Délibérations du Sous-comité des
Anciens combattants
Fascicule no 21 - Témoignages du 31 octobre 2018
OTTAWA, le mercredi 31 octobre 2018
Le Sous-comité des anciens combattants se réunit aujourd’hui, à 12 h 1, afin de poursuivre son étude sur les services et les prestations dispensés aux membres des Forces canadiennes; aux anciens combattants; aux membres et anciens membres de la Gendarmerie royale du Canada et leur famille (sujet : l’étude sur l’utilisation du cannabis à des fins médicales par les anciens combattants canadiens).
[Français]
Mark Palmer, greffier du sous-comité : En tant que greffier du sous-comité, il est de mon devoir de vous informer de l’absence forcée du président et de la vice-présidente et de procéder à l’élection d’un président suppléant.
[Traduction]
Je suis prêt à recevoir une motion à cet effet.
Le sénateur McIntyre : Je propose la sénatrice Boniface.
M. Palmer : L’honorable sénateur McIntyre propose que l’honorable sénatrice Boniface assume la présidence du comité.
Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion?
Des voix : D’accord.
La sénatrice Gwen Boniface (présidente suppléante) occupe le fauteuil.
La présidente suppléante : Merci de me faire confiance pour assumer la présidence de la réunion d’aujourd’hui en l’absence du sénateur Dagenais.
Nous poursuivons aujourd’hui notre étude sur l’utilisation du cannabis à des fins médicales par les anciens combattants canadiens. Nous accueillons des représentants de Canada House Clinics. Nous avons Alex Kroon, président, et Riley McGee, président d’Abba Medix.
Messieurs, vous avez la parole. Les sénateurs vous poseront ensuite des questions.
Alex Kroon, président, Canada House Clinics : Merci beaucoup, madame la présidente, honorables sénateurs et sénatrices, de nous donner l’occasion de parler du cannabis thérapeutique pour les vétérans et les premiers répondants. Je suis président de Canada House Clinics qui, jusqu’à tout récemment, était connu sous le nom de Marijuana for Trauma. L’entreprise a été fondée en 2013 par des vétérans qui ont réalisé que le cannabis thérapeutique a transformé leur vie après des années de lutte avec un traitement pharmaceutique conventionnel pour traiter un état de stress post-traumatique lié au combat.
La présente est une déclaration commune avec Riley McGee, ancien combattant qui, en tant que sapeur de combat, souffrait d’un état de stress post-traumatique. Il est actuellement président de notre division sœur, Abba Medix, une entreprise qui produit du cannabis thérapeutique sous licence, et il dirigeait auparavant nos cliniques.
Nous offrons actuellement un traitement actif aux cannabinoïdes à plus de 5 100 Canadiens, dont plus de 2 300 vétérans, et notre base de données compte plus de 12 000 patients.
Le traitement aux cannabinoïdes est un élément très puissant d’un plan plus vaste de traitement, d’adaptation et de réinsertion pour un vétéran qui veut reconstruire sa vie après un état de stress post-traumatique et la difficile transition de la vie militaire à la vie civile. Nos vétérans déclarent que le cannabis leur permet de mieux gérer leurs symptômes et leur offre une meilleure qualité de vie que les traitements pharmaceutiques et qu’il réduit la dépendance à des stratégies d’adaptation malsaines.
Nous appuyons la recherche accrue sur le cannabis, notre système endocannabinoïde et les raisons de son efficacité. Nous félicitons Anciens Combattants Canada d’avoir pris une position de chef de file mondial en matière d’accès subventionné au cannabis thérapeutique, et je suis fier que notre entreprise et ses fondateurs aient fait partie du mouvement militant qui a encouragé cette initiative.
Le comité a entendu diverses opinions. Il semble que le cannabis et l’état de stress post-traumatique ne sont pas des sujets simples. La question du cannabis n’est vraiment pas simple. Pour être utilisé correctement en tant que médicament, il faut les conseils d’un expert. Un certain profil cannabinoïde d’une souche particulière peut être très efficace pour traiter l’anxiété. Un profil différent d’une souche différente peut aggraver l’anxiété. Si vous étudiez un groupe de personnes qui sont traitées de façon experte avec des cannabinoïdes, nous sommes persuadés que la recherche reflétera les résultats positifs que nous voyons chaque jour. Si vous choisissez un cannabinoïde et des protocoles de traitement inappropriés pour des affections particulières, les résultats seront négatifs.
Quand vous regardez le nombre de souches, les profils d’ingrédients actifs, soit les cannabinoïdes, les terpènes et les flavonoïdes, la posologie et les méthodes de prise de cannabis, il y a des millions de permutations avec des résultats médicaux distincts. Santé Canada énumère plus de 30 utilisations thérapeutiques potentielles du cannabis.
L’approche traditionnelle de l’étude clinique pharmaceutique consiste à étudier une molécule chimique pour une affection avant d’acquérir de l’expérience dans le monde réel. Appliquer cette approche pure au cannabis coûterait des centaines de milliards de dollars sur 100 ans et ignorerait l’effet d’entourage. Nous devons adopter une nouvelle approche de recherche mixte pour tirer parti de manière professionnelle des expériences réelles de milliers d’utilisateurs réguliers. Des scientifiques travaillant avec des éducateurs de l’industrie des cannabinoïdes examinent les données des patients.
Notre prochaine version de la plateforme logicielle téléchargera le profil composé détaillé de chaque souche utilisée et le combinera avec les données cliniques réelles et continues du patient.
Le cannabis thérapeutique est légal depuis 17 ans. Les humains l’utilisent depuis des milliers d’années. Comparativement à de nombreux médicaments, il est sans danger, il n’a pas été mortel en cas de surdosage et, à tout le moins, il aide les gens à mieux dormir, à gérer leur humeur et à soulager l’inflammation. Les effets secondaires peuvent être gérés, et le taux de dépendance et les effets de sevrage sont plus faibles. C’est un médicament pour s’en sortir et non une drogue d’introduction. De nombreux utilisateurs prennent du cannabidiol à des fins médicales, ce qui n’a pas d’effet psychotrope. Avec la légalisation, nous observons une acceptation croissante qui peut faciliter une meilleure recherche. Le cannabis n’est pas un remède miracle ni une panacée. Il s’agit d’un médicament naturel à usages multiples particulièrement efficace pour les personnes souffrant d’affections multiples.
Nous ne pouvons ignorer ce que nos vétérans, leur conjoint et leur partenaire nous disent. Lorsqu’une femme en pleurs dépose son mari à notre clinique en disant qu’après deux ans de traitement conventionnel elle ne peut plus l’aider et qu’elle s’inquiète de ses idées suicidaires, nous savons que les thérapies conventionnelles échouent chez plusieurs vétérans. Nous croyons en notre devise « Nous aidons à renouveler des vies », parce que chaque jour nous voyons de grands changements positifs.
En plus de réduire les cauchemars, l’insomnie, la douleur, la dépression, l’anxiété et la dépendance à l’alcool et aux opioïdes, un pourcentage élevé de nos clients vétérans déclarent que le cannabis thérapeutique améliore leur vie en régularisant leur humeur afin d’avoir plus de compassion envers ceux qu’ils aiment et dont ils prennent soin.
