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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable George J. Furey, c.r.--Président du Sénat

11 mai 2023


L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Honorables sénateurs, c’est avec une profonde gratitude que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage au Président George Furey. Votre Honneur, vous avez eu une carrière riche et variée comme enseignant, avocat et parlementaire, mais, en tant que Président, vous nous avez guidés pendant deux grandes transformations historiques : la pandémie de COVID-19 et la modernisation du Sénat.

La pandémie de COVID-19 a imposé d’énormes contraintes aux Canadiens, à nos institutions et à notre économie. Cependant, sous votre direction, nous avons modifié les pratiques du Sénat et avons fait en sorte que cette institution puisse apporter les mesures de soutien importantes dont les Canadiens avaient besoin pendant ces années difficiles.

Toutefois, Votre Honneur, votre héritage, c’est-à-dire ce par quoi les étudiants des parlements de Westminster se souviendront de vous, c’est l’habileté avec laquelle vous nous avez aidés à naviguer dans la modernisation du Sénat. Je me souviens que dans la déclaration liminaire que vous avez donnée lorsque vous avez accédé au poste de Président en 2015, vous avez souligné que le Sénat devait se réinventer et remplir son rôle constitutionnel en tant que Chambre indépendante de second examen objectif. Votre Honneur, votre leadership tout au long du processus de réforme a été exemplaire et ses effets se feront sentir longtemps dans l’avenir du Sénat.

Chers collègues, nous sommes nombreux à avoir eu la chance d’accompagner le Président lors de déplacements ou au moment d’accueillir des délégations parlementaires ou diplomatiques au Sénat. Vous avez donc pu constater avec quelle élégance il a représenté notre institution et notre pays. Nous sommes aussi nombreux à avoir eu le plaisir de le côtoyer dans un contexte plus détendu, autour d’un bon repas et d’une bonne bouteille de vin ou de whisky, souvent les deux, et à nous régaler des anecdotes tirées de sa carrière politique. Je vais garder d’excellents souvenirs de tout cela.

Nous savons tous que, pour mener une carrière politique, il faut avoir le soutien de sa famille. George a le grand bonheur d’avoir une tendre épouse, Karen, et quatre enfants très talentueux. Nous leur sommes d’ailleurs reconnaissants d’avoir partagé George avec nous.

Votre Honneur, vous avez présidé notre assemblée avec dignité, équité et intégrité, ainsi qu’avec un respect inébranlable pour cette institution et tous les gens qui y travaillent pour le bien des Canadiens.

Vous avez surtout su rester vous-même, une personne modeste et simple, un mari aimant, un père et un grand-père bienveillant, et une personne soutenue par sa foi et attachée à sa province et à son pays.

Vous avez été un mentor pour moi, pour un grand nombre de Terre-Neuviens et de Labradoriens et pour beaucoup de membres de mon équipe.

Votre Honneur, dans ma tradition, il y a un mot pour désigner une personne digne des plus grands éloges. George, vous êtes un véritable mensch. Je vous remercie de votre amitié et de votre soutien. Vous allez beaucoup me manquer.

L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, j’interviens également pour rendre hommage à l’honorable George Furey, un collègue et ami qui a été le 45e Président du Sénat du Canada, alors que nous nous apprêtons à lui dire au revoir.

Votre Honneur, en réfléchissant à votre mandat au Sénat, je me suis rappelé vos nombreuses interventions lorsque nous siégions tous les deux au Comité sénatorial permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration. C’est à cette époque que nous nous sommes liés d’amitié. Nous traversions une période difficile qui a débouché sur une plus grande transparence. Pourtant, à l’époque, les choses étaient simples. Vous étiez un bon libéral — s’il en est — et je suis un fier conservateur. Quoi qu’il en soit, nous savions tous les deux que l’esprit de parti jouait un noble rôle dans cette institution qui est la nôtre. C’était le bon vieux temps.

