Résoudre la pénurie de médecins du Canada: sénateurs Kutcher et Ravalia

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Le Canada connait une crise des soins de santé primaires. Nous avons déjà publié des écrits à ce sujet, et l’on sait que 6,5 millions de personnes au Canada n’ont pas de médecin de famille. Nous avons besoin de milliers de médecins prêts à exercer pour combler les besoins en soins de santé primaires des Canadiens.
Même pendant l’élection, aucun parti politique n’a mentionné le recours à une solution existante qui peut rapidement être adaptée à grande échelle. En février, nous avons présenté un rapport sur cette solution de concert avec plusieurs autres sénateurs. Le gouvernement du Canada peut atténuer cette crise rapidement et de façon économique en finançant directement des programmes d’évaluation de la capacité à exercer (ECE) partout au Canada.
Ces programmes offrent un processus accéléré d’obtention du permis d’exercice aux médecins formés à l’étranger, parmi lesquels des milliers ont le statut de résident permanent ou de citoyen au Canada. Ces médecins ont fait leurs études de médecine et leur résidence dans un autre pays que le Canada et ont exercé à l’étranger. Il ne s’agit pas de récents diplômés, mais bien de médecins expérimentés en milieu de carrière.
Ils ont satisfait à toutes les exigences du Canada pour obtenir leur permis, sauf une : l’évaluation des compétences, qui pourrait être réalisée en 12 semaines ou moins dans le cadre d’une ECE. La réussite d’une ECE démontre que les médecins formés à l’étranger possèdent les compétences nécessaires pour offrir des soins médicaux selon les normes canadiennes et ils deviennent admissibles à l’octroi d’un permis d’exercer par les autorités provinciales et territoriales compétentes.
Nous avons indiqué à chaque parti politique que le gouvernement fédéral devrait financer au moins 4 500 places dans les programmes d’ECE au pays sur une période de quatre ans. Étant donné qu’en moyenne, un médecin de famille peut prendre en charge environ 1 500 patients par année, la plupart des Canadiens auraient ainsi accès à un médecin de famille d’ici la fin de la période visée.
Il s’agit d’une solution rapide, étant donné qu’obtenir son permis d’exercer dans le cadre du programme d’ECE prend beaucoup moins de temps qu’une résidence de deux ans. Elle est aussi beaucoup plus économique. En moyenne, l’ECE de douze semaines coute environ 35 000 $ par place, comparativement à 340 000 $ par résidence.
Nous avons été encouragés par les récentes initiatives du Conseil médical du Canada et des groupes provinciaux et territoriaux visant à améliorer le programme d’ECE à l’échelle nationale. Les programmes existants ont fait des progrès importants, et des ressources et des fonds additionnels permettraient d’agir encore plus rapidement. Des programmes modèles d’ECE, comment ceux de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador, sont déjà actifs et doivent être adaptés à l’échelle nationale.
Nous proposons aussi que le gouvernement fédéral verse directement des fonds au Conseil médical du Canada afin qu’il continue d’offrir un programme national normalisé d’évaluation et de formation évaluateur/évalué et qu’il serve de point d’accès unique pour les médecins formés à l’étranger qui s’inscrivent pour une ECE.
Le cout de l’initiative s’élèverait à moins de 200 millions de dollars, ce qui représente environ 0,3 % du montant que le gouvernement consacre en un an au Transfert canadien en matière de santé.
Le rendement du capital investi serait considérable. Les médecins formés à l’étranger pourraient exercer la médecine, payer des impôts et embaucher du personnel. Les Canadiens auraient un meilleur accès à un médecin de famille, tandis que les consultations en salle d’urgence et les absences inutiles du travail diminueraient. De plus, un accès amélioré à des soins préventifs réduirait le cout des soins intensifs.
Tout le monde y gagne. Est-ce que tous les partis politiques s’engageront à concrétiser cette idée?
Le sénateur Stan Kutcher est psychiatre et représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.
Le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia est un ancien médecin de famille et représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.
Cet article a été publié dans le journal The Hill Times le 28 avril 2025 (en anglais seulement).
