Délibérations du Comité sénatorial permanent de
l'Agriculture et des forêts
Fascicule no 29 - Témoignages du 26 mai 2015
OTTAWA, le mardi 26 mai 2015
Le Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts se réunit aujourd'hui, à 17 h 5, pour étudier les priorités pour le secteur agricole et agroalimentaire canadien en matière d'accès aux marchés internationaux.
Le sénateur Percy Mockler (président) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le président : Honorables sénateurs, je vois que nous avons le quorum. Je déclare la réunion ouverte.
Bienvenue, honorables sénateurs et monsieur Paulson, à cette réunion du Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts. Je m'appelle Percy Mockler, sénateur du Nouveau-Brunswick et président du comité. À ce moment-ci, je demanderais aux sénateurs de se présenter.
La sénatrice Tardif : Bon après-midi. Sénatrice Claudette Tardif, de l'Alberta.
Le sénateur Moore : Bon après-midi, monsieur Paulson. Je suis ravi de vous voir ici. Je suis Wilfred Moore, de la Nouvelle-Écosse.
[Français]
Le sénateur Maltais : Bienvenue. Sénateur Maltais, du Québec.
[Traduction]
Le sénateur Oh : Je suis le sénateur Oh, de l'Ontario.
La sénatrice Unger : Je suis la sénatrice Betty Unger, d'Edmonton, en Alberta.
Le sénateur Ogilvie : Kelvin Ogilvie, de la Nouvelle-Écosse.
Le président : Merci, honorables sénateurs. Nous souhaitons la bienvenue à notre témoin, M. Paulson, qui est président de l'Institut canadien de science et technologie alimentaires.
Monsieur Paulson, merci d'avoir accepté notre invitation à témoigner devant le comité et à nous faire part de votre opinion sur ce que l'avenir nous réserve, conformément à l'ordre de renvoi que nous avons reçu du Sénat du Canada pour étudier les accords de libre-échange. Je vous invite maintenant à faire votre exposé basé sur votre expérience, après quoi les sénateurs vous poseront leurs questions. Au nom du comité, je vous souhaite encore une fois la bienvenue.
Allan Paulson, président, Institut canadien de science et technologie alimentaires : Merci beaucoup et merci de l'invitation. Je suis heureux d'être ici. Encore une fois, je m'appelle Allan Paulson. Je suis le président de l'ICSTA, ou l'Institut canadien de science et technologie alimentaires. Je suis professeur en sciences alimentaires à l'Université Dalhousie, à Halifax. J'enseigne surtout la chimie et la transformation des aliments, ainsi que des sujets apparentés.
Pour ceux que cela intéresse, je suis également un sommelier professionnel certifié. Donc, si après la réunion vous voulez des suggestions de vins à boire avec certains aliments, je serai heureux de vous aider.
Pour revenir à l'exposé, l'ICSTA a été fondé ici au Canada en 1951. C'est la seule organisation au pays qui rassemble les professionnels des sciences alimentaires de tous les secteurs, soit l'industrie, le gouvernement et le milieu universitaire. La mission de l'institut est de promouvoir la science et la technologie alimentaires afin d'assurer un approvisionnement en aliments sains, nutritifs et variés.
Nous avons environ 1 100 membres. Entre 60 et 65 p. 100 de nos membres travaillent dans le secteur privé; ce sont surtout des transformateurs et des fournisseurs. Un nombre important de nos membres sont des étudiants de premier, deuxième et troisième cycles. Environ 10 p. 100 de nos membres sont des universitaires et 5 p. 100 sont du secteur public; nous sommes donc représentés par tous les secteurs.
J'aimerais parler brièvement des occasions et des défis pour le secteur de la transformation alimentaire, surtout en matière d'exportation. Parlons d'abord des débouchés.
Comme nous le savons tous, la demande en nourriture croît dans le monde entier, et pas pour n'importe quel aliment, mais pour des aliments sains, de haute qualité et à forte valeur ajoutée. La population mondiale, comme nous en sommes tous bien conscients, devrait atteindre les 9 milliards d'ici 2050. Entre 2007 et 2050, on s'attend à ce que la consommation alimentaire mondiale augmentera d'environ 70 p. 100. Autrement dit, elle sera plus élevée de 70 p. 100 en 2050 comparativement à 2007, et près de la moitié de cette demande viendra de la Chine, qui a une classe moyenne grandissante. C'est un débouché.
Il y a un autre débouché, qui est de nature démographique. La plupart des gens dans cette salle ont à peu près le même âge que moi, et le marché des aliments pour les aînés est en pleine expansion. Ce créneau n'a pas encore été exploité. Cela dit, on s'attend à ce que d'ici 2030, 20 p. 100 des Nord-Américains et 25 p. 100 des Européens auront 65 ans et plus. On estime que des neuf milliards d'êtres humains sur la planète en 2050, deux milliards seront des aînés.
