Rencontre avec la sénatrice Diane Griffin
La sénatrice Diane Griffin a fait carrière dans les trois ordres de gouvernement et elle a consacré une bonne partie de sa vie à la conservation des terres. Avant sa nomination au Sénat, en 2016, elle a été sous-ministre des Pêches et de l’Environnement à l’Île-du-Prince-Édouard et est ensuite devenue directrice de programme à Conservation de la nature Canada. La sénatrice Griffin a aussi été coordonnatrice des aires naturelles en Alberta ainsi que conseillère municipale de Stratford, à l’Île-du-Prince-Édouard, pendant 13 ans.
En tant que sénatrice, elle a déjà été présidente du Comité sénatorial de l'agriculture et des forêts et membre du Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense.
Qui vous a inspirée à entrer au service du public?
Deux personnes m’ont beaucoup influencée. La première est mon oncle Urban, qui était le chef de notre club des 4H. Grâce à ce club, j’ai appris à parler devant un public et à organiser des projets. Mon oncle lisait le journal tous les jours et il aimait se tenir au courant des affaires mondiales et en discuter pendant le souper ou lorsque nous étions dans les champs.
La deuxième personne à m’avoir marquée, mais de façon beaucoup plus profonde, est John Diefenbaker. J’étais toute petite et j’allais à une école de rang à deux classes lorsque M. Diefenbaker est devenu premier ministre du Canada, en 1957. Son élection amenait quelque chose de nouveau, d’autant plus qu’il venait d’une région rurale. Ses allocutions étaient une source d’inspiration et il voulait faire ce qu’il y a de mieux pour l’ensemble de la population. Je me souviens du Programme d’établissement des voies d’accès aux ressources, qui aidait à construire des routes et d’autres infrastructures pour donner accès aux ressources du Canada.
Dites-nous quelque chose de vous que la plupart des Canadiens ne savent pas.
J’aime la chasse. J’ai déjà chassé toutes sortes d’espèces de gibier à plumes, mais maintenant, je chasse presque uniquement la bernache du Canada. J’ai déjà chassé le canard, le faisan, la gélinotte huppée et diverses espèces d’oie. C’est d’abord une question de conservation de la nature, parce que je ne chasserais jamais une espèce en péril. C’est toujours strictement selon les règles.
L’horaire du Sénat ne me laisse évidemment pas beaucoup de temps pour chasser. J’aime cette activité parce qu’elle se fait en plein air. Beaucoup de mes loisirs se font en plein air : le golf, l’ornithologie et le jardinage.
Quelles sont, selon vous, les plus grandes questions d’intérêt public du Canada aujourd’hui?
Ces temps-ci, ce sont les mesures de préparation aux pandémies. La crise du coronavirus n’est pas la seule pandémie mondiale qui aura des répercussions sur le Canada et sur ses voisins. Nous devrons surtout tirer des leçons du coronavirus pour être prêts à affronter la prochaine pandémie.
Les changements climatiques sont aussi un grand enjeu, qui, je l’espère, sera de retour sur le radar.
Ce qui est aussi très important, pour moi, c’est la réconciliation avec les peuples autochtones. Je crois qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, les choses avanceront très lentement et ce ne sera pas facile. Ce sera un processus à très long terme.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils s’intéresser à ce qui se passe au Sénat?
Selon moi, le Sénat assume quelques fonctions très importantes. Premièrement, le Sénat étudie les projets de loi qui viennent de la Chambre des communes; les sénateurs proposent souvent des amendements pour les améliorer. Le Sénat peut aussi amener des projets de loi. Ce rôle législatif et ce rôle de surveillance sont importants.
Le Sénat a toujours été très réputé pour ses études approfondies parce que ses comités peuvent habituellement consacrer plus de temps aux dossiers que les comités de la Chambre des communes.
À quels travaux parlementaires êtes-vous la plus fière d’avoir participé jusqu’à présent?
Je suis fière du dernier rapport du Comité sénatorial sur l’agriculture et les forêts, qui s’intitule Fabriqué au Canada : Faire croître le secteur alimentaire à valeur ajoutée au Canada. Nous avons beaucoup travaillé pour cette étude et nous nous sommes rendus un peu partout au Canada pour faire, entre autres, des visites sur le terrain. De nombreux spécialistes ont comparu devant le comité, dont des habitants des Pays-Bas. Ces gens sont très avancés en ce qui concerne l’ajout de valeur à leurs produits agricoles.
