Si nous voulons vraiment changer nos habitudes alimentaires, nous devons commencer par nos jeunes Canadiens : sénatrice Deacon
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Pour beaucoup d’entre nous, lorsqu’une nouvelle année commence, l’alimentation est souvent au premier plan de nos préoccupations. Cependant, au cours des dernières semaines, ce que nous mangeons et notre façon de manger ont fait les manchettes pour des raisons qui vont au-delà des résolutions de la nouvelle année. Par exemple, 37 scientifiques de la Commission EAT-Lancet sur l’alimentation, la planète et la santé ont récemment présenté un régime alimentaire qui non seulement nous aidera à vivre plus longtemps, mais qui permettra également d’assurer plus de durabilité alors que la population mondiale augmente. De plus, le gouvernement fédéral a récemment publié son Guide alimentaire canadien remanié qui, entre autres choses, encourage les Canadiens à manger plus de fruits et de légumes et à puiser davantage leurs protéines dans les sources végétales plutôt que dans les sources animales auxquelles nous avons été habitués.
Toutefois, la modification de notre guide alimentaire n’est qu’une pièce d’un casse-tête alimentaire plus vaste. Les habitudes sont tenaces, et la meilleure façon de les changer est de les empêcher de se former en premier lieu. Pour vraiment changer la façon de manger dans notre pays, nous devons nous concentrer sur nos jeunes Canadiens. La mise sur pied d’un programme national de nutrition pour les enfants et les jeunes est un moyen d’y parvenir. En plus de veiller à ce que tous les jeunes Canadiens aient accès à au moins un repas nutritif par jour, ces programmes leur apprennent aussi de bonnes habitudes alimentaires qui les suivront à l’âge adulte.
Cette idée n’est pas nouvelle. En 1997, un comité de la Chambre des communes a recommandé la création d’un programme national de nutrition scolaire. En 2015, un comité du Sénat a proposé la même chose. Plus récemment, mon collègue, le sénateur Art Eggleton, maintenant retraité, a présenté une motion au Sénat qui exhorte le gouvernement à consulter les provinces, les territoires et les peuples autochtones dans le but de créer un programme national universel à coûts partagés pour la nutrition. La motion demeure inscrite au Feuilleton et j’espère qu’elle sera adoptée bientôt.
Certains pourraient être surpris d’apprendre que le Canada est tout à fait marginal à cet égard, car nous sommes le seul pays du G7 à ne pas avoir un programme national de nutrition pour les jeunes. Cela explique peut-être pourquoi, en 2017, l’UNICEF a classé le Canada au 37e rang sur 41 pays à revenu élevé pour ce qui est de l’accès des jeunes à des aliments nutritifs. Les répercussions de cette situation sont évidentes. Selon une étude réalisée en 2016 par un comité sénatorial, un enfant canadien sur cinq souffre d’embonpoint; plus d’un sur dix est obèse.
Un programme national pourrait faire reculer ces statistiques de bien des façons. L’avantage le plus évident est que cela permettrait de veiller à ce que chaque jeune Canadien obtienne au moins un repas nutritif par jour. Il semble inconcevable que, dans un pays aussi riche que le nôtre, un enfant manque de nourriture. Cependant, chaque jour, près d’un enfant canadien sur six manque de nourriture, car sa famille n’a pas les moyens d’en acheter ou qu’elle n’en fait pas une de ses priorités.
Ce ne sont pas non plus seulement les familles à faible revenu qui en profiteraient. Une étude canadienne récente a montré que 90 % de nos élèves de la 6e à la 12e année ne mangent pas assez de fruits et légumes. Il est facile de comprendre pourquoi. Les familles à double revenu sont maintenant la norme, et de nombreux parents sont tout simplement trop pressés pour préparer des repas sains et nutritifs pour leurs enfants, jour après jour. Un programme de nutrition universel les soulagerait d’une tâche supplémentaire, pour ainsi dire.
Il y a aussi un volet éducatif. Nos jeunes apprennent par l’exemple et quelle meilleure façon de le faire que de leur montrer à quoi ressemble une saine alimentation. De tels programmes leur apprendraient aussi à manger de façon durable.
Au Brésil, par exemple, les programmes d’alimentation scolaire sont tenus d’obtenir 30 % de leur nourriture auprès de petits agriculteurs locaux, ce qui stimule les économies locales. Que nos enfants grandissent en santé est une bonne chose; qu’ils grandissent en santé d’une manière écologiquement durable est préférable.
Je félicite le gouvernement de s’être engagé à adopter une stratégie nationale de saine alimentation, mais si nous voulons vraiment changer nos habitudes alimentaires, nous devons commencer par nos jeunes Canadiens. Il s’agit d’une tâche qui exige non seulement le leadership du gouvernement fédéral, mais aussi la coopération des provinces et des municipalités pour être mise en œuvre de manière efficiente et efficace. Nous comprenons tous l’importance de l’activité physique quotidienne, mais ce n’est qu’un des nombreux éléments d’un mode de vie heureux et sain. Le Canada prend du retard en ce qui a trait à la bonne alimentation de nos jeunes, et le meilleur moyen d’y remédier est de mettre sur pied un programme universel de nutrition pour les enfants et les jeunes.
La sénatrice Marty Deacon représente la région de Waterloo, en Ontario.