En vieillissant, nous perdons nos facultés sensorielles, dont la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat. Nous perdons notre acuité cognitive. Nous perdons notre force physique; il nous est plus difficile d'avaler et nos besoins nutritionnels changent. Il y a donc là une belle occasion de créer de nouveaux aliments qui satisferont les besoins de cette tranche de la population grandissante.
Parallèlement, nous sommes aux prises avec une épidémie de maladies chroniques, non contagieuses et liées à l'alimentation, dont le diabète, l'hypertension, l'obésité et certains types de cancer. Il s'agit là d'une autre occasion de créer des aliments et des produits alimentaires destinés aux gens qui souffrent de ces maladies.
Qui plus est, la demande mondiale pour des produits axés sur la santé et le bien-être est en pleine croissance. À l'heure actuelle, on évalue leur valeur à 750 milliards de dollars américains, et ce chiffre ne cesse d'augmenter. Le Canada fait bonne figure sur ce marché. Il y a environ 300 entreprises qui œuvrent dans ce secteur, et nous pourrions profiter de cette occasion.
Il y a une demande accrue pour les aliments ethniques, du moins ici au Canada. Environ 17 p. 100 des ménages s'approvisionnent dans des magasins ethniques, mais nous n'avons pas encore réalisé le plein potentiel de ce créneau.
Par ailleurs, nous sommes à la veille d'entrer dans l'ère de l'alimentation personnalisée, qui est basée sur la génomique nutritionnelle. Autrement dit, nous allons adapter notre alimentation à notre bagage génétique. Si vous voulez en avoir des exemples, je pourrai vous en donner plus tard.
Le Canada a aussi une très grande capacité en matière de recherche et de développement. Nous avons beaucoup de chercheurs et de centres de recherche alimentaire dans tous les secteurs. Nous avons les universités, les gouvernements et les centres de technologie, ainsi que des usines pilotes. Nous avons donc beaucoup de ressources pour la recherche alimentaire.
L'un des défis se rapporte à la composition du secteur. L'industrie de la transformation alimentaire, comme vous le savez, est très grande, mais la majorité des entreprises sont petites. En 2009, environ 84 p. 100 du secteur était composé d'entreprises qui comptent moins de 50 employés, mais celles-ci ne représentaient qu'environ 17 p. 100 des ventes. En revanche, les quatre entreprises les plus importantes détenaient environ 42 p. 100 des ventes.
Les petites et moyennes entreprises n'ont souvent pas les moyens de se livrer à des activités de recherche et de développement ou de prendre de l'expansion. Si elles veulent vanter les bienfaits pour la santé de leurs produits — si elles sont dans le marché alimentaire, par exemple —, le coût des essais cliniques est très élevé. De plus, les PME sont à la merci des réalités de l'industrie alimentaire, qui a un taux d'échec — pour toutes sortes de raisons — d'environ 90 p. 100 pour les nouveaux produits. Une grande entreprise peut se permettre des échecs, mais c'est beaucoup plus difficile pour une petite entreprise.
Ensuite, le secteur lui-même est assez fragmenté. Il n'y a aucune entité rassembleuse. Il n'y a pas de système de prélèvements pour accéder à des programmes de subventions qui prévoient des fonds de contrepartie, tels que le programme Cultivons l'avenir 2. Il n'y a aucune liste de priorités en matière de recherche et de développement, car les priorités varient en fonction de la taille de l'entreprise.
Enfin, il existe des défis en matière de recherche et de développement dans l'ensemble du secteur. Nous avons un potentiel énorme quant à notre capacité de recherche et de développement, mais nous n'en profitons pas. Nous avons d'excellents chercheurs. Nous avons d'excellentes ressources, mais elles sont dispersées partout au pays. Notre culture de recherche n'est pas vraiment axée sur la recherche multisectorielle. Nous n'avons pas une culture, ou un passé, par exemple, de collaboration entre scientifiques, professionnels de la santé et avocats, pour ne nommer que ceux-là. Cette situation va devoir changer si nous voulons profiter des nouvelles occasions qui s'offrent à nous.
Je vais m'arrêter ici. Je ne sais pas combien de temps j'ai parlé, mais je crois en avoir suffisamment dit, et je suis prêt à répondre à vos questions.
Le président : Merci, monsieur Paulson.
Le sénateur Ogilvie : Monsieur Paulson, vous n'avez pas abordé le sujet, mais je soupçonne que vous avez acquis une certaine expérience et des connaissances dans le domaine dont je vais vous parler.
