Rencontre avec la sénatrice Kim Pate
Kim Pate a été nommée au Sénat du Canada le 10 novembre 2016. Celle qui accorde d’abord et avant tout la priorité à son rôle de mère auprès de Michael et de Madison, est aussi une avocate qui a su se forger une réputation enviable à l’échelle nationale. Au cours des 35 dernières années, elle a défendu - dans divers domaines qui entourent les systèmes juridique et pénal - les personnes les plus marginalisées, victimisées, criminalisées et institutionnalisées au pays, en particulier les jeunes, les hommes et les femmes placés en détention.
Qui vous a transmis le désir et l’intérêt de participer à la vie publique ?
J’ai eu l’occasion et le privilège de travailler avec quelques‑unes des personnes les plus marginalisées, victimisées, criminalisées et institutionnalisées au pays, et plus particulièrement avec des femmes et des Autochtones. J’ai été inspirée – et je continue de l’être – par la force et la résilience de ces gens qui font face à une incroyable adversité. Chacun d’eux m’a tellement appris, et je me sens privilégiée de les avoir rencontrés. J’ai aussi la chance d’avoir un grand cercle de parents, d’amis, d’alliés, d’enseignants et de mentors qui m’ont enseigné énormément de choses sur la pauvreté, les préjugés envers les différentes classes sociales, le racisme, le sexisme et plusieurs autres formes d’inégalités et de discrimination, ainsi que sur le féminisme et les mesures à prendre pour garantir à tous une égalité réelle au Canada.
Le 27 avril dernier, j’ai eu l’honneur d’être l’hôte de la cérémonie de purification et d’ouverture de notre bureau sénatorial, ici, sur un territoire algonquin non cédé. La cérémonie s’est déroulée sous la direction de ma bonne amie, compagne de lutte, alliée et mentor, l’aînée algonquine Claudette Commanda. Des membres très chers de mon merveilleux cercle de parents, d’amis et d’alliés – tous des partenaires dans notre quête collective de justice, d’équité et d’égalité – y ont assisté. Ce fut une belle leçon d’humilité et un réel honneur de voir que tous ces gens étaient présents car ils sont pour moi une source d’inspiration et ils ont enrichi ma vie. Quel privilège et quel cadeau !
J’ai de l’estime pour tous ceux qui travaillent afin que chacun d’entre nous soit à l’abri du besoin, et ce, partout et en tout temps. Le respect des droits de la personne est notre responsabilité à tous. Ceux d’entre nous qui ont le privilège que leur confère leur position, leur pouvoir et/ou leur ressources, ont la responsabilité, tout au long de leur vie, de lutter contre la discrimination et pour l’égalité. Si un jour je capitule ou j’échoue devant cet engagement et cette responsabilité, je crois que je devrai me résoudre à démissionner.
Selon vous, quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l’heure actuelle ?
Je crois que les principaux problèmes auxquels nous devons nous attaquer sont la violence contre les femmes, la discrimination dans les services voués à la protection et au bien-être des enfants, le manque de possibilités économiques, de formation et d’emploi, ainsi que beaucoup d’autres problèmes graves, comme ceux liés à la discrimination, au racisme ainsi qu’à plusieurs autres qui découlent de notre passé de colonisation. Qu’il s’agisse des pratiques en matière de poursuite et d’immigration ou encore des pratiques policières, judiciaires ou correctionnelles auxquelles doivent se soumettre beaucoup de gens, notamment les hommes, les femmes et les enfants inuits, métis ou membres des Premières Nations, nous devons nous efforcer de réparer les torts et d’exiger une égalité réelle.
D’un point de vue humain, social et financier, les prisons sont le moyen le moins efficace et le plus coûteux de combattre les inégalités et les injustices. En raison de notre historique de racisme, de sexisme et de préjugés de classes, nos centres de détention sont de plus en plus le remplacement par défaut face au démantèlement de nos filets de sécurité sociale et de nos systèmes de santé et d’éducation. Les prisons ne doivent pas remplacer les refuges pour les femmes battues, ni être des centres de traitement ou de prise en charge de personnes qui souffrent de troubles mentaux, et elles ne sont surtout pas la solution au manque de logements et de services sociaux adaptés.
