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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable David Tkachuk

5 février 2020


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ + ]

Honorables sénateurs, dans environ deux semaines, le 18 février plus précisément, notre collègue et ami le sénateur David Tkachuk prendra sa retraite du Sénat du Canada après près de 27 années de service.

Comme c’est lui qui a le plus d’ancienneté parmi nous, il est le doyen du Sénat, titre qu’il transmettra au sénateur Furey le jour de sa retraite. Il a représenté avec fierté la Saskatchewan au Sénat et il sera le dernier des 57 sénateurs nommés sur les conseils du très honorable Brian Mulroney à quitter ces lieux. C’est simple, il est difficile d’imaginer le Sénat sans lui.

Le parcours de David Tkachuk avant son arrivée au Sénat l’a aidé à faire sa place sur la Colline du Parlement. À l’école où il a enseigné, il a contribué à la création d’équipes de basketball et de volleyball; il connaissait donc la valeur du travail d’équipe. Il a aussi été organisateur de concerts et propriétaire d’une entreprise de marketing direct; il comprenait donc l’importance d’établir des liens avec les gens. Et, bien entendu, il a eu une longue et fructueuse expérience en tant qu’organisateur politique et directeur exécutif du Parti progressiste-conservateur de la Saskatchewan.

Pendant sa carrière de sénateur, notre collègue a présidé cinq différents comités sénatoriaux, dont celui des finances nationales, de la régie interne, des transports et des banques. Sous sa gouverne et son leadership, ces comités se sont penchés sur d’importants enjeux de politique publique comme les barrières commerciales interprovinciales, les droits de propriété intellectuelle et le transport de nos produits énergétiques par pétrolier et par pipeline.

Pendant de nombreuses années, le sénateur Tkachuk a aussi été le président du caucus conservateur ainsi que le vice-président du caucus national. Le travail dont il est le plus fier est probablement celui qu’il a accompli avec la Coalition canadienne contre le terrorisme entourant son projet de loi d’intérêt public sur la justice pour les victimes d’actes de terrorisme, qui a fini par être adopté à titre de projet de loi d’initiative ministérielle sous le gouvernement conservateur en 2012.

Notre collègue a dû faire face à de nombreuses difficultés au cours de sa vie, mais la plus grande est probablement le diagnostic de cancer de la vessie qu’il a reçu en 2013. Pendant les années où il a reçu ses traitements, le sénateur Tkachuk a fait de son mieux pour continuer à accomplir son travail au Sénat dans des circonstances certainement très difficiles. Il a parlé très ouvertement de sa propre expérience pour sensibiliser la population à cette maladie, car il s’agit du cinquième cancer le plus répandu au pays. Je sais que tous les honorables sénateurs se joignent à moi pour souhaiter une excellente santé à notre collègue.

Le sénateur Tkachuk a eu la chance de pouvoir compter sur le soutien de sa merveilleuse famille — qui est ici aujourd’hui — pour faire face aux aléas de la vie politique. Sa femme, Sharon, et lui célébreront 55 ans de mariage cette année, ce qui est un exploit remarquable. Je sais qu’ils ont hâte de passer plus de temps avec leur fils, leur fille et leurs petits-enfants.

David, ce serait un euphémisme de dire que vous manquerez à vos collègues du Sénat. Nous vous remercions de vos conseils francs, de votre loyauté indéfectible et, surtout, de votre amitié. Au nom de l’ensemble du caucus conservateur et de tous les honorables sénateurs, je souhaite à Sharon et à vous une retraite heureuse et en santé.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre estimé collègue le sénateur Tkachuk. Je vais parler en anglais, sénateur, spécialement pour vous.

Le sénateur Tkachuk [ + ]

Ce n’est pas nécessaire. J’y suis habitué.

La sénatrice Saint-Germain [ + ]

Eh bien, cela me plaît. Cher sénateur Tkachuk, pour rédiger cet hommage, la première chose qui m’est venue à l’esprit, c’était nos divergences d’opinions qui, de prime abord, sembleraient créer une opposition entre vous et moi. Je suis une Canadienne francophone du Québec; vous êtes un Canadien anglophone de la Saskatchewan. Vous avez consacré votre carrière à la politique, tandis que j’ai passé la mienne dans la neutralité qu’exige l’administration publique. Nous ne pourrions rien y changer. Vous avez toujours eu un talent inné pour les joutes politiques, un talent que je n’ai pas vraiment.

