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AGFO - Comité permanent

Agriculture et forêts


LE COMITÉ SÉNATORIAL PERMANENT DE L’AGRICULTURE ET DES FORÊTS

TÉMOIGNAGES


OTTAWA, le mardi 29 novembre 2022

Le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts se réunit aujourd’hui, à 18 h 30 (HE), avec vidéoconférence, pour étudier le projet de loi S-236, Loi modifiant la Loi sur l’assurance-emploi et le Règlement sur l’assurance-emploi (Île-du-Prince-Édouard).

Le sénateur Robert Black (président) occupe le fauteuil.

[Traduction]

Le président : Bonsoir à tous. Je suis heureux de vous voir. J’aimerais commencer par vous souhaiter la bienvenue à ce comité, à vous ainsi qu’aux témoins et à ceux qui se joignent à nous sur Internet. Je m’appelle Rob Black, sénateur de l’Ontario, et je préside ce comité. J’aimerais commencer par demander aux sénatrices et aux sénateurs de se présenter, en commençant par la vice-présidente.

La sénatrice Simons : Bonjour. Je suis Paula Simons, de l’Alberta, du territoire visé par le Traité no 6.

La sénatrice Duncan : Bonsoir. Sénatrice Pat Duncan, du Yukon.

Le sénateur Oh : Sénateur Victor Oh, de l’Ontario.

La sénatrice Jaffer : Mobina Jaffer, de la Colombie-Britannique.

Le président : Merci, chers collègues. Aujourd’hui, le comité se réunit au sujet du projet de loi S-236, Loi modifiant la Loi sur l’assurance-emploi et le Règlement sur l’assurance-emploi (Île-du-Prince-Édouard).

Nous avons une seule témoin aujourd’hui, Mme Mary Boyd, coordonnatrice du Centre Mackillop pour la justice sociale, qui comparaît par vidéoconférence.

Madame Boyd, bienvenue à la séance du comité sénatorial. Vous avez cinq minutes pour présenter votre déclaration préliminaire. Quand je lèverai la main, cela voudra dire qu’il vous reste une minute. Veuillez garder cela à l’esprit. Quand je lève les deux mains, il sera temps d’arrêter.

Sur ce, allez-y, s’il vous plaît, madame Boyd.

Mary Boyd, coordonnatrice, Centre Mackillop pour la justice sociale : Merci, monsieur le président. Dans mon court exposé, j’ai l’intention d’aborder le problème de la division de l’Île-du-Prince-Édouard en deux zones de l’assurance-emploi. Cela n’aurait jamais dû arriver. Les limites des zones ont été manipulées pour atteindre certains objectifs politiques au détriment des habitants de la région économique de l’assurance‑emploi de Charlottetown, qui s’étend bien au-delà de la région du Grand Charlottetown, jusqu’à la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard.

Les plus grandes industries de l’Île-du-Prince-Édouard — l’agriculture, la pêche et le tourisme — dépendent des travailleurs saisonniers. Bon nombre de ces travailleurs vivent à Charlottetown et se déplacent pour aller travailler dans diverses parties de la province. Ils travaillent aux côtés d’autres personnes qui remplissent les conditions requises avec moins d’heures et ont droit à des périodes de prestation plus longues. Cela ne posait pas problème quand l’Île-du-Prince-Édouard constituait une seule zone. Les limites de l’assurance-emploi ont été dessinées de telle sorte que les gens vivant de l’autre côté de la route sont soumis à des règles d’assurance-emploi différentes. Cela entraîne une profonde inégalité sur le marché du travail, puisque des travailleurs effectuant le même travail sont soumis à des règles et à des prestations différentes.

Il est important de noter que Charlottetown affiche le taux de pauvreté le plus élevé de la province et que de nombreux travailleurs ont beaucoup de mal à faire suffisamment d’heures pour être admissibles à l’assurance-emploi. Certains se retrouvent à chercher à travailler quelques semaines de plus pour atteindre les heures requises parce que leur emploi saisonnier ne dure pas suffisamment longtemps.

De nombreux travailleurs vivent une crise et se tournent vers des solutions à court terme comme les banques alimentaires. La demande auprès de la banque alimentaire de Charlottetown a augmenté de 50 % en août 2020, par rapport à août 2021. C’est à cause des faibles salaires et du taux d’inflation, qui est le plus élevé du Canada.

Le logement, les produits alimentaires et l’énergie coûtent cher. Pour de nombreuses personnes, les loyers ne sont pas abordables. Certains des sans-abri travaillent, mais ne peuvent pas payer un loyer. De plus, il y a beaucoup de travail à temps partiel payé au salaire minimum et dont les heures sont si limitées que les gens ont du mal à se rendre admissibles aux prestations. La Prestation canadienne d’urgence, la PCU, en a aidé certains, mais bon nombre de ceux qui l’ont reçue doivent maintenant la rembourser. L’assurance-emploi prélève 50 % du montant des prestations d’assurance-emploi, et les bénéficiaires de l’aide sociale doivent également en rembourser une partie. Il devrait y avoir une amnistie sur le remboursement de la PCU, car de nombreuses personnes pensaient que la PCU leur était versée pour les aider pendant la pandémie de la COVID. Elles sont aujourd’hui soumises à des pénalités sévères.

