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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la fierté

19 juin 2024


Honorables sénateurs, c’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui pour célébrer avec vous le Mois de la fierté.

Je sais que nous partageons tous les valeurs canadiennes fondamentales que sont le respect de la diversité, l’inclusion, l’acceptation et la compréhension. Ces valeurs ont été soulignées en 2017 par l’honorable Grant Mitchell lors de la présentation du projet de loi C-16, qui a apporté des modifications à la Loi canadienne sur les droits de la personne et au Code criminel afin de protéger les droits des personnes transgenres et des personnes de diverses identités de genre au Canada.

Je suis heureuse de souhaiter la bienvenue à ma sœur, Anne, et à ma mère de 97 ans, Betty.

La présente déclaration est une lettre d’amour à ma mère et à mon frère. Ma mère est née 60 ans après la Confédération, dans une famille catholique romaine dans la petite ville de Perth, en Ontario, dans un Canada où l’homosexualité était cachée et interdite à la fois par l’église et l’État.

Ma mère avait 42 ans lorsque le Canada a modifié ses lois pour décriminaliser les actes homosexuels consensuels, et elle avait 78 ans lorsque le mariage entre personnes du même sexe est devenu légal.

Ma mère est une matriarche : l’aînée de 10 enfants, la dernière tante encore vivante dans la famille nombreuse de mon père, mère de sept enfants, grand-mère de 14 petits-enfants et arrière-grand-mère de 20 arrière-petits-enfants. Ma mère était infirmière et elle a aidé des femmes à mettre des enfants au monde et à prendre soin d’eux.

Le 4 novembre 1955, la veille de mon premier anniversaire, Patrick, mon beau jumeau irlandais, est né à Orillia, en Ontario. Patrick était un enfant précoce, très charmant et brillant. Nous étions tous jaloux de lui lorsqu’il a été choisi pour participer à l’émission « Romper Room ».

Papa et maman nous aimaient et voulaient ce qu’il y avait de mieux pour leurs enfants. Ils étaient des catholiques stricts et très fervents; maman l’est toujours. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que leur fils Patrick, qui semblait s’épanouir socialement, scolairement et, plus tard, professionnellement, leur cachait, ainsi qu’aux autres, une part importante de son identité.

Patrick est gai. Malheureusement, pendant de nombreuses années, il a ressenti qu’il n’était pas prudent de sortir du placard — d’être lui-même — dans sa famille ou dans la société, et il avait probablement raison. Dieu merci, Patrick a pu compter sur l’amour de ses amis proches.

Heureusement, quand Patrick, dans la trentaine, est bravement sorti du placard auprès de nos parents, il a été accueilli avec amour et bienveillance. Maman et papa étaient tristes des difficultés que Patrick avait vécues en grandissant.

Nous, ses frères et sœurs, étions soulagés que nos parents acceptent notre frère et ne le condamnent pas. Cela n’a pas dû être facile pour eux.

Honorables collègues, alors que nous nous efforçons tous de protéger les droits des Canadiens en ces temps où les droits des personnes 2ELGBTQI — et en particulier les droits des enfants transgenres — sont de plus en plus menacés, encourageons les Canadiens à choisir l’amour et l’acceptation.

Ma mère a fait ce choix, et c’est pour cela que je l’aime.

Wela’lioq. Merci.

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