Pourtant, au cours des quelque trois ans pendant lesquels nous avons siégé ensemble à divers comités, nous nous sommes très bien entendus et nous nous sommes respectés. Notre relation incarne parfaitement le dicton selon lequel le respect doit aller dans les deux sens. Je tiens à vous remercier d’avoir été si attentionné dans toutes nos interactions.

En fait, nous sommes bien semblables à certains égards. Notre souci du détail en est un excellent exemple. Même si je dois admettre que nous sommes parfois obsédés par certaines imperfections ou incohérences, nous demeurons résolus à les corriger, même si cela veut dire que nous devons parfois fâcher les autres. Je me souviens d’une fois, en décembre, quand nous étions dans la navette entre l’édifice du Sénat et l’édifice Victoria. Vous vous en souvenez certainement. Ce malheureux chauffeur a dû se sentir tellement soulagé quand il nous a finalement déposés. Nous n’avions, bien évidemment, pas tort de lui faire remarquer — cinq fois en cinq minutes — que l’itinéraire qu’il avait choisi n’avait pas de sens et que nous aurions pu faire beaucoup mieux si l’un de nous avait été aux commandes.

Sénateur Tkachuk, vous avez surmonté des problèmes de santé et d’autres problèmes personnels au cours de votre carrière et vous avez prouvé à tous les sénateurs qu’on peut accomplir de grandes choses grâce à sa force de caractère. Vos victoires personnelles, sénateur Tkachuk, en ont inspiré plus d’un.

J’aimerais aussi souligner votre participation assidue et active au Sous-comité sur les ressources humaines du Comité de la régie interne, des budgets et de l’administration. Je vous remercie sincèrement d’avoir consacré tant de temps à ce sous-comité en dépit de votre emploi du temps chargé et de la difficulté qu’il y a probablement à faire des allers et retours entre Saskatoon et Ottawa. Merci pour toutes ces fois où, à peine débarqué de l’avion, chapeau et manteau à la main, vous vous dépêchiez de vous rendre à une de nos réunions, où vous arriviez toujours à l’heure.

Enfin, votre remarquable contribution au plan de travail de la Direction des ressources humaines et à la politique du Sénat en matière de prévention du harcèlement nous a permis de mieux comprendre les choses et de régler quelques questions délicates. J’irai même jusqu’à dire que votre mépris pour le politiquement correct vous a permis d’exprimer librement votre opinion aux membres du sous-comité, lesquels s’en sont trouvés mieux outillés pour faire face à ces délicates questions de manière pragmatique et globale. Vous avez toujours été pragmatique, et je vous suis reconnaissante d’avoir pu apprendre de votre grande expérience et profiter de votre précieuse mémoire institutionnelle.

Après une carrière de 47 ans, dont plus de 26 au Sénat, vous méritez une retraite tranquille. Je sais que vous vous y êtes bien préparé. Au nom des membres du Groupe des sénateurs indépendants, je vous souhaite de nombreuses années de bonheur aux côtés de vos proches. Merci.

L’honorable Scott Tannas [ + ]

Honorables sénateurs, peu après mon arrivée au Sénat, il y a sept ans, j’ai fait la rencontre de David Tkachuk avec qui je suis devenu ami. Ce n’est pas difficile d’établir des liens d’amitié avec lui. Il a une attitude amicale et ouverte. De plus, il a un excellent sens de l’humour, et il est très agréable de le côtoyer. Nous avions des intérêts en commun; nous venions tous les deux des Prairies. Nous nous sommes aussi aperçus que le début de notre parcours professionnel est semblable : nous nous occupions de la promotion de spectacles de musique rock. Je sais, c’est étonnant. Nous aimons Maui et le golf, et nous aimons jouer au golf à Maui.

