Affaires sociales, sciences et technologie
Motion tendant à autoriser le comité à étudier les effets négatifs de la désinformation et des fausses informations relatives à la santé sur la société, et les mesures efficaces pour contrer ces effets--Suite du débat
2 mai 2023
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet de la motion no 113, qui propose que le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie mène une étude sur la désinformation en matière de santé, sur ses répercussions sur les Canadiens et sur les remèdes possibles.
En avril de cette année, le commissaire de la Food and Drug Administration, Robert Califf, a indiqué que la récente baisse de l’espérance de vie aux États-Unis était en grande partie due à la hausse de la désinformation en matière de santé.
En janvier 2023, dans un rapport intitulé Lignes de faille, le Conseil des académies canadiennes a établi qu’entre mars et novembre 2021 seulement, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, au moins 2 800 pertes de vie canadienne et plus de 10 000 hospitalisations auraient pu être évitées et que 300 millions de dollars de frais hospitaliers auraient pu être économisés si la désinformation n’avait pas influencé les comportements des Canadiens en matière de santé. La désinformation sur les vaccins est en grande partie responsable de ces résultats négatifs.
Dans une étude publiée dans la revue The Lancet du 23 juin 2022, le Dr Oliver Watson et ses collègues ont utilisé l’analyse de la surmortalité pour déterminer que les vaccins ont permis d’éviter 19,8 millions de décès dans le monde au cours de la première année de vaccination contre la COVID-19.
Dans un rapport de décembre 2022 de l’Institut C.D. Howe intitulé Damage Averted : Estimating the Effects of Covid-19 Vaccines on Hospitalizations, Mortality and Costs in Canada, on souligne qu’entre janvier 2021 et mai 2022, les vaccins ont très efficacement réduit les cas de COVID-19, les hospitalisations et les décès : il y a eu 21 % moins de cas, 37 % moins d’hospitalisations et 34 900 moins de décès. D’après la modélisation économique utilisée dans le rapport, le rapport coût-bénéfice net se situerait entre 0,4 et 2,1 milliards de dollars si l’on considère seulement les économies de coûts. Lorsque l’on tient compte de la valeur statistique de la vie, ces économies augmentent de 27,6 milliards de dollars.
Pourtant, la désinformation concernant les vaccins continue de se répandre et de parvenir à d’innombrables Canadiens par le truchement des médias sociaux et des « chaînes d’information alternatives » qui promeuvent et diffusent de nombreux types de désinformation. Or, la croyance en la désinformation relative à la santé est liée à la croyance en divers types de théories du complot. Ensemble, ces forces contribuent à ce que des chercheurs, tels que Kathleen Higgins et Ralph Keyes, ont appelé l’« ère de post‑vérité », avec les polarisations sociales qui en découlent.
Récemment, le Sénat a présenté une mesure législative visant à améliorer le plan d’action national pour répondre aux besoins des personnes et des familles vivant avec l’autisme, ce qui, évidemment, constitue une avancée très importante. L’autisme est un problème de santé qui fait l’objet de controverse et d’une campagne de désinformation depuis un certain temps déjà. Parmi les faussetés qui sont véhiculées, mentionnons notamment des affirmations carrément fausses et discréditées selon lesquelles les vaccins courants causeraient l’autisme et la promotion enthousiaste — et, je me permets d’ajouter des ventes hautement profitables — de prétendus traitements alternatifs dont l’efficacité ne repose sur aucune preuve scientifique et qui dans certains cas pourraient causer davantage de tort que de bien, comme la manipulation cranio-sacrée, le traitement par chélation du fer, et l’utilisation quotidienne — par voie orale, par bain ou par lavement — de bioxyde de chlore, également appelé Miracle Mineral Solution ou Master Mineral Solution, ou plus communément eau de Javel.
