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Table des matières

CHAPITRE 6

LA SÉCURITÉ EN ASIE-PACIFIQUE
A. Les menaces traditionnelles à la sécurité
1. Les trois points chauds de la région
a) La péninsule coréenne
b) La Chine et Taïwan
c) La mer de Chine méridionale
2. Les conflits armés internes
3. Activités commerciales accrues des forces armées asiatiques et propagation des armes
B. Les menaces non-traditionnelles à la sécurité
1. La sécurité économique
2. La sécurité environnementale
3. Les activités criminelles transnationales
C. Pour une politique de sécurité traditionnelle efficace en Asie-Pacifique
D. L’équilibre régional des pouvoirs et les mécanismes de sécurité
1. Le Japon et la Chine
2. Les États-Unis
3. Le Forum régional de l’ANASE
4. Mécanismes du Volet deux
E. Relations bilatérales et aide étrangère


LA SÉCURITÉ EN ASIE-PACIFIQUE

La fin de la guerre froide a entraîné une redéfinition de la sécurité. En dehors des menaces militaires, la définition a été étendue aux menaces qui débordent les frontières politiques, comme la criminalité internationale, le changement climatique mondial et les migrations massives involontaires. La notion de sécurité s’applique désormais aux besoins économiques, sociaux et politiques des individus (91). Cette notion élargie de la sécurité, qu’on appelle « sécurité humaine », reconnaît que la dégradation de l’environnement, la croissance démographique, les conflits interethniques, les atteintes aux droits de la personne, les écarts de revenu, les enjeux homme-femme et la migration sont liés.

La région géopolitique qu’on appelle Asie-Pacifique présente une grande diversité de populations, de cultures, de langues, d’histoires et d’enjeux politiques. Les acteurs régionaux interagissent dans un climat de vieilles animosités et rivalités. Récemment encore, cette région jouissait d’une stabilité politique comme elle n’en avait pas connu depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mais il existe toujours des conflits au sein des États, ce qui fait craindre que les problèmes de sécurité interne ne s’aggravent.

Plus que d’autres peut-être, les pays asiatiques ont été portés à voir la sécurité en termes généraux. Cette définition élargie convient parfaitement aux intérêts et aux atouts du Canada en Asie, avec laquelle il n’a pas de liens militaires étroits mais des intérêts mutuels. La politique étrangère du Canada a été ciblée dans le passé sur les questions économiques et le renforcement de la confiance (créer des coalitions d’intérêt commun) afin de régler les différends de façon pacifique.(92) Qui plus est, elle a toujours, à quelques exceptions près (comme la reconnaissance de la Chine et le commerce avec ce pays), tenu compte des préoccupations des États-Unis en matière de sécurité.

 

A. Les menaces traditionnelles à la sécurité

 

1. Les trois points chauds de la région

La guerre civile inachevée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, ainsi qu’entre la Chine continentale et Taïwan, est un héritage de la guerre froide dans l’Asie-Pacifique. « Ces points chauds de conflit politique présentent les plus grandes menaces pour la stabilité régionale en Asie de l’Est pour l’avenir prévisible (93). » Étant donné l’importance de ces conflits latents ainsi que de celui des îles Spratly dans la mer de Chine méridionale, chacun sera examiné en détail. L’annexe 3 énumère d’autres sources de conflits dans la région..

 

a) La péninsule coréenne

On a dit de la situation dans la péninsule coréenne qu’elle était « peut-être le plus urgent défi dans le monde en matière de sécurité (94) ». Depuis la signature de l’Armistice en 1953, il y a eu peu de progrès dans le rétablissement de la paix (95). Strictement parlant, les deux côtés demeurent en guerre, divisés par la frontière la plus armée du monde. Le régime nord-coréen, avec sa population affamée, demeure isolé au plan international. Les prédictions quant à ce qui se produira dans la péninsule vont de l’écroulement imminent du régime nord-coréen à la réunification progressive sur la base de changements économiques graduels (96).

L’écroulement soudain de la Corée du Nord entraînerait probablement un mouvement massif de réfugiés en Corée du Sud, au Japon, en Chine et en Russie. Menacé par l’instabilité interne que ces importants mouvements démographiques créeraient, l’un ou l’autre de ces pays pouvait décider qu’il est dans l’intérêt national d’envoyer des troupes pour restaurer l’ordre. De même, un écroulement soudain pourrait amener des membres du régime nord-coréen à s’engager dans un conflit armé, ne serait-ce que pour améliorer leur position de négociation dans les pourparlers de réunification plus tard. Ce scénario a été qualifié d’« option suicide-menace » (97).