Toutefois, ce que j’ai découvert dans les dernières années, lentement mais sûrement, c’est surtout la profondeur et la force de mon ami alors qu’il s’acquittait de ses fonctions dans le dernier quart de son mandat au Sénat, qui coïncide avec les sept ans depuis mon arrivée ici.

Dans l’exercice de ses fonctions, l’honorable David Tkachuk, sénateur de la Saskatchewan, est un guerrier partisan et redoutable. Il a joué un rôle d’organisateur pour le parti. Il a travaillé pour le gouvernement de la Saskatchewan à titre de secrétaire principal du premier ministre. Il a participé à d’innombrables campagnes électorales provinciales et fédérales. C’est un conseiller et stratège hors pair, et comme tous les bons guerriers, il a toujours eu une bonne dose de respect et, parfois même d’admiration pour les partisans d’en face.

Au fil des ans, j’ai été témoin, comme tous les sénateurs, de son professionnalisme et de son dévouement dans les travaux en comité. Sa contribution au pays a été colossale. Sa présence en comité, de corps et d’esprit, a été exceptionnelle. Beaucoup d’entre nous font deux ou trois choses en même temps. Nous avons nos machines devant nous et nous discutons. David concentrait toujours son attention exclusivement sur les travaux du comité. Je lui envie cette discipline, que je compte acquérir. Il est un modèle pour nous tous.

Il a été un président à la fois ferme et respectueux. Il a été apprécié en tant que membre de comités et de sous-comités. Il prenait au sérieux sa tâche, son rôle et ses perspectives, qu’il présentait avec rigueur et courage. Il déteste l’hypocrisie et l’a souvent fait savoir aux témoins en comité, dans ses interventions dans cette enceinte et même parfois à ses collègues du caucus. Il a provoqué des malaises plus que tout autre sénateur, je crois, mais c’était toujours justifié et dans un but précis.

Chers collègues, nous devons faire comme lui. Il faut promettre à notre collègue que nous nous efforcerons de libérer notre Tkachuk intérieur lorsque nous prenons des décisions importantes au nom de millions de Canadiens, des décisions que David savait être difficiles. Elles sont censées l’être. Il faut les aborder avec rigueur et dévouement, et en appliquant les valeurs qu’a toujours incarnées le sénateur Tkachuk.

David, je vous souhaite mes meilleurs vœux. Profitez de votre retraite. Vous l’avez bien méritée. De la part d’un ami et d’un pays reconnaissant, et au nom du Groupe des sénateurs canadiens, bravo.

L’honorable Dennis Dawson [ + ]

À mon arrivée au Sénat, il y a de cela 15 ans, le sénateur Tkachuk m’a dit : « Dennis, si tu fais preuve de patience, un jour, tu occuperas une banquette à l’avant. » Aujourd’hui, j’y suis enfin parvenu, quoique ma banquette à l’avant est dans la deuxième rangée. J’ai été patient, sénateur Tkachuk, et me voilà.

Je dois admettre à mes collègues du caucus progressiste, avec un certain sentiment de culpabilité, que le sénateur Tkachuk et moi nous sommes toujours bien entendus, même si nous ne sommes pas toujours d’accord.

Quand on m’a invité à prononcer un hommage, j’ai dit que je consulterais mes collègues pour voir s’ils avaient de bonnes choses à dire du sénateur Tkachuk. Voilà en résumé le résultat. Votre Honneur, je ne lirai pas les courriels qu’ils m’ont envoyés, car vous me rappelleriez à l’ordre.

Sénateur Tkachuk, pour montrer à quel point votre partisanerie irrite vos opposants, aucun des 50 autres libéraux ayant siégé à vos côtés que j’ai consultés n’avait de bonnes choses à dire à votre sujet. Quoi qu’il en soit, hier, mon leader m’a suggéré d’injecter un peu d’humour dans mon intervention. D’ailleurs, l’un des conseils qu’il a donnés aux deux nouveaux sénateurs est d’agrémenter leur carrière sénatoriale d’un brin d’humour. C’est donc ce que je vais tenter de faire.

Après avoir consulté mon caucus, j’ai demandé à Siri, à Google et à Alexa de me parler du sénateur Tkachuk. Ce n’est toujours pas une bonne source d’information. Les résultats parlaient de libéraux écrasés et autres choses du genre.