Les préoccupations généralisées concernant la désinformation en matière de santé sont résumées dans le préambule du rapport du Conseil des académies canadiennes :
La mésinformation peut causer des préjudices importants aux individus, aux communautés et à la société. Parce qu’elle est conçue pour faire appel à nos émotions et exploiter nos raccourcis cognitifs, tout le monde y est susceptible. Nous sommes particulièrement vulnérables à la mésinformation en temps de crise, lorsque ses conséquences sont les plus graves. La mésinformation en science et en santé nuit au bien-être de nos communautés par le biais de maladies, de décès et de pertes économiques évitables, ainsi qu’à notre bien-être social par la polarisation et l’érosion de la confiance de la population. Ces préjudices pèsent souvent plus lourdement sur les plus vulnérables.
Dans son rapport de 2020, intitulé Confronting Health Misinformation, le directeur du Service de santé publique des États‑Unis fait également état de l’incidence négative de la désinformation et réclame la prise de mesures immédiates efficaces pour s’attaquer à cette pratique dans le domaine de la santé :
La mésinformation en matière de santé constitue une menace sérieuse pour la santé publique. Elle peut semer la confusion et la méfiance, nuire à la santé des gens et saper les efforts de santé publique. Limiter la diffusion de la mésinformation en matière de santé est un impératif moral et civique qui nécessitera un effort de l’ensemble de la société.
Malheureusement, il n’existe pas vraiment, au Canada, d’action coordonnée et efficace, soutenue par le gouvernement fédéral, pour lutter contre la mésinformation dans le domaine de la santé. Certaines interventions sont en cours, comme l’initiative LaSciencedAbord, pour laquelle le professeur Timothy Caulfield et moi-même avons agi comme catalyseurs au cours de la première année de pandémie — je le précise par souci de transparence. Plusieurs autres activités financées par le gouvernement sont en cours, notamment par l’intermédiaire de l’Initiative de citoyenneté numérique, du fonds pour renforcer la confiance à l’égard des vaccins au Canada, et du Défi de l’innovation communautaire des vaccins.
Un site Web du gouvernement explique ce qu’est la désinformation et comment la déceler. J’ai mené récemment un sondage informel auprès de 48 sénateurs et membres du personnel, et seulement deux personnes connaissaient l’existence de ce site et une seule avait pris la peine de le consulter. L’efficacité de cette initiative laisse donc à désirer.
Ajoutons que le gouvernement du Canada a commandé plusieurs rapports à propos de cet enjeu, par exemple Misinformation in Canada: Research and Policy Options, produit par le groupe Evidence for Democracy; La désinformation en science dans le contexte de la COVID-19, produit par le Forum des politiques publiques; ainsi que Connexions vulnérables et Lignes de faille, produits par le Conseil des académies canadiennes.
Pourtant, seule une minorité de Canadiens a reçu tous ses vaccins, et la désinformation en matière de santé continue de proliférer. Il y a tout juste deux semaines, UNICEF Canada a indiqué que le pourcentage de Canadiens qui pensent que la vaccination des enfants est importante a diminué de 8 % depuis le début de la pandémie. Si cette tendance se poursuit, nous pouvons nous attendre au retour d’une myriade de maladies infectieuses mortelles, dont la rougeole, la polio et même la variole. En outre, la désinformation en matière de santé est de plus en plus utilisée pour vendre en ligne de soi-disant remèdes ou traitements contre la COVID-19 ou d’autres maladies, qui sont non réglementés et éventuellement nocifs.
Les rapports que j’ai mentionnés précédemment contenaient un certain nombre de recommandations à l’intention des citoyens, des gouvernements et des plateformes de médias sociaux que les auteurs jugeaient nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation. Il s’agit notamment de sensibiliser les entreprises de médias sociaux à leur rôle d’outils ou de fournisseurs de désinformation ainsi que d’élaborer et de mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation du public efficaces pour contrer les effets néfastes de la désinformation sur la santé et la société, autant de points qui pourraient être examinés plus en profondeur dans le cadre d’une étude en comité.
Chers collègues, il faut agir, et notre travail au Sénat, par le biais d’une étude Comité des affaires sociales, peut contribuer de manière importante à contrer les effets négatifs de l’hydre qu’est la désinformation en matière de santé.