Nous nous intéressons ici aux barrières commerciales et à leurs répercussions, et nous savons tous que certains pays utilisent des barrières non tarifaires pour les aliments. Un exemple précis est l'application d'une politique de tolérance zéro relativement à la présence de pesticides, ou quelque chose du genre. Vous connaissez bien les techniques analytiques d'aujourd'hui qui nous permettent de mesurer ce genre de chose. Nous pouvons de nos jours détecter n'importe quoi, n'importe où, sans pour autant que les taux observés aient des conséquences néfastes pour la santé.
Il y a un enjeu en particulier qui a atteint un stade critique à l'échelle internationale, et c'est la résistance aux antibiotiques. Je vais ouvrir une parenthèse ici, pour ensuite revenir à la question des aliments. L'OMS a déclaré que la résistance aux antibiotiques constitue une pandémie mondiale. Le Parlement britannique parle lui aussi en ces termes, mais on semble peu s'en soucier dans le monde. Je ne dirai pas ici qui devrait faire quoi à cet égard, mais il me semble néanmoins que très bientôt, certains vont soulever le fait que bon nombre de pays, y compris le nôtre, utilisent sans retenue des antibiotiques à grande échelle dans l'alimentation de leurs animaux pour encourager leur croissance. Les éleveurs se fient à un article datant d'il y a 40 ans qui suscite beaucoup de controverse dans le milieu scientifique, mais ils se ruent quand même sur ces antibiotiques. Ils les achètent à la tonne, et les utilisent malgré le peu de réglementation. Cette pratique est aujourd'hui considérée comme ayant un effet de plus en plus notable sur le développement d'une résistance aux antibiotiques.
J'en viens à ma question du point de vue commercial. Certains pays pourraient déclarer que les aliments produits où des antibiotiques sans ordonnance vétérinaire sont utilisés dans l'élevage des animaux représentent un grave danger mondial et, par conséquent, ils pourraient ériger une barrière non tarifaire à l'importation d'aliments de ces pays.
Quelles sont vos opinions générales sur cette question? Et voyez-vous un intérêt commercial pour le Canada de se débarrasser de cette pratique? Nous savons que certains commencent déjà à délaisser volontairement cette pratique et que de grandes sociétés comme McDonald exigent que le bœuf qu'elles servent dans leurs chaînes n'ait pas été élevé dans ces circonstances.
Y a-t-il un possible avantage international en matière de marketing pour le Canada de déclarer qu'aucun antibiotique n'est utilisé dans l'élevage du bétail et de la volaille?
M. Paulson : C'est une excellente question. Personnellement, je pense que cette question s'apparente à celle des OGM. Du point de vue de la salubrité des aliments, je doute qu'il y ait une différence notable entre un aliment produit avec ou sans antibiotiques.
Par contre, en termes de perception publique, je dirais que la pratique serait vue comme étant moins sécuritaire. Alors, oui, de ce point de vue, il y aurait certainement un avantage à déclarer que nos aliments sont produits sans antibiotique, tout comme on pourrait le faire avec les produits sans OGM ou les produits biologiques, notamment.
Le sénateur Ogilvie : Je suis entièrement d'accord avec vous, et j'aurais dû être davantage clair. Je ne cherchais pas à vous faire dire que les aliments seraient plus salubres, mais plutôt que les êtres humains seraient davantage protégés par la réduction des pratiques menant au développement de la résistance aux antibiotiques. En d'autres mots, l'Europe et d'autres pays ont montré qu'ils élaborent des politiques qui ont une incidence sur les domaines de la santé, et cetera. Là où je veux en venir, c'est qu'il n'y a pas de preuves solides qui démontrent que l'utilisation massive d'antibiotiques dans la production alimentaire stimule effectivement la croissance accélérée de la volaille ou du bétail.
Je pense donc davantage à la stratégie de marketing qu'à une différence dans la nourriture produite. Cela ne faisait pas partie de ma réflexion. Vous l'avez précisé. Merci.
La sénatrice Tardif : Merci, monsieur Paulson, de votre déclaration très intéressante. Vous avez indiqué que de nombreux secteurs au Canada font face à des défis en matière de recherche et développement, et plus particulièrement dans le secteur alimentaire. Je constate que selon l'OCDE, les dépenses en recherche et développement dans le secteur privé canadien ont diminué entre 2001 et 2012. Selon vous, pourquoi le secteur privé dépense-t-il moins en recherche et développement?
M. Paulson : Je pense qu'il existe tant de petites entreprises qu'elles doivent exercer leurs activités avec des ressources très limitées et qu'elles n'ont pas vraiment d'excédents budgétaires à consacrer à la R-D. À moins de pouvoir maximiser l'utilisation de leurs fonds grâce à différents programmes, je pense que, financièrement, elles ont beaucoup de mal à réaliser des activités en R-D.
La sénatrice Tardif : Que pourrait-on faire pour stimuler davantage les investissements du secteur privé?