Les vétérans qui prennent des médicaments traditionnels se sentent comme des zombies, isolés dans leur sous-sol, toujours accrochés à des pensées malsaines, affaiblis par l’hypervigilance et incapables d’entretenir des relations normales avec leur partenaire, leurs enfants et leurs amis. Seule la vaporisation du cannabis, qui intervient rapidement en cinq minutes dès l’apparition des déclencheurs, donne aux vétérans la confiance nécessaire pour réintégrer la société. Le cannabis crée les conditions pour avoir l’énergie et l’autoréflexion pour réussir sa thérapie.
Depuis 2013, notre organisation et nos processus ont évolué. Nous n’acceptons que les recommandations provenant de médecins ou les diagnostics légitimes et documentés. Nos infirmières enseignantes procèdent à un examen approfondi des antécédents cliniques. En examinant de multiples facteurs, elles recommandent un protocole de traitement aux cannabinoïdes propre au patient, qui inclut généralement des produits de plusieurs producteurs autorisés et différents produits pour le jour et le soir. Nous éduquons nos clients sur la façon d’utiliser les produits et nous facilitons leur inscription auprès des producteurs autorisés. Nous avons recours à des médecins formés pour examiner les patients et rédiger des ordonnances. Nos infirmières assurent le suivi des renouvellements et le soutien continu pour modifier les protocoles de traitement. Lorsque nous examinons nos données, nous constatons que la grande majorité des clients réduisent leur consommation de produits pharmaceutiques, y compris d’opioïdes.
Canada House croit fermement qu’il faut appuyer les vétérans au-delà de la thérapie aux cannabinoïdes. Nous veillons à ce qu’ils soient au courant des nombreux programmes offerts par Anciens Combattants Canada. Dans nos cliniques, nous mettons aussi à la disposition des vétérans un endroit où ils peuvent socialiser, se soigner et se soutenir les uns les autres.
Chez Canada House, nous croyons qu’il existe une lacune dans l’aide aux vétérans au-delà des thérapies et des médicaments traditionnels. Nous finançons l’organisme à but non lucratif Post Traumatic Growth Association, ou PTGA, qui est dirigé par un vétéran chevronné nommé Eric Lai. L’examen des pratiques exemplaires a permis à la PTGA d’élaborer une approche globale en huit points pour améliorer la vie des vétérans et des premiers répondants. Les organismes communautaires structurés et sans but lucratif dirigés par des vétérans peuvent mieux s’identifier aux vétérans et instaurer avec succès des stratégies comme les thérapies par la musique, le yoga et la méditation et leur fournir les compétences nécessaires pour une vie saine à l’extérieur des forces armées. Anciens Combattants Canada peut payer pour des aliments surgelés. Toutefois, si un soldat est passé de la maison familiale à l’armée et qu’on lui a fourni des repas pendant huit ans, qui lui apprendra à cuisiner et à préparer des repas sains?
Chez Canada House, nous traitons tout le monde, y compris les aînés. Les personnes âgées sont assujetties à la même polypharmacie négative lorsqu’une personne se voit prescrire plus de 5 ou de 10 médicaments. Il existe des preuves cliniques concrètes qui montrent que la polypharmacie est nocive, et les études cliniques initiales qui ont mené à l’approbation de ces médicaments n’ont pas mesuré l’incidence de la polypharmacie sur les patients vulnérables. Les personnes âgées nous parlent de nombreuses années de difficultés avec les traitements courants et d’une qualité de vie nettement meilleure avec le cannabis thérapeutique. C’est pourquoi 94 p. 100 de nos employés ont déclaré que leur travail est très important.
Nous désirons fournir les recommandations suivantes au Sénat. Premièrement, continuons de rencontrer les vétérans pour entendre leurs histoires. Nous pouvons certainement aider à organiser des réunions avec des vétérans partout au Canada.
Deuxièmement, il faut reconnaître la complexité du cannabis thérapeutique et encourager le recours à des cliniques offrant du cannabis de qualité pour assurer une évaluation, une éducation et un suivi rigoureux. Ni le traitement de l’état de stress post-traumatique ni le cannabis thérapeutique ne conviennent bien en vase clos pour une application ou une prescription rapide avec une éducation limitée.
Troisièmement, il doit y avoir une meilleure collaboration entre le milieu médical, les chercheurs et les éducateurs expérimentés en traitement aux cannabinoïdes pour tirer parti scientifiquement des données du monde réel. Nous sommes ouverts à la collaboration et nous avons établi un partenariat avec l’Université du Nouveau-Brunswick. En ce sens, nous aimerions demander aux producteurs autorisés de communiquer les données, le certificat d’analyse et le profil cannabinoïde détaillé de la souche que consomment les patients. Je répète que nous pourrions comparer ces éléments aux expériences cliniques sur le terrain pour en tirer de véritables données probantes sur les effets continus.
Quatrièmement, des fonds devraient être affectés à la formation d’autres groupes de pairs dirigés par des vétérans formés qui traitent de l’ensemble des aspects liés à la santé et à l’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne pour faciliter la transition à la vie civile, un peu comme le fait la PTGA.
Nous surveillons de près et incitons les producteurs autorisés à continuer d’approvisionner les patients en cannabis à des fins thérapeutiques pendant qu’ils augmentent leur production pour le marché récréatif.
Enfin, nous préconisons le maintien d’un environnement d’exploitation distinct pour le cannabis thérapeutique, avec des règlements qui créent la possibilité d’une couverture financière accrue pour l’armée et les civils, au-delà des anciens combattants. Le cannabis est plus cher que de nombreux produits pharmaceutiques, mais lorsqu’il est utilisé de façon appropriée, il améliore les résultats, ce qui aide les Canadiens, les employeurs et les gouvernements. La politique fiscale devrait encourager la consommation responsable de cannabis thérapeutique.
Nous tenons à remercier les vétérans et les premiers intervenants pour leur sacrifice, Anciens Combattants Canada, les chercheurs et tous les médecins qui sont prêts à explorer la thérapie aux cannabinoïdes. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
La présidente suppléante : Dans ce cas, passons à la période des questions.
Le sénateur McIntyre : Merci, monsieur Kroon, de votre exposé.
Selon vous, quelle incidence aura la légalisation de la marijuana à des fins récréatives sur l’utilisation de la marijuana à des fins médicales par les anciens combattants? Croyez-vous que les gens vont chercher à s’automédicamenter à l’aide du cannabis vendu à des fins récréatives, sans suivi médical approprié? Compte tenu de votre exposé, je pense qu’un suivi est extrêmement important.
M. Kroon : Absolument. C’est une excellente question. Nous espérons, et nous encouragerons assurément tous les anciens combattants à s’astreindre à un processus médical particulier pour encadrer le cannabis qu’ils consomment pour combattre un syndrome de stress post-traumatique, une douleur chronique ou d’autres affections.
Comme vous l’avez dit, il est extrêmement important de peaufiner le traitement. Encore une fois, il ne s’agit jamais simplement d’une seule variété de cannabis. Les utilisations diffèrent selon le temps de la journée. Il faut assurément faire certains essais.
Par conséquent, il est très important que les évaluations cliniques et les renouvellements récurrents continuent d’être encadrés par un processus médical distinct.