Bien que de nombreuses personnes doivent attendre longtemps pour obtenir leurs prestations d’assurance-emploi, elles estiment que le gouvernement n’attend pas le temps qu’il faut, qu’il exerce beaucoup de pression sur ces travailleurs pour qu’ils payent les pénalités liées à leur PCU.

Le chômage est toujours un grand problème. Il faut repenser le concept de plein emploi, car le taux de chômage actuel de 5,4 % est inacceptable. De plus, on peut généralement doubler le nombre de chômeurs en tenant compte des personnes découragées qui ne cherchent plus de travail.

La majorité des gens vivant dans la pauvreté à Charlottetown sont des immigrants issus de divers milieux et de diverses cultures. Ils sont plus nombreux que la population pauvre traditionnelle de l’île — de 22,9 % à 12,1 % chez les personnes âgées de 18 à 64 ans. Certains immigrants se plaignent d’être exploités par les employeurs, surtout les immigrants qui viennent d’arriver et qui ont hâte de travailler. Les femmes sont également durement touchées.

Il y a de nombreuses anomalies dans l’exécution du régime d’assurance-emploi. Certaines personnes, dans la nouvelle zone rurale, reçoivent seulement 20 semaines de prestations d’assurance-emploi. Revenir à une zone unique d’assurance-emploi à l’Île-du-Prince-Édouard est d’une importance capitale. Ce changement aidera les nombreux travailleurs à faible salaire de cette zone, dont beaucoup sont tombés dans la pauvreté après l’imposition des 700 heures pour être admissibles.

Nous demandons au Sénat d’adopter le projet de loi S-236, car c’est une bonne façon d’aider les travailleurs à faible salaire, les sans-abri, ceux qui ont besoin des banques alimentaires, les personnes découragées, les Autochtones, les immigrants et les femmes. Merci.

Le président : Merci, madame Boyd. C’est excellent.

Nous allons maintenant passer aux questions des sénatrices et des sénateurs. Avant de poser des questions et d’y répondre, j’aimerais demander aux membres présents dans la salle et à notre témoin de ne pas se rapprocher trop près du microphone ou de retirer leur écouteur s’ils le font. Cela permettra d’éviter la rétroaction sonore qui pourrait nuire aux collègues et au personnel du comité présents dans la salle.

Comme c’était la pratique, j’aimerais rappeler aux sénatrices et sénateurs que vous avez cinq minutes pour poser vos questions et avoir vos réponses. Nous ferons un autre tour si nécessaire.

Cela dit, je commencerai par la vice-présidente.

La sénatrice Simons : Merci beaucoup, madame Boyd. J’aimerais vous remercier de votre persévérance, d’être revenue cette semaine et d’avoir fait un saut chez Staples pour vous procurer le bon casque d’écoute. J’apprécie votre ténacité et que vous soyez revenue nous parler. J’ai vraiment apprécié votre témoignage, également, car il apporte un point de vue très différent sur certains des récents témoignages que nous avons entendus. C’est là où je suis confuse.

Il y a deux ou trois semaines, nous avons rencontré le directeur parlementaire du budget, qui nous a dit que le retour à une zone unique retirera en fait 75 ou 76 millions de dollars des poches des personnes les plus pauvres de l’Île-du-Prince-Édouard, sur cinq ans. En tant qu’Albertaine qui est allée une seule fois en vacances à l’Île-du-Prince-Édouard, j’aimerais tenter de comprendre pourquoi on nous dit des choses si contradictoires sur les conséquences potentielles de la consolidation en une région unique.

Vous avez parlé avec éloquence et passion des travailleurs à faible revenu de Charlottetown. Êtes-vous préoccupée de la possibilité que, s’il devait y avoir une seule zone pour l’Île-du-Prince-Édouard, cela puisse avoir des conséquences négatives sur les personnes vivant en dehors de Charlottetown, qui perdraient leurs avantages préférentiels?

Mme Boyd : Merci, sénatrice. Je crois avoir entendu quelqu’un dire qu’il est possible de revenir à une zone unique sans pénaliser qui que ce soit et que, avant que l’Île-du-Prince-Édouard ne soit divisée en deux zones, tout le monde recevait la même chose et cela fonctionnait très bien. Les changements sont arrivés du jour au lendemain et à la grande surprise de tout le monde.

Il ne doit donc pas être si difficile de revenir à ce qui était là avant. Certainement, aucun de ceux d’entre nous qui se préoccupent de cette question et de la pauvreté à Charlottetown ne voudrait voir des sanctions imposées aux personnes vivant en dehors de la zone de Charlottetown.