Une préoccupation plus immédiate est que la Corée du Sud sera incapable de financer les deux réacteurs à eau ordinaire promis au Nord dans le cadre de l’accord visant à démanteler le programme d’armes nucléaires qu’on lui supposait. Certains responsables craignent que si le Sud est incapable de tenir sa promesse, le Nord reprendra son programme nucléaire (98). Que le Nord puisse devenir une puissance nucléaire est non seulement une menace en soi, mais cela pourrait également entraîner une course aux armes nucléaires dans la région, les pays ayant besoin de se sentir en sécurité.

 

b) La Chine et Taïwan

Le conflit entre la Chine continentale et Taïwan continue aussi d’inquiéter. En 1996, la Chine s’est livrée à des exercices militaires à grande échelle dans le détroit de Taïwan pendant les élections présidentielles dans l’île. Bien que la rhétorique de confrontation se soit atténuée depuis, la tension entre la Chine et Taïwan demeure. Il est difficile de prévoir ce fera la Chine puisque, comme pour la situation coréenne, les opinions sont très divergentes. Alors que certains auteurs considèrent la militarisation chinoise comme un présage d’invasion, d’autres doutent d’un mouvement aussi direct et prédisent plutôt une intimidation militaire continue mais « feutrée » sur une longue période (99).

c) La mer de Chine méridionale

Une troisième source de conflit éventuel qui retient beaucoup l’attention est le différend sur la revendication territoriale dans la mer de Chine méridionale, particulièrement pour les îles Spratly. Six gouvernements – Brunei, Malaisie, République populaire de Chine (RPC), Philippines, Taïwan et Viêt-nam – revendiquent tout ou partie de la région. Ces îles sont considérées comme importantes pour diverses raisons : sécurité stratégique, navigation commerciale, poisson et le potentiel en hydrocarbures. Cette dernière ressource est particulièrement importante car c’est souvent en accordant des permis d’exploration pétrolière dans les zones contestées que les gouvernements revendicateurs exercent une compétence (100).

La lutte pour affirmer leur souveraineté a conduit à de nombreuses occupations et à des confrontations militaires limitées entre les revendicateurs. Ce différend ne se résoudra probablement pas de sitôt. Malgré leur petite taille, ces îles sont très importantes, non seulement pour les raisons déjà mentionnées mais parce qu’elles se trouvent à cheval sur les principales lignes de communication maritime reliant l’Océan indien et le Pacifique. Si un pays réussit à contrôler toutes les îles Spratly, l’équilibre du pouvoir dans la région s’en trouvera considérablement modifié.

 

2.Les conflits armés internes

Chaque année, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) détermine les 30 plus importants conflits armés dans le monde. Dans l’édition de 1997, 4 des 30 conflits mentionnés par le SIPRI étaient situés dans la région de l’Asie-Pacifique. Plus particulièrement, d’importants conflits armés se déroulent en Indonésie, au Myanmar (Birmanie), aux Philippines et au Cambodge. Ces conflits sont considérés comme majeurs, mais il y en a malheureusement d’autres dans la région. L’annexe 4 donne la liste des conflits internes (à l’intérieur de l’État) dans la région de l’Asie-Pacifique.

« Dans chacun de ces cas, les États sont « mous », faibles. Le développement économique social s’est produit à un rythme très impressionnant dans toute l’Asie du Sud-Est et l’Asie orientale, mais l’État est resté à la traîne [...]. Le problème est celui de l’édification de l’État. »

(M. Martin Rudner, professeur d’affaires internationales, Norman Patterson School of International Affairs, université Carleton)

Les implications des conflits internes pour la stabilité régionale doit être reconnue. M. Martin Rudner (professeur, Norman Patterson School of International Affairs, université Carleton) a dit au Comité que la faiblesse de l’État est peut-être un des plus grands défis pour la région de l’Asie-Pacifique. Si le développement économique et social ait connu un rythme très impressionnant dans l’ensemble du Sud-Est asiatique et de l’Asie de l’Est pendant la période du « miracle asiatique », les institutions, comme le parlement et le système législatif, n’ont pas suivi. M. Rudner signale que les processus électoraux sont demeurés sous-développés et que, dans tous les cas, le fonctionnement des partis politiques a été miné par le clientélisme. De nos jours, la plupart de ces pays ont une infrastructure publique minimale et des équipements sociaux négligeables, et l’État est généralement incapable de répondre aux demandes des citoyens. Malgré ces carences institutionnelles, il a été possible de fonctionner en période de croissance économique; mais lorsque la région a été frappée par la crise, la légitimité même des États a été remise en question.

L’implosion des États est un risque pour la sécurité; lorsqu’un État perd sa capacité de gouverner efficacement, c’est une invitation aux interventions de l’extérieur (101). Les efforts d’un État faible pour se défendre, combinés aux efforts d’un État plus fort pour exploiter les divisions de l’État affaibli, peuvent conduire à une intensification des conflits entre États.