Bien des choses ont changé depuis, étant donné que le premier ministre Trudeau a fait entrer le Sénat en terrain inconnu. D’ailleurs, en qualité de Président, vous avez dû vous adapter à cette nouvelle réalité. Vous avez pris la barre alors que la tempête pointait à l’horizon. C’était une période tumultueuse au cours de laquelle vous avez dû rendre des décisions difficiles. Nous avons souscrit à certaines d’entre elles et en avons désapprouvé d’autres. Néanmoins, je respecte et j’admire les efforts que vous avez faits pour être juste et impartial à titre de Président. Ces sentiments dominent mon opinion à votre égard et n’ont jamais faibli.

Votre Honneur, je vous remercie d’avoir veillé à ce que les travaux du Sénat se déroulent sans heurts. Vous avez fait preuve d’une incroyable patience. Je me rappellerai toujours avec reconnaissance votre professionnalisme et votre loyauté à l’égard de notre institution.

Au fil des ans, vous avez joué le rôle d’ambassadeur dévoué du Canada dans le cadre de vos voyages à l’étranger. Lors de vos rencontres avec divers dirigeants d’autres pays, vous avez toujours autorisé et invité toutes les personnes présentes à participer aux discussions et aux réunions. Vous reconnaissiez le rôle de l’opposition et vous laissiez chacun exprimer son point de vue.

Votre Honneur, je voudrais terminer par cette pensée sincère : ce fut un plaisir de vous connaître au fil des ans. Je sais qu’on dit souvent cela à la légère, mais je le dis sincèrement. Betty et moi gardons d’excellents souvenirs des moments passés avec vous et Karen. Nous avons vraiment apprécié votre amitié.

Dès la fin de la journée, Votre Honneur, je vous appellerai à nouveau George. Bonne retraite. Je vous offre, ainsi qu’à Karen, mes meilleurs vœux, et je vous souhaite de rattraper le temps perdu avec vos proches, en particulier vos petits-enfants. Je ne manquerai pas de vous proposer cette partie de golf que vous m’avez promise.

Merci, Votre Honneur.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ + ]

Monsieur le Président, sachant votre remarquable humilité, je suis consciente que je continue à faire durer votre supplice en vous rendant cet hommage.

Sincèrement, toutefois, vous méritez tous les hommages qui vous sont rendus en ce jour pour la qualité de votre exercice de la présidence, fonction ô combien importante pour notre institution.

Je le fais au nom du Groupe des sénateurs indépendants, dont seulement trois membres ont siégé avec vous avant 2015. Pour les 36 autres collègues, vous êtes le seul Président que nous ayons connu dans cette enceinte en une période particulièrement complexe et exigeante de l’histoire de notre institution.

Monsieur le Président, votre engagement envers le service public est un exemple pour nous tous, et votre leadership a été essentiel pour guider le Sénat dans sa mission de représenter tous les Canadiens et toutes les Canadiennes ainsi que dans sa mission de modernisation.

Vous avez commencé ainsi votre premier discours à titre de Président :

Chers collègues, le Sénat est à la croisée des chemins. Nous avons l’occasion de travailler ensemble pour redéfinir la façon dont cette Chambre du Parlement du Canada fait son travail pour la population canadienne. Il ne fait nul doute que nous pénétrons en terrain inconnu, le gouvernement nous ayant invités à nous réinventer de manière moins partisane et à assumer le rôle qui nous incombe en vertu de la Constitution, soit être une Chambre indépendante de second examen objectif.

Votre Honneur, vous avez relevé ce défi haut la main, et l’histoire se souviendra toujours de votre passage à la présidence du Sénat du Canada. Vous n’avez ménagé aucun effort pour moderniser notre institution et renforcer la confiance des Canadiens à son endroit.

Votre formation professionnelle a aussi été un atout pour notre institution démocratique. Pour commencer, votre expérience de l’enseignement a fait de vous un guide hors pair pour les nouveaux sénateurs qui devaient comprendre les rouages, les règles et le protocole du Sénat — et parfois aussi pour certains sénateurs qui sont pourtant ici depuis longtemps. Quant à votre formation en droit, elle a fait de vous un Président juste et équitable, deux qualités qui se sont manifestées dans l’ensemble de vos décisions et de vos interventions. Vous avez assumé vos fonctions avec grand courage, celui de prendre des décisions difficiles qui n’avaient pas toujours l’heur de plaire à tous.