Nous devons donner un nouveau souffle aux dispositions sur l’égalité contenues dans la Charte canadienne des droits et libertés. C’est un défi de taille, mais je sais qu’ensemble, nous pouvons le relever. Ce sera en tout cas mon objectif, ici, au Sénat.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils être plus nombreux à s’intéresser aux travaux du Sénat ?
Je crois qu’on peut facilement inverser la question, car c’est à nous, les sénateurs, d’être attentifs à ce qui touche les Canadiens partout au pays. Nous devrions placer la barre haute en matière d’exemplarité du comportement. Dieu sait que nous commettons tous des erreurs – et je sais de quoi je parle – mais il n’y a que 105 sénateurs au Canada, et je crois que c’est un privilège et un devoir que de se comporter de manière irréprochable, tant dans le travail que nous accomplissons que dans notre vie privée.
Lorsque le premier ministre Trudeau m’a appelée pour me demander d’entrer au Sénat du Canada, il m’a dit que c’est mon militantisme et le type de travail que j’ai accompli tout au long de ma vie dont le gouvernement du Canada avait besoin. Je ne me souviens pas beaucoup du reste de notre conversation, mais à ce moment-là, j’ai compris qu’on me donnait l'occasion et le privilège incroyables de défendre haut et fort les dossiers qui me tiennent à cœur, et ce, au sein d’une tribune qui n’a pas son pareil.
En toute honnêteté, si le Sénat n’avait pas évolué comme il l’a fait, je n’aurais pas voulu devenir sénatrice. J’avais la possibilité de travailler dans un environnement non partisan, indépendant et éclairé, et c’est cela qui m’a convaincue d’accepter ce poste. Je crois que chaque sénateur doit utiliser son expertise indépendante pour servir collectivement l’intérêt de tous les Canadiens. Nous avons la responsabilité de travailler avec et pour ceux qui n’ont que rarement l’occasion de se faire entendre ou, pire encore, qui sont réduits au silence ou ignorés.
À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fière d’avoir participé ?
Avant d’entrer au Sénat, j’ai souvent comparu comme témoin devant le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles; alors je trouve fascinant, aujourd’hui, d’être membre de ce comité.
J’apprends aussi énormément comme membre du Comité sénatorial des peuples autochtones, surtout que nous travaillons à l’établissement de relations fortes, de nation à nation, avec tous ceux qui sont visés par des traités au Canada. Dans nos réunions de comité, j’ai le privilège de travailler et d’apprendre aux côtés de ceux qui ont subi les conséquences continues des inégalités entre les races et les sexes ainsi que du colonialisme, et qui s’efforcent de faire du Canada un pays juste et équitable pour tous. Dernièrement, le comité a reçu le mandat de revoir les dispositions législatives en vue d’éliminer la discrimination sexuelle dansla Loi sur les Indiens. Je suis fière de la façon dont le comité s’est servi de cette occasion pour demander au gouvernement une action plus globale. J’espère que le comité continuera d’être sensible à la nécessité de mettre fin à la marginalisation systémique des femmes autochtones, et que cela restera au cœur de ses travaux et préoccupations.
Je suis aussi très heureuse d’être arrivée au Sénat au moment où le Comité sénatorial des droits de la personne avait décidé d’entreprendre une étude sur les prisons. Je ne peux pas imaginer un lien plus étroit entre ma vie professionnelle et mon nouveau rôle en tant que sénatrice canadienne.
Pouvez-vous me nommer une chanson ou un album qui vous fait toujours sourire ? Expliquez pourquoi.
Quand mes enfants étaient plus jeunes, leurs professeurs leur avaient demandé – quoique dans des contextes différents – de choisir une chanson qui représente leur mère. Michael avait choisi Imagine, de John Lennon, et Madison, Revolution, de Tracy Chapman. Sans surprise, ces deux chansons occupent donc une place très spéciale dans mon cœur.
(disponible en anglais seulement)
Quel est le dernier livre ou film que vous avez recommandé à quelqu’un et pourquoi ?
Le dernier film que j’ai vu, Hidden Figures, était incroyable ! Nous devrions tous être scandalisés d’avoir oublié pendant des décennies l’histoire vraie des vies de Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson – trois femmes extrêmement brillantes – et probablement d’autres femmes afro-américaines, qui ont été les génies et les cerveaux derrière les voyages de l’humain dans l’espace. N’eût été ce film, beaucoup de gens n’auraient jamais entendu parler de toute la misogynie et du racisme qu’ont dû supporter ces femmes. Le leadership des femmes, particulièrement des femmes pauvres et racialisées, a longtemps été ignoré, déformé ou approprié, surtout par les plus privilégiés. Hidden Figures m’a rappelé l’importance de dynamiser les institutions qui sont devenues, comme mes amis maoris le disaient récemment, « masculines, blanches et dépassées. »
Quelle équipe de sport (professionnelle ou amateure) appuyez-vous ?