J’ai donc dû puiser dans ma propre expérience de travail à vos côtés. Un jour je serai peut-être aussi le doyen du Sénat, parce que je suis ici depuis très longtemps. Advenant le cas, j’espère que quelqu’un aura de bonnes choses à dire à mon sujet. Cependant, j’imagine que dans mon cas les interventions seront plus courtes.

Je dois avouer que nous avons beaucoup travaillé ensemble. Un peu comme les autres personnes qui ont siégé à des comités avec David, j’ai siégé avec lui au Comité des transports lorsque j’ai été nommé au Sénat. Au fil des ans, nous nous sommes partagé la présidence du comité. Nous n’étions pas toujours du même avis, mais nous avons fait de l’excellent travail dans le cadre des études que nous avons menées.

Nous avons réalisé une étude rigoureuse sur les conteneurs. Nous sommes allés dans le Nord et à Halifax et nous avons présenté un rapport très progressiste.

Plus tard, nous avons réalisé une autre étude sur la gestion et la gouvernance des aéroports, et j’étais très fier de collaborer avec David dans ce dossier. Encore une fois, nous n’étions pas toujours d’accord, mais nous nous sommes toujours assurés de respecter notre engagement.

Évidemment, certaines personnes diront qu’il va parfois trop loin. Des propos ont été tenus. Nous l’avons vu lors de l’étude du projet de loi C-69 et du projet de loi sur le transport maritime sur la côte de la Colombie-Britannique. Vous ne vous êtes pas fait de nouveaux amis.

Le sénateur Tkachuk [ + ]

C’était le projet de loi C-48.

Le sénateur Dawson [ + ]

Oui, le projet de loi C-48. Lors de l’étude, vous ne vous êtes pas fait de nouveaux amis. Cependant, c’est vous qui présidiez le comité qui étudiait le projet de loi C-49, le projet de loi sur les transports. C’est l’une des premières mesures législatives qui a été renvoyée à la Chambre des communes à maintes reprises pour faire adopter des amendements. Vous y êtes arrivés avec la coopération de sénateurs des deux côtés. Vos efforts ne portaient pas toujours fruit, mais vous cherchiez toujours à défendre les intérêts de votre province. Ce fut notamment le cas avec les projets de loi C-69 et C-48.

Le sénateur Tkachuk parlait au nom des habitants de sa province. Je n’étais pas d’accord avec lui. Je croyais qu’il avait tort, mais j’encouragerai tous les sénateurs à faire preuve de la même volonté. Cela ne vous fera peut-être pas d’amis — cela vous fera peut-être même quelques ennemis — mais, au moins, on vous respectera. David, quand je quitterai le Sénat, j’espère que je pourrais respecter ce que j’ai fait dans cette enceinte autant que je respecte ce que vous avez fait durant vos années ici.

Comme Frank Sinatra, vous avez fait les choses à votre façon. Je ne recommande pas à tous les autres sénateurs de vous imiter. Le Sénat serait évidemment un endroit très différent si tout le monde était comme David Tkachuk. Il y a un seul David Tkachuk, et il va nous quitter. David, je vous remercie de vous être montré coopératif avec moi. Je vous considère comme un ami.

L’honorable Denise Batters [ + ]

Honorables sénateurs, c’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui afin de rendre hommage à mon bon ami et collègue le sénateur Dave Tkachuk. Le sénateur Tkachuk a joué un rôle déterminant dans ma vie. D’ailleurs, je le connais depuis plus longtemps que tous mes autres collègues du Sénat, à savoir environ 35 ans.

Le sénateur Tkachuk et sa famille sont des amis de ma famille depuis que j’ai 13 ans. Dans mon enfance, j’étais obsédée par la politique. Par conséquent, lorsque les Tkachuk venaient visiter ma famille, les enfants se rassemblaient dans une pièce et je restais avec les adultes pour parler de politique.