À l’extérieur du Sénat, vous avez été un éminent ambassadeur de notre institution. Autant au pays qu’à l’étranger, votre femme, Karen, et vous avez représenté le Sénat avec beaucoup d’élégance et de finesse. J’ai eu le plaisir de le constater moi-même à de nombreuses occasions.

Sur une note un peu plus personnelle, je profite de l’occasion pour vous souhaiter à tous les deux une bonne retraite. Pour votre famille et vous, ce sera enfin l’occasion de passer plus de bon temps ensemble.

Votre Honneur, vous laissez un legs impressionnant et votre contribution à la démocratie canadienne et au service public ne sera jamais oubliée.

Merci, et félicitations pour les incroyables services que vous avez rendus à la population canadienne!

L’honorable Scott Tannas [ + ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui dans le but de rendre hommage à notre cher Président, l’honorable George Furey.

Votre Honneur, votre carrière au Sénat s’est étendue sur plus de 23 ans, ce qui, pour être exact, signifie que vous êtes sénateur depuis 8 675 jours, au cas où vous vous poseriez la question. Pendant tout ce temps, vous avez su guider d’une main sûre cette institution. Vos mandats à titre de 45e Président du Sénat et de président du Comité du Règlement, du Comité de la régie interne et du Comité des affaires juridiques et constitutionnelles ont tous été absolument exemplaires.

Mais il y a aussi eu des moments difficiles. Dans la marine, on dit qu’un matelot n’acquiert pas d’expérience lorsque la mer est calme. Votre Honneur, pendant votre mandat, vous avez été confronté à de nombreux obstacles difficiles — la création de nouvelles mesures de sécurité sur la Colline du Parlement, le déménagement dans un nouvel édifice et une pandémie mondiale, pour ne nommer que ceux-là. Tout au long de ces événements, vous êtes resté maître à bord et vous avez démontré que vous pouviez mener notre vaisseau à bon port même dans les mers les plus agitées.

Vous êtes un dirigeant très respecté, non seulement comme représentant du Sénat, mais aussi du Canada. À l’occasion de vos voyages dans le monde, vous avez rencontré d’autres Présidents d’assemblée, des rois, des reines, des présidents et des premiers ministres. Vous nous avez toujours représentés avec dignité et assurance. On peut dire que ce n’est pas trop mal pour un garçon de Terre-Neuve-et-Labrador qui a grandi en ayant de grandes aspirations.

La poursuite et la réalisation de vos rêves, étant donné tout ce que vous avez accompli et la façon dont vous avez assumé vos différents rôles — que ce soit comme enseignant, avocat, sénateur, époux, père ou grand-père —, témoignent de votre force de caractère. Votre parcours personnel est une source d’inspiration pour les filles et les garçons, car il prouve que la route vers l’excellence ne dépend pas du point de départ dans la vie. C’est tout un legs à laisser.

George, en mon nom et au nom de mes collègues du Groupe des sénateurs canadiens, je vous souhaite sincèrement et affectueusement une heureuse retraite. Passez du bon temps à la maison avec Karen, vos enfants et vos petits-enfants. Je suis certain qu’ils aimeront vous voir à la maison à temps plein maintenant.

Vous êtes un modèle d’humilité, de sagesse et de gentillesse. Vous êtes irremplaçable. Ce fut pour moi un honneur de remplir mes fonctions à vos côtés.

L’honorable Jane Cordy [ + ]

Sénateur Furey, je ne peux pas croire que ce soit déjà le moment de votre départ à la retraite. Votre brillante carrière à Ottawa au service des Terre-Neuviens et des Labradoriens tire à sa fin après près de 24 ans.

