PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
Le taux d’inflation au Canada
20 septembre 2023
Sénateur Gold, dans votre réponse au sénateur Plett il y a juste un instant, vous avez enfin reconnu que la situation n’est pas brillante, loin de là. La situation est catastrophique en ce moment. Pourtant, au début de l’été, la ministre des Finances a sillonné le pays en déclarant que « le plan du Canada pour réduire l’inflation fonctionne ». Elle a affirmé qu’il s’agissait d’une « étape majeure » et elle a poursuivi en disant :
Je tiens vraiment à remercier les Canadiens. Les choses ont été très difficiles sur le plan économique depuis le début de la COVID [...] et nous traversons vraiment une bonne période [...] Les Canadiens et l’économie canadienne ont dû lutter pour que l’inflation revienne à 2,8 %, et je suis vraiment reconnaissante à tous ceux qui ont maintenu le cap.
« L’inflation a baissé au Canada », s’est-elle exclamée avec enthousiasme.
Je ne sais pas sur quelle planète vivent la ministre Freeland et le premier ministre Trudeau, parce que l’inflation a atteint un niveau jamais vu en 35 ans. Les données d’août viennent d’être publiées, et l’inflation dépasse largement les 4 %. Tous les économistes affirment qu’elle continuera à croître jusqu’à la fin de l’année et ils pensent que la Banque du Canada procédera à de nouvelles hausses de taux. Soit dit en passant, nous avons subi 10 hausses de taux d’intérêt depuis mars 2022, ce qui a pour effet d’accabler les travailleurs canadiens.
Ma question est simple : le gouvernement reconnaîtra-t-il enfin que les politiques économiques Freeland-Trudeau, qui consistent à augmenter la dette et les déficits, ne fonctionnent pas et qu’elles conduisent à une inflation record, et le gouvernement s’engagera-t-il à mettre enfin en place une cible budgétaire, dont nous avons si désespérément besoin?
Je vous remercie de la question. Il est vrai que le dernier rapport indique une hausse de l’inflation. Néanmoins, il faut reconnaître que le taux actuel est nettement inférieur à celui de 8,1 % enregistré en juillet 2022. Si je ne m’abuse et si les analystes ont raison, la toute dernière hausse est attribuable au prix du pétrole sur la scène mondiale, qui est établi indépendamment des politiques gouvernementales d’ici ou d’ailleurs.
Pour ce qui est de votre question plus générale concernant le rendement économique du gouvernement, je signale qu’on compte approximativement 950 000 Canadiens de plus sur le marché du travail qu’avant la pandémie. Qui plus est, notre cote de crédit est excellente et nous affichons le ratio dette-PIB le plus bas du G7.
Je pourrais continuer, mais vous m’avez déjà entendu énumérer tous ces éléments auparavant, comme vous avez aussi entendu l’opposition tenir les mêmes discours dans cette enceinte.
Le gouvernement fait du bon travail pour ce qui est de la gestion de l’économie dans la conjoncture actuelle très difficile.
Monsieur le leader du gouvernement, il ne s’agit pas d’avoir ou non un emploi. Les Canadiens peuvent travailler aussi fort qu’ils le souhaitent, mais malgré cela, quand ils vont à l’épicerie, ils n’ont pas les moyens de nourrir leur famille.
Vous voulez vous engager dans une bataille de statistiques? Eh bien, saviez-vous qu’au mois d’août, le prix de la laitue a augmenté de 94 %? Vous voulez parler de statistiques? Le loyer dans ce pays a augmenté de 6,5 % au cours des derniers mois. Je peux multiplier les exemples à l’infini, si vous souhaitez passer en revue tous les produits de base au pays. Qui plus est, les Canadiens ont vu leurs versements hypothécaires augmenter de 31 % en à peine quelques mois.
Le fait est qu’à l’heure actuelle, le coût de la vie au Canada est tel que les travailleurs et les pauvres souffrent comme jamais auparavant. Pour la première fois en plus de 153 ans, les jeunes Canadiens entrevoient leur avenir avec pessimisme et désespoir, craignant ne pas pouvoir aspirer aux mêmes niveaux de vie et de réussite que leurs parents et leurs grands-parents.
Nous avons déjà parlé de l’inflation ainsi que des dettes et des déficits galopants accumulés par le gouvernement. Fidèle à votre habitude, vous avez rejeté la hausse du coût de la vie sur les enjeux mondiaux, les questions internationales et le coût du pétrole et de l’énergie. Eh bien, la taxe sur le carbone appliquée au pétrole et à l’énergie n’a pas aidé.
Avez-vous une question, sénateur Housakos?
C’est le sujet de ma question. Monsieur le leader du gouvernement, le gouvernement s’engagera-t-il à éliminer la taxe?
Non. Je semble être l’une des rares personnes à avoir lu la lettre de votre leader. Je serai bref : non.