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PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique

L'ingérence étrangère

10 mai 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Ma question s’adresse au leader du gouvernement libéral au Sénat. Elle porte encore une fois sur l’ingérence de Pékin dans notre pays.

Sénateur Gold, je veux revenir sur les réponses que vous avez données hier à la sénatrice Batters. Vous sembliez laisser entendre que nous posions ces questions pour nous-mêmes. Je vous rappelle encore une fois, sénateur Gold, que c’est le travail de l’opposition officielle de poser ces questions. Ces questions, elles ne sont pas pour nous, mais pour les Canadiens — tous les Canadiens — qui payent de l’impôt à Ottawa, de leur argent si durement gagné, et qui s’attendent à ce que chacun d’entre nous fasse son travail, de même que le gouvernement. Par deux fois, hier, vous avez semblé mettre en doute l’évaluation de sécurité de juillet 2021 dont le Globe and Mail a obtenu copie, parce qu’elle n’était pas « nuancée », selon vos mots.

Monsieur le leader, mardi dernier, le Service canadien du renseignement de sécurité a dit à Michael Chong qu’un diplomate de la République populaire de Chine à Toronto les avait pris pour cible, sa famille et lui. Votre gouvernement a fini par chasser ce diplomate. Jeudi dernier, la conseillère à la sécurité nationale a dit à M. Chong que cette évaluation avait été transmise à plusieurs ministères, dont le Bureau du Conseil privé. De quelle autre confirmation avez-vous besoin, monsieur le leader?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Eh bien, je ne sais pas ce que l’honorable sénateur me demande de confirmer, exactement, mais je peux confirmer ce qu’a dit le premier ministre. Comme je l’ai déjà répété, il a appris l’existence de cette situation dans un article du Globe and Mail, et des mesures ont été prises afin d’expulser le diplomate en question. Avant cette décision, on a pris le temps nécessaire pour consulter et pour s’assurer que le Canada serait prêt à composer avec les conséquences et les ramifications qui pourraient suivre.

Je tiens à préciser, cher collègue, que je n’ai jamais laissé entendre que les questions de cette nature étaient sans importance ou sans intérêt pour les Canadiens, les parlementaires ou le gouvernement lui-même. Il m’est toutefois arrivé à plusieurs reprises — ce n’est pas le cas aujourd’hui — de souligner que les insinuations, les sous-entendus et les affirmations qui ne sont pas fondées sur des faits, sans oublier les allusions à un supposé manque d’intégrité, ne servent ni le Sénat, ni les institutions que la Constitution a mises en place pour notre bénéfice à tous et qu’à titre de sénateurs, nous avons fait le serment de respecter.

En fait, monsieur le leader, vous avez dit hier que ces questions servaient nos propres fins. Nous pourrons vérifier dans le hansard plus tard.

Le mois dernier, la cheffe de cabinet du premier ministre, Katie Telford, a affirmé à un comité de l’autre endroit qu’« on ne cache jamais rien au premier ministre. Ce n’est certainement pas mon cas. »

Pourtant, il n’y a personne au sein du gouvernement Trudeau pour admettre qu’il a vu le rapport de sécurité que le SCRS a produit il y a deux ans au sujet des menaces faites par Pékin contre un député et les membres de sa famille.

Je répète que j’ai inscrit une question au Feuilleton du Sénat afin de savoir ce que fait le gouvernement Trudeau avec les documents classifiés et protégés. Elle y est depuis septembre 2020, c’est-à-dire depuis plus de deux ans et demi, et je n’ai toujours pas eu de réponse.

Il me semble, monsieur le leader, que vous disposez d’un budget assez important pour demander à quelqu’un de répondre à ma question. La raison pour laquelle je n’ai jamais reçu de réponse me semble assez évidente. Le gouvernement Trudeau dispose-t-il d’un système de gestion des documents de nature délicate? Si oui, pourquoi est-il incapable de dire qui a vu un rapport produit par le SCRS en juillet 2021?

Le sénateur Gold [ + ]

Nous avons répondu maintes fois à votre question sur ce qui a été vu il y a maintenant deux ans, mais vous continuez de rejeter la réponse du premier ministre et de la ministre des Affaires étrangères. Je n’ai rien à ajouter si ce n’est pour répéter ce que le premier ministre a déjà dit : il a reçu cette information, mais il en a eu connaissance seulement lorsqu’elle a été publiée dans le Globe and Mail.

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