Pour la reine et le pays : La fin de l’ère élisabéthaine au Canada
L’ère élisabéthaine du Canada a vu un pays en pleine maturité s’épanouir.
Après les privations et les sacrifices de la Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, le Canada s’est affirmé au pays et à l’étranger. Le Canada a contribué à désamorcer la crise de Suez de 1956 qui menaçait l’unité de l’Occident, le Canada a adopté la Déclaration canadienne des droits pour protéger les libertés fondamentales, et le Canada a jeté les bases d’un système de soins de santé universel, tout cela au cours des dix premières années du règne de la jeune Reine du Canada.
Sa Majesté la reine Elizabeth II a personnellement signé la Loi constitutionnelle de 1982, qui a finalement placé la Constitution du Canada sous le contrôle total du Canada, et a accueilli le nouveau territoire du Nunavut par une visite — et quelques mots d’inuktitut — en 2002. Elle a également abordé sans détour le passé difficile du Canada par un message de solidarité envers les peuples autochtones lors de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du pays.
La Reine et le prince Philip arrivent sur la Colline du Parlement lors d’une tournée royale en 1957. Son compagnon indéfectible depuis des décennies, le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. « Son esprit du service, sa curiosité intellectuelle et sa capacité de s’amuser dans n’importe quelle situation étaient tous irrépressibles », a déclaré la Reine lors de son émission de Noël en 2021. « Cette étincelle espiègle et inquisitrice était aussi brillante à la fin que lorsque j’ai posé les yeux sur lui pour la première fois ». (Crédit photo : La Presse Canadienne)
Le 8 septembre 2022, Elizabeth Deux, par la grâce de Dieu Reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi s’est éteinte paisiblement à Balmoral à l’âge de 96 ans, mettant ainsi fin à l’ère élisabéthaine du Canada. Son fils Charles III, Roi du Canada, lui succède; il partage sa dévotion pour ce pays.
Comme il l’a déclaré en 1996, « chaque fois que je viens au Canada, et j’y suis venu de nombreuses fois depuis 1970, un peu plus de Canada s’infiltre dans mon sang, et de là, directement dans mon cœur ».
La Reine est née le 21 avril 1926, enfant aîné du futur roi George VI. Son père a été propulsé dans le rôle de roi par l’abdication de son frère, le roi Édouard VIII. Homme naturellement timide et porteur d’un bégaiement, le roi George a relevé les défis du trône avec dignité et détermination, notamment pendant les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il a refusé de quitter Londres au plus fort du Blitz.
Sa fille a hérité de son sens du devoir. Lorsqu’elle a eu 21 ans en avril 1947, la princesse de l’époque a promis sa vie — « qu’elle soit longue ou courte » — au service du Commonwealth dans un discours radiodiffusé du Cap, en Afrique du Sud.
« Mais je n’aurai pas la force d’exécuter seule cette résolution si vous ne vous y associez pas avec moi, comme je vous invite maintenant à le faire », a-t-elle dit, avec une humilité caractéristique.
« Que Dieu m’aide à réaliser mon vœu, et que Dieu bénisse tous ceux d’entre vous qui sont prêts à le partager. »
Elle accède au trône le 6 février 1952, immédiatement après la mort de son père ; la cérémonie de son couronnement a lieu le 2 juin 1953 et est la première à être télévisée. Des millions de personnes l’ont regardée dans le monde entier.
En 1957, la Reine est venue au Canada pour ouvrir la 23e législature et lire le discours du Trône dans la Chambre du Sénat.
« Pour constituer ce nouveau Parlement, vous êtes venus de toutes les parties d’un pays immense », a-t-elle déclaré.
« Je suis fière de contempler le grand héritage de cette nation ... mais je suis encore plus fière de contempler l’esprit et les idées qui ont amené ce pays à l’état de nation, et qui maintenant, en tirant du renforcement et enrichissement de nombreux pays et peuples, ont donné au Canada un caractère national qui lui est propre. »
Elle a lu le discours du Trône une deuxième fois en octobre 1977, lors de sa tournée du jubilé d’argent.
« Lors des dix voyage que nous avons faits ensemble au Canada et vingt-cinq ans, dont sept durant la dernière décennie, le prince Philip et moi avons rencontré des milliers de Canadiens », a-t-elle déclaré lors de l’ouverture de la 30e législature.
« J’ai toujours fort admiré ce que le Canada est devenu: la nouvelle génération me fait envisager avec confiance ce que le Canada peut devenir. »
Même les événements tumultueux du début des années 1990 n’ont pu entamer sa dignité ou son esprit sec. S’adressant à un public de dignitaires londoniens lors d’un événement marquant le 40e anniversaire de son règne en 1992 — et quelques jours seulement après un incendie au château de Windsor — elle a réfléchi à son « annus horribilus » avec une observation qui semble particulièrement pertinente aujourd’hui.