J’ai passé beaucoup de temps dans la partie ouest de la province. J’ai passé beaucoup de temps avec les femmes qui soutiennent la pêche, qui récoltent de la mousse d’Irlande et qui connaissent la vie et les préoccupations des pêcheurs et qui ont de nombreux bons amis parmi eux. Ce ne sont ni elles ni les habitants de Charlottetown qui ont divisé l’Île-du-Prince-Édouard. Il s’agissait d’un acte politique dont le but est d’obtenir plus d’avantages politiques, et il faut donc le corriger, et il peut être corrigé si, en fait, on revenait simplement à la situation initiale.

De plus, je pense que bon nombre d’entre nous ont demandé une réforme du régime d’assurance-emploi, et nous voulons avoir un système uniforme dans tout le Canada. Nous voulons en effet une augmentation des prestations d’assurance-emploi à hauteur de 70 % du revenu, car 55 %, ce n’est pas vivable. Des prestations élevées de l’assurance-emploi ne sont même pas vivables, étant donné les salaires. Si l’on devait revenir à la même chose qu’auparavant et si on devait avoir un système uniforme, personne ne perdrait, personne ne serait réduit à la pauvreté, personne ne serait privé, et c’est ainsi qu’il devrait en être.

Je n’y vois aucun problème parce que, dans l’état actuel des choses, au fil des années, une somme égale, ou à peu près égale, aura été retirée aux habitants de la zone de Charlottetown. Mettons donc tout le monde sur un pied d’égalité de sorte que personne ne soit perdant. J’ai vraiment cru entendre quelqu’un dire que c’était possible.

La sénatrice Simons : J’ai demandé au directeur parlementaire du budget si l’on pouvait simplement augmenter tout le monde. Qu’a-t-il répondu? Il a dit que le gouvernement peut déclarer que les mercredis sont des jeudis, ou quelque chose du genre.

Le sénateur Oh : La question que j’aimerais poser à Mme Boyd est la suivante : pensez-vous que l’adoption du projet de loi S-236 dans sa forme actuelle réglerait le problème des habitants de Charlottetown qui reçoivent des prestations moins élevées que leurs concitoyens de l’île?

Mme Boyd : Je ne sais pas si je peux correctement répondre à cette question tout de suite, car j’essaie de me souvenir du libellé exact de cet amendement. Si quelqu’un a le libellé exact. Mais pour répondre à cette question, je dirais que nous devons en effet avoir un régime normalisé d’assurance-emploi. Je pense réellement que nous pouvons changer la situation en passant de deux zones à une zone unique sans que personne ne soit pénalisé à l’Île-du-Prince-Édouard. S’il faut peut-être un an ou deux pour faire cela, pour corriger les erreurs, résoudre les autres problèmes, l’argent et tout le reste... C’est un cas très particulier, tout comme je crois qu’il y a des cas particuliers dans le Nord du Canada avec le même type de problème. Il n’y a pas beaucoup de cas. C’est un cas unique. Quand vous voyez une toute petite province comme l’Île-du-Prince-Édouard divisée de la sorte, c’est abominable. Cela ne favorise pas l’unité, et les gens ressentent très profondément cette inégalité.

Le sénateur Oh : Est-il possible de revenir à l’état initial des choses si, comme vous l’avez dit tout à l’heure, ils ont fait cela pour des raisons politiques?

Mme Boyd : Oui, je pense qu’il est possible de revenir à la situation initiale. Apparemment, il pourrait y avoir quelques complications et il faudrait régler certaines choses, et cela devrait provenir d’une autorité supérieure à celle d’ici, à celle de l’Île-du-Prince-Édouard. Cela devrait être fait au niveau du bureau parlementaire et au moyen d’une loi.

La sénatrice Jaffer : Merci beaucoup d’être ici et d’être persévérante. Merci de votre présence ici.

D’abord, j’aimerais vous poser une question fondamentale. Je crois comprendre que vous êtes en faveur d’une zone unique, n’est-ce pas?

Mme Boyd : Oui, je le suis, absolument, sénatrice.

La sénatrice Jaffer : Il y a une chose que j’ai du mal à comprendre, dans l’étude de ce projet de loi; est-ce que cela signifie que certains recevront moins dans le cadre d’une zone unique et que cela rétablira l’égalité? Mais l’égalité peut vouloir dire que ceux qui reçoivent plus pourraient recevoir moins. Est-ce que c’est ce que vous comprenez ou est-ce que la question n’a pas encore été réglée?

Mme Boyd : La question n’a pas été réglée, et je crois qu’elle pourrait l’être. Certaines personnes disent que les habitants de l’Ouest de l’Île-du-Prince-Édouard recevront moins de prestations, qu’on réduira leurs prestations. Je crois qu’ils travailleront en moyenne quelque chose comme 560 heures. Ils perdraient donc de l’argent. Il suffit simplement d’égaliser cela. Mais je ne pense pas que c’est la fin de l’histoire, de toute façon. Je pense que l’on pourrait revenir à la zone unique, en revenant à la situation avant que cela ne soit adopté en 2014. Il faut juste un peu de réflexion pour pouvoir corriger les incohérences et s’assurer que le système est juste et équitable pour tout le monde.

