PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
L'application de notification d'exposition à la COVID-19
4 mai 2022
Sénateur Gold, au début de la pandémie, le lancement de l’application Alerte COVID a été une occasion manquée pour le gouvernement du Canada, et cette initiative s’est finalement avérée un échec en raison d’un très faible taux d’adoption. On estime que seulement 17 % des Canadiens ont téléchargé l’application, et que seulement la moitié de ces personnes l’utilisaient activement au plus fort de la pandémie. La sénatrice Moodie, la sénatrice Dasko et moi-même avons réalisé un sondage qui révèle que cinq fois plus de gens, soit 80 % des Canadiens, voulaient que les données de leur appareil mobile puissent servir à avertir des personnes qu’ils avaient côtoyées s’ils obtenaient un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19.
L’application n’est maintenant plus que l’ombre d’elle-même à cause du faible taux d’adoption et du fait qu’elle est devenue inutile, car, pour inscrire des données sur un cas positif, il faut obtenir la confirmation du résultat d’un test de réaction en chaîne de la polymérase, ou test par PCR.
Le gouvernement a-t-il l’intention de retirer cette application et, surtout, de faire un bilan? Pouvez-vous expliquer pourquoi le Canada a connu un taux de téléchargement et d’adoption aussi faible comparativement à d’autres pays, notamment la Nouvelle-Zélande, où le taux était de 60 %?
Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas envisagé de conclure des partenariats avec des entreprises qui auraient pu tirer profit de l’application afin d’encourager son utilisation. Je pense notamment aux transporteurs aériens. Pouvez-vous apporter des précisions à ce sujet?
Je vous remercie, cher collègue, de votre question. L’application Alerte COVID est l’un des nombreux outils mis à la disposition des Canadiens pour contribuer à ralentir la propagation de la COVID-19. On me dit que le gouvernement tient toujours compte de l’évolution des données scientifiques et des directives de santé publique pour déterminer si l’application devrait continuer à être utilisée. Le gouvernement maintient et surveille aussi le service à mesure que la pandémie évolue.
Je note également que, dans le paragraphe intitulé « Durée limitée des mesures » de l’Évaluation de la protection de la vie privée de l’application de notification d’exposition à la COVID-19, le gouvernement précise ceci :
L’application dans son ensemble sera fermée dans un délai de 30 jours suivant la réception d’une déclaration par l’administratrice en chef de la santé publique du Canada que la pandémie sera terminée.
Chers collègues, en date du 15 février 2022, l’application avait été téléchargée plus de 6,9 millions de fois. Plus de 58 000 utilisateurs ont entré la clé à usage unique dans l’application. Depuis avril 2021, cela a donné lieu à l’envoi de plus de 388 000 notifications et à la détection d’au moins 2 290 cas positifs. Ces notifications fournissent aussi aux utilisateurs des renseignements sur la marche à suivre pour s’isoler et se faire tester ou se surveiller pour voir s’ils présentent des symptômes afin de limiter la transmission de la COVID-19.
Même si le téléchargement de l’application est facultatif, le gouvernement encourage toujours les Canadiens à la télécharger. Ils pourront, bien sûr, la supprimer en tout temps.
Sénateur Gold, les données sur la santé font actuellement l’objet d’une grande attention. Je crois que l’application Alerte COVID a fait bien plus que son devoir pour ce qui est de la gestion des données, et sa fonction de protection des renseignements personnels a été particulièrement bien notée par de nombreux experts en la matière. Pourtant, son taux d’adoption n’a aucune comparaison à celui d’autres pays, en dépit des nombres que vous avez fournis.
Le gouvernement a-t-il un plan pour gérer la perception du public à l’égard de ce type d’application à l’avenir? Le fait est que nous aurons besoin de plus de données numériques pour nous aider à prendre des décisions éclairées. Tous les éléments étaient en place, mais l’adoption s’est avérée un échec. J’espère que le gouvernement ne s’est pas avoué vaincu, et qu’il cherche des moyens de faire mieux à l’avenir.
Je vous remercie de cette question complémentaire. Comme je l’ai déjà dit, le gouvernement continue de surveiller l’utilisation de cette application, afin de savoir si elle — ou quelque autre technique, application ou méthode — pourrait connaître plus de succès. Dès que des décisions seront prises, je suis convaincu qu’elles seront communiquées rapidement.