Comme nous le savons, la désinformation en matière de santé a toujours existé, mais ces dernières années, elle est devenue une préoccupation de plus en plus importante ayant une incidence négative bien établie sur la santé des individus et des populations. Elle a également un effet néfaste sur notre confiance envers les autorités de santé publique et les fournisseurs de soins de santé, de même que sur notre bien-être social et économique. Elle s’immisce dans un cadre social qui rejette l’expertise, confond études scientifiques et information, et encourage les attaques verbales, voire physiques, contre les scientifiques et les fournisseurs de soins de santé.
D’ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la santé, cette menace pernicieuse croissante, qu’elle appelle une « infodémie », s’est propagée à la grandeur de la planète et, à ce jour, nos sociétés n’ont encore trouvé aucun remède complet, efficace et durable.
Le Sénat du Canada est connu pour les études solides que réalisent ses comités. J’espère que le Comité des affaires sociales pourra examiner en profondeur les aspects complexes et difficiles de la désinformation en matière de santé, notamment ses répercussions sur les Canadiens, et qu’il sera en mesure de recommander des solutions efficaces pour y remédier.
Aujourd’hui, j’aimerais formuler quelques conseils pour orienter le comité dans ses travaux. D’abord, je vais expliquer ce qu’on entend par « désinformation » et « mésinformation ».
De manière générale, on entend par désinformation les renseignements faux ou inexacts qui ont été créés délibérément pour tromper. Les auteurs de ces renseignements sont des entités uniques, autant des organisations que des personnes, et ils les diffusent pour diverses raisons. Ces entités peuvent autant être à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières du Canada. Parmi celles‑ci, on retrouve des gouvernements étrangers qui utilisent la désinformation dans le but de créer des divisions internes et des conflits civils dans notre pays, ou encore des groupes ou des individus qui utilisent la désinformation à des fins vénales ou idéologiques, ou les deux.
Je pense, par exemple, aux tentatives de la Russie de fomenter des dissensions civiles au Canada en diffusant des messages contre la vaccination par l’entremise de diverses sources. Il y a aussi les experts en santé autoproclamés qui ont propagé de l’information anti-vaccination comme moteur pour stimuler les ventes de leurs prétendus produits de santé — Mercola Market est un exemple flagrant.
La mésinformation correspond aussi à des renseignements qui sont faux, mais elle sert souvent à désigner le processus de transmission de la désinformation. Ce processus est souvent le fait d’individus ou de groupes qui ne prennent pas le temps d’évaluer d’un œil critique ce qu’ils propagent, ou qui agissent sous le coup d’un investissement émotionnel dans le message véhiculé.
Par souci de concision, j’utiliserai le mot « désinformation » pour faire référence à la fois au fait de transmettre de manière délibérée ou par inadvertance des renseignements faux ou inexacts qui ont pour but de tromper. Le résultat est semblable.
Malheureusement, chers collègues, la désinformation sur la santé est aussi une voie pavée de théories du complot et d’institutions opposées à la société civile. Des recherches solides démontrent que dès qu’une personne met le pied dans le piège de la désinformation sur la santé, cette personne est beaucoup plus susceptible de croire à au moins une théorie du complot, et lorsqu’on croit à une théorie du complot, on est plus susceptible de croire à plusieurs autres théories du genre.
Voici certaines théories du complot classiques sur les vaccins liées à la désinformation sur la santé : les vaccins contre la COVID-19 sont des armes biologiques visant à éliminer la population; les vaccins contre la COVID-19 contiennent des micropuces qui seront utilisées par Bill Gates, le Forum économique mondial et l’Organisation mondiale de la santé pour contrôler la population; les vaccins modifient l’ADN des gens; les vaccins sont la cause des variants de la COVID-19; et les vaccins ont provoqué un grand nombre de décès soudains.
Ce sont toutes des théories du complot qui émanent de la désinformation sur la santé, l’utilisent et l’amplifient.
