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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de l'agente Shaelyn Yang

2 novembre 2022


Honorables sénateurs, c’est le cœur brisé que je rends aujourd’hui hommage à l’agente Shaelyn Yang, qui a été assassinée à Burnaby, en Colombie-Britannique, le 18 octobre dernier. Ses funérailles régimentaires ont lieu aujourd’hui.

Je m’adresse à vous en tant que collègue, ancienne agente et mère d’un enfant qui est, comme je l’ai été, dans la GRC. Un décès dans l’exercice des fonctions est un décès de trop. Malheureusement, je m’adresse à vous sachant fort bien que ce n’est pas le dernier hommage qui sera rendu à un agent qui aura perdu la vie dans l’exercice de ses fonctions. Il est difficile d’expliquer pourquoi quiconque risquerait jour après jour sa propre sécurité en sachant que la mort ou une blessure grave peut survenir au prochain appel.

Permettez-moi de vous dire quelques mots au sujet de l’agente Shaelyn Yang. Elle n’avait que 31 ans au moment de sa mort. Elle avait la vie devant elle. Elle était une épouse, une fille, une sœur et une amie pour bien des gens. Elle était l’incarnation de tout ce qu’on peut souhaiter dans une policière. Elle avait de l’éducation, était issue de la diversité et se comportait avec gentillesse et compassion.

Née à Taïwan, elle est arrivée au Canada avec sa famille pour réaliser son rêve de recevoir une éducation occidentale et de devenir Canadienne. Elle a obtenu un diplôme de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle aurait pu choisir n’importe quelle carrière, mais elle avait toujours voulu être membre de la GRC. À l’époque où elle était étudiante, elle a fait du bénévolat pour les Services aux victimes de la GRC, au détachement de Richmond, et elle a été grandement appréciée par tous ceux qui ont travaillé avec elle.

Elle a obtenu son diplôme de l’école de la GRC, la Division Depot, en décembre 2019, puis elle a été affectée au détachement de Burnaby. Peu de temps après, elle s’est jointe à l’équipe du programme de sensibilisation à la santé mentale et à l’itinérance du même détachement. Cette équipe spéciale travaille auprès des personnes les plus fragiles et les plus vulnérables de la société. Sa courte, mais importante vie a pris fin aux mains d’une personne qu’elle tentait d’aider avec un dévouement et une générosité qui ont été sa perte. Elle est morte courageusement en tentant de sauver la vie du travailleur de parc avec lequel elle était jumelée, ainsi que la sienne.

Chers collègues, j’ai entendu des gens dire que ce sont les risques du métier de policier. Personnellement, je peux vous dire que ce n’est pas pour perdre la vie que l’on s’engage dans la police, tout comme on ne devient pas politicien pour être harcelé, attaqué ou assassiné. Les jeunes entrent dans la police pour aider leurs concitoyens et ils n’imaginent pas un instant que leur nom et le numéro de leur régiment seront inscrits sur la pierre froide d’un monument commémoratif.

Chers collègues, lorsqu’un agent de police meurt dans l’exercice de ses fonctions, nous observons souvent un moment de silence et nous faisons l’éloge de son sacrifice, nous disons que nous respectons son travail et que nous espérons que ça ne se reproduira plus jamais. Je vous demande instamment de garder l’agente Yang dans vos pensées et vos prières la prochaine fois que vous parlerez de la police. Nous pouvons avoir une incidence positive sur le discours entourant le caractère unique du travail de la police au Canada et aider à protéger notre avenir collectif. Les mots comptent. Nos mots sont importants.

Parlant de mots, j’aimerais que vous considériez les mots d’une note manuscrite laissée par les collègues de l’agente Yang sur la clôture près de l’endroit où elle est morte :

J’espère que tu nous as entendus arriver. J’ai conduit aussi vite que j’ai pu. Tu n’étais pas seule. Je suis désolé de ne pas être arrivé à temps. Nous allons prendre la relève. Repose en paix.

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