Riley, vous qui êtes un ancien combattant, avez-vous quelque chose à ajouter? Il est extrêmement important que le processus médical se poursuive pour les anciens combattants.
Riley McGee, président, Abba Medix, Canada House Clinics : Nous considérons le médical et le récréatif comme deux secteurs très distincts. Je pense que les services que nous offrons dans les cliniques sont tout à fait adéquats pour aider les anciens combattants à guérir et à améliorer leur vie grâce au cannabis. Je pense que les anciens combattants continueront d’utiliser une plateforme clinique comme la nôtre pour leur consommation.
Le sénateur McIntyre : J’ai une question en ce qui concerne les différences entre les sexes.
Approximativement, quelle proportion de votre clientèle est composée de femmes? Plus précisément, quelle est la proportion de femmes chez vos clients qui sont des anciens combattants? Y a-t-il des indications qui nous permettent de croire que le cannabis pourrait agir différemment sur les hommes et les femmes?
M. Kroon : Pour les anciens combattants, je n’ai pas de chiffres précis, mais il est évident qu’il y aurait plus d’hommes que de femmes. Parmi nos clients, le nombre de Canadiens qui ne sont pas des anciens combattants est un peu plus élevé que le nombre d’anciens combattants. Beaucoup d’entre eux sont des personnes âgées. Encore une fois, les âges diffèrent selon les problèmes de santé. Cependant, je dirais que, à l’exception des anciens combattants, les sexes sont représentés de façon à peu près égale, comme dans la population en général.
Riley, avez-vous quelque chose à ajouter à ce sujet?
M. McGee : C’est difficile de vous donner des chiffres exacts sans avoir consulté notre base de données, mais nous pourrions le faire. Ce qui est important, c’est de légitimer les patients sur une plateforme logicielle. C’est grâce à cela que nous pourrons comprendre et suivre ces choses de façon précise, à savoir si cela affecte différemment les femmes et les hommes, quelles variétés sont liées à quels problèmes de santé et à quelles améliorations, et cetera. C’est cette démarche qui va nous permettre de comprendre la science qui sous-tend la thérapie aux cannabinoïdes. La plateforme permet de légitimer les patients. Elle leur donne un protocole de traitement approprié et elle fait le suivi du cannabis qu’ils utilisent pour soigner tel ou tel problème.
Lorsque nous utiliserons cette plateforme logicielle, nous serons enfin en mesure de fournir les preuves que les médecins, Anciens Combattants Canada et la communauté médicale réclament depuis des décennies. Je pense que tant que nous ne pourrons pas tous coopérer et collaborer, et encadrer les patients grâce à ce type de plateforme, les preuves continueront à nous échapper.
M. Kroon : Encore une fois, nos spécialistes en ce qui concerne cette thérapie aux cannabinoïdes sont des infirmières. Assurément, elles examinent tous les aspects de l’état de santé des patients. Je présume donc qu’elles tiennent compte du sexe des personnes puisque, tout comme pour l’alcool, le produit n’agit pas exactement de la même façon sur les hommes et sur les femmes. Il ne fait aucun doute qu’il y a des différences.
Leurs recommandations tiendront compte d’une série d’aspects, comme le fait que le patient consommait déjà du cannabis à des fins récréatives ou qu’il n’en consommait pas. Ce genre de choses sont également prises en considération.
À notre avis, la clé, c’est d’avoir un plan de traitement aux cannabinoïdes qui tient compte des antécédents médicaux, de l’état de santé, du diagnostic, de l’utilisation par le passé, de ce que le patient fait le jour et la nuit, du besoin de conduire, du besoin de travailler, et de tous ces différents aspects. Je pense que l’idée maîtresse c’est que le plan de traitement doit être adapté en tout point au patient.
Le sénateur McIntyre : J’ai une autre question concernant l’incidence de la légalisation de la marijuana à des fins récréatives.
Monsieur McGee, j’ai cru comprendre que vous êtes un producteur de cannabis autorisé. Est-ce exact?
M. McGee : Oui, j’en suis un.
Le sénateur McIntyre : Ma question cherche à établir une comparaison entre le marché médical et le marché récréatif légal. Comme vous le savez et comme le rapportent les médias, les producteurs autorisés n’arrivent pas à répondre à la demande et il y a des ruptures de stock. À cause de cela, les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales ont apparemment de la difficulté à s’approvisionner, parce que leurs producteurs fournissent maintenant le marché récréatif.
Cette situation de ruptures de stock affectant les patients utilisant du cannabis à des fins médicales est-elle répandue ou s’agit-il de cas isolés?
M. McGee : J’espère que c’est un problème temporaire. Assurément, certains producteurs vont se concentrer davantage sur le marché des produits récréatifs, de sorte qu’il y aura moins de produits disponibles pour leurs clients « médicaux ». Comme beaucoup d’autres producteurs ont de la difficulté à fournir du cannabis à leurs patients à des fins médicales, je pense que le dénouement de cette impasse dépend en grande partie de la délivrance de licences par l’Agence du revenu du Canada, des timbres d’accise qui sont requis et des nouvelles lois sur l’emballage. En date du 17 octobre, beaucoup de producteurs titulaires de licence avaient de la difficulté à tenir des stocks sur leur site web en raison du réemballage et de l’application de ces timbres d’accise.
Je m’attends à ce qu’il y ait de plus en plus de cannabis thérapeutique en ligne, comme cela se fait déjà dans beaucoup de cas.
À l’heure actuelle, nous ne recevons pas des tonnes de plaintes de nos patients au sujet de l’indisponibilité des produits. Dans la mesure où ils peuvent réduire l’emballage et obtenir les bons timbres d’accise, la plupart des producteurs titulaires d’une licence ont encore des produits pour leurs clients qui consomment à des fins médicales.
M. Kroon : Permettez-moi d’ajouter quelque chose. Malheureusement, au fil des ans, pendant que l’industrie augmentait progressivement sa production, les patients qui consommaient du cannabis à des fins médicales ont connu des problèmes d’approvisionnement, et ce, bien avant la légalisation. Encore une fois, c’est la raison pour laquelle nous finissons souvent par recommander aux gens — c’est une pratique qui existe depuis des années — de faire affaire avec plusieurs producteurs autorisés afin d’équilibrer un tant soit peu les risques.
Au Canada, une grande partie de la production est maintenant offerte en ligne et, comme l’a dit Riley, nous espérons qu’il s’agit d’un problème temporaire et que nous finirons par nous ajuster. Franchement, le cannabis est un médicament en bonne et due forme, un médicament dont les gens sont très dépendants. C’est donc un problème important si une personne ne peut pas s’en procurer.
M. McGee : Je pense qu’en raison de la structure actuelle de l’industrie, les producteurs autorisés sont encouragés à approvisionner les personnes qui consomment à des fins médicales, parce qu’ils peuvent leur vendre leurs produits directement. Je pense que ce modèle de vente incite les producteurs autorisés à se soucier de l’approvisionnement de ces patients.
Le sénateur McIntyre : Afin d’éviter tout problème, croyez-vous que Santé Canada devrait établir des quotas pour obliger les producteurs officiels à allouer une part de leur production au marché médical?
M. McGee : Je pense que c’est une très bonne idée. C’est quelque chose dont nous avons déjà discuté. La logistique de cela pourrait être difficile à mettre au point.