La situation en Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé du monde, est particulièrement préoccupante et mérite qu’on s’y arrête. En Indonésie, plusieurs groupes luttent pour leur autonomie  : le nord de Sumatra, le Timor oriental, Irian Jaya, Aceh, Sulawesi et Madura. La crise économique a non seulement exacerbé les tensions internes mais elle a également conduit à des manifestations de masse et à des émeutes du pain. Mme Shannon Selin (associée de recherche, Institute of International Relations, université de Colombie-Britannique) a fourni au Comité des explications sur la façon dont le conflit en Indonésie pourrait avoir des conséquences négatives pour la région. Premièrement, il y a le danger que les troubles localisés prennent de l’ampleur et contaminent les régions voisines. Ensuite, elle a indiqué que si un gouvernement fortement pro-islamique prend le pouvoir en Indonésie – le plus grand pays musulman de la région –, cela pourrait avoir des conséquences politiques pour les pays voisins ainsi que pour l’accès par les pays occidentaux aux voies navigables de la région. Troisièmement, l’Indonésie étant considérée comme le leader diplomatique de l’ANASE, ses troubles internes pourraient créer un vide du pouvoir dans la seule institution multilatérale de la région. Quatrièmement, cette agitation pourrait provoquer un afflux de réfugiés, compliquant pour l’Indonésie les relations avec ses voisins. La dernière fois qu’il y a eu des troubles en Indonésie, Singapour et la Malaisie sont presque entrés en guerre avec elle. Cinquièmement, si les victimes en Indonésie sont principalement d’origine chinoise, la Chine pourrait intervenir pour les protéger. Non seulement la présence de navires chinois dans les eaux indonésiennes exacerberait les tensions, mais elle raviverait la méfiance à l’égard des habitants des autres pays du Sud-Est asiatique. Enfin, les deux cinquièmes de la navigation du monde passent par les eaux territoriales indonésiennes. Les détroits sont essentiels au passage du pétrole vers le Japon et sont également la route la plus rapide pour les navires de guerre américains entre les bases américaines dans le Pacifique et dans le Golfe (102). Ces conséquences éventuelles de la violence en Indonésie attirent non seulement l’attention sur ce pays, mais servent à mettre en lumière l’importance de la sécurité entre États.

 

3. Activités commerciales accrues des forces armées asiatiques et propagation des armes

Mme Selin a attiré l’attention du Comité sur le fait que depuis 10 ou 15 ans, il y a eu des changements considérables dans les forces militaires de la région. Les armées sont rendues bien au-delà de l’« autosubsistance », elles participent largement aux secteurs non militaires de l’économie. En conséquence, les économies locales sont désorganisées du fait que l’armée obtient des subventions, des allégements fiscaux et un traitement légal spécial qui sont refusés aux entreprises. La participation des militaires à l’économie locale ajoute également à la corruption et à la criminalité, et engendre une source de revenu « officieuse » du budget militaire. En outre, les technologies ont radicalement changé, ce qui a une incidence non seulement sur la façon de faire la guerre mais sur la façon de maintenir la paix.

Les quinze dernières années ont vu une augmentation des achats d’armes par de nombreux pays de la région. M. David Dewitt (directeur, Center for International and Security Studies, université York) a décrit l’Asie-Pacifique comme le « pôle d’attraction des armes, tant nouvelles que vieilles, recyclées et dernier cri » (17:20). Selon M. James Boutilier (conseiller spécial (politique), Forces maritimes, quartier général du Pacifique, Défense nationale), la région a connu une augmentation des forces marines, probablement en conséquence du grand nombre de différends maritimes non résolus. De plus, le trafic d’armes du Cambodge via la Thaïlande est une préoccupation majeure pour les responsables de la sécurité dans la région (103). Récemment, la crise économique à amené une diminution des achats d’armes par les gouvernements; certains diraient que c’est un résultat positif, favorable à un climat de paix. Le colonel John B. Roeterink (directeur, Politique Asie-Pacifique, quartier général de la Défense nationale) a dit au Comité que la diminution des achats d’armes donne au Canada le temps d’élaborer de nouvelles politiques et stratégies face aux arsenaux militaires accrus de nombreux pays de la région. Toutefois, d’autres croient que la réduction des dépenses militaires dans des pays comme la Corée du Sud est un signal dangereux de vulnérabilité pour les voisins hostiles(104).

 

B. Les menaces non-traditionnelles à la sécurité

1. La sécurité économique

À bien des égards, la récente crise en Asie a privé la région des facteurs stabilisateurs qu’elle tenait pour acquis, soit une forte croissance économique et des niveaux de vie en forte hausse. La crise montre bien que la sécurité d’un pays n’est pas déterminée uniquement par la présence ou l’absence des menaces externes et internes traditionnelles. Les émeutes du pain et le pillage qui se sont produits en Indonésie après que l’économie a commencé à s’effondrer étaient une menace pour la stabilité du pays. De nombreux Indonésiens de la classe moyenne, qui ont vu la valeur de leur monnaie chuter de 75 p. 100 en six mois, ont retiré leur appui à M. Suharto et exigé un changement de leadership.