Le Canada connait une crise des soins de santé primaires. Nous avons déjà publié des écrits à ce sujet, et l’on sait que 6,5 millions de personnes au Canada n’ont pas de médecin de famille. Nous avons besoin de milliers de médecins prêts à exercer pour combler les besoins en soins de santé primaires des Canadiens.
Même pendant l’élection, aucun parti politique n’a mentionné le recours à une solution existante qui peut rapidement être adaptée à grande échelle. En février, nous avons présenté un rapport sur cette solution de concert avec plusieurs autres sénateurs. Le gouvernement du Canada peut atténuer cette crise rapidement et de façon économique en finançant directement des programmes d’évaluation de la capacité à exercer (ECE) partout au Canada.
Ces programmes offrent un processus accéléré d’obtention du permis d’exercice aux médecins formés à l’étranger, parmi lesquels des milliers ont le statut de résident permanent ou de citoyen au Canada. Ces médecins ont fait leurs études de médecine et leur résidence dans un autre pays que le Canada et ont exercé à l’étranger. Il ne s’agit pas de récents diplômés, mais bien de médecins expérimentés en milieu de carrière.
Ils ont satisfait à toutes les exigences du Canada pour obtenir leur permis, sauf une : l’évaluation des compétences, qui pourrait être réalisée en 12 semaines ou moins dans le cadre d’une ECE. La réussite d’une ECE démontre que les médecins formés à l’étranger possèdent les compétences nécessaires pour offrir des soins médicaux selon les normes canadiennes et ils deviennent admissibles à l’octroi d’un permis d’exercer par les autorités provinciales et territoriales compétentes.
Nous avons indiqué à chaque parti politique que le gouvernement fédéral devrait financer au moins 4 500 places dans les programmes d’ECE au pays sur une période de quatre ans. Étant donné qu’en moyenne, un médecin de famille peut prendre en charge environ 1 500 patients par année, la plupart des Canadiens auraient ainsi accès à un médecin de famille d’ici la fin de la période visée.
Il s’agit d’une solution rapide, étant donné qu’obtenir son permis d’exercer dans le cadre du programme d’ECE prend beaucoup moins de temps qu’une résidence de deux ans. Elle est aussi beaucoup plus économique. En moyenne, l’ECE de douze semaines coute environ 35 000 $ par place, comparativement à 340 000 $ par résidence.
Nous avons été encouragés par les récentes initiatives du Conseil médical du Canada et des groupes provinciaux et territoriaux visant à améliorer le programme d’ECE à l’échelle nationale. Les programmes existants ont fait des progrès importants, et des ressources et des fonds additionnels permettraient d’agir encore plus rapidement. Des programmes modèles d’ECE, comment ceux de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador, sont déjà actifs et doivent être adaptés à l’échelle nationale.
Nous proposons aussi que le gouvernement fédéral verse directement des fonds au Conseil médical du Canada afin qu’il continue d’offrir un programme national normalisé d’évaluation et de formation évaluateur/évalué et qu’il serve de point d’accès unique pour les médecins formés à l’étranger qui s’inscrivent pour une ECE.
Le cout de l’initiative s’élèverait à moins de 200 millions de dollars, ce qui représente environ 0,3 % du montant que le gouvernement consacre en un an au Transfert canadien en matière de santé.
Le rendement du capital investi serait considérable. Les médecins formés à l’étranger pourraient exercer la médecine, payer des impôts et embaucher du personnel. Les Canadiens auraient un meilleur accès à un médecin de famille, tandis que les consultations en salle d’urgence et les absences inutiles du travail diminueraient. De plus, un accès amélioré à des soins préventifs réduirait le cout des soins intensifs.
Tout le monde y gagne. Est-ce que tous les partis politiques s’engageront à concrétiser cette idée?
Le sénateur Stan Kutcher est psychiatre et représente la Nouvelle-Écosse au Sénat.
Le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia est un ancien médecin de famille et représente Terre-Neuve-et-Labrador au Sénat.
Cet article a été publié dans le journal The Hill Times le 28 avril 2025 (en anglais seulement).