Les producteurs autorisés doivent composer avec des choses comme les pertes de récoltes et d’autres problèmes qui ne touchent pas nécessairement les producteurs pharmaceutiques traditionnels. Par conséquent, le fait d’imposer des stocks planchers et d’autres choses de ce genre pourrait être une très bonne chose pour l’utilisateur médical, mais pourrait se révéler problématique, dans certains cas, pour les producteurs titulaires d’un permis. Je pense que si cela peut se faire de façon équitable et juste, c’est assurément quelque chose qui devrait être fait.
Si les producteurs autorisés décident de prendre en charge des personnes qui consomment à des fins médicales, ils devront s’engager à garder en stock les produits appropriés pour ces patients.
Le sénateur McIntyre : Est-ce que cela fait partie des recommandations que vous feriez au gouvernement fédéral?
M. McGee : Oui.
Le sénateur McIntyre : Monsieur McGee, vous avez parlé de la taxe d’accise.
M. McGee : C’est exact.
Le sénateur McIntyre : Le sous-comité a appris que, depuis la légalisation de la marijuana récréative, la taxe d’accise s’applique à tous les produits du cannabis, tant récréatifs que médicaux. Comment la taxe d’accise qui s’applique depuis le 17 octobre a-t-elle touché les anciens combattants qui consomment du cannabis à des fins médicales?
M. McGee : Certains producteurs titulaires d’une licence ont choisi d’assumer le coût de ce timbre d’accise plutôt que de le relayer aux anciens combattants, mais d’autres ont choisi de le relayer. Pour certains consommateurs, cela a eu pour effet de porter le coût du cannabis au-delà des 850 $ couverts par Anciens Combattants Canada, ce qui les oblige à payer la différence de leur poche. D’autres producteurs autorisés ont absorbé ces coûts et ont évité aux anciens combattants d’avoir à faire ces paiements supplémentaires.
En regardant l’évolution de cette industrie, je peux comprendre la raison pour laquelle on a imposé un timbre d’accise sur tous les produits, tant médicaux que récréatifs. Cela a à voir avec le fait qu’au cours des dernières années, un nombre important de personnes ont utilisé le marché médical pour accéder au cannabis à des fins récréatives. L’un des objectifs de notre groupe est d’évaluer les patients et de mettre en place des processus pour nous assurer qu’il s’agit vraiment de personnes qui consomment à des fins médicales. Nous n’avons pas à nous inquiéter de ce risque de croisement.
Maintenant que le marché des produits récréatifs est là, j’espère que nous pourrons travailler ensemble pour définir en quoi devrait consister le processus de légitimation des patients. Une fois que nous aurons légitimé les besoins de ces personnes, nous serons en mesure, je l’espère, d’éliminer la taxe d’accise pour le régime médical. En effet, je ne crois pas que cette taxe soit appropriée à long terme, mais je peux comprendre pourquoi elle a été mise en œuvre d’office. Je suis conscient qu’elle restera en vigueur aussi longtemps que nous n’aurons pas clairement départagé ces deux marchés.
Le sénateur Richards : Je vous remercie de votre service et de votre exposé.
Combien y a-t-il de pays de l’OTAN qui permettent l’utilisation de la marijuana à des fins médicales pour aider leurs anciens combattants? Le savez-vous? L’Australie et la Nouvelle-Zélande souscrivent-elles à cela? La Norvège est-elle d’accord? Savez-vous combien il y en a?
M. McGee : Plusieurs étudient cette possibilité et font des recherches à ce sujet. Je peux me tromper, mais j’ai cru comprendre que le Canada est actuellement le seul...
Le sénateur Richards : Nous sommes les seuls.
M. McGee : ... à couvrir le cannabis thérapeutique à hauteur de 100 p. 100, et nous lui en sommes très reconnaissants.
Le sénateur Richards : C’est étrange, non? Je trouve cela un peu singulier.
M. McGee : Je pense que c’est avant-gardiste de notre part. Les résultats que nous obtenons sont excellents. Le reste du monde a les yeux tournés vers le Canada...
Le sénateur Richards : Ce que je veux dire, c’est que je suis surpris que les autres pays n’aient pas encore proposé cela.
M. McGee : Oui, absolument. Pardonnez-moi. Je croyais que vous trouviez étrange que nous l’ayons fait.
Le sénateur Richards : Non, ça n’est pas étrange. Absolument pas.
Quand je pose cette question, les gens pensent que je suis contre, et je ne le suis pas du tout. J’ai deux amis à l’hospice qui consomment quotidiennement de la marijuana à des fins médicales et je comprends comment cela aide les gens.
Toutefois, ce n’est pas une panacée. C’est ma grande question. Il existe différentes variétés qui réagissent différemment avec différentes personnes. Je me demande quelle solution nous pourrions trouver pour veiller à ce que les gens ne subissent pas d’effets indésirables — un épisode psychotique ou quoi que ce soit d’autre — après avoir consommé la mauvaise variété.
Je me demande quelle est l’ampleur des recherches effectuées pour trouver les variétés qui fonctionnent vraiment pour le plus grand nombre de personnes. Est-ce un risque que vous prenez?
M. Kroon : Permettez-moi de commencer. Riley pourra prendre la relève, car il a lui aussi beaucoup d’expérience dans ce domaine. C’est un excellent point. Nous prenons cette question très au sérieux.
À vrai dire, le côté clinique de l’industrie devrait probablement être réglementé davantage pour faire en sorte que la prescription de variétés particulières soit réservée à des médecins dûment formés et expérimentés. Dans notre cas, nous avons 10 cliniques à travers le Canada. Nous avons des années d’expérience. Nos éducateurs sont informés de ce qui fonctionne pour les différents problèmes de santé des patients.
L’élément le plus important, c’est que nous avons cette base de données qui nous permet de savoir quels produits pharmaceutiques les gens prenaient et comment ces produits changent au fil du temps. Maintenant que nous sommes sur le point d’avoir une interface électronique qui nous permettra d’obtenir les certificats d’analyse des producteurs autorisés, certificat qui montre vraiment... Quand les gens parlent d’une variété, c’est un peu trompeur, car le profil des matières actives d’une variété donnée peut varier d’un producteur à l’autre.
En fin de compte, nous avons besoin du profil cannabinoïde réel de ce que les gens prennent, puis combiner ces renseignements aux données et aux antécédents des patients. Nous aurons alors une base de données qui, avec le temps, nous permettra de travailler avec des chercheurs et des scientifiques dans une perspective d’expérience réelle.
Canada House veut devenir le chef de file et amasser autant de données que possible. Néanmoins, nous devons tirer parti de l’expérience de la vie réelle. Malheureusement, la nature même du cannabis nous force à... Plus il y aura d’essais cliniques, le mieux ce sera, mais nous ne pouvons pas nous fier uniquement à cela. Nous devons améliorer notre gestion des données disponibles.
Cent pour cent des gens doivent passer par des éducateurs qualifiés en cannabinoïdes et des médecins pour obtenir la bonne ordonnance. Si ce n’est pas le cas, vous courez le risque de ne pas obtenir les bons résultats.