L’instabilité due à la crise économique ne s’est pas limitée à l’Indonésie. Les travailleurs migrants de toute la région sont devenus victimes de la crise économique. Autrefois tolérés et même acceptés, les travailleurs illégaux de pays comme Singapour et la Thaïlande ont été renvoyés dans leur pays d’origine, avec bien peu de chances d’y trouver du travail. Il en est résulté une vague des travailleurs déplacés dans toute la région. En Malaisie, le gouvernement a pris des mesures sévères pour repousser l’arrivée d’immigrants illégaux sur ses côtes (105). L’impact négatif éventuel des migrations massives de travailleurs ainsi que des habitants, cherchant à fuir une économie défaillante, n’est pas passé inaperçu. Il est important de noter que les personnes qui migrent, ou les réfugiés, ne constituent pas nécessairement une menace en soi; en fait, elles sont les victimes du problème immédiat. Mais il est évident que des vagues massives de gens peuvent avoir un effet déstabilisateur sur un pays, et provoquer des conflits.

La crise économique a également obligé les acteurs régionaux à se concentrer davantage sur leur propre économie. De sorte que les initiatives multilatérales pour trouver des solutions pacifiques à des conflits comme ceux des îles Spratly, du Cambodge ou de la Corée du Nord, passeront au second plan (106). Les efforts bilatéraux pour résoudre les différends territoriaux et frontaliers seront également mis en veilleuse, les gouvernements devant s’occuper de la santé économique du pays. En outre, comme ce fut le cas pour le président Kim Young Sam de la Corée du Sud, le président Suharto de l’Indonésie et le premier ministre Hashimoto du Japon, la crise économique a ébranlé la légitimité des dirigeants aux yeux de la population, accentuant ainsi l’instabilité interne.

Enfin, la tolérance entre les groupes ethniques et religieux, que la prospérité favorisait , a été malmenée par la crise économique(107). Les tensions accrues provoquées par les difficultés financières peuvent déboucher sur des conflits entre groupes en mal d’un bouc émissaire. Ces petites discordes localisées pourraient bien se transformer en conflits beaucoup plus vastes.

 

2. La sécurité environnementale

La définition traditionnelle de la sécurité – face aux menaces de l’extérieur – ne tient pas compte de la menace très réelle que représente la dégradation de l’environnement. On estime que la population de la planète dépassera les neuf milliards dans cinquante ans (108).Ainsi, la dégradation rapide de l’environnement, qui est déjà commencée, peut provoquer une agitation sociale qui pourrait ébranler les structures politiques nécessaires au maintien d’un État stable et fort. Les textes sur la sécurité environnementale définissent trois façons dont la dégradation de l’environnement peut être une menace pour la sécurité d’un État ou d’une région (109) : a) les dangers environnementaux peuvent compromettre les moyens d’existence des populations; b) l’intense compétition pour des ressources en déclin ou altérées peut engendrer des conflits au sein des États ou entre eux; et c) la dégradation de l’environnement peut pousser les gens à migrer, créant une concurrence pour les rares ressources dans les zones d’accueil.

Quatre facteurs de dégradation environnementale concernent plus particulièrement l’Asie : l’urbanisation, la montée du niveau de la mer, la désertification et la sécheresse, et le déboisement. L’urbanisation constitue une menace pour l’environnement en Asie — la plus sérieuse au dire de certains. Il faut trouver des solutions durables aux problèmes des déchets urbains et de la qualité tant de l’eau que de l’air. La Chine et le Viêt-nam risquent d’être le plus touchés par la montée du niveau de la mer. À cause des concentrations urbaines dans les plaines deltaïques, la montée des eaux pourrait obliger des millions de personnes à fuir. La fréquence et la force destructrice des inondations et des tempêtes tropicales, qui tuent et obligent les populations à se déplacer, augmentent à mesure que le niveau de la mer monte.

L’érosion et le déboisement engendrent la misère économique, qui peut provoquer des insurrections ou rébellions. Par exemple, il y a en Chine peu d’espace pour agrandir les terres irriguées et arables, l’eau et le bois de chauffage sont très rares, particulièrement à l’intérieur du pays et dans les régions nordiques. Ces difficiles circonstances sont partiellement responsables des déplacements de quelque 100 à 130 millions de Chinois à l’intérieur du pays. Les experts craignent que ces pénuries n’engendrent de sérieux conflits internes, avec la lutte pour ces rares ressources (110).

Les incendies en Indonésie, qui ont répandu de la fumée dans toute la région, sont peut-être le meilleur exemple du fait que les conséquences d’une dégradation de l’environnement ne s’arrêtent pas aux frontières. Les dommages à l’environnement touchent non seulement les habitants du pays, mais également ceux d’autres pays. Ce type de dommages à grande échelle pourrait facilement devenir source de conflit.

