Parlement, en l’honneur de Macdonald. 

En soi, qu’on veuille ainsi faire porter à Macdonald tout l’odieux des pensionnats constitue ni plus ni moins qu’une campagne de salissage idéologique — et pas seulement contre Macdonald, mais contre le Canada lui-même. 

Minimiser l’attaque que subit Macdonald constitue une façon de faire passer un message insidieux, celui voulant qu’il n’y ait rien dans le passé du Canada qui mérite d’être célébré. Si l’homme à qui l’on doit l’essentiel de la structure constitutionnelle du Canada est méprisable à ce point, qu’en est-il du Canada?

Si l’homme dont le gouvernement a ouvert les portes de l’Ouest n’est rien d’autre qu’un colonialiste et un impérialiste, que doit-on penser des immigrants de partout dans le monde qui sont venus s’y installer? Et de leurs descendants?

Ces questions n’ont pour ainsi dire fait l’objet d’aucun débat ni discussion. Les spécialistes ont été ignorés ou muselés par les grands médias, ce qui n’a fait qu’alimenter la frénésie et le recul des mentalités. Cette absence de débat mine la confiance des Canadiens dans leur pays. Si le père du pays en personne peut être ainsi banni, que restera-t-il à célébrer dans la naissance du Canada comme nation, de son histoire constitutionnelle et dans l’établissement des immigrants aux quatre coins du pays? 

Même si les pensionnats autochtones ont eu l’appui et le soutien de tous les gouvernements, de sir John A. Macdonald à Pierre-Elliott Trudeau, on remet aujourd’hui la faute entièrement à Macdonald, et à en croire certains, tous les hommages qui lui ont été rendus devraient être jetés aux oubliettes.

Au départ, le gouvernement actuel n’était pas favorable à cette idée. Encore l’année dernière, le ministre de Services aux Autochtones Canada, Marc Miller, affirmait (en anglais seulement) que la démolition et la destruction n’étaient pas ses solutions préférées et qu’il préférait de loin regarder la vérité en face, aussi terrible soit-elle, et lui trouver une explication.

Pourtant, de nos jours, le gouvernement n’a plus aucune objection à ce qu’on « passe à la démolition ». Il s’agit d’une grave erreur.

La culture du bannissement et les campagnes qui en découlent s’en tiennent rarement à leur cible initiale et finissent invariablement par en éclabousser d’autres. Ces campagnes ne cherchent pas seulement à faire disparaître une personne du paysage, mais sa pensée au grand complet. Surtout, elles cherchent à museler le débat et à mettre fin à la discussion.

Au lieu d’appuyer la campagne en cours, le gouvernement devrait se porter à la défense du Canada. Il devrait se prononcer haut et fort en faveur d’un débat franc et équitable, où chacun est libre d’exprimer son point de vue. Il ne devrait surtout pas appuyer, ni même tolérer, une campagne prônant la destruction et la calomnie.

Il y a moyen de célébrer les réalisations de notre premier premier ministre et de reconnaitre ses échecs. Quand on cherche uniquement à effacer l’histoire, on empêche les gens de comprendre. On établit également toutes sortes de précédents qui risquent de chambouler notre histoire et d’affaiblir le tissu social du pays. 

C’est peut-être le but poursuivi par certains, mais ceux-là ne devraient jamais avoir le soutien du gouvernement du Canada.

 

L’honorable Don Plett est le leader de l’opposition au Sénat. Il représente le Manitoba.

Plus tôt cette année, la Commission de la capitale nationale a annoncé qu’elle retirerait le nom de sir John A. Macdonald d’une promenade de la capitale nationale. 

Macdonald est le premier premier ministre du Canada. C’est lui qui a fondé notre pays. C’est lui qui a orchestré la rédaction de la Constitution. C’est lui qui a uni le pays et l’a fait s’étendre d’un océan à l’autre. 

Pourtant, depuis quelques années, il fait l’objet d’une campagne de salissage en règle. Il a fait l’objet de critiques acerbes et répétées de la part des médias, entre autres parce qu’il a participé à la création des pensionnats autochtones. Plusieurs de ses statues ont été déboulonnées, et nous assistons à un effort concerté pour effacer sa mémoire de notre histoire.