Le sénateur Richards : Excusez-moi. Puis-je ajouter quelque chose? Quelle est l’ampleur des différences dont vous parlez? Est-ce que chaque plante est différente? Est-ce que chaque plante donne...
M. McGee : Il y a des milliers de variétés et des milliers de profils cannabinoïdes. C’est la raison pour laquelle il est si difficile d’étudier ce produit. Le Canada a de la chance, car il est le premier pays au monde à créer un marché réglementé où les produits des producteurs autorisés sont testés en laboratoire et accompagnés d’un certificat d’analyse. Or, tant que nous ne pourrons pas relier ce certificat d’analyse aux antécédents médicaux des patients et aux protocoles de traitement, nous ne serons pas en mesure de déchiffrer ce code.
Comme il ne s’agit pas d’une molécule pharmaceutique unique, vous ne pouvez pas l’étudier dans le cadre d’une étude clinique conventionnelle de phase 3. Essentiellement, les études cliniques de phase 3 servent à passer aux études de phase 4, c’est-à-dire au test du monde réel.
Ces dispositions ont été fixées dans le cadre de décisions de la Cour suprême, de sorte que nous n’avons pas besoin d’études cliniques de phase 3. Comme il s’agit d’une substance multimoléculaire, nous devons l’étudier et l’aborder différemment. C’est pourquoi nous avons investi près de 2 millions de dollars dans le développement d’une plateforme logicielle qui gère l’expérience de nos cliniques et de nos clients tout en recueillant ces données qui nous permettent de faire des rapprochements entre les profils cannabinoïdes, les protocoles thérapeutiques et les conditions particulières.
Pour répondre à votre question précédente, je ne dirais jamais que le cannabis est un remède au syndrome de stress post-traumatique ou à d’autres maladies. Il n’est pas différent des autres produits pharmaceutiques. Ce qui le différencie, c’est qu’il est meilleur pour traiter de multiples affections et qu’il crée l’état d’esprit approprié dont les anciens combattants ont besoin pour guérir, pour réintégrer la société et pour se reprogrammer.
Le cannabis est un traitement de l’ESPT et un outil de transition vers la vie civile beaucoup plus efficace qu’une foule de produits pharmaceutiques. Lorsque ces hommes évoluent comme des zombies, ils sont incapables de s’autoévaluer ou de comprendre leurs éléments déclencheurs. Ils ne sont pas en mesure d’améliorer leur mode de vie.
Le sénateur Richards : Non, j’ai tendance à approuver cet usage, mais je pense qu’il est nécessaire de poser ces questions.
M. McGee : Tout à fait. Et, nous sommes heureux que vous les posiez.
Le sénateur Richards : Merci.
La présidente suppléante : Avant de passer à la deuxième série de questions, je tiens à donner suite à l’idée d’une variété. Je vous remercie d’avoir clarifié cette question. J’essaie de découvrir comment vous déterminez le meilleur produit ou la meilleure combinaison de produits pour une personne donnée.
M. Kroon : Quelques facteurs entrent en jeu. Il y a les années d’expérience et la mise en commun de pratiques exemplaires. Nous voulons trouver le meilleur point de départ. Lorsque les médecins prescrivent des antidépresseurs, ils commencent habituellement par administrer une certaine dose, puis ils expérimentent. Nous voulons établir au moins un point de départ dont, selon nous, nos expériences cliniques antérieures ont prouvé l’efficacité.
En toute honnêteté, nous savons que les médicaments fonctionnent différemment selon la constitution génétique d’une personne. Un médicament qui fonctionne pour moi fonctionnera différemment pour vous, et vice versa. Le cheminement doit donc être légèrement guidé. C’est la raison pour laquelle une relation continue existe entre nos éducateurs et les patients. Parfois, ils nous envoient des courriels quotidiennement, en particulier, au début, parce qu’un certain peaufinage sera toujours nécessaire.
En ce qui concerne la collecte de ces données, une fois que nous disposerons d’un certificat d’analyse et que nous administrerons le cannabis d’une façon un peu plus scientifique, la qualité de notre première recommandation s’améliorera avec le temps. Toutefois, à l’heure actuelle, nous avons recours à notre expérience, nous partageons nos ressources avec l’ensemble de l’entreprise, nous examinons les résultats externes, puis nous allons de l’avant.
Nous avons parlé plus tôt de la façon dont une variété de cannabis peut contribuer à calmer l’anxiété, alors qu’une autre variété peut l’aggraver. Un indica ayant un taux équilibré de THC et de CBD, en particulier sous forme d’huile, aidera assurément les gens à gérer leur anxiété. Je précise encore une fois que l’indica et la sativa sont deux groupes de cannabis. Chacun de ces groupes est composé d’un grand nombre de variétés et d’hybrides. Toutefois, une sativa à teneur élevée de THC pourrait, en fait, aggraver l’anxiété de quelqu’un.
C’était là un simple exemple de la grande puissance du cannabis. Cependant, s’il n’est pas administré de façon efficace, son utilisation ne sera pas appropriée.
M. McGee : Cela se résume en grande partie à l’éducation, et il n’est pas mauvais que les gens utilisent différents types de cannabis afin de déterminer ceux qui fonctionnent pour eux, à condition qu’ils soient renseignés sur la façon appropriée de le faire.
À mon avis, cette approche ne s’applique pas uniquement aux cannabis. Bon nombre de produits pharmaceutiques sont administrés de cette façon : « Le produit fonctionne-t-il? Oh, il ne fonctionne pas, alors passons au suivant. » Cette approche n’est pas propre au cannabis seulement. Pour un accès sécuritaire et une utilisation appropriée, il faut que les gens reçoivent une formation.
J’aime toujours rappeler aux gens que les patients n’utilisent pas le cannabis pour se défoncer. Nous utilisons le cannabis médical pour nous sentir normaux et pour vivre sobrement.
M. Kroon : La perspective nord-américaine est très prometteuse. Les assureurs américains paient pour la réalisation de tests génétiques, parce qu’ils reconnaissent que ces tests permettront d’accélérer la sélection d’un produit pharmaceutique approprié. Nous savons de quelle façon environ 25 p. 100 de la population absorbent les médicaments antidouleur. Cette façon diffère et peut indiquer de façon précoce qu’il est inutile d’essayer de les utiliser, qu’il faut tenter une approche différente, parce que nous savons que les opioïdes traditionnels seront inefficaces pour ce segment de la population.
À mesure que nous progresserons, nous aurons une excellente occasion d’appliquer également ce raisonnement scientifique au cannabis.
La présidente suppléante : L’un de vous a décrit les étapes à franchir comme un cheminement. Pour les gens qui nous écoutent en ce moment, en particulier, pouvez-vous expliquer les étapes que je devrai franchir si je me présente en tant que patiente dans l’une des cliniques? Vous voulez vous livrer évidemment à une évaluation. Faites-vous un suivi régulier afin de déterminer si le traitement fonctionne?