Ce qui est préoccupant, c’est que ces théories du complot liées à la désinformation sur la santé sont de plus en plus liées à d’autres théories du complot, comme la grande réinitialisation et le fait que le Forum économique mondial et l’Organisation mondiale de la santé sont en train de prendre le contrôle d’États souverains.
Souvent, ces théories complotistes se répandent grâce à des algorithmes dans les médias sociaux et par l’entremise de sources d’information alternatives comme BitChute, Rumble, Infowars, Gateway Pundit, Last Line of Defense, Natural News et The Unhived Mind, pour ne nommer que celles-là.
Lorsqu’une personne influencée par la désinformation sur la santé consulte ces sources, elle peut se mettre à croire à d’autres théories du complot portant sur de nombreux autres sujets.
Au Canada, EKOS Politics a créé un indice de désinformation axé en grande partie sur la croyance en la désinformation en matière de santé.
Les Canadiens qui ont un indice élevé, ce qui signifie qu’ils croient à la désinformation en matière de santé — soit environ 15 % des Canadiens —, sont beaucoup plus susceptibles de se méfier des conseils de santé publique et de ne pas les suivre, beaucoup plus susceptibles d’ignorer l’importance des préoccupations autochtones et beaucoup plus susceptibles d’ignorer l’importance des changements climatiques.
De plus, selon les données du sondage EKOS, les Canadiens qui ont un indice de désinformation élevé ont tendance à appuyer la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
Cela cadre avec les alertes lancées par de nombreuses personnes, dont Marcus Kolga de l’Institut Macdonald-Laurier, qui a clairement démontré le rôle que joue la Russie dans la diffusion de la désinformation en matière de santé au Canada. D’autres universitaires ont fait remarquer que la Chine participe aussi activement à la diffusion de la désinformation en matière de santé.
L’impact de la désinformation en matière de santé et des théories du complot sur les familles est une autre question qui a reçu peu d’attention de la part des médias. Comme certains d’entre nous le savent d’expérience, l’adhésion à la désinformation en matière de santé et aux théories du complot peut déchirer des familles qui seraient autrement unies. Si la désinformation en matière de santé peut avoir de telles répercussions sur les familles, imaginez ce qu’elle peut faire aux collectivités ou à la société civile.
En effet, certains universitaires ont déjà souligné la relation entre la désinformation en matière de santé et la polarisation sociale et civique.
Chers collègues, de nombreuses solutions ont été proposées pour contrer la désinformation en matière de santé. Une étude approfondie du Comité permanent des affaires sociales devrait en faire une analyse critique afin d’orienter la manière d’appliquer celles qui sont efficaces. Ces solutions nécessiteront peut-être de nombreuses interventions simultanées, et elles devront être bien appuyées, établies en dehors du gouvernement et durables, car nous visons le long terme.
Chers collègues, le Sénat est connu pour l’excellent travail accompli par ses comités, travail qui aide les Canadiens à aborder des questions complexes et des sujets difficiles. La désinformation en matière de santé, ses répercussions négatives, ainsi que les solutions efficaces possibles et la manière de les appliquer figurent parmi les questions complexes et pernicieuses auxquelles la société canadienne est confrontée.
Je me réjouis à l’idée de poursuivre le débat sur cette motion et de l’adopter rapidement afin que le Comité permanent des affaires sociales puisse se pencher sur ce sujet difficile.
Merci. Wela’lioq.
Je suis désolée, chers collègues, mais il n’y a plus de temps pour le débat, à moins que le sénateur Kutcher ne veuille demander le consentement du Sénat pour poursuivre pendant cinq minutes supplémentaires.
Si telle est la volonté du Sénat.
Le consentement est-il accordé, honorables sénateurs?
Sénateur Kutcher, la motion que vous avez présentée me semble importante. Je souhaite simplement comprendre l’étendue de ce que vous recommandez au Comité des affaires sociales concernant l’examen et le compte rendu des effets négatifs de la désinformation en matière de santé sur la société canadienne et les mesures efficaces qui peuvent être mises en œuvre pour contrer ces effets.
