Aller au contenu

Le Programme des pages du Sénat

HISTOIRE

Les origines du Programme des pages du Sénat sont un peu nébuleuses. C’est dans les Journaux de l’Assemblée législative de la Province du Canada en 1841 que le titre de « page » se retrouve pour la première fois, mais il y aurait eu des pages dans d’autres législatures dès 1765 et 1827. Il est toutefois certain que, déjà en 1868, le poste de page est bien établi dans la vie parlementaire.

Des pages du Sénat devant l’édifice du Centre en 1957 en compagnie d’un agent anonyme de la GRC. À l’époque, seuls les hommes avaient un rôle cérémonial. De gauche à droite : Robbie Robertson, Jacques Villeneuve, Doug Howard, agent de la GRC, Michel Chartrand, Richard Greene et Ronald Desormeaux.

Après la Confédération, le page du Sénat devait avant tout être « un petit garçon dégourdi ». Le page devait être de petite taille pour plusieurs raisons. D’abord, comme il n’y avait pas de microphones dans la Chambre, il pouvait être difficile d’entendre les allocutions des sénateurs. Il était donc essentiel que les pages soient petits pour éviter d’obstruer le son. De plus, les parlementaires craignaient que des pages trop grands leur bouchent la vue pendant les débats. Enfin, l’uniforme se faisait en une seule taille et les pages devaient avoir le bon gabarit. En raison de l’exigence de taille, les pages devaient généralement se retirer à 17 ans.

Au début, il n’y avait que six pages au Sénat. Après la Première Guerre mondiale, la priorité allait aux jeunes garçons de familles nécessiteuses. Les six pages devaient assister à toutes les séances du Sénat parce qu’il n’y avait pas de conflit entre l’horaire des séances et celui de l’école. La durée des travaux du Sénat s’allongeant, les heures de séance ont commencé à empiéter sur les heures de classe et il a été décidé de recruter les pages parmi les étudiants de niveau universitaire. Cette pratique a commencé en 1971 et les pages ont dû établir leur horaire en fonction des heures de séance du Sénat.

La même année, le Sénat ouvre son programme de page aux femmes. En juin 1971, la sénatrice Muriel McQueen Fergusson – qui deviendra plus tard la première femme nommée Présidente du Sénat – demande que l’on envisage d’embaucher des pages féminins à la Chambre haute. Elle souligne que les législatures des États-Unis et de l’Ontario avaient déjà abandonné la tradition en engageant de jeunes filles comme pages. Quelques mois plus tard, le Président Jean-Paul Deschatelets présente au Sénat les deux premières femmes pages.

Depuis quelques années, les fonctions des pages du Sénat se sont étendues. Au début, les pages ne travaillaient que dans la Chambre du Sénat, durant les séances. Aujourd’hui, ils assistent également les sénateurs lors des réunions des comités sénatoriaux et travaillent pour l’Administration du Sénat lorsque le Sénat ne siège pas. Ces tâches supplémentaires permettent aux pages de mieux comprendre les fonctions du Sénat. Le Programme des pages du Sénat a grossi parallèlement à l’alourdissement de la charge de travail, passant de huit pages à 15 et plus récemment à 17.

Aujourd’hui, le Programme des pages du Sénat compte 17 étudiants de premier cycle des diverses régions du Canada. Les pages du Sénat doivent être inscrits à l’Université d’Ottawa, l’Université Carleton, l’Université Saint-Paul ou l’Université du Québec en Outaouais pour la durée de leur contrat.

Bien que de nombreux anciens pages sont passés à autre chose, plusieurs d’entre eux se retrouvent aujourd’hui à d’autres postes au Sénat après avoir terminé leur contrat en tant que page.

Les deux premières femmes à être pages au Sénat, Élaine Robillard et Claire Laflèche, dans la Chambre du Sénat en 1971. Cette année-là, la sénatrice Muriel Fergusson a demandé qu’il soit envisagé d’engager des femmes puisque les législatures des États-Unis et de l’Ontario le faisaient déjà. Auparavant, les pages étaient tous des hommes. Depuis 1971, plus de 180 femmes ont joué le rôle de page du Sénat.

Haut de page