M. Kroon : Absolument. Les gens viennent nous consulter. S’ils souhaitent obtenir de plus amples renseignements ou s’ils ne comprennent pas le processus lié à la marijuana médicale ou au cannabis médical en vigueur au Canada, nous leur expliquons en quoi il consiste. Ils doivent effectivement avoir été renvoyés à nous par un médecin ou ils doivent être munis d’un diagnostic bien étayé semblable à celui que les vétérans reçoivent d’Anciens Combattants Canada lorsque leur état de stress post-traumatique et leurs autres conditions sont évalués. En fonction de cela, nous leur indiquons quels renseignements médicaux nous souhaitons obtenir, parce que nous voulons inscrire dans leur dossier leurs antécédents médicaux et tous les médicaments qu’ils prennent actuellement.
Ces dossiers sont mis au point, puis une séance d’une durée d’une demi-heure à 45 minutes est programmée, au cours de laquelle un infirmier éducateur passe essentiellement en revue les antécédents cliniques du patient et, en fonction de l’information communiquée, il pose au patient de nombreuses questions relatives à un usage antérieur et à d’autres éléments, il recommande un profil particulier, puis il renseigne le patient sur la façon de l’utiliser.
En général, les gens ont recours aux huiles ou au vapotage. Toutefois, si vous avez besoin d’une dose rapide de médicaments, le vapotage vous l’apporte, mais il y a de nombreuses autres façons d’utiliser le cannabis.
Pour des raisons financières, certaines personnes peuvent décider d’acheter une farine sèche et de produire leur propre huile. S’ils ne le font pas d’une façon appropriée, ils se privent de l’effet du médicament. Il faut donc bien renseigner les gens sur l’utilisation appropriée de ce médicament.
À ce stade, le dossier est envoyé à l’un de nos prescripteurs, qui est habituellement un médecin. Le prescripteur rencontre directement le patient, confirme le plan de traitement recommandé et délivre l’ordonnance. Ensuite, nous travaillons avec les patients afin de recommander des producteurs autorisés particuliers et, habituellement, plusieurs produits à utiliser pendant la journée ou la soirée. Nous aidons le patient à s’inscrire auprès des producteurs autorisés appropriés, à leur envoyer son ordonnance, qui est appelée un document médical. Cela permet au patient d’acheter depuis sa résidence des produits correspondant à son ordonnance auprès de producteurs autorisés. Nous lui faisons parvenir cette documentation.
Au début, nous nous livrons à une évaluation au bout de trois mois. Les patients sont tenus de revenir après cette période pour renouveler l’ordonnance. Comme je l’ai indiqué, nous ouvrons la porte, et la plupart des patients en profitent pour entretenir une relation continue avec nos infirmiers éducateurs, ce qui importe pour peaufiner ce processus.
Voilà, à un haut niveau, le processus que nous suivons, si cela répond à votre question. Je pense que c’est une façon appropriée de gérer un produit comme le cannabis, qui ne ressemble pas à un médicament d’ordonnance typique.
M. McGee : L’un des éléments cruciaux de notre processus est le suivi après 90 jours. Qu’un renouvellement soit requis ou non, nous assurons un suivi auprès du patient et nous examinons de nouveau son traitement et les produits pharmaceutiques qu’il prend. Ces suivis nous permettent d’établir des années d’antécédents de patients et de comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain.
La présidente suppléante : Merci. Ces renseignements sont très utiles.
Le sénateur McIntyre : Messieurs, si j’ai bien compris, vos organisations font partie du Canada House Wellness Group, et ce groupe possède trois filiales, dont vos deux organisations.
M. Kroon : C’est exact.
Le sénateur McIntyre : L’entreprise a une autre filiale appelée Knalysis Technologies Inc. Je crois comprendre qu’il s’agit d’une entreprise qui élabore des outils technologiques visant à suivre les résultats de l’utilisation du cannabis médical. Ils ne témoignent pas aujourd’hui. Vous avez des contacts avec eux?
M. McGee : Oui. Nous avons fondé l’entreprise et, par son intermédiaire, nous élaborons depuis près de deux ans un logiciel de gestion des patients qui utilisent le cannabis. Dans nos cliniques des quatre coins du pays, nous utilisons en ce moment la version 1.0 de ce logiciel. Nous avons presque terminé la version 2.0, qui repose sur un programme complètement nouveau. Nous avons ajouté au programme une interface automatique à l’aide d’un logiciel de suivi « de la semence à la vente », qui fait référence dans l’industrie.
Lorsque nous accueillons nos patients et que nos infirmiers les interrogent, nous recueillons des centaines de données. Lorsque nous recommandons un protocole de traitement, que nous mettons les patients en contact avec leurs producteurs autorisés au moyen de cette interface de programmation d’application et que les patients achètent des produits auprès de ces producteurs autorisés, le certificat d’analyse des produits qu’ils achètent est enregistré dans notre système. C’est la première fois dans l’histoire du monde que quelqu’un est en mesure de boucler cette boucle. Le marché réglementé canadien est le premier endroit où il est possible d’établir ce lien.
Nous sommes ici aujourd’hui pour vous encourager à continuer de dialoguer avec nous, avec les organismes de réglementation et avec Anciens Combattants Canada, et c’est l’une des principales raisons de notre présence parmi vous. Tant que nous n’aurons pas saisi les données de milliers de patients sur une plateforme comme celle-ci, comme l’exigent les organismes de réglementation, nous n’obtiendrons pas les preuves dont nous avons besoin. C’est la clé de la réussite. La collecte et la compréhension véritable des données exigeront des années mais, si nous ne commençons pas immédiatement à les enregistrer sur cette plateforme, nous retarderons davantage l’atteinte de cet objectif.
M. Kroon : Pour plus de clarté, je précise que c’est le logiciel que nous utilisons dans nos cliniques. À court terme, je dirige la reddition des comptes de Knalysis ainsi que celle des cliniques de Canada House. Par conséquent, les trois organisations sont représentées aujourd’hui d’une certaine manière.
Le marché a reconnu la valeur de ce logiciel. Nous avons donc des clients. Il s’agit d’un marché mondial, étant donné que le cannabis et le cannabis médical, en particulier, sont cultivés dans différentes parties du monde. Cet outil est approprié pour ce type d’industries.
M. McGee : Le logiciel offre une interface pour les patients, les médecins et les producteurs, et il recueille ces données dans un format utilisable.
Le sénateur McIntyre : Monsieur Kroon, au cours de votre exposé, vous avez mentionné que les vétérans qui prennent des médicaments traditionnels ne sont pas capables de maintenir des relations normales avec leur conjoint, leurs enfants et leurs amis. Selon votre expérience, l’utilisation du cannabis médical par les vétérans accroît-elle ou réduit-elle leur capacité d’interagir quotidiennement avec leur famille et leurs amis?
M. Kroon : Une très grande majorité de nos vétérans indiquent que le cannabis a un effet important sur leur capacité d’entretenir des relations utiles et productives, ainsi que de ressentir de la compassion envers leurs conjoints et leurs enfants.
Par exemple, dans une clinique particulière, la première fois que nos cliniciens rencontraient un vétéran, celui-ci pouvait être incapable de maintenir un contact visuel et de participer véritablement à une conversation, et il pouvait sembler renfermé et fort stressé. Les cliniciens pouvaient constater sa détresse. Trois mois plus tard, au moment de renouveler l’ordonnance, le même vétéran était actif et heureux, et il étreignait des gens à la clinique. Il est certain qu’un grand nombre de vétérans ainsi qu’un grand nombre de leurs conjoints décrivent un changement important.