« La critique est bonne pour les personnes et les institutions qui font partie de la vie publique », a-t-elle déclaré. « Mais nous faisons tous partie du même tissu de notre société nationale et cet examen, par une partie d’une autre, peut être tout aussi efficace s’il est fait avec une touche de douceur, de bonne humeur et de compréhension. »
Le Canada et le Commonwealth ont célébré la longévité de la Reine en 2022, année de son jubilé de platine. Les édifices du Parlement canadien ont été illuminés en violet pour marquer l’occasion et un drapeau spécial portant l’emblème canadien du jubilé de platine — basé sur le monogramme royal — a flotté depuis le mât de cérémonie du bâtiment du Sénat du Canada. Elle est le monarque qui a régné le plus longtemps au Canada et au Royaume-Uni.
Le Président du Sénat, l’honorable George J. Furey, c.r., a rendu hommage à ses services.
« À l’époque de sa naissance, on ne s’attendait pas à ce que la reine Elizabeth II monte sur le trône, mais le service nous trouve tous à notre époque et à notre place. Son règne a pris fin, mais son esprit continuera à résider dans ce pays qu’elle a tant aimé. »
Sa retenue, son abnégation et son dévouement au Commonwealth feront partie intégrante de l’histoire du Canada pour les générations à venir.
Sa Majesté la reine Elizabeth II lit le discours du Trône dans la Chambre du Sénat pour ouvrir la 30e législature en octobre 1977. Son Altesse Royale, le Prince Philip, Duc d’Édimbourg, est assis dans le trône du consort. (Crédit photo : La Presse Canadienne)
Le vitrail du jubilé de diamant dans l’édifice du Centre commémore les deux monarques qui ont régné le plus longtemps au Canada : la reine Victoria, à gauche, et la reine Elizabeth. La fenêtre a été retirée pour être mise en sécurité pendant la réhabilitation de l’édifice du Centre. (Vitrail du jubilé de diamant, verre coloré, 2010, Atelier de vitrail Goodman Zissoff, H: 383 cm L: 134,5 cm, Collection d’œuvres d’art et de biens patrimoniaux du Sénat.)
On peut admirer ce portrait de la Reine près de l’entrée de l’édifice du Sénat du Canada. L’artiste Lilias Torrance Newton l’a peint en 1957 et a noté dans son journal que la Reine était « très jolie, timide, raide lors de la pose ». Quant à l’histoire, elle note le courage de la Reine, son dévouement et sa farouche détermination. (Sa Majesté la reine Elizabeth II, 1952-2022, huile sur toile, H: 224,5 cm L: 153,5 cm, provient de la Collection de la Couronne pour les résidences officielles de la Commission de la capitale nationale, © Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Crédit photo: Commission de la capitale nationale)
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Après les privations et les sacrifices de la Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, le Canada s’est affirmé au pays et à l’étranger. Le Canada a contribué à désamorcer la crise de Suez de 1956 qui menaçait l’unité de l’Occident, le Canada a adopté la Déclaration canadienne des droits pour protéger les libertés fondamentales, et le Canada a jeté les bases d’un système de soins de santé universel, tout cela au cours des dix premières années du règne de la jeune Reine du Canada.
Sa Majesté la reine Elizabeth II a personnellement signé la Loi constitutionnelle de 1982, qui a finalement placé la Constitution du Canada sous le contrôle total du Canada, et a accueilli le nouveau territoire du Nunavut par une visite — et quelques mots d’inuktitut — en 2002. Elle a également abordé sans détour le passé difficile du Canada par un message de solidarité envers les peuples autochtones lors de la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du pays.
La Reine et le prince Philip arrivent sur la Colline du Parlement lors d’une tournée royale en 1957. Son compagnon indéfectible depuis des décennies, le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. « Son esprit du service, sa curiosité intellectuelle et sa capacité de s’amuser dans n’importe quelle situation étaient tous irrépressibles », a déclaré la Reine lors de son émission de Noël en 2021. « Cette étincelle espiègle et inquisitrice était aussi brillante à la fin que lorsque j’ai posé les yeux sur lui pour la première fois ». (Crédit photo : La Presse Canadienne)
Le 8 septembre 2022, Elizabeth Deux, par la grâce de Dieu Reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi s’est éteinte paisiblement à Balmoral à l’âge de 96 ans, mettant ainsi fin à l’ère élisabéthaine du Canada. Son fils Charles III, Roi du Canada, lui succède; il partage sa dévotion pour ce pays.
Comme il l’a déclaré en 1996, « chaque fois que je viens au Canada, et j’y suis venu de nombreuses fois depuis 1970, un peu plus de Canada s’infiltre dans mon sang, et de là, directement dans mon cœur ».
La Reine est née le 21 avril 1926, enfant aîné du futur roi George VI. Son père a été propulsé dans le rôle de roi par l’abdication de son frère, le roi Édouard VIII. Homme naturellement timide et porteur d’un bégaiement, le roi George a relevé les défis du trône avec dignité et détermination, notamment pendant les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il a refusé de quitter Londres au plus fort du Blitz.