Si le Canada mettait en œuvre toutes les recommandations du rapport, je pense que beaucoup d’argent serait injecté dans l’économie canadienne. Il est très difficile de trouver assez de travailleurs, parce que les producteurs et les transformateurs dépendent beaucoup des travailleurs temporaires étrangers. Ces travailleurs sont devenus un élément très important du secteur agricole parce que la plupart des Canadiens ne semblent plus vouloir des emplois de ce genre.
L’agriculture est un pan énorme de l’économie canadienne. Selon moi, elle pourrait même contribuer encore plus à l’économie. Avec la pandémie de la COVID-19 et ses répercussions économiques, tout ce qui pourra contribuer à l’économie sera très important.
Pourriez-vous nous parler d’une chanson ou d’un album qui vous fait toujours sourire et nous dire pourquoi?
J’adore la chanson « Fishin’ in the Dark » de Nitty Gritty Dirt Band. J’aime beaucoup son rythme et j’ai toujours aimé la pêche. C’est aussi une chanson sur laquelle j’aime danser. Ce groupe chante cette chanson depuis longtemps, et cela me rappelle de beaux souvenirs d’un concert du Nitty Gritty Dirt Band, il y a de nombreuses années, à Charlottetown.
(La vidéo est disponible en anglais seulement)
Y a-t-il un endroit méconnu de votre région que les Canadiens gagneraient à connaître?
À l’extrémité est de la province, dans le Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, se trouve une péninsule couverte de superbes dunes. Il s’agit d’un site archéologique très important, et on y trouve de beaux sentiers de randonnée et une plage magnifique. Il s’agit d’un endroit extraordinaire. Parcs Canada, qui a créé les sentiers et qui les administre, y fait un travail remarquable.
Dans les années 1980, des promoteurs new-yorkais ont proposé d’y construire des condos et d’aménager un terrain de golf, mais en ma qualité de directrice générale d’Island Nature Trust, j’ai contribué à empêcher la réalisation de ce projet. Cette région, l’une des aires naturelles les plus impressionnantes de l’Île-du-Prince-Édouard, doit être protégée.
Quel est le dernier livre ou le dernier film que vous avez recommandé à quelqu’un?
Le dernier film que j’ai vu, c’est Il était une fois à Hollywood, que j’ai recommandé à ma sœur. J’étais intriguée par l’histoire de Sharon Tate. Toute l’intrigue mène à son meurtre, mais le film ne finit pas comme je m’y attendais.
De quelle équipe de sport (amateur ou professionnel) êtes-vous partisane?
Je suivais de très près les Vegas Golden Knights. Ce qui m’intriguait de cette équipe de hockey, c’étaient les entraîneurs, qui venaient de l’Île-du-Prince-Édouard. Mais les deux entraîneurs ont été congédiés! Mon chandail des Vegas Golden Knights est donc accroché dans ma garde-robe, et plus personne ne le portera. C’est toujours une bonne équipe, mais c’est surtout à cause des entraîneurs que je m’y étais intéressée. Quand je vivais à Edmonton, j’avais des billets d’abonnement pour les Oilers d’Edmonton. C’était assez impressionnant de voir la magie de Wayne Gretzky et de toute l’équipe à l’œuvre. Avant mon retour à l’Île-du-Prince-Édouard, je me sentais privilégiée d’être dans cette ville et de connaître cette époque-là.
Qu’est-ce qui vous rend fière d’être Canadienne?
Je pense que le Canada est l’un des pays où la qualité de vie est la meilleure. C’est un pays démocratique où il y a encore de grands espaces, une merveilleuse faune, d’excellentes équipes sportives et beaucoup de terrains de golf. J’aime tout cela.
C’est quand je reviens de voyage que je comprends à quel point j’aime le Canada. Un peu comme la réplique « On n’est jamais aussi bien que chez soi », à la fin du Magicien d’Oz. Je suis déjà allée en Arctique, en Antarctique et en Europe. J’adore voyager et je suis toujours intriguée par les endroits où je vais, mais on n’est jamais aussi bien que chez soi.
Avis aux lecteurs : L’honorable Diane Griffin a pris sa retraite du Sénat du Canada en mars 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.
