DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le centre de guérison Wa-Say
4 novembre 2020
Honorables sénateurs, je fais la déclaration qui suit au nom de Wayne Mason, directeur exécutif du centre de guérison Wa-Say Inc. de Winnipeg, au Manitoba. Cet organisme aide les survivants des pensionnats autochtones et leur famille à surmonter les conséquences, notamment les traumatismes, causés à l’époque de ces établissements réservés aux enfants des Premières Nations.
Le centre de guérison Wa-Say fournit depuis longtemps soutien et assistance aux survivants des pensionnats autochtones et à leur famille. Depuis sa création, le centre a aidé des milliers de personnes à se remettre des conséquences du génocide culturel dont ont été victimes les enfants placés dans ces pensionnats dont l’objectif consistait à « tuer l’Indien dans l’enfant ». De nombreux rapports — notamment ceux de la Commission royale sur les peuples autochtones et de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées — font état de la violence dirigée contre les peuples autochtones tout au long de l’histoire du Canada. Les survivants des pensionnats autochtones et les familles qui ont perdu un être cher ont trouvé une voie menant au respect des droits, notamment le droit à l’autodétermination des nations, qui doivent pouvoir offrir des espaces où ce sont leurs méthodes de guérison à elles qui sont employées et où il est possible de renouer avec les pratiques culturelles et de retrouver les identités réprimées à cause de la colonisation.
Le centre aidait déjà les survivants des pensionnats et des écoles de jour autochtones avant, pendant et après sa demande d’indemnisation. Il offre maintenant également des soins de suivi sous la forme de counselling individuel et de séances de thérapie post-traumatique. Parmi les services les plus importants se trouvent des cérémonies exécutées selon les conseils et les directives d’aînés, qui aident notre peuple à guérir et à renouer avec sa culture et à atténuer les effets intergénérationnels de ce génocide culturel. De plus en plus de personnes s’inscrivent à ces cérémonies afin de découvrir leur nom, leur couleur et leur clan, qui font tous partie du processus de reconquête de leur identité et de leur guérison. Lorsque ceux d’entre nous qui sont blessés et souffrants parviennent à guérir et à retrouver la paix, cela élimine les statistiques peu reluisantes qui servent souvent à représenter les Autochtones.
Comme on le dit au centre Wa-Say, il n’est plus nécessaire que le gouvernement dicte de façon paternaliste comment guérir de cette tentative d’assimilation de notre peuple. Les Premières Nations sont parfaitement capables d’administrer et de gérer leurs propres programmes. Nous formons une nation et nous serons autosuffisants.
Le centre Wa-Say espère que le gouvernement fédéral assurera le financement à long terme des centres de guérison des Premières Nations afin qu’ils puissent poursuivre le processus de guérison. Nous réussirons notre cheminement vers la guérison si ces centres disposent des ressources financières permettant de répondre aux besoins de nos membres qui tentent de se remettre des effets de ce traumatisme intergénérationnel. Nos cérémonies sont une ode à la vie, et le centre Wa-Say a créé un lieu pour que les gens puissent renouer avec les enseignements originels de l’amour. Grâce à ces cérémonies, nous enseignons à notre peuple comment réapprendre à vivre et comment vivre une bonne vie. Merci.