M. Paulson : Il serait entre autres possible de se détourner de la formule de financement unique concernant la recherche, en vertu de laquelle le secteur doit avancer un certain montant d'argent, 50 p. 100 ou peu importe. Ce serait probablement plus acceptable pour les grandes entreprises, mais pour les toutes petites entreprises, si le montant réel qu'elles doivent verser représentait une moins grande proportion du total, elles devraient tout de même fournir une certaine contribution, et c'est vraiment quelque chose qui les décourage à mener des activités de recherche.
J'ai été directeur scientifique adjoint d'un réseau de centres d'excellence, l'Advanced Foods and Materials Network, qui a existé de 2003 à 2010 et qui est maintenant une société privée à but non lucratif, AFM Canada Inc. Nous avions plusieurs types de programmes différents, dont certains se rapprochaient beaucoup de la commercialisation. Bien sûr, d'autres se trouvaient beaucoup plus loin en amont. Même dans les conditions les plus favorables, il était très difficile d'amener les entreprises à fournir de l'argent. On pouvait facilement obtenir des contributions en nature, par exemple, mais les entreprises n'ont tout simplement pas beaucoup d'argent excédentaire.
La sénatrice Tardif : Vous œuvrez dans le domaine de la qualité et de l'innocuité des aliments. Constatez-vous que vos découvertes scientifiques sont transférées et appliquées, par exemple, aux nouvelles technologies, à l'innovation? Je sais que c'est ce que vous espérez, mais ce phénomène se produit-il réellement?
M. Paulson : C'est difficile à dire, parce que nous ne surveillons pas vraiment les mesures utilisées et ceux qui assurent ce suivi. Je pense que c'est l'une des lacunes de notre système actuel. Il y a de nombreuses bonnes inventions, mais il est extrêmement difficile, du point de vue financier, de faire passer une invention aux laboratoires, puis aux usines pilotes et, enfin, à la commercialisation. Il est très difficile d'obtenir du financement pour cette vallée de la mort, qui va des laboratoires à la démonstration des principes et à la commercialisation. Je ne sais tout simplement pas quoi ajouter. C'est difficile.
La sénatrice Tardif : Merci de vos observations. Je m'en tiendrai à cela pour l'instant.
[Français]
Le sénateur Maltais : Bienvenue, monsieur Paulson. Je suis heureux de vous voir. Vous êtes également professeur à l'Université Dalhousie, je crois. Est-ce la seule université associée à votre organisme?
[Traduction]
M. Paulson : Vous me demandez si Dalhousie est la seule université? Non. Attendez. Partout au Canada, il y a environ 13 universités qui ont des programmes de sciences alimentaires ou d'alimentation et de nutrition, ainsi que des collèges. Nous avons donc de nombreux points de contact pour les universitaires partout au pays.
[Français]
Le sénateur Maltais : Par exemple, l'Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe fait-il partie de votre groupe?
[Traduction]
M. Paulson : Le centre de recherche de Saint-Hyacinthe est-il affilié à notre université? Pas précisément, mais nous avons des interactions avec le centre. Il s'agit d'une station de recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.
[Français]
Le sénateur Maltais : J'imagine que c'est la même chose pour Guelph, en Ontario, et d'autres universités.
Le Canada a signé une dizaine de traités de libre-échange avec différents pays. Bien sûr, chacun de ces pays a des exigences. Selon vous, quelles seraient les deux ou trois meilleures qualités que pourraient avoir ces produits afin que l'on puisse répondre à la demande de ces nouveaux pays qui font maintenant partie des acheteurs canadiens?
[Traduction]
M. Paulson : Je pense que je ne comprends pas la question.
[Français]
Le sénateur Maltais : Le Canada a signé une dizaine de traités de libre-échange avec différents pays. Nous sommes donc surtout des exportateurs. Quelle serait la qualité première des produits que l'on devrait fabriquer pour satisfaire à la demande de ces différents pays — qui ne sont pas tous sur le même pied d'égalité? Quelles sont les deux ou trois qualités que ces produits devraient avoir?
[Traduction]
M. Paulson : Oui, je comprends. Quels devraient être les attributs principaux de nos produits en matière de commerce international?
Le Canada est bien connu pour la qualité, l'innocuité, la traçabilité assez bonne et la pureté de ses produits. Ainsi, un produit du Canada a une très bonne réputation et est considéré comme étant une bonne affaire. Je pense que le prix devrait être supérieur pour cette raison. Je pense que c'est probablement ce qui est le plus important, actuellement du moins, en ce qui concerne les aliments.
[Français]
Le sénateur Maltais : D'autres témoins nous ont dit que le marketing des produits canadiens n'était pas l'affaire du gouvernement, mais celle des entreprises privées. Lorsque les entreprises privées veulent faire du marketing à l'extérieur, bien entendu, elles font appel à des centres de recherche, à des professionnels et à des universités. Toutefois, je ne crois pas que le financement de cette activité revienne au gouvernement. Les témoins nous ont dit carrément qu'il revient aux entreprises exportatrices de financer cette activité. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet.