À l’époque, le sénateur Tkachuk était le secrétaire principal du premier ministre de la Saskatchewan, Grant Devine, et il nous a raconté des récits fascinants sur les réalités du Cabinet du premier ministre et sur le temps qu’il a passé en campagne électorale avec l’ancien premier ministre John Diefenbaker. Je savais déjà à l’époque, comme le savent tous les sénateurs qui ont passé du temps avec lui au Sénat, que le sénateur Tkachuk était un homme d’une grande sagesse.

Je savais depuis l’âge de 12 ans que je voulais un jour devenir une sénatrice, mais j’étais bien loin de me douter que le sénateur Tkachuk serait à mes côtés lorsque je pénétrerais pour la première fois dans le Sénat ou que j’aurais le grand honneur de siéger au Sénat en tant que sa collègue pendant six ans.

Au cours de sa longue carrière au Sénat, le sénateur Tkachuk a vigoureusement défendu les gens de la Saskatchewan, notre province. C’est un vrai Saskatchewanais, plein de bon sens, de sagesse et de détermination. Si certaines personnes perdent un peu de leur fougue à l’approche de la retraite, ce n’est heureusement pas le cas du sénateur Tkachuk. Tout récemment, il a été à la tête du farouche mouvement d’opposition au Sénat contre le projet de loi C-69 parce qu’il a compris que cette mesure législative aurait des conséquences dévastatrices sur le secteur des ressources naturelles en Saskatchewan et en Alberta.

Honorables sénateurs, l’engagement inébranlable du sénateur Tkachuk à représenter les gens de notre région constitue un modèle pour nous tous.

Si le sénateur Tkachuk est farouchement partisan, il est également extrêmement judicieux. Ses collègues conservateurs de la Saskatchewan, du Sénat et du caucus national respectent hautement son opinion. Lorsqu’il prend la parole, les gens l’écoutent parce qu’il est toujours bien préparé et que ses propos sont toujours pertinents. C’est pourquoi le sénateur Tkachuk a occupé de nombreuses fonctions de responsabilité au Sénat, y compris la présidence des comités de la régie interne, des finances nationales, des banques et des transports. J’ai du mal à m’imaginer le Sénat sans votre présence, sénateur Tkachuk, et force est de reconnaître que vous laisserez un grand vide à combler.

Le premier ministre John Diefenbaker a dit un jour :

On me demande s’il y a des récompenses dans la vie publique. Il y en a mais pas sur le plan monétaire; il s’agit plutôt de l’immense satisfaction qu’on éprouve à dire qu’on a essayé et qu’on a tenu bon.

Sénateur Tkachuk, je vous remercie d’avoir toujours été prêt à prendre position. Vous avez admirablement servi les gens de la Saskatchewan et les Canadiens pendant votre carrière dans la vie publique. Vous me manquerez terriblement, mais j’ose espérer que la retraite vous apportera le repos et la gratification que vous méritez, notamment plus de temps à consacrer à votre famille aimante et charmante. Je songe à votre épouse Sharon, à votre fille Terri, à votre fils Brad et, bien sûr, à vos petits-enfants. Je vous offre, à vous et à vos proches, mes meilleurs vœux à l’aube de ce nouveau chapitre de votre vie. Merci. Dyakoyou.

L’honorable Peter Harder [ + ]

Honorables sénateurs, je suis ravi de souligner le départ du sénateur Dave Tkachuk. Certains diront que je suis tout simplement ravi de son départ, mais ce n’est pas tout à fait exact. Le sénateur Tkachuk s’inscrit dans une longue tradition de nominations au Sénat. Partisan de longue date, militant, employé politique, conseiller et loyaliste, il a été, comme l’a mentionné le sénateur Plett, l’un des derniers sénateurs nommés par l’ancien premier ministre Brian Mulroney, qui en a nommé 57. Il est le dernier de ce groupe encore en poste.

Je connais le sénateur depuis plus de 40 ans. Quand j’étais chef de cabinet de Joe Clark, le jeune Dave Tkachuk était organisateur politique dans les Prairies. Bien que je n’aie pas toujours été d’accord avec le sénateur sur des questions de politique, j’ai du respect pour son flair politique et de l’affection pour l’amour qu’il porte au Canada.

