PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
La distribution des vaccins contre la COVID-19
20 avril 2021
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, en tant que sénatrice de l’Ontario vivant à Toronto, je reçois des messages inquiétants d’Ontariens préoccupés par l’insuffisance de vaccins dans la province. Étant donné que notre approvisionnement en vaccins demeure peu fiable et que quelque 10 000 rendez-vous ont dû être annulés rien qu’à Scarborough — ce qui a eu des conséquences disproportionnées sur les Canadiens racialisés et à faible revenu —, quand le premier ministre prendra-t-il les décisions difficiles qui s’imposent pour le bien de la population et quand offrira-t-il de déployer la Croix-Rouge canadienne pour aider aux efforts de vaccination en Ontario? Évidemment, c’est inutile s’il n’y a pas de vaccins à administrer.
Pas plus tard que ce matin, alors que la province commence à manquer de vaccins d’AstraZeneca, nous avons appris que l’approvisionnement auprès d’AstraZeneca risque d’être, lui aussi, retardé.
Merci de votre question. Je ne répéterai pas tout ce que j’ai dit en réponse aux questions posées plus tôt. Le gouvernement fédéral fait ce qu’il peut et collabore avec les autres provinces et dans les domaines qui relèvent de son champ de compétence pour fournir toute l’aide possible aux résidants qui se trouvent en situation difficile, en particulier dans la province de l’Ontario. Des demandes ont été adressées aux autres provinces pour voir de quelle façon elles pourraient prêter assistance. Beaucoup de provinces ont répondu à l’appel en offrant de prêter du personnel médical, puisque bien des régions en manquent, mais chaque province a des responsabilités envers ses propres résidants et citoyens. À ce jour, je ne crois pas qu’il y ait eu de redistribution des vaccins alloués aux provinces.
Sénateur Gold, la situation en Ontario est désastreuse. Vous avez parlé de redistribution et de responsabilité. Il n’y a pas de doses de vaccins à administrer. Des médecins nous disent qu’ils sont contraints de faire du triage aux soins intensifs. C’est très inquiétant d’être en Ontario. Les Ontariens veulent tellement se faire vacciner que certains sont prêts à aller faire la file dans des chaises de parterre avec leurs parasols à l’extérieur des centres de vaccination plusieurs heures avant leur ouverture. Des centaines d’entre eux ont décidé de camper près des centres temporaires dans le seul but de faire inscrire leur nom sur la liste pour pouvoir recevoir un vaccin. Avec les retards croissants des livraisons de vaccins dans la province, l’heure n’est plus aux discussions. L’heure est au leadership, sénateur Gold.
Qu’entend faire le gouvernement pour éviter que l’Ontario ne recense plus de 18 000 cas par jour d’ici la fin mai?
Sénatrice, merci de votre question. Le gouvernement du Canada, tout comme moi d’ailleurs, est très préoccupé par la situation en Ontario. Mes enfants sont nés en Ontario et j’y ai vécu heureux de très nombreuses années. Le gouvernement du Canada fait tout ce qu’il peut pour obtenir autant de doses de vaccins que possible et pour aider l’Ontario le plus possible dans l’intérêt des habitants de la province.
Sénateur Gold, en réponse à la question du sénateur Housakos, vous avez dit que le gouvernement ne ment pas. Un an après le début de la pandémie, la troisième vague sous le gouvernement Trudeau a atteint un stade critique pour le Canada. Pourtant, sénateur Gold, la ministre des Finances disait récemment que la COVID-19 avait créé — écoutez bien — « une occasion politique ». Plus de 23 000 Canadiens sont décédés, et on compte environ 8 000 nouveaux cas chaque jour. Les unités de soins intensifs des hôpitaux de plusieurs provinces sont pleines à craquer. Des millions d’enfants ne vont pas à l’école. La survie des petites entreprises tient à un fil. Cependant, pour le gouvernement Trudeau, c’est une occasion politique?
Monsieur le leader, si le gouvernement s’était assuré un meilleur approvisionnement en vaccins, nous aurions gardé une longueur d’avance sur les variants, mais il ne l’a pas fait. Ils sont maintenant bien présents. Comment le gouvernement Trudeau peut-il avoir laissé tomber les Canadiens à ce point?
Honorables sénateurs, le gouvernement du Canada n’a pas laissé tomber les Canadiens. Il est à leur service et il les sert bien.
La ministre des Finances a tenu ces propos dans le cadre d’une discussion avec un ancien ministre — M. Dryden, je crois — qui portait sur les services de garde. La ministre disait ce que nous savons déjà dans cette enceinte, soit que l’on débat de l’importance de l’accès à des services de garde et d’éducation abordables dès la petite enfance depuis une cinquantaine d’années — depuis que la commission royale l’a recommandée.
La pandémie a malheureusement exposé les failles, les travers et les problèmes structuraux de notre société qui ont une incidence sur de très nombreux groupes : les femmes, les enfants, les Canadiens racialisés et bien d’autres. C’est dans ce contexte que la ministre parlait de l’occasion, finalement, de présenter une importante mesure dans le budget permettant d’offrir à la population canadienne, aux femmes et à leur famille une occasion de participer pleinement au marché du travail dans l’intérêt de notre économie et de notre tissu social.
Merci, monsieur le leader. « La COVID a créé une occasion politique. » Il n’y a pas d’ambiguïté possible dans ces paroles.
L’échec du gouvernement Trudeau en matière de vaccins n’est pas passé inaperçu sur la scène internationale. Monsieur le leader, la semaine dernière, CNN a rapporté que la mauvaise campagne de vaccination au Canada représente un véritable échec pour le gouvernement Trudeau.
Les Centers for Disease Control des États-Unis ont mis à jour leurs conseils pour avertir que même les voyageurs entièrement vaccinés qui se rendent au Canada risquent de contracter et de propager les variants de la COVID-19. Monsieur le leader, le Japon a resserré ses contrôles frontaliers pour les personnes provenant de l’Ontario. Ces pays essaient de protéger leurs citoyens contre les Canadiens, monsieur le leader.
Voilà ce que votre gouvernement a fait. La campagne de vaccination du gouvernement Trudeau a été un désastre pour les Canadiens et une source d’embarras à l’échelle internationale. Monsieur le leader, je vous prie de ne pas déformer ces faits. Comment cette situation représente-t-elle une occasion politique?
Sénateur Plett, je ne vais pas répéter ce que je viens de dire. Vous avez le droit de prendre la déclaration de la ministre et de la mettre dans le contexte de votre choix; c’est un pays libre. Cependant, comme je l’ai expliqué, ces propos de la ministre font partie d’une réponse qu’elle a donnée au cours d’une conversation qui était entièrement axée sur le besoin d’améliorer l’accès aux services de garde d’enfants. Pour le reste, je crains de ne pas pouvoir souscrire à votre prémisse.