La sénatrice Jaffer : Merci de votre réponse. Vous dites qu’il faudra faire un peu de bricolage — je m’excuse, je n’utilise peut-être pas le bon mot — quelques ajustements.

Mme Boyd : Oui.

La sénatrice Jaffer : Qu’attendez-vous du gouvernement? Vous attendez-vous à ce qu’il fasse la même chose pour tout le monde et qu’il n’y ait pas d’uniformisation, certains obtiennent moins, d’autres plus? Que voulez-vous dire exactement par cela demandera quelques efforts?

Mme Boyd : Les exigences pour être admissible à l’assurance-chômage. Dans l’état actuel des choses, aujourd’hui, dans la région de Charlottetown, de nombreuses personnes ne sont pas admissibles. Quand les gens travaillent côte à côte et qu’une personne est admissible et que l’autre ne l’est pas, c’est un problème, et nous tentons de le régler.

Il y a un autre problème, et les bénéficiaires de l’aide sociale en ont parlé plusieurs fois, c’est le fait qu’il est très difficile d’obtenir une formation supplémentaire et d’accéder à des programmes de formation. Si vous n’êtes pas admissible à l’assurance-emploi, vous n’êtes pas admissible à la formation. C’est un cercle vicieux, et il faut régler ce problème.

Il ne s’agit donc pas seulement de l’argent et de la période de versement des prestations. C’est aussi les occasions perdues d’obtenir une formation et des compétences supplémentaires.

La sénatrice Jaffer : D’après votre notice biographique, et ce que j’ai lu à votre sujet, vous m’avez donné l’impression que vous êtes très bien informée sur ce qui se passe à l’Île-du-Prince-Édouard, surtout en ce qui concerne les personnes à faible revenu. Je vais vous poser une question et j’espère que... le président dira peut-être que nous devrons passer au second tour de questions pour la terminer.

Si ce projet de loi est adopté et que l’Île-du-Prince-Édouard passe de deux zones économiques à une seule, quel type de répercussions cela aurait-il sur la pauvreté dans l’ensemble de l’Île-du-Prince-Édouard? Quelle conséquence cela aurait-il sur votre travail en tant qu’organisation qui élabore une stratégie de réduction de la pauvreté pour l’Île-du-Prince-Édouard?

Mme Boyd : Cela dépend de la façon dont nous allons régler tout cela, car, si nous revenons au fait que la plupart des gens vivant dans la pauvreté vivent effectivement dans la région de Charlottetown, cela voudrait alors dire que, en adoptant le projet de loi, on réduirait la pauvreté globale à l’Île-du-Prince-Édouard. Non seulement on la réduirait, mais davantage de gens auraient la possibilité de travailler, et c’est ce qu’ils veulent. Il va de soi que les gens veulent travailler et qu’ils doivent avoir la possibilité de le faire. Le seul problème lié à tout cela et à la pauvreté, c’est que 55 % d’un faible revenu, ce n’est pas grand-chose. C’est un salaire de misère.

Les gens doivent garder à l’esprit que les employeurs de l’Île-du-Prince-Édouard sont plus nombreux à payer le salaire minimum qu’ailleurs. Cela nuit aux bénéficiaires de l’assurance-emploi.

Oui, de prime abord, il y aurait moins de pauvreté.

Le président : J’ai une question pour vous, madame Boyd. Nous savons que, pendant la pandémie, l’Île-du-Prince-Édouard est revenue à la zone unique. Savez-vous pourquoi et savez-vous quelles ont été les conséquences de cette situation au cours de ces dernières années?

Mme Boyd : Je m’occupe du recensement et des données qui proviennent des déclarations de revenus. Actuellement, nous nous occupons de 2020, au tout début de la pandémie.

Oui, il semble que les conséquences seront qu’il y aura moins de gens pauvres dans les deux zones de l’Île-du-Prince-Édouard, en raison de cela. C’est en raison de la PCU. Mais ensuite il y a toutes sortes de frustrations, car les gens ont reçu la PCU et ils sont ensuite pris dans toutes sortes de tracasseries administratives pour revenir à l’assurance-emploi. Il y a des problèmes à ce chapitre.

Quand la PCU, et tout cela, a pris fin, on allait connaître, comme je l’ai dit, une diminution de la pauvreté et une augmentation des revenus, puis on allait revenir à la situation initiale. Il y aura donc une petite hausse, mais elle ne durera pas.

La sénatrice Duncan : Merci beaucoup, madame Boyd, de votre exposé. Comme l’a fait remarquer la sénatrice Simons, merci de votre ténacité à vous assurer de pouvoir comparaître aujourd’hui. J’ai apprécié la lecture des informations que d’autres personnes et vous avez fournies.

J’ai deux ou trois questions.

