PÉRIODE DES QUESTIONS — L'emploi et le développement social
Les adoptions forcées
4 mai 2021
Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, le 9 mai prochain, l’Église unie du Canada organise un service religieux durant lequel elle reconnaîtra son rôle dans les adoptions forcées, qui ont eu lieu de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début des années 1980. Cette cérémonie fait suite à des excuses publiques qui ont déjà été présentées par cette institution pour avoir séparé les mères célibataires de leurs enfants dans ces foyers de maternité.
Reconnaître sa responsabilité, exprimer ses regrets et présenter ses excuses, on le sait, est une étape très importante dans tout processus de guérison. Le gouvernement du Canada l’a d’ailleurs compris et s’est excusé à plusieurs reprises pour des torts causés à des Canadiens et des Canadiennes par le passé.
Ici comme ailleurs, cette pratique honteuse imposée à des milliers de jeunes femmes non mariées a été rendue possible par l’effort combiné des églises et des gouvernements. D’ailleurs, plusieurs églises et pays du Commonwealth ont déjà reconnu leurs torts, notamment l’Australie et l’Irlande qui ont déjà présenté leurs excuses.
Sénateur Gold, j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi le gouvernement du Canada tarde à reconnaître ses responsabilités dans ce dossier. Pourquoi n’entend-il pas la demande d’excuses officielles de ces mères et de ces enfants, auxquels s’est joint le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie dans son rapport intitulé Honte à nous, qui a été publié en 2018 et dont la première recommandation comportait une demande d’excuses?
Sénateur Gold, je vous ai déjà posé cette question, et je crains de devoir la poser de nouveau à l’avenir. Le gouvernement a-t-il l’intention de s’excuser auprès des victimes de ces odieuses pratiques et à quel moment compte-t-il le faire?
Merci de cette question, sénatrice, et de souligner ce volet déplorable de notre histoire. Notre gouvernement prend au sérieux ses responsabilités à l’égard de cette situation. Je n’ai pas de réponse précise à vous donner aujourd’hui, mais je vais m’informer auprès du gouvernement et, dès que j’aurai une réponse, je la présenterai à la Chambre.