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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'industrie du vin au Canada

16 mars 2021


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour souligner un problème qui touche l’industrie du vin au Canada.

Comme vous le savez sans doute, le secteur a connu un essor considérable au cours des 15 dernières années, mais on produit du vin au Canada depuis plus de 200 ans. C’est en 1866 que le premier établissement vinicole commercial a ouvert ses portes au Canada, et il se situe sur l’île Pelée, dans ma province, l’Ontario.

À l’instar de nombreuses autres industries, l’industrie vinicole a été durement touchée par la pandémie actuelle de COVID-19. Toutefois, bon nombre de ces petites entreprises subissent des pressions, et pas seulement à cause de la pandémie. En 2018, l’Australie a demandé de tenir des consultations avec le Canada au sujet des mesures régissant la vente de vin maintenues par le gouvernement fédéral ainsi que par la Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse.

L’Australie est préoccupée par l’exemption de la taxe d’accise, mise en œuvre en 2006, qui aide les producteurs canadiens. Il est important de souligner que l’exemption s’applique seulement aux produits fabriqués entièrement à partir de raisins canadiens.

Grâce aux travaux du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts sur le secteur alimentaire à valeur ajoutée, il était évident que, pour combler l’écart d’exportation entre les aliments primaires et les produits alimentaires à valeur ajoutée et pour tirer parti de la demande internationale de produits canadiens, il fallait investir afin de favoriser l’innovation, notamment à l’aide de programmes comme l’exemption de la taxe d’accise.

D’après Vignerons Canada, l’exemption de la taxe d’accise a permis d’investir dans plus de 400 nouveaux établissements vinicoles et d’en moderniser 300 autres, en plus de contribuer à une augmentation des ventes de vins 100 % canadiens qui s’est chiffrée à 40 millions de litres de 2006 à 2018.

L’été dernier, le gouvernement du Canada et le gouvernement australien ont conclu une entente selon laquelle les producteurs de vins canadiens perdront officiellement l’exemption de la taxe d’accise d’ici la fin de juin 2022.

J’ai rencontré dernièrement des représentants des Grape Growers of Ontario pour discuter des mesures à prendre pour soutenir les entreprises de petite et de moyenne taille pendant cette période difficile. Ils ont souligné que l’exemption de la taxe d’accise a énormément contribué à la croissance du secteur et à sa capacité de concurrencer des entreprises internationales de premier plan. En 2006, l’Ontario comptait 86 établissements vinicoles ayant obtenu l’appellation VQA; il y en a maintenant 183.

Honorables sénateurs, je sais que bon nombre d’entre nous apprécient le fruit du travail vinicole de nos provinces. J’espère que nous ferons notre possible pour soutenir les producteurs artisanaux, par exemple en choisissant une bouteille de vin canadien à déguster avec modération, en visitant une entreprise locale lorsqu’il sera sécuritaire de le faire, ou en défendant les intérêts de ce secteur ici même, au Sénat. Nous devons travailler de concert et veiller à ce que la politique commerciale ne vienne pas nuire à une bonne politique nationale qui soutient l’industrie locale.

Je profite de l’occasion pour lever mon verre, au sens figuré, aux membres des Grape Growers of Ontario qui élaborent actuellement une proposition visant à répondre à ces préoccupations et qui collaborent avec l’industrie et le gouvernement afin qu’on arrive à une résolution qui respectera et protégera le commerce et permettra, du même coup, de soutenir les producteurs artisanaux de partout au pays qui persévèrent pendant cette période difficile. Merci. Meegwetch.

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