DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'Agence spatiale canadienne
18 octobre 2022
Honorables sénateurs, l’an dernier, à Noël, la fusée qui transportait le télescope spatial James Webb a décollé de la Guyane française. C’était le début d’une ère de découvertes scientifiques qui devrait permettre d’éclairer certains des mystères les plus durables de l’univers, qui nous ont été cachés jusqu’ici.
Le télescope James Webb, qui est en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre et dont les miroirs et le bouclier solaire, de la taille d’un court de tennis, doivent essentiellement être dépliés à distance, est une merveille d’ingénierie. C’est le fruit de plusieurs décennies de travail et de collaboration entre la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale canadienne. Aujourd’hui, je m’attarderai bien sûr sur la façon dont le Canada participe à ce projet.
Le détecteur de guidage de précision, conçu au Canada, est essentiel au fonctionnement du télescope. Conçu pour trouver et accrocher des cibles cosmiques, il est crucial pour rendre possibles les images à exposition prolongée nécessaires à un travail scientifique de qualité.
Certains d’entre vous ont peut-être vu l’une des premières images publiées par l’équipe du télescope James Webb en juillet. On peut y voir, sur fond écarlate, un champ d’étoiles et de galaxies, dans lequel certaines étoiles paraissent noires et où la réfraction crée de longues pointes. Cette image a été capturée grâce au détecteur de guidage de précision. Elle visait à servir de test, mais elle donnait déjà un aperçu de ce qui allait suivre.
L’autre élément fourni par l’Agence spatiale canadienne est l’imageur et spectrographe sans fente dans le proche infrarouge, ou NIRISS. À l’aide d’une caméra sensible aux longueurs d’onde infrarouges, le NIRISS capte la lumière infrarouge émise par les objets et recueille des informations sur les spectres de planètes lointaines. C’est à cet égard que le télescope James Webb contribuera véritablement aux découvertes scientifiques, notamment grâce à sa capacité à examiner la composition de l’atmosphère d’exoplanètes en orbite autour d’autres étoiles. Ce faisant, les scientifiques seront en mesure de déterminer si ces planètes contiennent de l’eau, du méthane, de l’oxygène et d’autres molécules liées à la vie sur terre.
Sénateurs, si vous vous posez la question et si vous avez oublié, c’était la matière présentée aux environs du troisième mois de votre cours de physique de 11e année, lorsque vous avez étudié la réfraction de la lumière, les télescopes et toutes sortes de choses dans ce domaine.
En échange de leur contribution au projet, les scientifiques canadiens se voient garantir une part du temps d’observation avec le télescope James Webb. Cela signifie que nos scientifiques joueront un rôle de premier plan dans des découvertes scientifiques révolutionnaires, qui pourraient nous renseigner non seulement sur la vie que pourraient abriter d’autres planètes, mais aussi sur la formation des premières étoiles et galaxies, il y a quelque 13 milliards d’années, ainsi que sur les mystères de la matière noire, qui représente environ 85 % de la masse de l’univers, mais dont nous savons très peu de choses.
Je suis impatiente d’entendre ce qu’ils ont à nous dire, et je suis certaine que vous l’êtes aussi. Merci, meegwetch.