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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Une marche pour rompre le silence

1 octobre 2020


Honorables collègues, je prends la parole aujourd’hui pour attirer l’attention sur la crise de santé mentale qui sévit partout au pays. Contrairement à la pandémie de COVID-19, la crise de santé mentale n’est pas une nouvelle menace. En fait, chaque année, un Canadien sur cinq éprouve personnellement un problème de santé mentale ou vit avec une maladie mentale.

Le 5 septembre dernier, mon ami Neil Dunsmore, conseiller municipal du quartier 4 du canton de Wellington-Centre, où je vis, a entamé sa marche pour rompre le silence au bureau du canton, à Elora, à destination de la Colline du Parlement, dans le but de sensibiliser les gens à la santé mentale. Je me suis joint à M. Dunsmore à son départ, le 5 septembre.

En 23 jours, M. Dunsmore a franchi la distance de 531 kilomètres séparant le canton de Wellington-Centre de la Colline du Parlement afin d’attirer l’attention sur les services et les soutiens offerts aux personnes qui vivent avec une maladie mentale, de même que pour faire valoir la nécessité de tenir un dialogue ouvert et continu sur cette question essentielle. En cours de route, il a participé à deux interventions auprès de personnes suicidaires à l’issue desquelles deux vies ont été sauvées.

Dimanche dernier, le 27 septembre 2020, je me suis de nouveau joint à M. Dunsmore, à Ottawa cette fois, pour l’accompagner dans la dernière étape de son trajet, qui coïncidait avec le Jour commémoratif national des policiers et des agents de la paix. À lui seul, le canton de Wellington-Centre a perdu trois agents en raison du suicide au cours des cinq dernières années. Dans l’ensemble du Canada, des policiers et des agents de la paix souffrent de maladie mentale, en particulier de l’état de stress post-traumatique, une conséquence de leur rôle, qui peut être épuisant sur les plans physique et émotionnel.

La Marche pour rompre le silence sert aussi à faire tomber les préjugés sur la maladie mentale et à inciter les personnes qui ont besoin d’aide à en demander.

Neil a également amassé plus de 16 000 $ pour l’organisme Cody Shepperd Project, qui vient en aide aux familles de ma région qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale ou qui ont vécu un suicide. Cody était un athlète extrêmement doué et il fréquentait l’école secondaire de district de Centre Wellington. Après avoir lutté contre la dépression et l’anxiété, Cody s’est enlevé la vie le 20 octobre 2017. Il avait à peine 20 ans. Ses parents ont créé le projet portant son nom afin d’honorer sa mémoire et de briser le silence sur la maladie mentale.

Aujourd’hui, je tiens à remercier mon ami Neil d’avoir attiré l’attention sur cette crise sans fin. Nous savons désormais que la maladie mentale ne fait pas de discrimination et peut frapper autant un jeune athlète comme Cody qu’un policier menant une vie active comme Josh de Bock, dont je vous ai déjà parlé, quand ce n’est pas un cultivateur, un producteur agricole ou un travailleur de la santé prenant soin de patients souffrant de la COVID. La maladie mentale touche des personnes de tous les âges et de toutes les cultures, quel que soit leur niveau d’instruction ou de revenu.

Honorables sénateurs, l’heure est venue de rompre le silence. En tant que société et en tant que pays, mais surtout en tant qu’êtres humains, nous avons le devoir de nous aider les uns les autres. Depuis trop longtemps, nos proches, nos amis et nos collègues souffrent en silence. Comme l’a déjà dit Neil, cette marche est la première étape d’un long périple vers la fin des préjugés. J’ai la ferme intention de continuer à les appuyer, le Cody Shepperd Project et lui, et j’espère que vous vous joindrez à moi pour inciter les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale à demander de l’aide auprès d’un organisme de leur province ou de leur localité.

Je vous remercie, meegwetch.

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