Je mentionne encore une fois que nous ne soutenons pas que le cannabis est un remède. Toutefois, il crée des circonstances propices à l’autoréflexion. Pour qu’une thérapie cognitivo-comportementale ou d’autres soins fonctionnent, il faut que la personne soit dans un état d’esprit qui lui permet de traiter cette information. Si vous ne dormez pas, si vous avez des cauchemars… un certain nombre de choses peuvent déclencher des réactions chez les gens et, si vous n’êtes pas en mesure de réfléchir à ce que vous devez faire pour aller de l’avant dans votre vie, la thérapie ne sera pas efficace. Le cannabis crée les conditions requises pour permettre aux gens de faire le travail nécessaire et de passer à autre chose.
Je ne suis pas un vétéran, contrairement à Riley, mais je crois comprendre que, même en l’absence d’un trouble de stress post-traumatique, il peut être difficile de passer de la vie militaire à la vie civile, si vous n’avez rien connu d’autre pendant de nombreuses années. Il faut faire face à un univers complètement différent. Cela crée un certain stress, même sans la présence d’un trouble de stress post-traumatique. Alors, lorsque les deux conditions sont conjuguées, nous exigeons beaucoup des vétérans.
C’est un défi pour les gens qui reçoivent un diagnostic de stress post-traumatique alors qu’ils servent encore et, en toute honnêteté, le rétablissement est un processus long et difficile. La situation est probablement encore pire avant qu’ils aient quitté entièrement les forces armées.
En ce qui concerne les vétérans avec lesquels nous travaillons, la majorité des faits montrent que le cannabis a une incidence très positive.
Le sénateur McIntyre : Qu’en est-il de l’affaiblissement des facultés? Est-ce que les patients qui consomment du cannabis thérapeutique peuvent conduire ou se rendre au travail sans avoir les facultés affaiblies?
M. McGee : Il est toujours possible que leurs facultés soient affaiblies, tout comme avec les médicaments d’ordonnance. Les gens doivent se renseigner au début et ne doivent pas conduire leur véhicule si leurs facultés sont affaiblies. Je dirais que la plupart des utilisateurs du cannabis médicinal de longue date, qui comprennent bien l’effet d’une dose, n’utilisent pas le cannabis pour planer, mais bien pour se sentir normaux.
Bien que la possibilité existe — et comme c’est le cas avec tout autre type de médicament d’ordonnance —, je ne crois pas que l’affaiblissement des capacités des patients soit quelque chose de commun ou d’endémique.
M. Kroon : Ce qu’il faut que les gens comprennent à la base, c’est qu’avec le vapotage, l’effet dure quatre heures. Dans le cas des produits comestibles ou de l’huile, l’effet peut durer huit heures. En règle générale, nous encourageons les patients à consommer du cannabis à faible teneur en THC le jour; nous nous tournons plutôt vers le cannabidiol. Si les patients ont besoin de plus de THC, nous leur recommandons de le consommer le soir. C’est ce qu’on appelle une consommation responsable.
Le sénateur McIntyre : Pour le ministère des Anciens Combattants, le chiffre magique semble être 3 grammes par jour. Monsieur Kroon, selon ce que je comprends de votre site web, vous offrez une évaluation de deuxième niveau.
M. Kroon : C’est exact.
Le sénateur McIntyre : Cela permet aux anciens combattants qui souhaitent consommer plus de 3 grammes de cannabis par jour de faire une demande à ACC en vue de reconnaître des « circonstances exceptionnelles ». Pourriez-vous nous expliquer plus en détail ce deuxième niveau d’évaluation des patients? Que voulez-vous dire exactement par circonstances exceptionnelles?
M. Kroon : Je vais commencer et Riley pourra vous répondre également.
Premièrement, à des fins de clarté, nous avons recours à un processus mis sur pied par Anciens Combattants et nous le faisons au nom des anciens combattants, pour les aider à naviguer à travers ce processus. Nous avons d’excellents psychiatres. Nous effectuons un travail important au départ pour déterminer si une personne est un bon candidat pour une telle demande, parce que nous comprenons les lignes directrices d’Anciens Combattants à cet égard.
Pour être honnête, je dirais que la plupart des anciens combattants arrivent à bien fonctionner avec les 3 grammes acceptés. La consommation de la marijuana à des fins médicales se situe en moyenne à un peu plus de 1 gramme par jour. Bien sûr, lorsqu’on regarde l’ampleur et la gravité du TSPT de certains anciens combattants... la plupart d’entre nous ne peuvent pas s’imaginer ce qu’ils ont vécu. Bien sûr, ces personnes ont souvent besoin de doses plus élevées. Ainsi, nous facilitons ce processus, en ce qui a trait à l’évaluation requise. Nous déterminons s’ils sont de bons candidats en vue d’une évaluation de second niveau. Nous organisons une séance avec un psychiatre qui valide leur diagnostic et évalue leur niveau de fonctionnement selon le taux actuel.
La prescription a déjà été établie selon une dose appropriée. La différence, c’est que si la prescription indique 5 grammes, Anciens Combattants n’en financera que trois. Pour certaines personnes, cela représente des coûts importants s’il en coûte environ 10 $ sur le marché. Certains anciens combattants n’ont tout simplement pas les moyens de payer ce supplément. Le psychiatre confirme qu’il s’agit d’une prescription appropriée en fonction de leur diagnostic. Nous faisons valoir à Anciens Combattants Canada qu’à notre avis, cette dose est nécessaire pour la personne et c’est le ministère qui prend une décision finale à cet égard. S’il est d’accord avec nous, alors la couverture dépasse les 3 grammes.
M. McGee : Je crois que la réduction de la dose à 3 grammes était une mesure appropriée. Au départ, certains anciens combattants ont eu de la difficulté à obtenir leurs médicaments, mais aujourd’hui, nous offrons l’évaluation de deuxième niveau à ceux qui en ont besoin. Nous sommes heureux qu’Anciens Combattants Canada offre une telle couverture.
Je ne veux pas que vous pensiez que nous encourageons les gens à demander une évaluation de deuxième niveau pour obtenir une couverture au-delà de 3 grammes. Nous offrons uniquement l’évaluation de deuxième niveau aux personnes qui consomment déjà plus de 3 grammes de cannabis sur ordonnance. Ainsi, cette évaluation leur permet d’obtenir un remboursement pour la dose supplémentaire.
Le sénateur McIntyre : Combien de vos patients ont besoin d’une dose supérieure à 3 grammes de cannabis par jour?
M. McGee : Parmi les 2 300 anciens combattants que nous suivons, je crois que 500 à 600 ont eu recours à une évaluation de deuxième niveau.
Le sénateur McIntyre : Combien de grammes par jour?
M. McGee : Cela varie entre 3 et 10 grammes par jour. Souvent, les patients qui consomment plus de cannabis médicinal ont des conditions concomitantes. Ils souffrent donc de TSPT, en plus d’avoir subi des blessures par explosion et ont des douleurs chroniques. Ils consomment souvent le médicament sous forme d’huile ou de produits comestibles, pour traiter la douleur.
Le sénateur McIntyre : Merci.
Le sénateur Richards : J’ai mes notes avec moi, mais je ne peux pas les lire. À combien de joints correspondent 3 grammes?