Sa fille a hérité de son sens du devoir. Lorsqu’elle a eu 21 ans en avril 1947, la princesse de l’époque a promis sa vie — « qu’elle soit longue ou courte » — au service du Commonwealth dans un discours radiodiffusé du Cap, en Afrique du Sud.
« Mais je n’aurai pas la force d’exécuter seule cette résolution si vous ne vous y associez pas avec moi, comme je vous invite maintenant à le faire », a-t-elle dit, avec une humilité caractéristique.
« Que Dieu m’aide à réaliser mon vœu, et que Dieu bénisse tous ceux d’entre vous qui sont prêts à le partager. »
Elle accède au trône le 6 février 1952, immédiatement après la mort de son père ; la cérémonie de son couronnement a lieu le 2 juin 1953 et est la première à être télévisée. Des millions de personnes l’ont regardée dans le monde entier.
En 1957, la Reine est venue au Canada pour ouvrir la 23e législature et lire le discours du Trône dans la Chambre du Sénat.
« Pour constituer ce nouveau Parlement, vous êtes venus de toutes les parties d’un pays immense », a-t-elle déclaré.
« Je suis fière de contempler le grand héritage de cette nation ... mais je suis encore plus fière de contempler l’esprit et les idées qui ont amené ce pays à l’état de nation, et qui maintenant, en tirant du renforcement et enrichissement de nombreux pays et peuples, ont donné au Canada un caractère national qui lui est propre. »
Elle a lu le discours du Trône une deuxième fois en octobre 1977, lors de sa tournée du jubilé d’argent.
« Lors des dix voyage que nous avons faits ensemble au Canada et vingt-cinq ans, dont sept durant la dernière décennie, le prince Philip et moi avons rencontré des milliers de Canadiens », a-t-elle déclaré lors de l’ouverture de la 30e législature.
« J’ai toujours fort admiré ce que le Canada est devenu: la nouvelle génération me fait envisager avec confiance ce que le Canada peut devenir. »
Même les événements tumultueux du début des années 1990 n’ont pu entamer sa dignité ou son esprit sec. S’adressant à un public de dignitaires londoniens lors d’un événement marquant le 40e anniversaire de son règne en 1992 — et quelques jours seulement après un incendie au château de Windsor — elle a réfléchi à son « annus horribilus » avec une observation qui semble particulièrement pertinente aujourd’hui.
« La critique est bonne pour les personnes et les institutions qui font partie de la vie publique », a-t-elle déclaré. « Mais nous faisons tous partie du même tissu de notre société nationale et cet examen, par une partie d’une autre, peut être tout aussi efficace s’il est fait avec une touche de douceur, de bonne humeur et de compréhension. »
Le Canada et le Commonwealth ont célébré la longévité de la Reine en 2022, année de son jubilé de platine. Les édifices du Parlement canadien ont été illuminés en violet pour marquer l’occasion et un drapeau spécial portant l’emblème canadien du jubilé de platine — basé sur le monogramme royal — a flotté depuis le mât de cérémonie du bâtiment du Sénat du Canada. Elle est le monarque qui a régné le plus longtemps au Canada et au Royaume-Uni.
Le Président du Sénat, l’honorable George J. Furey, c.r., a rendu hommage à ses services.
« À l’époque de sa naissance, on ne s’attendait pas à ce que la reine Elizabeth II monte sur le trône, mais le service nous trouve tous à notre époque et à notre place. Son règne a pris fin, mais son esprit continuera à résider dans ce pays qu’elle a tant aimé. »
Sa retenue, son abnégation et son dévouement au Commonwealth feront partie intégrante de l’histoire du Canada pour les générations à venir.
Sa Majesté la reine Elizabeth II lit le discours du Trône dans la Chambre du Sénat pour ouvrir la 30e législature en octobre 1977. Son Altesse Royale, le Prince Philip, Duc d’Édimbourg, est assis dans le trône du consort. (Crédit photo : La Presse Canadienne)
Le vitrail du jubilé de diamant dans l’édifice du Centre commémore les deux monarques qui ont régné le plus longtemps au Canada : la reine Victoria, à gauche, et la reine Elizabeth. La fenêtre a été retirée pour être mise en sécurité pendant la réhabilitation de l’édifice du Centre. (Vitrail du jubilé de diamant, verre coloré, 2010, Atelier de vitrail Goodman Zissoff, H: 383 cm L: 134,5 cm, Collection d’œuvres d’art et de biens patrimoniaux du Sénat.)
On peut admirer ce portrait de la Reine près de l’entrée de l’édifice du Sénat du Canada. L’artiste Lilias Torrance Newton l’a peint en 1957 et a noté dans son journal que la Reine était « très jolie, timide, raide lors de la pose ». Quant à l’histoire, elle note le courage de la Reine, son dévouement et sa farouche détermination. (Sa Majesté la reine Elizabeth II, 1952-2022, huile sur toile, H: 224,5 cm L: 153,5 cm, provient de la Collection de la Couronne pour les résidences officielles de la Commission de la capitale nationale, © Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. Crédit photo: Commission de la capitale nationale)