Vous avez parlé d’une « voie pavée de théories du complot ». Vous avez parlé du « piège de la désinformation » et des autres enjeux. Pensez-vous que cette étude devrait se concentrer exclusivement sur la désinformation en matière de santé ou considérez-vous cette dernière comme un cheval de Troie susceptible d’agir comme porte d’entrée pour d’autres aspects de la désinformation que le comité pourrait également étudier?
Je suis simplement curieuse de savoir jusqu’où vous pensez que l’étude du comité devra aller, le cas échéant.
Merci de votre question. C’est un enjeu important.
Mon intention est que le comité étudie la question de la désinformation relative à la santé. Je ne crois pas que ce soit à moi de dire au comité quelles devraient être les limites de son étude ni quelle orientation devrait prendre cette étude. Les comités sont maîtres de leurs travaux et ces décisions reviendraient au comité lui-même.
Le comité, comme tous les autres comités sénatoriaux, est composé d’un excellent groupe de personnes et nous voulons nous assurer qu’il revienne aux membres du comité et du comité directeur — sous la direction éclairée de la sénatrice Omidvar — de prendre les décisions concernant les paramètres de l’étude.
Je rappelle aux Sénateurs que des comités sénatoriaux ont déjà mené des études qui ont duré plusieurs années et qui ont eu un impact majeur pour l’amélioration de la société canadienne. Mon objectif est de commencer par la désinformation relative à la santé et, si tel est la volonté du comité, ce dernier pourra, à sa guise, étendre l’étude à d’autres champs.
Le moment choisi pour cette étude est intéressant. En effet, hier, le Comité de la sécurité nationale et de la défense s’est penché sur la désinformation en matière de sécurité nationale. Cependant, cela n’a pas exclu la tenue d’une conversation sur la santé et les enjeux qui y sont liés; par exemple, la COVID-19. Cela fait certes partie du débat. Il ne fait aucun doute que cette question est extrêmement complexe.
Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une question de portée. Cependant, je me demande, sénateur Kutcher, si vous siégiez au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie et que vous étudiiez ce sujet, quels experts à l’extérieur du secteur de la santé... j’allais vous demander quelle serait votre solution idéale, mais c’est un enjeu si complexe. Quels experts aimeriez-vous convoquer dans le cadre de ce débat?
Je vous remercie de la question, sénatrice Deacon. Chose certaine, l’expertise nécessaire pour cette étude dépendra de l’orientation que le comité prendra.
Le premier type d’expertise devrait permettre de définir ce qu’est la désinformation sur la santé. Quelles répercussions cette désinformation a-t-elle eues sur la santé des Canadiens et l’économie du pays? Quels effets a-t-elle eus sur la structure de nos institutions et nos relations avec le personnel soignant? Autrement dit, le personnel soignant a été victime de violence à cause de la désinformation. Y a-t-il des populations précises au Canada qui sont plus vulnérables à la désinformation? Que pouvons-nous faire pour assurer un traitement équitable à ces populations? Ce serait mon point de départ.
On peut déjà voir qu’une telle étude aura recours à un bon nombre de témoins ayant une solide expertise à l’égard de ces domaines très différents, et il y en aura bien d’autres que ceux qui me viennent spontanément à l’esprit.
Je m’intéresse à cette question depuis quelques années et je suis très encouragé par la quantité de travaux remarquables et de recherches vraiment rigoureuses sur ces sujets. Certains experts canadiens sont considérés dans le monde entier comme des spécialistes de l’ère de la désinformation dans le domaine de la santé. On retrouve aussi certains de ces experts remarquables aux États-Unis, au Royaume-Uni et même à l’Organisation mondiale de la Santé. J’espère que le comité jugera bon de faire appel à l’expertise de ces autres personnes qui peuvent nous aider à comprendre quelles pourraient être les conséquences de cette désinformation, non seulement dans le contexte canadien, mais aussi dans un contexte mondial.