D’abord, un sénateur a mentionné plusieurs fois les travailleurs à faible revenu dans la discussion sur ce projet de loi. J’aimerais vous demander votre définition de « travailleurs à faible revenu », et comment elle s’inscrit dans le cadre de cette discussion sur un amendement visant à ce que l’Île-du-Prince-Édouard revienne à la zone unique.

Mme Boyd : Ma définition de « travailleurs à faible revenu » est la suivante : ce sont les personnes dont les salaires n’atteignent pas le seuil de pauvreté reconnu pour le Canada.

L’autre chose très importante à ce sujet, c’est la façon dont nous mesurons la pauvreté au Canada. Nous avons maintenant une mesure officielle — ou une mesure officielle à peu près acceptée —, à savoir la mesure fondée sur le panier de consommation, mais nous préférons utiliser, dans le cadre de notre travail sur la pauvreté, la mesure de faible revenu, net d’impôt. Elle fixe le taux de pauvreté à un niveau plus élevé que la mesure fondée sur le panier de consommation... beaucoup plus élevé.

Par rapport à la définition, bon nombre de personnes travaillent à temps plein toute l’année et vivent sous le seuil de la pauvreté.

Je m’excuse; j’aimerais en savoir plus sur la dernière partie de votre question, sénatrice Duncan.

La sénatrice Duncan : J’aimerais que vous placiez la définition de « travailleur à faible revenu » dans le contexte de cette proposition de modification à la loi.

Mme Boyd : Oui. Il me semble que, dans le contexte de la loi, en revenant à la zone unique, il y aurait moins de travailleurs à faible revenu — ou peut-être de gens qui, sans sortir de la pauvreté, reçoivent au moins une aide — et une diminution de la pauvreté. Le degré de pauvreté est un autre problème. Nous tournons autour du pot et parlons de faits et de chiffres, mais nous négligeons parfois le fait qu’il existe un degré de pauvreté. À l’Île-du-Prince-Édouard, si vous vivez en dessous du seuil de la pauvreté, vous êtes souvent très en dessous de ce seuil. Cela signifie que les gens souffrent plus.

En ce qui concerne la zone unique, je reviens au fait que moins de personnes vivraient dans la pauvreté. Celles qui vivraient peut-être toujours dans la pauvreté, en raison des 55 %, seraient moins pauvres qu’avant, et elles pourraient bénéficier d’une vie meilleure.

En même temps, la partie la plus importante ici est le fait qu’un très grand nombre de personnes ne sont pas du tout admissibles. Elles sont abandonnées, laissées pour compte et silencieuses. Ce sont ces personnes qui pourraient obtenir un emploi si nous revenons à la zone unique. Ce sont les 700 heures dans cette zone de Charlottetown qui sont les plus difficiles. Je suis allée à des endroits où des travailleurs demandaient : « Pouvez-vous m’obtenir une semaine de travail ici et deux semaines de travail là, car j’ai besoin d’obtenir mon assurance-emploi? »

La sénatrice Duncan : Merci de cette réponse complète. J’apprécie vraiment.

Avez-vous constaté une différence dans l’égalisation des prestations d’assurance-emploi pendant la COVID, à part vos commentaires sur la PCU? J’ai remarqué qu’on a également apporté certains changements au programme d’aide sociale. À part ces programmes, si on devait seulement parler de l’assurance-emploi, avez-vous constaté une différence et êtes-vous en mesure de prouver qu’il y a eu une différence lorsque les zones ont été égalisées?

Mme Boyd : Oui, j’ai vu des statistiques qui ont montré que les revenus ont augmenté et que la pauvreté a diminué. C’est un fait. Je pense que nous en verrons davantage quand nous publierons le rapport sur la pauvreté chez les enfants. Nous savons avec certitude que c’est le cas, de manière significative, en un sens, trois et quatre points de pourcentage, quelque chose de ce genre. C’est significatif.

La sénatrice Duncan : Encore merci de votre exposé.

La sénatrice Simons : Avec cette question, je voulais voir si je pouvais comprendre la différence entre les modèles d’emploi à Charlottetown et dans le reste de l’île. Nous avons entendu la semaine dernière un représentant des pêcheurs qui a parlé du fait que la saison du homard et la saison de la pêche suivent des cycles très précis; le travail est saisonnier et cyclique.

À Charlottetown même, combien de personnes font face à des contraintes parce qu’elles travaillent, disons, de manière saisonnière dans le secteur du tourisme et que c’est pour cela qu’elles ne peuvent pas avoir suffisamment d’heures, parce qu’elles travaillent dans des restaurants ou des hôtels qui ont une haute saison et qui licencient les gens? Ou est-ce simplement parce que les gens travaillent toute l’année dans des emplois peu rémunérés?

Mme Boyd : Il y a une tendance à payer le salaire minimum; certains employeurs le font. Mais nous devons également nous pencher sur la main-d’œuvre dans les grandes surfaces et ce genre de chose, à Charlottetown. Il y a beaucoup de ce genre d’industrie.