L’état de l’environnement peut avoir des répercussions négatives sur la stabilité et la sécurité d’un pays. Comme on prévoit que les pénuries et les désastres naturels deviendront de plus en plus fréquents, il est important d’être conscient des effets déstabilisateurs que les changements environnementaux peuvent avoir. Le Comité recommande donc :

Recommandation 12 :

Que le gouvernement fédéral examine de plus près les répercussions des problèmes environnementaux sur la sécurité.

 

3. Les activités criminelles transnationales

Le terrorisme est une menace pour les droits de la personne, le bien-être économique et la primauté du droit. Le terrorisme peut servir de catalyseur d’une guerre civile et, éventuellement, d’un conflit international; c’est dire qu’il est une menace pour la sécurité régionale. Le terrorisme est en croissance dans la région de l’Asie-Pacifique, particulièrement dans les pays du Sud-Est asiatique comme la Thaïlande, l’Indonésie et les Philippines (111). Une grande partie de cette activité terroriste est associée aux campagnes séparatistes dans ces pays. Toutefois, elle est également liée au terrorisme international des extrémistes islamiques. On craint que ces extrémistes prennent pied dans la région, pour y lancer des activités terroristes contre l’Occident (particulièrement les États-Unis) et les éléments anti-islamiques de l’Asie-Pacifique.

En matière de trafic de drogue, le Sud-Est asiatique demeure un important producteur d’opium, malgré les efforts gouvernementaux pour éradiquer la culture illicite du pavot somnifère. Des rapports indiquent qu’avec la crise économique, les gens et même les gouvernements se tournent vers cette vache à lait illégale pour se procurer des devises fortes. De plus en plus, d’autres pays de la région deviennent des points de transit le long de la route du commerce de la drogue vers l’Australie, le Canada, les États-Unis et l’Europe (112). De plus, la fabrication illicite, le trafic et l’abus des amphétamines dans de nombreux pays asiatiques soulèvent de fortes inquiétudes. En ce qui concerne le Canada, Mme Selin a dit au Comité que la plupart des 300 décès par surdose qui se produisent chaque année en Colombie-Britannique seraient attribuable à l’héroïne en provenance du triangle d’or du Myanmar.

L’incidence sur la société canadienne des menaces à la sécurité en Asie-Pacifique – trafic de la drogue illicite, propagation du SIDA, influx d’immigrants illégaux, banditisme et terrorisme – est une grande préoccupation pour le Comité. M. Dewitt a attiré l’attention du Comité sur les actions entreprises par les milieux internationaux de sécurité et de renseignements pour fournir au pays des moyens de se protéger contre les menaces transfrontalières. Il a indiqué que malgré l’importance de ces initiatives, à l’heure actuelle elles trouvent très peu d’appuis financiers au Canada. Des témoins ont suggéré que le gouvernement canadien augmente son aide aux groupes de travail sur la criminalité transnationale (stupéfiants, contrebande de voitures, etc.) et qu’il prenne en considération les recommandations du Groupe de consultation sur la révision de la législation sur l’immigration concernant la contrebande et les immigrants clandestins.

Le Comité reconnaît l’importance croissante de cette question et recommande :

Recommandation 13 :

Que le gouvernement du Canada examine les ressources qu’il affecte, tant au pays qu’à l’échelle internationale, à l’application des lois contre les activités criminelles transnationales comme le terrorisme et le trafic des stupéfiants.

 

C. Pour une politique de sécurité traditionnelle efficace en Asie-Pacifique

Le Canada a entretenu avec l’Asie dans le passé, en dehors du domaine militaire, des relations étendues dont le commerce, l’immigration et le travail en Chine de missionnaires comme le docteur Norman Bethune sont de bons exemples. L’importance de la région de l’Asie-Pacifique pour le Canada augmente à plusieurs égards. De façon générale, assurer la stabilité et la sécurité de la région correspond aux trois piliers de la politique étrangère du Canada. Le premier objectif de cette politique est la promotion de la prospérité et de l’emploi (113). Le gouvernement canadien a déclaré que la prospérité économique dépend non seulement de politiques économiques intérieures judicieuses mais aussi de la prospérité mondiale. Ainsi, promouvoir les conditions d’une croissance économique forte en Asie (comme la stabilité) est compatible avec la politique canadienne.

Le deuxième objectif est la protection de notre sécurité dans un environnement stable. Cela traduit la conviction que la sécurité canadienne, notamment la sécurité économique, dépend de plus en plus de la sécurité d’autres pays ou régions. Un environnement régional stable et sûr est essentiel à la croissance économique et au développement. Ainsi, garantir la sécurité dans l’Asie-Pacifique est un aspect important de la protection de la sécurité canadienne.