[Traduction]
M. Paulson : Je ne suis pas exportateur, alors je ne sais pas. Je pense que les deux options seraient probablement possibles, puisque la marque canadienne pourrait être mise en valeur par le gouvernement. Nous avons le drapeau canadien. Nous avons la marque canadienne — pureté, qualité, et cetera —, et c'est ce que les gens recherchent de façon générale.
Mais plus précisément, si on veut vendre un certain type de produits ou un produit en particulier, alors je pense que la responsabilité reviendrait à une entreprise.
Une partie du problème, c'est que dans le secteur de la transformation alimentaire, contrairement à un groupe de marchandises — le bœuf, par exemple —, il n'existe pas de contributions. Si je ne m'abuse, les producteurs bovins versent, pour chaque animal vendu, un dollar à un fonds de contribution et, de ce montant, les trois quarts sont utilisés pour le marketing et le quart restant sert à la recherche. Il y a donc un avantage lorsque vient le temps de faire la promotion du bœuf canadien.
Le secteur de la transformation alimentaire ne fonctionne pas ainsi, de sorte qu'il est plus difficile de faire la promotion de l'ensemble du secteur, parce qu'aucune entreprise n'a vraiment les fonds pour le faire.
Le président : Sénateur Moore, si vous me le permettez, je vais revenir à une question du sénateur Maltais.
Monsieur Paulson, je vous ferai part d'une citation, puis je vous poserai une question. Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, près de la moitié de la valeur de la production agricole primaire au Canada est exportée sous forme de produits bruts ou transformés. Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez et nous expliquer comment nous pouvons améliorer l'accès aux marchés internationaux pour les produits agroalimentaires canadiens, compte tenu des marchés émergents de l'Union européenne et du PTP?
M. Paulson : Personnellement, je pense que nous devons y ajouter de la valeur. C'est comme lorsqu'on vend une livre de beurre; on ne fait pas beaucoup de profit avec une livre de beurre, mais si on utilise le même beurre comme ingrédient dans un croissant par exemple, alors on crée un effet multiplicateur. Si nous pouvons améliorer nos produits alimentaires à valeur ajoutée, leur qualité, leur nombre, et cetera, et établir des cibles précises — par exemple, on peut chercher des produits qui offrent une meilleure valeur nutritive grâce à un nutraceutique qui vient d'un produit canadien —, je pense que cela nous donne un avantage. Je pense que le simple fait de vendre un produit est loin de permettre de réaliser autant de profits que si l'on vend un produit à valeur ajoutée.
Le sénateur Moore : Merci d'être ici, monsieur. Vos commentaires sur la démographie ont piqué ma curiosité. Vous avez parlé de 2030. Je n'ai pas bien entendu les pourcentages. En Amérique du Nord, les personnes de 65 ans et plus représenteront un certain pourcentage de la population.
M. Paulson : Environ 20 p. 100, semble-t-il.
Le sénateur Moore : Y a-t-il un pays qui cible ce segment de la population en particulier, de par ces produits et toutes les choses que vous avez mentionnées, auxquelles je n'avais pas pensé, comme la capacité de sentir, d'avaler, et cetera? Votre institut se penche-t-il sur cette question? Existe-t-il un effort concerté en vue de profiter du potentiel commercial de ce créneau?
M. Paulson : Le potentiel commence à se faire sentir, mais il est encore très inexploité. Selon moi, c'est tout simplement une possibilité incroyable. Vous savez bien que si nous voulons améliorer la consommation et si notre odorat ou notre goût ne sont pas très bons, il faut des produits qui ont meilleur goût. Si nous avons du mal à mastiquer, il faut des aliments plus mous, mais ils doivent tout de même être de bonne qualité et encore plus nutritifs.
Le sénateur Moore : Je pense vous avoir entendu dire que le secteur de la santé et du mieux-être représente 750 milliards de dollars par année. Est-ce au Canada?
M. Paulson : C'est à l'échelle mondiale.
Le sénateur Moore : Vous avez dit que 300 entreprises au Canada produisent, j'imagine, des produits de santé et de mieux-être. Qu'est-ce que la santé et le mieux-être? Parlez-vous des suppléments et des vitamines que l'on voit dans la section des produits de santé dans les commerces? De quoi parlez-vous lorsque vous faites référence à la santé et au mieux-être?