M. McGee : C’est environ cinq ou six joints.
Le sénateur Richards : Vous effectuez des recherches avec ces anciens combattants, et ils ne sont pas les seuls à souffrir du TSPT. De nombreuses personnes en souffrent.
M. McGee : Tout à fait.
Le sénateur Richards : Je viens d’une région où la drogue était très présente; les jeunes autour de moi consommaient beaucoup de drogues. J’ai vu les dommages qu’elle causait. Nous le savons tous.
M. Kroon : Oui.
Le sénateur Richards : En ce qui a trait à la recherche, si une personne s’automédicamente à l’extérieur des installations d’Anciens Combattants avec d’autres substances que la marijuana, comment en tenez-vous compte? Pouvez-vous savoir si une personne le fait? Je suis certain que cela arrive, ce qui peut bousiller les données et la recherche.
Comment arrivez-vous à garder le contrôle? Savez-vous ce qui se passe à l’extérieur?
M. Kroon : Je vais commencer. Nous en tenons compte dans le cadre de notre processus d’évaluation. C’est un élément de base de l’évaluation de deuxième niveau. Nous posons les questions, non seulement au sujet des autres médicaments d’ordonnance, mais aussi au sujet de la consommation d’alcool et d’autres drogues illégales. Avant d’entreprendre une thérapie à l’aide des cannabinoïdes, il se peut que ce soit le seul moyen de survie pour ces gens, malheureusement. Nous en tenons compte lorsque nous les conseillons.
Malheureusement, les médias parlent souvent du cannabis comme une drogue d’introduction, mais nous croyons qu’il s’agit d’un médicament qui permet aux gens de s’en sortir et de réduire les méfaits. C’est un moyen très efficace pour les gens de se défaire de certaines dépendances et d’améliorer leur santé.
Puisque vous posez la question, il est important — voire essentiel — aux fins du processus d’évaluation de deuxième niveau que nous comprenions tout ce qui se passe. Bien sûr, si l’on parle d’automédication et de consommation de cannabis non médicinal, nous tentons de comprendre nos clients du mieux que nous le pouvons. En ce qui a trait à notre message pour la population en général, je dirais que l’automédication est plutôt aléatoire. Je recommande fortement de passer par un processus d’accompagnement approprié.
M. McGee : C’est une excellente question. C’est l’un des défis auxquels nous sommes confrontés. Nous tentons de détecter les comportements de recherche compulsive de drogues, mais si nous découvrons qu’un patient consomme des substances illicites ou d’autres substances que celles prescrites par son régime médical, est-ce une bonne raison de ne pas lui prescrire de cannabis? Cette prescription pourrait l’aider à réduire sa consommation d’autres drogues. C’est une arme à deux tranchants, je crois. Nous surveillons cela de près. Nous refusons certains patients et nous annulons leur autorisation si nous découvrons qu’ils consomment des drogues illicites ou du cannabis en dehors des programmes. Le personnel infirmier et les autres membres du personnel de nos cliniques sont conscients de cela. Nous prenons des mesures lorsque les clients ont des comportements inappropriés.
Le sénateur Richards : J’essaie de ne pas être moralisateur. Je pose la question parce que je veux qu’on aide les anciens combattants.
M. McGee : C’est pourquoi nous avons investi non seulement dans notre logiciel, mais aussi dans notre organisme à but non lucratif, la Post Traumatic Growth Association, qui se fonde sur les huit rayons du bien-être : le sommeil, l’alimentation, l’exercice, la santé financière, les relations et toutes les choses dont les anciens combattants ont besoin pour retrouver un équilibre dans leur vie. C’est pourquoi nous croyons que le cannabis représente un bon traitement pour ces conditions, mais c’est grâce aux groupes de soutien par les pairs et à la communication avec les pairs que ces gens pourront mettre le doigt sur leurs problèmes et aller dans la bonne direction.
Je crois que nous sommes tous d’avis que les gens avec qui nous nous associons et les gestes et intentions de ces gens auront une grande incidence sur notre parcours et sur les choix que nous allons faire. Nous tentons d’établir une culture solide et positive dans ces groupes de soutien par les pairs, et d’encourager les gens à emprunter la bonne voie.
C’est un volet très important. Nous aimerions qu’on finance davantage les programmes approuvés, qui offrent les services de formateurs agréés. Il faut les financer. Nous dépensons des sommes importantes à cet égard, parce que nous savons à quel point ils sont essentiels. Il serait bon de financer ces programmes qui fonctionnent et qui s’agencent bien avec les investissements d’Anciens Combattants Canada dans le cannabis.
M. Kroon : Votre question me fait penser à une chose intéressante : nous croyons que nous faisons partie d’une approche holistique envers le patient. Que vous parliez de drogues illicites ou d’autres médicaments d’ordonnance, notre processus est le même. Nous procédons en fonction d’une recommandation par les médecins. Je tiens à le préciser. Nous communiquons avec ces médecins pour leur expliquer ce que nous faisons avec le patient.
Bien franchement, nous aimerions beaucoup — et j’espère que la légalisation changera l’attitude d’un plus grand nombre de médecins — faire partie d’une équipe de santé qui travaille pour un patient et échanger avec le médecin traitant au sujet de ce que nous observons et de ce que nous recommandons, pour que nous puissions collaborer.
Je passe beaucoup de temps avec diverses entreprises de soins de santé. L’un des plus gros problèmes dans le domaine, c’est le cloisonnement au sein du système. Nous ne voulons pas être une cloison. Nous voulons faire partie du cercle de soins des patients.
M. McGee : Il faut faire participer les équipes de soins de ces patients. Parfois, on ne réussit pas à réduire la consommation de produits pharmaceutiques comme on le souhaiterait avec le cannabis. Le cloisonnement a une incidence à cet égard, comme l’a fait valoir Alex.
Bon nombre d’anciens combattants ne peuvent pas dire à leur médecin prescripteur ou à leur médecin traitant qu’ils consomment du cannabis, parce qu’ils ne voudront plus les traiter. Il faudrait presque obliger ces médecins à éliminer la stigmatisation et à travailler en collaboration avec les spécialistes de la thérapie par les cannabinoïdes, pour que l’équipe de soins travaille de façon collective à réduire la consommation de produits pharmaceutiques ou de cannabis, et à réduire la consommation de drogues de façon générale.
Le sénateur Richards : Merci.
M. Kroon : Il n’y a pas de quoi. Merci.
Le sénateur McIntyre : Nous vous remercions de vos témoignages. Je crois que la clé réside dans le suivi médical. Contrairement aux anciens combattants, les gens qui consomment la marijuana à des fins récréatives n’ont pas de suivi. C’est pourquoi elles ont des problèmes et développent des troubles physiques et mentaux. Merci, messieurs.
M. Kroon : Merci.
La présidente suppléante : Au nom du Sous-comité des anciens combattants et au nom des Canadiens, je vous remercie pour votre service, monsieur McGee. Nous vous remercions tous les deux de vos témoignages. Ce fut une séance très intéressante. Merci d’avoir été ici aujourd’hui.
M. McGee : Nous vous remercions de nous avoir donné l’occasion de témoigner devant vous.
M. Kroon : Merci beaucoup.
(La séance est levée.)