J’ai toujours adoré regarder mes enfants faire du sport. Michael a joué au football et au rugby quand il était plus jeune et maintenant, c’est un fervent amateur de plein air. Madison joue au rugby, au hockey et au football, en plus d’être dotée d’un bon esprit de compétition. Quant à moi, j’aime nager, courir et faire du vélo pour le plaisir.
Pourquoi êtes-vous fière d’être Canadienne ?
En défendant les droits les plus fondamentaux de la personne, nous réaffirmons notre humanité. J’ai toujours pensé que c’était à la fois un devoir et un privilège formidable que de travailler, marcher et militer pour et avec les plus marginalisés, victimisés, criminalisés et institutionnalisés de notre pays. Au cours de ma carrière, j’ai pu tirer des leçons des expériences de beaucoup d’autres pays en la matière et j’ai toujours eu espoir que le Canada fixerait la barre haute – c’est-à-dire que nous soyons un modèle pour le reste du monde au chapitre de l’égalité et de la justice sociale. Nous avons beaucoup de pain sur la planche et je suis fière de pouvoir apporter ma contribution pendant les 18 années qu’il me reste à servir au Sénat.
Le Canada est riche de son capital humain et de ses ressources financières et naturelles. Nous avons la possibilité de devenir des chefs de file mondiaux en matière de respect de l’égalité et des droits de la personne, en plus d’avoir la responsabilité d’agir d’une manière qui ferait l’envie des autres pays. Je suis reconnaissante d’avoir la chance de poursuivre ce travail avec mes collègues sénateurs, et ce, au nom de tous les Canadiens.
Merci ! Thank you ! Meegwetch !
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Rencontre avec la sénatrice Kim Pate
Kim Pate a été nommée au Sénat du Canada le 10 novembre 2016. Celle qui accorde d’abord et avant tout la priorité à son rôle de mère auprès de Michael et de Madison, est aussi une avocate qui a su se forger une réputation enviable à l’échelle nationale. Au cours des 35 dernières années, elle a défendu - dans divers domaines qui entourent les systèmes juridique et pénal - les personnes les plus marginalisées, victimisées, criminalisées et institutionnalisées au pays, en particulier les jeunes, les hommes et les femmes placés en détention.
Qui vous a transmis le désir et l’intérêt de participer à la vie publique ?
J’ai eu l’occasion et le privilège de travailler avec quelques‑unes des personnes les plus marginalisées, victimisées, criminalisées et institutionnalisées au pays, et plus particulièrement avec des femmes et des Autochtones. J’ai été inspirée – et je continue de l’être – par la force et la résilience de ces gens qui font face à une incroyable adversité. Chacun d’eux m’a tellement appris, et je me sens privilégiée de les avoir rencontrés. J’ai aussi la chance d’avoir un grand cercle de parents, d’amis, d’alliés, d’enseignants et de mentors qui m’ont enseigné énormément de choses sur la pauvreté, les préjugés envers les différentes classes sociales, le racisme, le sexisme et plusieurs autres formes d’inégalités et de discrimination, ainsi que sur le féminisme et les mesures à prendre pour garantir à tous une égalité réelle au Canada.
Le 27 avril dernier, j’ai eu l’honneur d’être l’hôte de la cérémonie de purification et d’ouverture de notre bureau sénatorial, ici, sur un territoire algonquin non cédé. La cérémonie s’est déroulée sous la direction de ma bonne amie, compagne de lutte, alliée et mentor, l’aînée algonquine Claudette Commanda. Des membres très chers de mon merveilleux cercle de parents, d’amis et d’alliés – tous des partenaires dans notre quête collective de justice, d’équité et d’égalité – y ont assisté. Ce fut une belle leçon d’humilité et un réel honneur de voir que tous ces gens étaient présents car ils sont pour moi une source d’inspiration et ils ont enrichi ma vie. Quel privilège et quel cadeau !