Comme tout le monde le sait, je suis favorable au nouveau processus de nomination et à l’objectif visé, qui consiste à rendre le Sénat moins partisan et plus indépendant. Cela ne m’empêche toutefois pas de travailler avec les sénateurs qui ont toujours été très attachés à leur parti, ni de leur rendre hommage. Pendant les 27 ans où il a servi au Sénat, le sénateur Tkachuk a été membre ou président de plusieurs comités, comme d’autres sénateurs l’ont déjà souligné.

Je me rappelle du dernier discours qu’il a prononcé à propos du projet de loi C-14, sur l’aide médicale à mourir. C’était le 17 juin 2016. Le Sénat était sur le point de passer au dernier vote quand le sénateur Tkachuk a pris la parole. Voici les mots sur lesquels il avait terminé ce discours :

J’ai trouvé enrichissant le débat sur ce projet de loi, et je tiens à en remercier tous les sénateurs. Nous sommes après tout une assemblée nommée, et il s’agit là d’un projet de loi ministériel d’une importance considérable. Nous ne pouvons pas — et je ne le ferai pas — nous opposer à la volonté des députés élus. Nous avons fait notre travail et, même si cela me brise le cœur, je continuerai de faire mon devoir en votant en faveur de ce projet de loi, sous la forme où il nous a été renvoyé par les représentants du peuple.

Sénateur, je vous avais été reconnaissant de ces mots alors et je pense qu’ils demeurent pertinents pour nous tous aujourd’hui. Je vous offre mes meilleurs vœux et j’espère que vous et Sharon pourrez voyager davantage, assister à un match de football de temps en temps et passer du temps en famille. Encore une fois, mes meilleurs vœux.

L’honorable Percy Mockler [ + ]

Honorables sénateurs, aujourd’hui, un champion, une icône nous quitte.

Honorables sénateurs, bien des choses ont été dites sur notre collègue le sénateur David Tkachuk. Rappelons que David a obtenu son baccalauréat en histoire et en science politique en 1965. À ce moment-là, je suis sûr qu’il n’a jamais pensé qu’il passerait lui-même à l’histoire en tant que géant de la politique canadienne après un mandat de 27 ans au Sénat du Canada.

C’est tout un exploit pour un parlementaire. Je ne doute pas un instant qu’il ne s’est jamais détourné de l’objectif que nous partageons tous. Il s’est toujours efforcé de faire de sa région, de sa province, la Saskatchewan, et de son pays, le Canada, un meilleur endroit où vivre, où travailler et où élever ses enfants, ainsi qu’un endroit où on prend soin des plus vulnérables de la société.

Qui est le sénateur Tkachuk? Le sénateur Tkachuk est un époux, un père, un grand-père, un mentor et un grand orateur.

Honorables sénateurs, partout au pays, nombre de premiers ministres provinciaux et fédéraux ont tiré profit des sages conseils qu’il pouvait leur donner en tant que professeur, guide et conseiller en matière de politiques publiques. S’ils étaient ici aujourd’hui, ces dirigeants vous diraient tous que c’est un homme de principe bienveillant, loyal et engagé. Sénateur Tkachuk, vous avez su vous élever bien haut, et je vous assure que vous avez donné des ailes à bien des gens.

Comme sénateur canadien, il n’a jamais refusé de débattre pour améliorer les politiques publiques. Croyez-moi, certains de ses propres collègues, dont moi-même, ont été la cible des talents d’orateur du sénateur Tkachuk.

Des membres de comités m’ont dit : « Il était agressif, Percy. » J’ai dit qu’il pouvait raconter beaucoup d’anecdotes. Toutefois, il est tout indiqué aujourd’hui de citer Muhammad Ali au sujet de David Tkachuk :

Vole comme le papillon, pique comme l’abeille.

Sénateur Tkachuk, personne ne le niera, peu importe la fonction que vous occupiez, le point de vue que vous aviez, vous vous êtes distingué comme étant une personne spéciale, passionnée et compatissante. Vous avez très bien servi le Canada.

Sénateur Tkachuk, la Bible dit :

Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel [...] un temps pour chercher et un temps pour perdre, un temps pour garder et un temps pour jeter [....]