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La sénatrice Diane Griffin a fait carrière dans les trois ordres de gouvernement et elle a consacré une bonne partie de sa vie à la conservation des terres. Avant sa nomination au Sénat, en 2016, elle a été sous-ministre des Pêches et de l’Environnement à l’Île-du-Prince-Édouard et est ensuite devenue directrice de programme à Conservation de la nature Canada. La sénatrice Griffin a aussi été coordonnatrice des aires naturelles en Alberta ainsi que conseillère municipale de Stratford, à l’Île-du-Prince-Édouard, pendant 13 ans.
En tant que sénatrice, elle a déjà été présidente du Comité sénatorial de l'agriculture et des forêts et membre du Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense.
Qui vous a inspirée à entrer au service du public?
Deux personnes m’ont beaucoup influencée. La première est mon oncle Urban, qui était le chef de notre club des 4H. Grâce à ce club, j’ai appris à parler devant un public et à organiser des projets. Mon oncle lisait le journal tous les jours et il aimait se tenir au courant des affaires mondiales et en discuter pendant le souper ou lorsque nous étions dans les champs.
La deuxième personne à m’avoir marquée, mais de façon beaucoup plus profonde, est John Diefenbaker. J’étais toute petite et j’allais à une école de rang à deux classes lorsque M. Diefenbaker est devenu premier ministre du Canada, en 1957. Son élection amenait quelque chose de nouveau, d’autant plus qu’il venait d’une région rurale. Ses allocutions étaient une source d’inspiration et il voulait faire ce qu’il y a de mieux pour l’ensemble de la population. Je me souviens du Programme d’établissement des voies d’accès aux ressources, qui aidait à construire des routes et d’autres infrastructures pour donner accès aux ressources du Canada.
Dites-nous quelque chose de vous que la plupart des Canadiens ne savent pas.
J’aime la chasse. J’ai déjà chassé toutes sortes d’espèces de gibier à plumes, mais maintenant, je chasse presque uniquement la bernache du Canada. J’ai déjà chassé le canard, le faisan, la gélinotte huppée et diverses espèces d’oie. C’est d’abord une question de conservation de la nature, parce que je ne chasserais jamais une espèce en péril. C’est toujours strictement selon les règles.
L’horaire du Sénat ne me laisse évidemment pas beaucoup de temps pour chasser. J’aime cette activité parce qu’elle se fait en plein air. Beaucoup de mes loisirs se font en plein air : le golf, l’ornithologie et le jardinage.
Quelles sont, selon vous, les plus grandes questions d’intérêt public du Canada aujourd’hui?
Ces temps-ci, ce sont les mesures de préparation aux pandémies. La crise du coronavirus n’est pas la seule pandémie mondiale qui aura des répercussions sur le Canada et sur ses voisins. Nous devrons surtout tirer des leçons du coronavirus pour être prêts à affronter la prochaine pandémie.
Les changements climatiques sont aussi un grand enjeu, qui, je l’espère, sera de retour sur le radar.
Ce qui est aussi très important, pour moi, c’est la réconciliation avec les peuples autochtones. Je crois qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, les choses avanceront très lentement et ce ne sera pas facile. Ce sera un processus à très long terme.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils s’intéresser à ce qui se passe au Sénat?
Selon moi, le Sénat assume quelques fonctions très importantes. Premièrement, le Sénat étudie les projets de loi qui viennent de la Chambre des communes; les sénateurs proposent souvent des amendements pour les améliorer. Le Sénat peut aussi amener des projets de loi. Ce rôle législatif et ce rôle de surveillance sont importants.
Le Sénat a toujours été très réputé pour ses études approfondies parce que ses comités peuvent habituellement consacrer plus de temps aux dossiers que les comités de la Chambre des communes.
À quels travaux parlementaires êtes-vous la plus fière d’avoir participé jusqu’à présent?
Je suis fière du dernier rapport du Comité sénatorial sur l’agriculture et les forêts, qui s’intitule Fabriqué au Canada : Faire croître le secteur alimentaire à valeur ajoutée au Canada. Nous avons beaucoup travaillé pour cette étude et nous nous sommes rendus un peu partout au Canada pour faire, entre autres, des visites sur le terrain. De nombreux spécialistes ont comparu devant le comité, dont des habitants des Pays-Bas. Ces gens sont très avancés en ce qui concerne l’ajout de valeur à leurs produits agricoles.