Le troisième objectif de notre politique étrangère canadienne est la protection des valeurs et de la culture canadiennes. Ces valeurs – respect de la démocratie, primauté du droit, droits de la personne, environnement – ne peuvent s’exercer pleinement que dans des conditions de paix et de stabilité. Ainsi, la sécurité dans la région de l’Asie-Pacifique a un rapport direct avec la politique étrangère canadienne. Autrement dit, il est important d’assurer la sécurité en Asie-Pacifique pour que le Canada puisse réaliser chacun des trois objectifs de sa politique étrangère.

L’avantage de la sécurité En Asie pour le Canada n’est pas seulement d’ordre général. Le Comité a entendu plusieurs témoins qui ont fait valoir l’importance de la sécurité en Asie-Pacifique pour le Canada. D’abord, le commerce et l’investissement sont importants pour le Canada. M. David Dewitt a fait observer que pour qu’une activité commerciale et financière soit efficace, il faut pouvoir compter sur la stabilité politique et sociale et la sécurité entre les États. Le commerce du Canada outre-Pacifique est devenu pour une bonne partie des années 90 plus important que celui outre-Atlantique. Si l’Asie vit dans un climat d’insécurité, les entreprises canadiennes dans la région en souffriront.

Deuxièmement, Mme Shannon Selin a souligné l’importance pour le commerce de voies maritimes et de routes aériennes libres et sûres. Un conflit dans la région pourrait perturber sérieusement le commerce entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci.

Troisièmement, il y a la question de l’engagement militaire. Malgré la participation de Canadiens aux guerres de Corée et du Viêt-nam et à l’opération de maintien de la paix de l’ONU au Cambodge, le Canada n’a pas beaucoup de liens militaires avec l’Asie. Le fait que le Canada est lié commercialement, diplomatiquement et militairement aux États-Unis exercera une forte pression sur le Canada pour qu’il participe ou joue un rôle de soutien dans toute action militaire dirigée par les États-Unis. Ou encore, un conflit dans la région pourrait nécessiter une mission de maintien de la paix de l’ONU à laquelle le Canada serait appeler à contribuer. La participation à l’une ou l’autre mission aurait probablement des coûts énormes en termes d’argent et de vies. Mme Selin a également fait observer que, le Canada ferait probablement l’objet de pressions pour qu’il contribue financièrement à la reconstruction des sociétés détruites par la guerre. Il est difficile de voir comment ces coûts ne seraient pas supérieurs à ceux de mesures préventives.

Vient ensuite la question de la diplomatie. Le Canada accorde beaucoup d’importance au multilatéralisme dans sa diplomatie. L’échec de ses efforts diplomatiques en Asie n’aiderait pas les efforts diplomatiques ailleurs.

Cinquièmement, on craint que l’instabilité en Asie ne se répande, créant de l’instabilité dans d’autres régions où le Canada a des intérêts. Par contre, la promotion et l’établissement d’objectifs canadiens en matière de sécurité mondiale, comme la non-prolifération des armes nucléaires, biologiques et chimiques dans la région, peuvent avoir une incidence plus large que sur la région elle-même.

Sixièmement, les répercussions sur le Canada de l’instabilité et des conflits en Asie-Pacifique ont été signalées au Comité. La rétrocession de Hong-Kong à la Chine continue, par exemple, de réverbérer dans certains milieux au Canada. L’intensification du trafic de stupéfiants, l’augmentation du nombre et de la taille des bandes de malfaiteurs asiatiques, ainsi que du nombre d’immigrants illégaux sont parmi les conséquences de l’instabilité dans cette région qui ont été évoquées. Ces phénomènes sont une préoccupation réelle pour le Canada, et en particulier pour la Colombie-Britannique.

Enfin, Mme Selin a dit au Comité que même si le seul intérêt du Canada était de faire de l’argent, il doit au moins faire comme s’il s’intéressait réellement aux questions de sécurité s’il veut être pris au sérieux dans l’Asie-Pacifique. Afin d’optimiser le commerce, l’investissement et les perspectives d’emploi, il est essentiel que le Canada se tienne bien au fait des problèmes de sécurité de la région. Faire autrement donnerait la fausse impression que le Canada n’est qu’un opportuniste, particulièrement s’il tente de vanter les qualités de l’Asie-Pacifique sur le plan commercial pendant qu’il ignore les problèmes de sécurité.

Tous ceux qui ont témoigné devant le Comité sur la question de la sécurité régionale étaient d’avis que le Canada doit affiner sa politique de sécurité en Asie-Pacifique. D’après M. Dewitt, en tant que pays de l’Asie-Pacifique, le Canada n’a pas de politique intégrée cohérente. Les témoins étaient également d’accord qu’étant donné son importance comme partenaire commercial et puissance politique, le Nord-Est de la région devrait être une priorité de la politique de sécurité canadienne. Jusqu’ici, le Canada n’a pas joué de rôle important dans cette région. Souhaitant que le Canada affine sa politique de sécurité pour la région, le Comité recommande :

Recommandation 14 :

Que le gouvernement fédéral évalue les menaces traditionnelles à la sécurité ainsi que les questions non traditionnelles que pose la région de l’Asie-Pacifique et se donne ensuite des objectifs de sécurité clairs pour la région.