J’ai de l’estime pour tous ceux qui travaillent afin que chacun d’entre nous soit à l’abri du besoin, et ce, partout et en tout temps. Le respect des droits de la personne est notre responsabilité à tous. Ceux d’entre nous qui ont le privilège que leur confère leur position, leur pouvoir et/ou leur ressources, ont la responsabilité, tout au long de leur vie, de lutter contre la discrimination et pour l’égalité. Si un jour je capitule ou j’échoue devant cet engagement et cette responsabilité, je crois que je devrai me résoudre à démissionner.
Selon vous, quel est le plus important enjeu de politique publique auquel le Canada fait face à l’heure actuelle ?
Je crois que les principaux problèmes auxquels nous devons nous attaquer sont la violence contre les femmes, la discrimination dans les services voués à la protection et au bien-être des enfants, le manque de possibilités économiques, de formation et d’emploi, ainsi que beaucoup d’autres problèmes graves, comme ceux liés à la discrimination, au racisme ainsi qu’à plusieurs autres qui découlent de notre passé de colonisation. Qu’il s’agisse des pratiques en matière de poursuite et d’immigration ou encore des pratiques policières, judiciaires ou correctionnelles auxquelles doivent se soumettre beaucoup de gens, notamment les hommes, les femmes et les enfants inuits, métis ou membres des Premières Nations, nous devons nous efforcer de réparer les torts et d’exiger une égalité réelle.
D’un point de vue humain, social et financier, les prisons sont le moyen le moins efficace et le plus coûteux de combattre les inégalités et les injustices. En raison de notre historique de racisme, de sexisme et de préjugés de classes, nos centres de détention sont de plus en plus le remplacement par défaut face au démantèlement de nos filets de sécurité sociale et de nos systèmes de santé et d’éducation. Les prisons ne doivent pas remplacer les refuges pour les femmes battues, ni être des centres de traitement ou de prise en charge de personnes qui souffrent de troubles mentaux, et elles ne sont surtout pas la solution au manque de logements et de services sociaux adaptés.
Nous devons donner un nouveau souffle aux dispositions sur l’égalité contenues dans la Charte canadienne des droits et libertés. C’est un défi de taille, mais je sais qu’ensemble, nous pouvons le relever. Ce sera en tout cas mon objectif, ici, au Sénat.
Pourquoi les Canadiens devraient-ils être plus nombreux à s’intéresser aux travaux du Sénat ?
Je crois qu’on peut facilement inverser la question, car c’est à nous, les sénateurs, d’être attentifs à ce qui touche les Canadiens partout au pays. Nous devrions placer la barre haute en matière d’exemplarité du comportement. Dieu sait que nous commettons tous des erreurs – et je sais de quoi je parle – mais il n’y a que 105 sénateurs au Canada, et je crois que c’est un privilège et un devoir que de se comporter de manière irréprochable, tant dans le travail que nous accomplissons que dans notre vie privée.
Lorsque le premier ministre Trudeau m’a appelée pour me demander d’entrer au Sénat du Canada, il m’a dit que c’est mon militantisme et le type de travail que j’ai accompli tout au long de ma vie dont le gouvernement du Canada avait besoin. Je ne me souviens pas beaucoup du reste de notre conversation, mais à ce moment-là, j’ai compris qu’on me donnait l'occasion et le privilège incroyables de défendre haut et fort les dossiers qui me tiennent à cœur, et ce, au sein d’une tribune qui n’a pas son pareil.
En toute honnêteté, si le Sénat n’avait pas évolué comme il l’a fait, je n’aurais pas voulu devenir sénatrice. J’avais la possibilité de travailler dans un environnement non partisan, indépendant et éclairé, et c’est cela qui m’a convaincue d’accepter ce poste. Je crois que chaque sénateur doit utiliser son expertise indépendante pour servir collectivement l’intérêt de tous les Canadiens. Nous avons la responsabilité de travailler avec et pour ceux qui n’ont que rarement l’occasion de se faire entendre ou, pire encore, qui sont réduits au silence ou ignorés.
À quels efforts législatifs ou travaux de comité êtes-vous le plus fière d’avoir participé ?
Avant d’entrer au Sénat, j’ai souvent comparu comme témoin devant le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles; alors je trouve fascinant, aujourd’hui, d’être membre de ce comité.