La sénatrice Simons : Des emplois dans les secteurs de la vente au détail et des services.

Mme Boyd : Oui. C’est dans ces secteurs que les gens ont du mal à avoir suffisamment d’heures, parce qu’ils n’ont aucun contrôle sur les heures qu’on leur donne. Tout cela est contrôlé par leur employeur, que ce soit Superstore ou McDonald’s. C’est donc un problème.

Bien sûr, en ce qui concerne la saison touristique, la haute saison est juillet et août. Certainement, on prend des mesures pour prolonger les saisons intermédiaires des deux côtés. Une partie de ces efforts sont couronnés de succès, mais c’est vraiment concentré, plutôt, en juillet et en août.

Le secteur du tourisme n’offre pas beaucoup de possibilités pour être admissible à l’assurance-emploi et, pourtant, certaines personnes semblent réussir, dans ce secteur, à être admissibles. Mais c’est incertain, et c’est difficile.

Un bon nombre d’étudiants et de jeunes travaillent dans le secteur du tourisme, et cela fait également une différence, parce qu’ils sont plus souples quant à l’endroit où ils vont pour trouver du travail et l’endroit où ils vont pour obtenir des heures supplémentaires.

La sénatrice Simons : Ils pourraient venir jouer dans Anne, la maison aux pignons verts pour l’été et ensuite retourner à l’Université Dalhousie, par exemple.

Mme Boyd : Oui.

La sénatrice Simons : J’imagine que vous pouvez étendre la saison intermédiaire à mai et juin ou à septembre et octobre. Y a-t-il du tourisme en hiver? Y a-t-il une saison touristique à Noël? Ou bien l’hiver est-il très très calme dans ces secteurs de l’hôtellerie?

Mme Boyd : Il y a quelques activités, du ski de fond et des choses comme cela, mais ce n’est pas comparable à ce qui se passe l’été.

La sénatrice Simons : Merci. Cela m’aide à comprendre la situation.

La sénatrice Jaffer : Vous avez fourni des réponses claires, et vous m’avez assurément appris beaucoup de choses, mais j’ai encore quelques questions. Vous avez beaucoup parlé du salaire minimum. Je crois — et je me trompe peut-être — que c’est 13,70 $. C’est cela?

Mme Boyd : Oui, c’est cela.

La sénatrice Jaffer : C’est le salaire minimum dans toute la province, parce qu’il s’agit d’un taux provincial?

Mme Boyd : Oui.

La sénatrice Jaffer : D’accord. Selon moi, si je fais un calcul rapide, 13,75 $ ou 14 $, ça ne suffit pas pour payer le loyer. Les loyers à l’Île-du-Prince-Édouard sont-ils si bas? Comment les gens réussissent-ils à payer leur loyer et la nourriture et tout le reste? C’est ça, le problème, n’est-ce pas? Les banques alimentaires sont utilisées plus souvent.

Mme Boyd : Oui, et nous affichons le taux d’inflation le plus élevé du Canada. C’est le cas depuis un moment. C’est pourquoi la nourriture est un problème. L’énergie et le transport sont des problèmes; chauffer sa maison est un problème. Certaines personnes sans-abri travaillent, mais elles sont toujours sans abri. Elles vivent dans ces genres de campements. Le loyer moyen, ce qui est considéré comme un loyer abordable dans la région de Charlottetown, est d’environ 1 400 $ par mois. C’est beaucoup pour quelqu’un qui touche le salaire minimum. Il y a eu récemment beaucoup de disputes et de tensions avec les propriétaires. On a eu beaucoup de « rénovictions » et de choses du genre à Charlottetown, à cause de Airbnb et des autres locations à court terme, et les propriétaires veulent faire des rénovations dans le seul but de se lancer dans la location à court terme. Les gens se retrouvent sur le trottoir ou dans des situations très difficiles. Le coût du logement est très élevé. Il est disproportionné par rapport au revenu de nombreuses personnes.

La sénatrice Jaffer : Je viens de Vancouver, en Colombie-Britannique, et je comprends ce que vous dites, car nous vivons la même situation. Je ne peux pas concevoir qu’une personne qui travaille à temps plein doive encore vivre dans des campements et avoir recours aux banques alimentaires. Il y a quelque chose qui cloche dans tout cela, parce que, de manière générale, nous sommes un pays très riche.

J’ai une autre question pour vous. Comment pouvons-nous résoudre le problème de l’inégalité dans le régime actuel de l’assurance-emploi? Vous avez dit qu’on doit trouver une solution à l’Île-du-Prince-Édouard sans nuire en même temps aux habitants de l’île vulnérables. Je vous ai déjà posé la question et j’y reviens aujourd’hui pour vous la poser d’une autre façon. Nous sommes tous d’accord, en tant que sénateurs, pour dire que nous ne pouvons pas réinitialiser l’assurance-emploi dans les provinces, mais nous faisons également attention à ne pas agir d’une manière qui réduirait les avantages existants pour les citoyens qui travaillent dur.