Cet article a été publié le février 2019 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).
Pour beaucoup d’entre nous, lorsqu’une nouvelle année commence, l’alimentation est souvent au premier plan de nos préoccupations. Cependant, au cours des dernières semaines, ce que nous mangeons et notre façon de manger ont fait les manchettes pour des raisons qui vont au-delà des résolutions de la nouvelle année. Par exemple, 37 scientifiques de la Commission EAT-Lancet sur l’alimentation, la planète et la santé ont récemment présenté un régime alimentaire qui non seulement nous aidera à vivre plus longtemps, mais qui permettra également d’assurer plus de durabilité alors que la population mondiale augmente. De plus, le gouvernement fédéral a récemment publié son Guide alimentaire canadien remanié qui, entre autres choses, encourage les Canadiens à manger plus de fruits et de légumes et à puiser davantage leurs protéines dans les sources végétales plutôt que dans les sources animales auxquelles nous avons été habitués.
Toutefois, la modification de notre guide alimentaire n’est qu’une pièce d’un casse-tête alimentaire plus vaste. Les habitudes sont tenaces, et la meilleure façon de les changer est de les empêcher de se former en premier lieu. Pour vraiment changer la façon de manger dans notre pays, nous devons nous concentrer sur nos jeunes Canadiens. La mise sur pied d’un programme national de nutrition pour les enfants et les jeunes est un moyen d’y parvenir. En plus de veiller à ce que tous les jeunes Canadiens aient accès à au moins un repas nutritif par jour, ces programmes leur apprennent aussi de bonnes habitudes alimentaires qui les suivront à l’âge adulte.
Cette idée n’est pas nouvelle. En 1997, un comité de la Chambre des communes a recommandé la création d’un programme national de nutrition scolaire. En 2015, un comité du Sénat a proposé la même chose. Plus récemment, mon collègue, le sénateur Art Eggleton, maintenant retraité, a présenté une motion au Sénat qui exhorte le gouvernement à consulter les provinces, les territoires et les peuples autochtones dans le but de créer un programme national universel à coûts partagés pour la nutrition. La motion demeure inscrite au Feuilleton et j’espère qu’elle sera adoptée bientôt.
Certains pourraient être surpris d’apprendre que le Canada est tout à fait marginal à cet égard, car nous sommes le seul pays du G7 à ne pas avoir un programme national de nutrition pour les jeunes. Cela explique peut-être pourquoi, en 2017, l’UNICEF a classé le Canada au 37e rang sur 41 pays à revenu élevé pour ce qui est de l’accès des jeunes à des aliments nutritifs. Les répercussions de cette situation sont évidentes. Selon une étude réalisée en 2016 par un comité sénatorial, un enfant canadien sur cinq souffre d’embonpoint; plus d’un sur dix est obèse.
Un programme national pourrait faire reculer ces statistiques de bien des façons. L’avantage le plus évident est que cela permettrait de veiller à ce que chaque jeune Canadien obtienne au moins un repas nutritif par jour. Il semble inconcevable que, dans un pays aussi riche que le nôtre, un enfant manque de nourriture. Cependant, chaque jour, près d’un enfant canadien sur six manque de nourriture, car sa famille n’a pas les moyens d’en acheter ou qu’elle n’en fait pas une de ses priorités.
Ce ne sont pas non plus seulement les familles à faible revenu qui en profiteraient. Une étude canadienne récente a montré que 90 % de nos élèves de la 6e à la 12e année ne mangent pas assez de fruits et légumes. Il est facile de comprendre pourquoi. Les familles à double revenu sont maintenant la norme, et de nombreux parents sont tout simplement trop pressés pour préparer des repas sains et nutritifs pour leurs enfants, jour après jour. Un programme de nutrition universel les soulagerait d’une tâche supplémentaire, pour ainsi dire.
Il y a aussi un volet éducatif. Nos jeunes apprennent par l’exemple et quelle meilleure façon de le faire que de leur montrer à quoi ressemble une saine alimentation. De tels programmes leur apprendraient aussi à manger de façon durable.
Au Brésil, par exemple, les programmes d’alimentation scolaire sont tenus d’obtenir 30 % de leur nourriture auprès de petits agriculteurs locaux, ce qui stimule les économies locales. Que nos enfants grandissent en santé est une bonne chose; qu’ils grandissent en santé d’une manière écologiquement durable est préférable.
Je félicite le gouvernement de s’être engagé à adopter une stratégie nationale de saine alimentation, mais si nous voulons vraiment changer nos habitudes alimentaires, nous devons commencer par nos jeunes Canadiens. Il s’agit d’une tâche qui exige non seulement le leadership du gouvernement fédéral, mais aussi la coopération des provinces et des municipalités pour être mise en œuvre de manière efficiente et efficace. Nous comprenons tous l’importance de l’activité physique quotidienne, mais ce n’est qu’un des nombreux éléments d’un mode de vie heureux et sain. Le Canada prend du retard en ce qui a trait à la bonne alimentation de nos jeunes, et le meilleur moyen d’y remédier est de mettre sur pied un programme universel de nutrition pour les enfants et les jeunes.
La sénatrice Marty Deacon représente la région de Waterloo, en Ontario.
Cet article a été publié le février 2019 dans le journal The Hill Times (en anglais seulement).