M. Paulson : Je fais allusion aux nutraceutiques et aux aliments fonctionnels; il y a donc les suppléments, mais également, par exemple, les acides gras oméga-3. Une entreprise de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, Ocean Nutrition, microencapsule des acides gras oméga-3, et c'est ce dont je parle en partie. Aujourd'hui, on trouve du jus d'orange qui contient des phytostérols, par exemple. Ce type de produits présente un caractère nutritif amélioré, habituellement grâce à un ajout ou aux suppléments mêmes. Des suppléments peuvent être des composés extraits, par exemple. On extrait un composé bioactif d'un produit alimentaire, on le concentre et on le vend pour être consommé, habituellement sous forme de comprimés ou de cachets, par exemple.
Le sénateur Moore : Vous avez parlé des coûts élevés des essais cliniques. J'ai un ami investisseur aux États-Unis, et il dit qu'il en coûte un demi-milliard de dollars pour qu'un produit soit approuvé par la FDA et commercialisé. Avez-vous un coût moyen pour le Canada? Parlons-nous d'essais cliniques pour des produits de santé et de mieux-être, par exemple? De quoi parliez-vous?
M. Paulson : Je parlais de la santé et du mieux-être. Si on veut affirmer qu'un produit aura un certain effet, il faut des preuves. Pour obtenir les meilleures preuves, on procède à un essai clinique sur des humains dans un établissement à cet effet. Cela coûte très cher. Il faut payer les sujets, les chercheurs, et cetera.
Il y a plusieurs installations d'essais cliniques au pays, et elles sont très connues et respectées. En fait, nous disposons d'un réseau de trois établissements — celui de Laval, St. Georges's à Toronto et le Centre Richardson au Manitoba — et ils sont tous interreliés. Ils ont tous le même coordonnateur. Ils utilisent les mêmes méthodes, ce qui est très important, mais ils sont également en mesure de mener des essais sur différentes personnes.
Le sénateur Moore : Possèdent-ils une part de la propriété intellectuelle qui découle de ces essais?
M. Paulson : Probablement pas, si on fait appel à eux seulement pour faire les essais cliniques. Je ne vois pas comment ils pourraient détenir des droits sur la propriété intellectuelle, à moins d'avoir des parts.
Le sénateur Moore : Donc, ils sont embauchés par quelqu'un qui a une idée?
M. Paulson : Oui.
Le sénateur Moore : Vous avez dit qu'il n'y a pas de système de prélèvements. Que voulez-vous dire? Qu'est-ce qu'un système de prélèvements? Qui devrait s'en occuper, et à partir de quel endroit?
M. Paulson : Si je suis un producteur de bœuf et que je suis membre d'une association — je ne me rappelle plus le nom — ou si je suis un producteur laitier, pour chaque litre de lait que je produis, une part de mes profits, disons 1 ¢ ou un montant semblable, est versée dans un fonds mis sur pied par l'organisation. Ce fonds sert ensuite à faire la promotion de l'ensemble de l'industrie. C'est ce que font, par exemple, les Producteurs laitiers du Canada. Une partie du fonds sert aussi à la R-D.
Pour un programme de financement comme Cultivons l'avenir 2 auquel l'industrie doit obligatoirement cotiser, c'est ce qu'on appelle la contribution de l'industrie. Dans l'industrie de la transformation alimentaire, cela n'existe pas. C'est une industrie très fragmentée qui n'est pas représentée par une organisation. C'est en partie en raison de sa petite taille. Elle aurait de la difficulté à payer 1 ¢ par produit. Il faut aussi se demander qui devrait payer. Dans le cas du secteur de la transformation des aliments et du secteur de la vente au détail, est-ce le transformateur? Est-ce le détaillant? Ou bien les deux devraient-ils payer? Cette question n'a pas encore été réglée.
Le sénateur Moore : Cela se rapporte-t-il aussi à votre observation sur les mesures? Qui assure un suivi? On constate un laisser-aller à cet égard. Avez-vous parlé des mesures relativement à ce dont vous venez de parler, soit la R-D et le système de prélèvements? Est-ce ce à quoi vous pensiez lorsque vous avez parlé des mesures?
M. Paulson : Non, je songeais plutôt à la question précédente. S'il y avait un produit ou un processus qui était inventé ou découvert et qu'on en faisait un produit alimentaire, je pense qu'on voulait savoir quel pourcentage de ces inventions est incorporé à des produits alimentaires. C'est difficile à dire. C'est même très difficile. Il y en a quelques-unes.
Le sénateur Moore : Votre organisation n'effectue pas ce genre de suivi?
M. Paulson : Non, nous ne le faisons pas.
Le sénateur Ogilvie : Cette fois-ci, j'aimerais revenir à votre enjeu direct. Vous avez parlé d'innovation.
Mais avant de poser une question, j'ai une observation relativement à la question du sénateur Moore sur les essais cliniques. Une personne ne peut pas mener d'essais cliniques sur un produit dans lequel elle a des intérêts financiers. Cela compromettrait les résultats. C'est l'inventeur, ou le producteur qui assume les coûts des essais cliniques et ce sont eux qui détiennent les droits de propriété intellectuelle.
