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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La confidentialité numérique

25 février 2020


Honorables sénateurs, le piratage informatique n’est pas le plus grand risque d’atteinte à la vie privée auquel les Canadiens doivent faire face; c’est plutôt lorsqu’ils cliquent sur « J’accepte » sans savoir le type et la quantité de données privées qu’ils s’apprêtent ainsi à partager.

Selon le magazine Forbes, 90 % de toutes les données ont été générées au cours des deux dernières années seulement. Quand on pense à l’omniprésence des appareils connectés, comme les téléphones, les montres, les voitures, les sonnettes et même les frigos, on se rend compte que cette affirmation est tout à fait sensée. Les appareils connectés génèrent et transfèrent des données toutes les minutes, tous les jours. Nos recherches sur Google, nos courriels, nos publications et mentions « J’aime » et de partage sur Facebook, ainsi que nos gazouillis produisent tous des données extrêmement personnelles. On a de plus en plus l’impression que nos données personnelles sont siphonnées, puis transmises à des bases de données privées sans qu’on sache vraiment à quelles fins elles sont utilisées.

Les possibilités abondent en cette ère numérique naissante, mais les Canadiens ne pourront en profiter pleinement que si nous renforçons notre infrastructure numérique, notamment nos lois en matière de protection de la vie privée et nos protocoles d’identité numérique. Ce n’est qu’alors que les Canadiens auront la certitude et la confiance que leurs données privées seront utilisées pour améliorer leur vie plutôt que pour nuire à leurs intérêts.

La confiance est essentielle pour que l’on puisse prospérer à l’ère numérique. Les entreprises qui connaissent le plus de succès savent que, pour favoriser leur croissance et leur rentabilité, elles doivent gagner la confiance de leurs clients. Il en est ainsi notamment pour Shopify, une entreprise d’Ottawa qui a atteint un chiffre de ventes de 1 milliard de dollars plus rapidement que toute autre société nord-américaine dans l’histoire.

Par ailleurs, les utilisateurs de Fitbit ont regimbé — et bon nombre d’entre nous ont des montres Fitbit — contre la possibilité que Google mette la main sur des années de données personnelles lorsqu’elle a fait l’acquisition de cette société le mois dernier pour la somme de 2 milliards de dollars. Les législateurs européens et américains se demandent maintenant si cette acquisition devrait aller de l’avant.

Le Canada doit de toute urgence accorder la priorité au renforcement de ses infrastructures numériques invisibles, mais tellement importantes. Grâce à la certitude réglementaire, on pourra bâtir la confiance du public, et les entreprises pourront faire les investissements nécessaires pour créer des solutions numériques à certains des problèmes les plus répandus au sein de la société.

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