J’apprends aussi énormément comme membre du Comité sénatorial des peuples autochtones, surtout que nous travaillons à l’établissement de relations fortes, de nation à nation, avec tous ceux qui sont visés par des traités au Canada. Dans nos réunions de comité, j’ai le privilège de travailler et d’apprendre aux côtés de ceux qui ont subi les conséquences continues des inégalités entre les races et les sexes ainsi que du colonialisme, et qui s’efforcent de faire du Canada un pays juste et équitable pour tous. Dernièrement, le comité a reçu le mandat de revoir les dispositions législatives en vue d’éliminer la discrimination sexuelle dansla Loi sur les Indiens. Je suis fière de la façon dont le comité s’est servi de cette occasion pour demander au gouvernement une action plus globale. J’espère que le comité continuera d’être sensible à la nécessité de mettre fin à la marginalisation systémique des femmes autochtones, et que cela restera au cœur de ses travaux et préoccupations.
Je suis aussi très heureuse d’être arrivée au Sénat au moment où le Comité sénatorial des droits de la personne avait décidé d’entreprendre une étude sur les prisons. Je ne peux pas imaginer un lien plus étroit entre ma vie professionnelle et mon nouveau rôle en tant que sénatrice canadienne.
Pouvez-vous me nommer une chanson ou un album qui vous fait toujours sourire ? Expliquez pourquoi.
Quand mes enfants étaient plus jeunes, leurs professeurs leur avaient demandé – quoique dans des contextes différents – de choisir une chanson qui représente leur mère. Michael avait choisi Imagine, de John Lennon, et Madison, Revolution, de Tracy Chapman. Sans surprise, ces deux chansons occupent donc une place très spéciale dans mon cœur.
(disponible en anglais seulement)
Quel est le dernier livre ou film que vous avez recommandé à quelqu’un et pourquoi ?
Le dernier film que j’ai vu, Hidden Figures, était incroyable ! Nous devrions tous être scandalisés d’avoir oublié pendant des décennies l’histoire vraie des vies de Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson – trois femmes extrêmement brillantes – et probablement d’autres femmes afro-américaines, qui ont été les génies et les cerveaux derrière les voyages de l’humain dans l’espace. N’eût été ce film, beaucoup de gens n’auraient jamais entendu parler de toute la misogynie et du racisme qu’ont dû supporter ces femmes. Le leadership des femmes, particulièrement des femmes pauvres et racialisées, a longtemps été ignoré, déformé ou approprié, surtout par les plus privilégiés. Hidden Figures m’a rappelé l’importance de dynamiser les institutions qui sont devenues, comme mes amis maoris le disaient récemment, « masculines, blanches et dépassées. »
Quelle équipe de sport (professionnelle ou amateure) appuyez-vous ?
J’ai toujours adoré regarder mes enfants faire du sport. Michael a joué au football et au rugby quand il était plus jeune et maintenant, c’est un fervent amateur de plein air. Madison joue au rugby, au hockey et au football, en plus d’être dotée d’un bon esprit de compétition. Quant à moi, j’aime nager, courir et faire du vélo pour le plaisir.
Pourquoi êtes-vous fière d’être Canadienne ?
En défendant les droits les plus fondamentaux de la personne, nous réaffirmons notre humanité. J’ai toujours pensé que c’était à la fois un devoir et un privilège formidable que de travailler, marcher et militer pour et avec les plus marginalisés, victimisés, criminalisés et institutionnalisés de notre pays. Au cours de ma carrière, j’ai pu tirer des leçons des expériences de beaucoup d’autres pays en la matière et j’ai toujours eu espoir que le Canada fixerait la barre haute – c’est-à-dire que nous soyons un modèle pour le reste du monde au chapitre de l’égalité et de la justice sociale. Nous avons beaucoup de pain sur la planche et je suis fière de pouvoir apporter ma contribution pendant les 18 années qu’il me reste à servir au Sénat.
Le Canada est riche de son capital humain et de ses ressources financières et naturelles. Nous avons la possibilité de devenir des chefs de file mondiaux en matière de respect de l’égalité et des droits de la personne, en plus d’avoir la responsabilité d’agir d’une manière qui ferait l’envie des autres pays. Je suis reconnaissante d’avoir la chance de poursuivre ce travail avec mes collègues sénateurs, et ce, au nom de tous les Canadiens.
Merci ! Thank you ! Meegwetch !