Vous avez eu raison de parler de la vallée de la mort et des autres défis liés la conversion d'une bonne idée sur papier en un produit qui peut réellement être mis en marché. Récemment, la collectivité agricole de la vallée d'Annapolis en Nouvelle-Écosse est, à mon avis, passée à une nouvelle ère quant à son approche à l'égard de l'agriculture et des produits à valeur ajoutée en mettant au point un certain nombre de produits novateurs, surtout dans le secteur des fruits et des baies.
Pouvez-vous me dire ce que vous pensez de cette activité émergente que nous constatons dans notre province natale et si vous estimez que ce secteur est voué à un avenir brillant?
M. Paulson : Je pense que c'est vraiment un pas dans la bonne direction. Par exemple, la collectivité a utilisé la camerise pour l'un de ses produits. C'est un super petit fruit qui contient notamment des antioxydants. La collectivité a misé sur ce produit. C'est un exemple d'aliments bons pour la santé, si bien que l'on peut incorporer la camerise dans d'autres produits.
C'est un exemple, mais je ne me souviens pas des autres. L'industrie du vin va très bien.
Le sénateur Ogilvie : Les producteurs de pommes se sont rassemblés et ont élaboré des jus de fruits innovateurs en utilisant des sous-produits ou des produits résiduaires, la pelure et le reste. La pelure montre l'intérêt que l'on porte aux antioxydants. De même, ils emballent des pommes transformées de différentes façons, comme des tranches de pomme dans des emballages spéciaux. Ce sont des produits à valeur ajoutée qui tombent dans la catégorie des innovations dans ce secteur et qui ouvrent de nouveaux marchés. C'était une approche plus générale.
Certainement, l'industrie du vin prend de l'expansion en Nouvelle-Écosse, mais elle suit une voie plus classique. En réalité, c'est un développement très moderne, mais je pensais plutôt aux nouvelles utilisations des produits de baies et de fruits. Il me semble que des efforts assez sérieux de la part de grandes entreprises agricoles sont en train d'être déployés dans la vallée d'Annapolis.
M. Paulson : Je suis d'accord avec vous. J'ai eu l'occasion de visiter certaines de ces entreprises. Elles utilisent les meilleures technologies, recherches et sciences disponibles, et elles se sont engagées à créer de nouveaux produits. Les principaux magasins essaient vraiment de faire la promotion des fruits de la Nouvelle-Écosse, et c'est tout à leur honneur.
Le président : Merci. J'ai une question avant de donner la parole à la sénatrice Tardif.
J'écoutais hier une émission où un démographe de Toronto parlait du Canada atlantique, et plus particulièrement de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, je crois. J'ai été frappé lorsque vous avez dit que, des 9 milliards de personnes qu'il faudra nourrir sur la planète, 2 milliards seront des personnes âgées. C'est ce que vous avez dit.
La démographe disait hier en ce qui concerne l'agriculture — et je ne parlerai pas des autres secteurs, des programmes sociaux, des activités économiques — que nous devrons produire des aliments diététiques pour les aînés de demain si nous voulons continuer à être un chef de file en agriculture, surtout quand on pense que le Canada est le plus grand commerçant de produits agricoles par habitant à l'heure actuelle. Que recommanderiez-vous de faire à ce sujet?
M. Paulson : Oui, il y a beaucoup de place à l'amélioration. Nous avons un assez grand déficit commercial en ce qui concerne les produits alimentaires manufacturés. Je pense que c'est environ 6,8 milliards de dollars à l'heure actuelle, mais les possibilités sont nombreuses pour ce qui est d'utiliser nos produits agricoles pour concevoir des produits qui seront bénéfiques aux personnes âgées. Il faut avoir la volonté de le faire, il faut que ce soit une priorité, mais qui établira ces priorités? Nous n'avons pas de politique ou stratégie alimentaire nationale. Sans cela, je pense que le secteur continuera d'être fragmenté. L'Australie a récemment présenté une stratégie alimentaire nationale. Les Australiens ont des objectifs, des priorités, une feuille de route. Ils ont créé une organisation qui supervisera le tout, et l'Australie est l'un de nos concurrents.
D'après moi, il n'est pas suffisant que les aliments soient sur la liste des priorités nationales en matière de sciences et de technologie. Il faut considérer l'industrie de la transformation alimentaire et des aliments comme étant le secteur numéro un au pays. Il passe après les autres secteurs plus attrayants, mais il a une valeur extrêmement importante pour l'économie, et il a le potentiel de l'être encore plus.
Je crois que si notre pays peut élaborer une stratégie alimentaire nationale, et si nous établissons des priorités et nous les finançons adéquatement en amont, à mi-chemin, dans la vallée de la mort puis juste avant la mise en marché, nous pouvons faire plus que notre part dans la production alimentaire mondiale.
