PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
La prévention de la criminalité
9 octobre 2024
Monsieur le leader, il y a un article très intéressant aujourd’hui dans le journal La Presse qui traite de la criminalité à Montréal. Le sergent Moore, de l’escouade Éclipse du Service de police de la Ville de Montréal, y affirme ceci :
La panoplie des armes à feu a explosé depuis les dernières années [...] C’est rendu complètement fou. Je n’ai jamais vu ça en 18 ans de carrière au SPVM. Trouver une arme à feu dans la sacoche pour homme d’un client, dans un établissement licencié, c’est extrêmement commun.
Le sergent Giguère affirme ce qui suit :
J’ai vu une différence quand la Cour suprême a [rejeté les peines minimales] de trois ans et de cinq ans en cas de récidive, pour une possession d’arme à feu. Avant cet arrêt, les gens dans la rue nous disaient qu’ils ne voulaient pas entrer au pénitencier pour longtemps. Mais maintenant, des individus se font arrêter pour des armes à feu, et peu après, on les revoit dehors.
Monsieur le leader, reconnaissez-vous que la stratégie de votre gouvernement pour lutter contre le crime est un échec lamentable?
La réponse, bien respectueusement, cher collègue, est non. La montée du crime dans nos villes, grandes et moins grandes, est regrettable, lamentable et déplorable. Cela dit, tout le monde dans cette Chambre reconnaît — et j’espère qu’une grande majorité de mes collègues sont prêts à l’admettre — que les causes du crime sont complexes. Il y a certainement un aspect qui a trait à la législation criminelle et pénale. À cet égard, le gouvernement que je représente a une approche très différente de celle de l’opposition. De plus, il y a des facteurs socioéconomiques et même démographiques qui font en sorte que ce problème est extrêmement complexe et que nous devons tous y faire face et mettre la main à la pâte pour le combattre.
Monsieur le leader, votre réponse nous prouve que vous êtes complètement déconnecté du terrain. Toujours dans le même article, le sergent Moore, qui travaille lui-même sur le terrain, mentionne ceci :
Maintenant, il n’est pas rare qu’on arrête un individu et qu’il nous dise : « Bah, ce n’est pas grave, tu vas me libérer avec un papier, et je vais recommencer. » Mon impression, c’est qu’ils n’ont plus peur de se faire arrêter par la police. Ils savent qu’il n’y aura pas de conséquences.
Voilà, monsieur le leader, les résultats de vos actions : une société qui a perdu ses repères et ses limites. Êtes-vous toujours fier de faire partie de ce gouvernement?
Je vous remercie pour la question. Non, je ne suis pas déconnecté; je suis très connecté à tous ces enjeux, compte tenu de mon expérience comme juriste, membre de la Commission des libérations conditionnelles du Canada et représentant du gouvernement au Sénat. Encore une fois, le gouvernement fait sa part dans sa propre sphère de compétence, selon les valeurs qui animent ses politiques.