La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition
Projet de loi modificatif--Deuxième lecture--Suite du débat
28 juin 2021
Honorable sénateurs, je suis impatiente que nous débattions en détail du projet de loi S-219. Pour que la réflexion sur les objectifs et les répercussions du système de justice criminelle soit continue, cohérente, rigoureuse et fondée sur des données probantes, nous devons nous pencher sur les approches les plus susceptibles de favoriser des systèmes qui contribuent à des communautés plus justes, équitables et inclusives.
Quatre décennies de travail auprès de jeunes, d’hommes et surtout de femmes marginalisés, victimisés, criminalisés et institutionnalisés et de travail en leur nom montrent malheureusement très clairement que les mêmes facteurs d’inégalité et d’exclusion systémiques qui font que les femmes — en particulier les femmes autochtones et racialisées — constituent la population carcérale qui croît le plus rapidement au Canada ont également contribué à les exposer de façon disproportionnée au risque de devenir des victimes. De plus, il est aussi manifeste que les réponses conventionnelles à la victimisation, qui consistent à encourager les gens à jouer un rôle dans le système de justice criminelle et à préconiser des peines sévères, ne répondent pas aux besoins. Ces réponses n’apportent pas aux personnes victimisées les soutiens sociaux, économiques, sanitaires et personnels dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit. Elles ne parviennent pas non plus à prévenir la criminalité, à empêcher toute victimisation future ou à rendre les communautés plus sûres.
Je me réjouis de la poursuite de l’étude rigoureuse du projet de loi. En attendant, j’ajourne le débat pour le reste du temps de parole dont je dispose. Je vous remercie.