Vous nous avez donné une meilleure idée, aujourd’hui, car un loyer de 1 400 $, c’est beaucoup pour quelqu’un qui touche le salaire minimum. Comment pouvons-nous régler ce problème? À quoi tient selon vous l’inégalité? Vous avez mentionné cela plusieurs fois. Où sont les inégalités?

Mme Boyd : Les inégalités sont assurément le fait de tolérer un taux de chômage élevé. Il s’agit absolument d’une inégalité fondamentale. Ensuite, le fait que, avec un salaire peu élevé, vous ne recevez que 55 % du faible salaire que vous touchez. C’est pour cela que nous demandons que le niveau des prestations soit porté à au moins 70 %. Je ne sais pas comment les gens font pour vivre avec cela; je ne sais vraiment pas. Je crois que certaines personnes ont beaucoup réduit leurs dépenses. Les gens qui étudient les statistiques en matière de produits alimentaires et d’achat des consommateurs, et ce genre de choses, remarquent une baisse des achats.

La sénatrice Duncan : Ma question porte plus généralement sur le dernier rapport que nous avons reçu en nous préparant pour ce soir. En ce qui concerne la campagne de 2020 pour mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles, on nous a présenté quelques informations intéressantes, y compris un graphique qui montrait les différentes régions de l’Île-du-Prince-Édouard. Le taux de pauvreté des enfants est élevé à Charlottetown. Le taux de pauvreté des personnes en âge de travailler est élevé à Charlottetown. Le taux de pauvreté des personnes âgées à Charlottetown est le plus bas de tous les comtés. Pouvez-vous m’aider à comprendre pourquoi c’est ainsi?

Mme Boyd : Non, je ne sais pas si je peux vous aider à comprendre; c’est que certaines des nouvelles informations montrent que, peut-être, dans les périodes où il n’y avait qu’une seule zone, pendant la pandémie, les personnes âgées n’en ont pas autant profité. Ce sont vraiment les travailleurs qui en ont bénéficié et non pas les personnes âgées. Je suis moi-même perplexe à ce sujet, sauf que je sais que la pension de la sécurité de la vieillesse n’est pas suffisante. J’ai parlé à des personnes âgées qui sont propriétaires de leur maison, par exemple. C’est très difficile pour elles parce qu’elles disent « D’accord, nous pouvons acheter de la nourriture et nous pouvons gérer, mais dès que quelque chose casse dans la maison, dès que nous avons besoin de faire des réparations ou quelque chose du genre, nous n’avons pas l’argent pour le faire. La pension de la sécurité de la vieillesse ne nous le permet pas. »

L’autre chose qui, selon moi, peut être vraie pour les personnes âgées — je l’ai remarqué, mais je n’ai pas été en mesure de la quantifier —, c’est qu’un grand nombre de personnes âgées travaillent, maintenant. Elles complètent leur pension de la sécurité de la vieillesse en intégrant le marché du travail. Vous les voyez dans les établissements de restauration rapide, dans les épiceries, et dans certains magasins de vêtements. Elles sont sur le marché du travail, c’est peut-être la différence.

Encore une fois, comme je l’ai dit, c’est tout le problème du travail à temps partiel. Un employeur embauchera un travailleur à temps partiel qui pourrait travailler 15 heures ou quelque chose du genre. La personne ne peut pas être admissible à l’assurance-emploi, mais elle peut gagner un peu plus d’argent pour augmenter quelque peu son revenu. Il y a un peu de cela. C’est peut-être la raison la plus importante pour laquelle le niveau de pauvreté des personnes âgées est resté bas. Mais je ne pense pas que les personnes âgées suivront le rythme pendant la période de zone unique, et il ne faut pas s’attendre à ce qu’elles le fassent parce qu’elles ne travaillent plus à temps plein.

La sénatrice Duncan : Si j’ai bien compris, ce sont les anciens chiffres. Si j’ai compris votre exposé, ce soir, vous avez expliqué de manière éloquente la nécessité d’une réforme globale de l’assurance-emploi en ce qui concerne plus de 55 % du revenu d’une personne. Vous avez également souligné la nécessité de revenir à une situation d’égalité pour tous les habitants de l’île en raison de cette difficulté spécifique que posent les deux zones à l’Île-du-Prince-Édouard, un problème unique à l’Île-du-Prince-Édouard, dans une petite région. Ai-je bien compris?

Mme Boyd : Oui, vous avez bien compris.

La sénatrice Duncan : Merci.

La sénatrice Jaffer : Je trouve intéressant que vous ayez dit que — je ne sais pas si vous avez dit 22 %, je peux me tromper — des immigrants vont sur l’île. Cependant, vous dites — et je reconnais que vous êtes une autorité — qu’il n’y a pas suffisamment de travail sur l’île. Quel type de travail font les immigrants? Pourquoi le gouvernement provincial laisse-t-il autant d’immigrants venir dans la province, car le gouvernement provincial a son mot à dire sur le nombre d’immigrants qui viennent dans la province, n’est-ce pas?