 

D. L’équilibre régional des pouvoirs et les mécanismes de sécurité

Avec le déclin de la présence militaire américaine et soviétique en Asie-Pacifique, l’équilibre des pouvoirs y est devenu plus important.(114). La partie qui suit porte sur les principaux acteurs locaux associés à toute entente en matière de sécurité régionale.

 

1. Le Japon et la Chine

En dehors des États-Unis, le Japon et la Chine sont les principales puissances en Asie-Pacifique. Il est capital pour la sécurité de la région que ces deux pays puissent coexister pacifiquement. Font obstacle à cette coexistence pacifique la réticence du Japon à s’excuser pour ses crimes de guerre (sa position sur la Deuxième guerre mondiale demeure une importante source de litige dans ses relations avec la Chine ainsi qu’avec la Corée et d’autres pays asiatiques), le problème de Taïwan et les perceptions que chaque pays a des autres.

Jusqu’à maintenant, aucun pays n’a réussi à s’imposer dans la région. Toutefois, l’étendue de son territoire, sa population, sa croissance économique et son siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies donnent à la Chine un pouvoir considérable. De plus, son statut de puissance nucléaire et la croissance de sa force militaire, ainsi que son dessein historique et son nationalisme de plus en plus ardent, inquiètent certains analystes (115).

Pour la Chine, la réaffirmation de l’alliance de sécurité États-Unis-Japon est un signe inquiétant. Elle est perçue comme la preuve d’une politique américaine visant à contenir la Chine et comme une couverture permettant au Japon de commencer à jouer un rôle militaire plus important.

Au Japon, il y a eu un large débat pour déterminer si le Japon devrait continuer de compter sur les États-Unis pour sa sécurité ou s’il devrait devenir un « pays plus normal», avec une force militaire pour défendre ses intérêts nationaux (116). Comme c’est le cas pour la Chine, une forte militarisation intense du Japon susciterait probablement des sentiments d’insécurité dans toute la région.

 

2. Les États-Unis

Les États-Unis sont le pays le mieux en mesure d’exercer une influence en Asie-Pacifique. Leurs alliances bilatérales et les garanties de sécurité implicites et explicites pour les pays de la région servent de force stabilisatrice. Toutefois, il y a une incertitude quant à savoir ce que feraient les États-Unis en cas de crise, ainsi qu’une crainte que leur engagement envers la région ne s’étiole. À mesure que la force militaire américaine se retire progressivement de la région, il y a des craintes quant à savoir qui jouera le rôle de puissance régionale. Un changement radical de l’équilibre des pouvoirs dans la région pourrait être très déstabilisateur.

 

3. Le Forum régional de l’ANASE

« Contrairement à l’Europe et à la communauté atlantique, l’Asie-Pacifique commence à peine se doter d’institutions pour prévenir ou régler les conflits régionaux(117). Dans ce contexte, le Forum régional de l’ANASE (FRA) s’est imposé comme un moyen-clé de consultation et de dialogue sur les problèmes de sécurité en Asie-Pacifique. Il s’agit d’une initiative des pays de l’ANASE pour établir une structure de sécurité régionale afin d’aider à gérer la résolution des conflits et la concurrence parmi les États membres (118). On se propose d’établir la sécurité en trois étapes  : 1) bâtir la confiance (le FRA en est encore à bâtir la confiance, mais c’est une étape importante pour une région qui n’a pas l’habitude des initiatives de sécurité multilatérales. Le Comité estime que le Canada doit continuer d’appuyer les initiatives destinées à renforcer la confiance dans la région); 2) s’engager dans la diplomatie préventive; et 3) améliorer les approches pour la résolution des conflits.

Malgré les progrès, on craint que le climat de confiance et de coopération entre les jeunes alliances devienne tendu avec les retombées de la crise économique. Même sans cette crise, certains s’interrogent sur la capacité des pays concernés de surmonter les obstacles engendrés par les problèmes historiques non résolus et les grandes différences de pouvoir entre les pays. Ces obstacles jettent le doute sur les chances de créer un régime de sécurité efficace. Mais d’un autre côté, la crise économique pourrait être le catalyseur qui permettra de rompre un tabou vieux de 31 ans, celui d’interroger les membres de l’ANASE sur leurs affaires intérieures. Un tel changement pourrait permettre à la région de mettre au jour les problèmes de sécurité. Si le FRA devient un forum efficace pour bâtir la confiance, résoudre les conflits et régler les différends, cela contribuera considérablement à la stabilité de la région.

