PÉRIODE DES QUESTIONS — L'environnement et le changement climatique
La taxe sur le carbone
10 octobre 2024
Sénateur Gold, l’Alliance canadienne du camionnage a récemment demandé aux partis fédéraux de réduire les formalités administratives et le fardeau fiscal et de rétablir l’équité pour les camionneurs. Sa principale demande est d’abolir la taxe sur le carbone. Ce n’est pas nous qui le demandons, sénateur Gold. Il ne s’agit ni de discours prémâchés ni de slogans. Cette demande provient directement des camionneurs. Il s’agit d’hommes et de femmes qui travaillent jour et nuit, souvent loin de leur famille, afin de fournir à nos familles de la nourriture, des vêtements, etc.
Dans son rapport, l’alliance indique que, cette année seulement, la taxe sur le carbone de Trudeau ajoutera près de 2 milliards de dollars aux coûts annuels du camionnage. D’ici 2030, ces coûts supplémentaires s’élèveront à 4 milliards de dollars. Au cours des 12 années d’application progressive de la taxe sur le carbone de Trudeau, l’industrie du camionnage devra débourser au total 26 milliards de dollars supplémentaires.
Sénateur Gold, les marges de profit de ces travailleurs canadiens sont déjà très minces, et ces derniers refilent ces coûts aux consommateurs. Pourquoi n’admettez-vous pas que cette mesure n’est ni plus ni moins qu’une ponction fiscale, qui ne fait rien pour lutter contre les changements climatiques et qui accable les travailleurs de la classe moyenne?
Merci de votre question. Ce n’est pas une ponction fiscale. Oui, la tarification de la pollution, c’est un prix sur la pollution, et cela a un coût. Cela a un coût pour provoquer un changement de comportement. C’est toujours le cas, sénateur Housakos, et compte tenu de votre expérience du milieu des affaires, je suppose que vous savez — même si c’est peut-être une vérité qui dérange, si je peux me permettre de faire allusion à un autre domaine — que toute autre solution — et on ne nous en a présenté aucune — pour lutter contre les changements climatiques coûterait plus cher, qu’il s’agisse d’un régime réglementaire ou autre chose du genre. Les principaux économistes conservateurs continuent d’admettre que cette tarification reste l’outil le plus sensible aux marchés, le plus rentable et le plus efficace. Le directeur parlementaire du budget ne dirait pas le contraire.
Sénateur Gold, tout ce que mon expérience du milieu des affaires m’a appris, c’est que cette taxe sur le carbone frappe durement la classe ouvrière canadienne, car c’est à elle qu’on refile les coûts. Ces coûts passent directement des camionneurs aux consommateurs dans les épiceries. Voilà ce qui se passe avec votre taxe sur le carbone. Je sais que votre gouvernement, le premier ministre Trudeau et certains sénateurs indépendants n’aiment pas particulièrement les camionneurs, mais moi oui, car ils sont le moteur de ce pays. Ce sont les camionneurs qui acheminent les aliments et les médicaments jusqu’à nos demeures. Vous n’avez qu’un simple geste à poser : abolir la taxe afin de réduire la pression sur les Canadiens de la classe moyenne.
C’est incroyable à quel point vous êtes capables de lire dans le cœur et l’esprit des sénateurs indépendants. Vous nous accusez depuis sept ans et demi de ne pas être véritablement indépendants. Vous ne savez pas ce que nous pensons. Je suppose que chaque sénateur ici présent respecte les Canadiens qui travaillent fort et prend au sérieux les moments difficiles que nombre d’entre nous traversent en ce moment.