Honorables sénateurs, honorable sénateur Tkachuk, je ne vais pas chanter parce que j’en suis incapable, mais je vais adapter des paroles d’une chanson de John Denver. Madame Tkachuk : le moment est venu de le ramener à la maison, là où il est chez lui. Puisse-t-il être entouré de sa magnifique famille, de ses êtres chers et de tous ses amis de partout au Canada.

À toi, David Tkachuk, je dis merci.

Que Dieu vous bénisse pour cet excellent travail.

Honorables sénateurs, c’est une journée triste pour nous tous, car nous disons au revoir à un autre collègue qui a servi cette institution et la population canadienne avec distinction et honneur, mais surtout à une personne qui a vigoureusement défendu les intérêts des gens qu’il représente, les fiers habitants de la Saskatchewan. Aujourd’hui, nous rendons hommage au sénateur Tkachuk, et à l’ensemble de son œuvre pendant son séjour au Sénat.

David Tkachuk est l’incarnation même du sénateur partisan. Il ne s’en excuse pas, et c’est très bien ainsi. Il affiche fièrement ses couleurs, en toute transparence. Le sénateur Tkachuk a été et sera toujours un ardent défenseur du mouvement conservateur, de nos politiques, de notre idéologie, et, bien entendu, de nos principes et valeurs. David a choisi d’être un conservateur pour ce qu’il est, et non l’inverse. Qu’on ne s’y trompe pas : aussi loyal qu’il ait été envers le mouvement conservateur, il n’a jamais hésité à défendre d’abord et avant tout les habitants de la Saskatchewan. Il les a défendus dans cette enceinte. Il l’a fait en comité. Et comme je l’ai constaté de visu, il a défendu leurs intérêts tant au caucus du Sénat qu’au caucus national. Il les a défendus lorsqu’il faisait partie de l’opposition officielle, puis, avec encore plus d’énergie, lorsque son parti est arrivé au pouvoir.

Croyez-moi, chers collègues. Je l’ai vu de mes propres yeux. Lorsque Dave Tkachuk prenait le micro, les premiers ministres, les ministres et les députés se levaient et écoutaient attentivement. C’est pourquoi David croyait si fermement à l’idée de faire partie d’un caucus national. Il savait qu’il pouvait y aller et être la voix des gens qu’il représente. Autant David se soucie de la région et des gens qu’il représente, autant il se soucie profondément du Sénat et des gens que cette institution représente.

Lorsque j’ai été nommé en 2009, c’est avec beaucoup d’humilité que j’ai eu l’honneur, en tant que nouveau sénateur, d’apprendre à connaître le Sénat et son rôle, ainsi que nos devoirs et nos obligations. J’ai appris tout cela auprès de géants comme Noël Kinsella, Lowell Murray, le regretté Pierre Claude Nolin, Serge Joyal et, bien sûr, David Tkachuk lui-même. J’ai été frappé de voir que la porte de David était toujours ouverte aux jeunes sénateurs qui avaient besoin d’être guidés et conseillés. Alors que beaucoup peuvent considérer David comme un homme très dur et rigide, je vois en lui un homme de conviction profonde. J’ai rapidement appris que Dave Tkachuk est l’une des personnes les plus chaleureuses, les plus drôles, les plus affables et les plus généreuses que j’ai jamais rencontrées.

C’est ce qui va me manquer le plus. Autant le Sénat et les Canadiens ont bénéficié des opinions tranchées du sénateur Tkachuk, de ses intuitions et de ses convictions profondes, autant ses conseils me manqueront. Mais c’est surtout l’homme qui me manquera toujours. Le sénateur Tkachuk est un conservateur profondément attaché à ses principes, profondément loyal et un parlementaire exceptionnel.

Honorables sénateurs, le plus important, dans ce lieu où beaucoup d’entre nous se présentent à des postes de direction, est que David Tkachuk était un leader né. Lorsqu’il est entré dans la salle, par son exemple, par ses conseils et par ses paroles, il a simplement dirigé, et c’est ce qui nous manquera le plus. Et il a fait cela tout en étant un parfait gentleman.

Par conséquent, sénateur Tkachuk, nous vous souhaitons bonne chance. Profitez de votre retraite. Profitez de votre famille. Je vous remercie.

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