Le Forum régional de l’ANASE (FRA) doit élaborer un programme d’action à long terme pour indiquer comment il compte aborde les menaces non traditionnelles à la sécurité. Ce genre de problèmes a de meilleures chances de trouver une solution efficace dans une tribune multilatérale. Et le fait de contribuer au règlement de ces problèmes ajouterait à la crédibilité de l’organisation, ce qui serait une excellente chose, étant donné qu’il s’agit du seul forum multilatéral régional en matière de sécurité. Il a été proposé que le Canada engage des pourparlers avec le Forum régional de l’ANASE sur des questions comme le trafic de la drogue et la contrebande des armes. Ce faisant, un accord pourrait être établi sur la procédure à suivre par les États membres dans la lutte contre le trafic de la drogue.

 

4. Mécanismes du Volet deux

Les mécanismes du Volet deux réunissent des universitaires et d’autres intervenants dans un forum officieux et non gouvernemental. Ces réunions aident à lancer de nouvelles idées et de nouvelles approches aux problèmes de sécurité, ainsi qu’à bâtir la confiance et à susciter des relations nouvelles, des ententes et des engagements. Un de ces mécanismes est le Comité pour la coopération en matière de sécurité en Asie-Pacifique, que les intervenants régionaux en sont venus à reconnaître comme le principal outil du Volet deux. Aussi, le Canada a tout intérêt à demeurer un participant actif du CCSAP (119). Un autre mécanisme semblable est le CANCAPS (Consortium canadien sur la sécurité en Asie-Pacifique), qui vise spécifiquement à alimenter les discussions sur la politique canadienne et la sécurité en Asie-Pacifique. Toutefois, on a dit au Comité que le gouvernement canadien semblait à peine conscient des efforts du Volet deux et que ces initiatives n’étaient pas prises en compte dans la politique officielle. Il s’agit d’une perte d’occasions et de ressources précieuses. Les témoins étaient d’avis qu’il serait utile que le gouvernement canadien mette davantage à contribution les mécanismes du Volet deux. Les représentants des ambassades canadiennes à l’étranger pourraient participer à ces réunions, ou des séances d’information pourraient être données aux fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

 

E. Relations bilatérales et aide étrangère

Le Comité reconnaît que le processus multilatéral est important, non seulement parce qu’il crée l’habitude du dialogue et un sens de l’engagement chez les intervenants, mais parce qu’il est pour le Canada, comme puissance intermédiaire, un moyen d’exercer une certaine influence. Aussi, le Comité considère qu’il est important de maintenir les efforts multilatéraux. Toutefois, on s’attend que la crise économique amène les pays à se centrer sur eux-mêmes pour s’attaquer à leurs priorités économiques nationales. Ajouté au sentiment de menace que plusieurs pays ressentent vis-à-vis leurs voisins, cela signifie que le bilatéralisme demeurera le principal moyen d’établir et de renforcer les relations en Asie-Pacifique. Le Comité estime que le Canada devrait se concentrer sur l’établissement et le renforcement des relations bilatérales en Asie-Pacifique.

M. Boutilier a souligné l’importance des forces militaires dans de nombreuses parties de l’Asie. Les visites entre militaires de haut niveau peuvent avoir une très grande valeur diplomatique. Par exemple, le programme quinquennal de déploiements de la marine canadienne en Asie a contribué à y assurer une présence canadienne permanente. Ce programme devrait être maintenu.

M. Rudner a présenté de solides arguments sur les conséquences graves de la faiblesse de « l’État » en Asie-Pacifique (120). L’État faible est une menace à la sécurité en ce que les gouvernements sont incapables de faire face efficacement à de fortes perturbations, comme en témoignent la crise économique actuelle et l’instabilité qu’elle entraîne. M. Rudner a indiqué que les projets de renforcement des capacités, bien que valables, tendent à être limités et liés à des objectifs restreints (ex., l’administration de la justice). Aussi, ils ne permettent pas de s’attaquer au défi global de « l’État faible ». En outre, la prise en charge du développement par le secteur privé et les organisations non gouvernementales (ONG)/collectivités (non seulement pour ce qui est des priorités du Canada, mais également de la Banque mondiale et d’autres grands donateurs) a entraîné une quasi-démission des institutions du secteur public dans ce domaine.

Le Comité est d’avis que l’aide étrangère peut contribuer à améliorer les relations bilatérales, à atténuer les menaces à la sécurité et à renforcer l’État faible. Bien qu’une étude détaillée des répercussions sur l’Asie des programmes et des politiques d’aide étrangère du Canada dépasse la portée de ce rapport, il serait utile que le gouvernement fédéral entreprenne un tel examen.

Le Comité recommande donc :

Recommandation 15 :

Que le gouvernement du Canada entreprenne un examen approfondi de ses programmes et politiques d’aide étrangère dans la région de l’Asie-Pacifique.


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