Si le Canada mettait en œuvre toutes les recommandations du rapport, je pense que beaucoup d’argent serait injecté dans l’économie canadienne. Il est très difficile de trouver assez de travailleurs, parce que les producteurs et les transformateurs dépendent beaucoup des travailleurs temporaires étrangers. Ces travailleurs sont devenus un élément très important du secteur agricole parce que la plupart des Canadiens ne semblent plus vouloir des emplois de ce genre.
L’agriculture est un pan énorme de l’économie canadienne. Selon moi, elle pourrait même contribuer encore plus à l’économie. Avec la pandémie de la COVID-19 et ses répercussions économiques, tout ce qui pourra contribuer à l’économie sera très important.
Pourriez-vous nous parler d’une chanson ou d’un album qui vous fait toujours sourire et nous dire pourquoi?
J’adore la chanson « Fishin’ in the Dark » de Nitty Gritty Dirt Band. J’aime beaucoup son rythme et j’ai toujours aimé la pêche. C’est aussi une chanson sur laquelle j’aime danser. Ce groupe chante cette chanson depuis longtemps, et cela me rappelle de beaux souvenirs d’un concert du Nitty Gritty Dirt Band, il y a de nombreuses années, à Charlottetown.
(La vidéo est disponible en anglais seulement)
Y a-t-il un endroit méconnu de votre région que les Canadiens gagneraient à connaître?
À l’extrémité est de la province, dans le Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, se trouve une péninsule couverte de superbes dunes. Il s’agit d’un site archéologique très important, et on y trouve de beaux sentiers de randonnée et une plage magnifique. Il s’agit d’un endroit extraordinaire. Parcs Canada, qui a créé les sentiers et qui les administre, y fait un travail remarquable.
Dans les années 1980, des promoteurs new-yorkais ont proposé d’y construire des condos et d’aménager un terrain de golf, mais en ma qualité de directrice générale d’Island Nature Trust, j’ai contribué à empêcher la réalisation de ce projet. Cette région, l’une des aires naturelles les plus impressionnantes de l’Île-du-Prince-Édouard, doit être protégée.
Quel est le dernier livre ou le dernier film que vous avez recommandé à quelqu’un?
Le dernier film que j’ai vu, c’est Il était une fois à Hollywood, que j’ai recommandé à ma sœur. J’étais intriguée par l’histoire de Sharon Tate. Toute l’intrigue mène à son meurtre, mais le film ne finit pas comme je m’y attendais.
De quelle équipe de sport (amateur ou professionnel) êtes-vous partisane?
Je suivais de très près les Vegas Golden Knights. Ce qui m’intriguait de cette équipe de hockey, c’étaient les entraîneurs, qui venaient de l’Île-du-Prince-Édouard. Mais les deux entraîneurs ont été congédiés! Mon chandail des Vegas Golden Knights est donc accroché dans ma garde-robe, et plus personne ne le portera. C’est toujours une bonne équipe, mais c’est surtout à cause des entraîneurs que je m’y étais intéressée. Quand je vivais à Edmonton, j’avais des billets d’abonnement pour les Oilers d’Edmonton. C’était assez impressionnant de voir la magie de Wayne Gretzky et de toute l’équipe à l’œuvre. Avant mon retour à l’Île-du-Prince-Édouard, je me sentais privilégiée d’être dans cette ville et de connaître cette époque-là.
Qu’est-ce qui vous rend fière d’être Canadienne?
Je pense que le Canada est l’un des pays où la qualité de vie est la meilleure. C’est un pays démocratique où il y a encore de grands espaces, une merveilleuse faune, d’excellentes équipes sportives et beaucoup de terrains de golf. J’aime tout cela.
C’est quand je reviens de voyage que je comprends à quel point j’aime le Canada. Un peu comme la réplique « On n’est jamais aussi bien que chez soi », à la fin du Magicien d’Oz. Je suis déjà allée en Arctique, en Antarctique et en Europe. J’adore voyager et je suis toujours intriguée par les endroits où je vais, mais on n’est jamais aussi bien que chez soi.
Avis aux lecteurs : L’honorable Diane Griffin a pris sa retraite du Sénat du Canada en mars 2022. Apprenez-en davantage sur son travail au Parlement.