PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
Les droits de la personne au Myanmar
17 février 2021
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, le 1er février, l’armée du Myanmar a écarté le peuple du pouvoir, malgré la présence d’un gouvernement démocratiquement élu. Ce coup d’État a freiné net la fragile progression du Myanmar vers la démocratie et fait voler en éclats les efforts internationaux visant à stabiliser la région.
Je ne reviendrai pas sur ce qui s’est produit il y a à peine quatre ans, c’est-à-dire lorsque le monde a été témoin de l’exode et du génocide des Rohingyas, dont l’avenir est d’ailleurs toujours loin d’être assuré, mais je crois qu’on peut assez facilement s’imaginer ce qui va arriver si le coup d’État militaire n’est pas tué dans l’œuf.
Sénateur Gold, à part condamner les actes de violence contre les manifestants et les civils, que fera le gouvernement, concrètement, pour que cesse l’escalade de violence criminelle dirigée contre le peuple du Myanmar et la minorité rohingya vulnérable?
Je vous remercie d’avoir posé cette question, sénatrice, et d’avoir attiré notre attention sur cette tragédie.
La Chambre des communes a convenu à l’unanimité en 2018 que les crimes horribles commis au Myanmar équivalent à un génocide, et comme vous le signalez, le gouvernement du Canada réclame haut et fort depuis le début de la crise que les responsables locaux répondent de leurs actes.
Pour ce qui est d’agir concrètement, le gouvernement continuera de tout faire pour aider les personnes touchées et pour répondre aux besoins des plus vulnérables. Il a également octroyé au fil des ans des centaines de millions de dollars en aide humanitaire.
Il soutient en outre tous les efforts raisonnables visant à trouver une solution à long terme à la situation des réfugiés, et le rapatriement en fait partie.
Sénateur Gold, voilà maintenant 12 jours que des citoyens manifestent et risquent leur vie au nom de la démocratie. Des journalistes et des civils sont victimes d’arrestations arbitraires, les télécommunications sont régulièrement paralysées, les liaisons ferroviaires et aériennes sont suspendues, et l’augmentation généralisée de la criminalité et des effusions de sang est particulièrement inquiétante. Les membres de la diaspora myanmaraise établis au Canada sont horrifiés et s’inquiètent au sujet de leurs proches demeurés là-bas. Qu’attend le gouvernement pour mettre immédiatement en place une stratégie visant à freiner la montée des violations des droits de la personne au Myanmar avant que le monde entier ne soit témoin d’un nouveau génocide?
Le gouvernement du Canada, de concert avec ses alliés, est déterminé à déployer tous les moyens à sa disposition pour répondre à la situation inacceptable qui se déroule présentement. Nous demeurons fermement déterminés à défendre les droits de la personne, à promouvoir la justice et à prévenir tout génocide. Nous allons par ailleurs continuer d’intervenir à la Cour internationale de justice dans l’affaire Gambie c. Myanmar.