Personne ne nie que les pensionnats autochtones constituent une page sombre de notre histoire, mais il s’agit d’un dossier complexe. De nombreux universitaires se sont penchés sur la question. Pourtant, on tente de condenser cette histoire complexe en affirmations simplistes, affirmations qui, selon certains partisans, ne peuvent être débattues.

Cette histoire est bien connue depuis des décennies. Quand la promenade sir John Macdonald, à Ottawa, a été nommée en l’honneur du premier premier ministre du Canada il y a une dizaine d’années, le gouvernement de Stephen Harper avait déjà présenté les excuses du gouvernement du Canada pour les décennies de participation de l’État au réseau des pensionnats autochtones. À l’époque, personne au Parlement ne s’était opposé à ce qu’une promenade porte le nom de Macdonald. Les médias n’ont rien trouvé à redire non plus. En fait, dans les années qui ont précédé, il s’en trouvait même pour réclamer qu’on renomme la rue Wellington, devant les édifices du Parlement, en l’honneur de Macdonald. 

En soi, qu’on veuille ainsi faire porter à Macdonald tout l’odieux des pensionnats constitue ni plus ni moins qu’une campagne de salissage idéologique — et pas seulement contre Macdonald, mais contre le Canada lui-même. 

Minimiser l’attaque que subit Macdonald constitue une façon de faire passer un message insidieux, celui voulant qu’il n’y ait rien dans le passé du Canada qui mérite d’être célébré. Si l’homme à qui l’on doit l’essentiel de la structure constitutionnelle du Canada est méprisable à ce point, qu’en est-il du Canada?

Si l’homme dont le gouvernement a ouvert les portes de l’Ouest n’est rien d’autre qu’un colonialiste et un impérialiste, que doit-on penser des immigrants de partout dans le monde qui sont venus s’y installer? Et de leurs descendants?

Ces questions n’ont pour ainsi dire fait l’objet d’aucun débat ni discussion. Les spécialistes ont été ignorés ou muselés par les grands médias, ce qui n’a fait qu’alimenter la frénésie et le recul des mentalités. Cette absence de débat mine la confiance des Canadiens dans leur pays. Si le père du pays en personne peut être ainsi banni, que restera-t-il à célébrer dans la naissance du Canada comme nation, de son histoire constitutionnelle et dans l’établissement des immigrants aux quatre coins du pays? 

Même si les pensionnats autochtones ont eu l’appui et le soutien de tous les gouvernements, de sir John A. Macdonald à Pierre-Elliott Trudeau, on remet aujourd’hui la faute entièrement à Macdonald, et à en croire certains, tous les hommages qui lui ont été rendus devraient être jetés aux oubliettes.

Au départ, le gouvernement actuel n’était pas favorable à cette idée. Encore l’année dernière, le ministre de Services aux Autochtones Canada, Marc Miller, affirmait (en anglais seulement) que la démolition et la destruction n’étaient pas ses solutions préférées et qu’il préférait de loin regarder la vérité en face, aussi terrible soit-elle, et lui trouver une explication.

Pourtant, de nos jours, le gouvernement n’a plus aucune objection à ce qu’on « passe à la démolition ». Il s’agit d’une grave erreur.

La culture du bannissement et les campagnes qui en découlent s’en tiennent rarement à leur cible initiale et finissent invariablement par en éclabousser d’autres. Ces campagnes ne cherchent pas seulement à faire disparaître une personne du paysage, mais sa pensée au grand complet. Surtout, elles cherchent à museler le débat et à mettre fin à la discussion.

Au lieu d’appuyer la campagne en cours, le gouvernement devrait se porter à la défense du Canada. Il devrait se prononcer haut et fort en faveur d’un débat franc et équitable, où chacun est libre d’exprimer son point de vue. Il ne devrait surtout pas appuyer, ni même tolérer, une campagne prônant la destruction et la calomnie.

Il y a moyen de célébrer les réalisations de notre premier premier ministre et de reconnaitre ses échecs. Quand on cherche uniquement à effacer l’histoire, on empêche les gens de comprendre. On établit également toutes sortes de précédents qui risquent de chambouler notre histoire et d’affaiblir le tissu social du pays. 

C’est peut-être le but poursuivi par certains, mais ceux-là ne devraient jamais avoir le soutien du gouvernement du Canada.

 

L’honorable Don Plett est le leader de l’opposition au Sénat. Il représente le Manitoba.

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