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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La sécurité alimentaire

8 décembre 2021


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet de l’insécurité alimentaire au Canada.

Même si nous vivons dans l’un des principaux pays commerçants de produits agricoles et agroalimentaires au monde, l’insécurité alimentaire n’a malheureusement rien de nouveau pour de nombreux Canadiens. Selon l’équipe PROOF, un groupe de recherche interdisciplinaire de l’Université de Toronto, un ménage sur huit a souffert d’insécurité alimentaire en 2018. Autrement dit, 4,4 millions de personnes, dont plus de 1,2 million d’enfants, ont eu du mal à se procurer des aliments abordables et nutritifs au Canada.

La pandémie de COVID-19 a menacé davantage les familles déjà susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire. En fait, selon un communiqué de presse émis par Agriculture et Agroalimentaire Canada en août dernier, les statistiques montrent qu’un Canadien sur sept a souffert d’insécurité alimentaire au cours de la pandémie.

En cette période difficile et sans précédent, le gouvernement a renforcé le soutien offert aux banques alimentaires et aux organismes alimentaires locaux, qui doivent composer avec une demande accrue et une diminution des ressources. Le gouvernement a déjà indiqué que l’insécurité alimentaire était une question prioritaire, mais il n’en a fait absolument aucune mention dans le discours du Trône de cette année.

Toutefois, le problème ne réside pas uniquement dans le fait qu’il n’y avait rien au sujet de la sécurité alimentaire dans le discours. Il n’y a pas été question non plus de la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie agricole et agroalimentaire ni des répercussions des changements climatiques sur l’approvisionnement alimentaire du Canada. Ces problèmes sont intrinsèquement interreliés et, à moins que nous ne commencions à chercher des solutions globales, je crains que la question de la sécurité alimentaire ne fasse que s’aggraver.

L’année 2022 approche, et les Canadiens d’un océan à l’autre peuvent s’attendre à payer plus cher à l’épicerie. En effet, selon le Rapport sur les prix alimentaires canadiens de 2021, le panier d’épicerie pourrait coûter jusqu’à 695 $ de plus qu’en 2020.

L’édition 2022 de ce rapport sera publiée demain et soulignera que les Canadiens peuvent s’attendre à ce que l’insécurité alimentaire devienne plus problématique en 2022, car le taux d’inflation et les prix des aliments ne cessent d’augmenter. Selon ce rapport :

Il y aura sûrement une plus grande demande au sujet des programmes et des banques alimentaires, ainsi qu’une dépendance accrue à leur égard si les revenus n’augmentent pas en fonction du prix des aliments et d’autres besoins essentiels.

Même si je suis fier de dire que les Canadiens peuvent continuer d’avoir confiance dans notre chaîne d’approvisionnement alimentaire malgré la hausse des prix, je m’inquiète beaucoup pour les gens qui ont déjà des problèmes à se procurer les aliments dont ils ont besoin.

Je demande au gouvernement de commencer à se pencher sur les enjeux liés à la sécurité alimentaire, ce qui inclus s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre dans le secteur agricole et aider les agriculteurs à améliorer la durabilité de leurs activités dans le contexte des changements climatiques.

L’appui de tous les ordres de gouvernement sera essentiel pour parvenir à des changements durables qui contribueront à améliorer la vie des Canadiens.

Honorables collègues, alors que la saison des Fêtes approche, je vous invite, ainsi que tous les Canadiens, à songer à venir en aide à nos voisins, nos amis et nos collègues moins fortunés. Comme on ne sait jamais qui peut avoir besoin d’un petit coup de pouce, n’hésitez pas à appuyer vos banques alimentaires locales en cette saison.

Merci, meegwetch.

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