Ce fut un grand plaisir de travailler à vos côtés, au sein du caucus, pendant 15 de ces années, jusqu’à votre nomination à la présidence, en 2015, à titre de premier Président du Sénat provenant de Terre-Neuve-et-Labrador. J’ajouterais que pendant la période où Geoff Regan a été Président de la Chambre des communes c’était la première fois que les Présidents des deux Chambres étaient diplômés de la Faculté de droit de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

George, je garde de bons souvenirs de mon travail à vos côtés, ici, à Ottawa. J’ai le sourire lorsque je repense au chœur du Sénat. Vous et moi, ainsi que la sénatrice Ringuette et les anciens sénateurs et sénatrices Bill Rompkey, Joan Fraser, Lorna Milne et Gerald Comeau, pour ne nommer que ceux-là, chantions dans ce chœur, non pas en tant que libéraux ou conservateurs, mais ensemble, dans un esprit de fraternité.

Le regretté sénateur Tommy Banks nous dirigeait en nous accompagnant au piano. Lorsque nous faussions, il se contentait de jouer un peu plus fort.

Comme nous venons de l’entendre, George, vous avez su guider le navire sénatorial d’une main assurée alors qu’il se lançait, il y a maintenant huit ans, dans des eaux encore inconnues, qu’il s’agisse de la dynamique sans cesse changeante de notre assemblée, du déménagement dans notre nouvel emplacement temporaire, l’édifice du Sénat du Canada, ou des bouleversements occasionnés par la pandémie et le passage aux séances hybrides.

Je crois que le plus beau compliment qu’on puisse faire à un Président est de lui dire qu’il est juste. Votre Honneur, vous avez dirigé nos délibérations d’une main ferme, mais juste, et vous nous avez toujours encouragés à trouver des solutions.

Je sais à quel point la famille est importante pour vous, George. Maintenant, vous pourrez passer plus de temps avec Karen, vos enfants et, surtout, vos petits-enfants.

Normalement, je n’oserais jamais citer les paroles d’un proche, mais comme Andrew fait lui aussi de la politique, je me permets une exception. Selon lui :

Mon père est un modèle exceptionnel, mais c’est surtout l’un de mes meilleurs amis.

Il a ajouté ceci :

Ma famille sera toujours ma plus grande priorité. C’est quelque chose que l’on m’a appris dès mon plus jeune âge.

Je ne pense pas qu’on puisse recevoir un plus beau compliment, George, qu’on soit un parent ou le Président du Sénat.

Karen et vous avez toujours compris que, aussi stimulante et électrisante soit la politique, c’est la famille qui permet de garder les deux pieds sur terre.

Monsieur le Président, j’ai téléphoné à l’ancienne sénatrice Joan Cook — ce qui vous inquiétera peut-être un peu — pour lui demander si elle avait une anecdote amusante à me raconter à votre sujet. Elle m’a dit : « George n’est pas amusant. Il est sérieux. Sa famille compte plus que tout pour lui. »

Elle a ajouté que cinq petits-enfants s’étaient ajoutés à votre famille en deux ans. Joan avait l’habitude de tricoter quelque chose pour chaque nouveau bébé, mais j’ai cru comprendre qu’elle vous a téléphoné pour vous dire :

Cinq petits-enfants en deux ans? Bon sang, George, dites à vos enfants de ralentir un peu. Je n’arrive pas à tricoter assez vite.

George, c’est un honneur et un privilège d’avoir pu servir avec vous au Sénat pendant 23 ans. Vous avez travaillé au service des Canadiens et du Sénat du Canada d’une manière remarquable, qui vous a mérité le profond respect de vos collègues. Comme le souligne la publication The Hill Times cette semaine, votre départ à la retraite « est une perte pour le Sénat et la population canadienne ». On ne soulignera jamais assez votre intégrité, votre dévouement et tout ce que vous avez apporté au Sénat.

Le Groupe progressiste du Sénat vous offre, à vous et à Karen, ses meilleurs vœux.

Merci pour tout ce que vous avez accompli.

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