La sénatrice Tardif : Je crois savoir que l'Institut canadien de science et technologie alimentaires a un comité de liaison international.
M. Paulson : Oui.
La sénatrice Tardif : Quel genre de travail faites-vous avec vos homologues internationaux? Sont-ils nos concurrents? À quel projet de recherche travaillez-vous avec eux? Qu'en est-il?
M. Paulson : Il s'agit du comité de liaison international. L'Institut canadien de science et technologie alimentaires est l'organisme canadien qui accomplit les choses que j'ai mentionnées précédemment. Cet organisme rassemble les professionnels des sciences alimentaires. Il y a environ 90 autres pays qui ont des organismes semblables, et la plupart sont des membres de l'Union internationale de science et de technologie alimentaires. En fait, le Canada est très présent au sein de cet organisme. Le président actuel, Rickey Yada, est Canadien. Il est à l'Université de la Colombie-Britannique. Le secrétaire général est un Canadien. L'an dernier, en 2014, nous avons été l'hôte du congrès mondial des sciences et technologies alimentaires, qui a eu lieu à Montréal.
Ce que fait le comité de liaison international dépend du pays dont vous parlez, s'il s'agit d'un pays en voie de développement, des pratiques exemplaires et des enjeux en matière de réglementation. Pour d'autres pays, la question est plutôt de savoir, par exemple, quel genre de recherche ils font. Ce sont des questions très diverses, mais le comité permet aux organismes des différents pays de se rassembler. Nous avons cette tribune qui nous permet de dialoguer avec d'autres pays régulièrement. Nous interagissons beaucoup avec l'Institute of Food Technologists, qui est basé aux États-Unis et qui est un très grand organisme comparativement au nôtre. Leur industrie alimentaire est énorme. Il est bien pour nous d'avoir ces liens car ils nous permettent de savoir ce qui se passe là-bas et d'échanger des informations.
Le sénateur Oh : Merci, monsieur. Je reviens d'un voyage en Chine. Je suis allé à un salon de l'alimentation et j'ai aidé l'un de nos producteurs alimentaires canadiens à faire la promotion du sirop d'érable, du jus de bleuet, des graines de lin et du café torréfié canadien. C'était la première fois que je voyais cela.
Bien des gens sont venus nous voir à notre kiosque. On se faisait souvent prendre en photo et on faisait la promotion des produits. J'ai dit : « Allons au supermarché de l'autre côté de la rue », un supermarché immense. J'ai dit : « Allons voir quels produits sont sur les tablettes. » Je n'ai rien trouvé. Enfin, quelqu'un a trouvé une bouteille de vin de glace dans le supermarché. Il y avait des allées complètes de denrées alimentaires des États-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, mais nous ne pouvions pas trouver un seul article du Canada. Il y a quelque chose qui cloche.
M. Paulson : Je suis d'accord. L'authenticité et la traçabilité font partie de nos avantages. Si l'étiquette dit « vin de glace du Canada », il y a de bonnes chances que ce soit vrai. Mais la fraude et la contrefaçon sont omniprésentes. On estime que la contrefaçon de produits alimentaires dans le monde entier coûte environ 15 milliards de dollars annuellement. Il faut suivre la trace d'un produit, surveiller sa production de la ferme jusqu'à la bouteille, et vérifier que personne n'a débouché la bouteille pour la remplir d'un autre produit.
Le vin de glace canadien est très prisé. Quand j'étais en Espagne, il y a deux ou trois ans, j'ai vu une bouteille de vin de glace canadien sur l'étagère d'un commerce dans une ville relativement petite en Espagne, vendu au prix d'environ 200 euros. C'était phénoménal. Tout d'abord, j'avais du mal à croire qu'un magasin de vins comme celui-là existe, avec des vins de très haut de gamme. En plus, combien payons-nous pour du vin de glace? Nous sommes loin de payer aussi cher. Donc, ces gens paient vraiment plus cher pour la marque du Canada. Je suis très déçu d'entendre...
Le sénateur Oh : Nos agriculteurs et nos sociétés d'exportation ne déploient pas assez d'efforts pour promouvoir la marque du Canada?
M. Paulson : Nous organisons souvent des missions commerciales, mais je ne suis pas sûr qu'elles se traduisent par la mise en marché de nos produits là-bas. Ce n'est pas mon domaine, mais c'est juste une impression que j'ai.
Le sénateur Oh : Merci.
Le président : Monsieur Paulson, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation et de nous avoir fait part de vos opinions. Si vous souhaitez ajouter quelque chose avant que nous déposions le rapport un peu plus tard, n'hésitez pas à communiquer avec notre greffier.
Sur ce, honorables sénateurs, la séance est levée.
(La séance est levée.)