Mme Boyd : Eh bien, le Canada en général exerce une grande pression pour accueillir plus d’immigrants, et il dit que nous avons besoin d’une main-d’œuvre immigrante parce qu’il y a plus d’emplois que les Canadiens ne peuvent en accepter pour le moment. Il y a quelques années, les immigrants ne venaient pas à l’Île-du-Prince-Édouard. Autrefois, quand ils venaient, ils ne restaient pas et partaient vers de plus grands centres, car ils y trouvaient davantage de leur propre culture. Nous avons toujours le taux de rétention le plus bas de toutes les provinces du Canada. Beaucoup plus d’immigrants restent ici parce qu’ils s’y plaisent. Ils aiment l’Île-du-Prince-Édouard, ils aiment les gens et ils aiment être ici; toutefois, il arrive encore que bon nombre d’entre eux partent une fois qu’ils ont pris leurs marques.

Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus d’immigrants à l’Île-du-Prince-Édouard, et nous n’avons pas prévu de bons logements pour eux, par exemple. Je pense qu’on les a un peu laissé partir. Nous les soutenons pendant une courte période, puis nous les laissons se débrouiller seuls.

Oui, le pourcentage est 22,9 % des immigrants qui vivent dans la pauvreté, par rapport à 12,1 % du groupe en âge de travailler. Je pense que c’est très important pour les immigrants et les nouveaux arrivants. On m’a également dit que, puisqu’ils n’ont pas de papiers et qu’ils veulent travailler, ils ne sont pas protégés et on leur dit que, s’ils veulent travailler, ils le feront pour des salaires très bas dans certains cas.

La sénatrice Jaffer : S’agit-il spécifiquement des immigrants ou peut-il s’agir de n’importe qui? Car dans certaines provinces, les immigrants occupent la plupart des emplois que personne ne veut occuper. À l’Île-du-Prince-Édouard, quels sont les types d’emplois disponibles aux immigrants?

Mme Boyd : Les établissements de restauration rapide, par exemple. Il y en a plus dans les épiceries qu’avant. Les emplois sont plus des emplois à l’intérieur, mais ils travaillent toujours... dans les stations-service, également, c’est un autre endroit où les immigrants travaillent. Nous avons accueilli un très grand nombre d’étudiants qui ont un visa d’étudiant, mais qui sont autorisés à travailler un certain nombre d’heures, et ils le font, mais aussi des familles entières.

Cela dépend des compétences de l’immigrant. Cela dépend d’un certain nombre de facteurs, mais, comme dans toute autre partie du Canada, nous avons des médecins et des infirmières et du personnel de santé qualifié, ici, qui ne peuvent pas s’intégrer au système de santé parce qu’ils ne sont pas admissibles selon les normes canadiennes. C’est un obstacle important pour ces personnes. Mais, certainement, les établissements de restauration rapide, les épiceries, ce type de travail, c’est là où vous verrez de nombreux immigrants travailler.

La sénatrice Jaffer : D’où viennent les immigrants principalement? De quel pays? Le savez-vous?

Mme Boyd : Beaucoup viennent de Chine. Nous avons de plus en plus de Philippins, nous voyons beaucoup plus de personnes venant de l’Inde, et il y a aussi pas mal d’Africains. À part cela, il y a plus de personnes originaires d’Europe de l’Est, d’Ukraine, d’Afghanistan et d’ailleurs.

La sénatrice Jaffer : Merci beaucoup de vos réponses à toutes mes questions. Vous m’avez appris beaucoup de choses. Merci.

Mme Boyd : Merci.

Le président : Il n’y a plus personne sur la liste, et dans ce cas, madame Boyd, merci beaucoup de vous être jointe à nous aujourd’hui et d’avoir participé. Nous apprécions réellement l’aide que vous apportez au comité dans l’examen plus approfondi du projet de loi. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir accepté de vous joindre à nous.

Chers collègues, j’aimerais vous saluer et vous remercier de votre participation sérieuse et active. J’aimerais également prendre un instant pour remercier le personnel qui soutient le travail que nous effectuons, nos interprètes, les équipes chargées de la transcription de la séance, l’agent chargé de la salle de réunion, le technicien du service multimédia, l’équipe de radiodiffusion, le centre d’enregistrement, la Direction des services d’information, ou DSI, en arrière-plan, notre page, la greffière et l’analyste de la Bibliothèque. Nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons sans votre aide, merci beaucoup.

Sur ce, chers collègues, il y aura une séance jeudi prochain. Nous nous réunirons et nous ferons une visite à l’extérieur. Mais la prochaine séance dans cette salle se tiendra le jeudi 8 décembre, et nous continuerons nos discussions sur le projet de loi S-236 et l’examen de celui-ci. S’il n’y a aucune autre question, chers collègues, la séance est levée.

(La séance est levée.)

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