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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances

Les frais d'intérêt de la dette fédérale

17 avril 2024


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition)

Monsieur le leader, hier matin, Statistique Canada a annoncé que l’inflation avait de nouveau augmenté le mois dernier. Cette hausse est due à l’augmentation du coût de l’essence, du loyer et des intérêts hypothécaires, qui ont augmenté de 25,4 % en un an seulement.

Quelques heures plus tard, monsieur le leader, au lieu de mettre fin aux déficits et aux dépenses inflationnistes, le gouvernement Trudeau a présenté un budget qui prévoit près de 40 milliards de dollars de nouvelles dépenses, et il a eu l’audace de le qualifier de « responsable ».

Monsieur le leader, est-il responsable de dépenser plus cette année pour payer les intérêts de la dette que pour les soins de santé? Est-il responsable de créer l’équivalent d’une dette de 2 400 $ pour chaque famille sous la forme de nouvelles dettes gouvernementales et de nouvelles dépenses inflationnistes?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de la question. De l’avis du gouvernement, le budget qui a été présenté et déposé aujourd’hui propose une approche responsable et prudente pour gérer notre économie tout en investissant dans l’avenir.

À cet égard, il y a un certain nombre de points qui doivent être soulignés. Évidemment, je ne vais pas passer en revue le budget. Cependant, j’ai hâte — comme vous tous, je crois — que le Sénat se penche là-dessus, et nous entreprendrons cette étude comme le faisons toujours.

Il n’en demeure pas moins, honorables collègues, que les investissements que le gouvernement a annoncés dans le budget visent à aider les Canadiens à mieux subvenir à leurs besoins en ce qui concerne le logement, les soins de santé, les services de garde et d’autres mesures qui sont nécessaires pour que les Canadiens puissent continuer de prospérer. Par ailleurs, notre économie se porte bien. C’est donc un budget responsable.

Selon les prévisions du budget néo‑démocrate—libéral, les recettes de la TPS devraient s’élever à 54,1 milliards de dollars pour l’exercice en cours, ce qui correspond exactement au montant que le gouvernement Trudeau paiera aux banques et aux détenteurs d’obligations cette année pour le service de la dette. Ce n’est pas responsable, monsieur le leader. Cela n’en vaut pas le coût, n’est-ce pas?

Le sénateur Gold [ + ]

En fait, la question que le Sénat et les Canadiens devraient se poser est de savoir si l’approche proposée par le gouvernement pour gérer de l’économie canadienne, qui demeure l’une des plus prospères du G7 — le Canada étant un des deux seuls pays de ce groupe à détenir une cote AAA — contient des mesures en matière de justice intergénérationnelle qu’on attend depuis longtemps. À cet égard, ma réponse est qu’il s’agit d’un budget responsable.

L’honorable Leo Housakos [ + ]

Sénateur Gold, le gouvernement peut difficilement parler de générations. Il y a toute une génération de Canadiens qui sont pris en otage dans le sous-sol chez leurs parents. Voilà la réalité. Sénateur Gold, le fait est que la seule chose que le gouvernement a vraiment bien faite, c’est d’établir des records en matière de déficits et de dette. Voilà ce à quoi le gouvernement excelle. Il a établi des records en matière de création d’une énorme inflation.

Comme l’a souligné mon collègue le sénateur Plett, il y a 40 milliards de dollars de nouvelles dépenses, alors qu’au cours des huit dernières années, le gouvernement a eu peine à équilibrer un budget, ce qui a créé l’inflation que le Canada connaît en ce moment. On dépense 54 milliards de dollars rien que pour le service de la dette que le gouvernement a créée au cours des huit dernières années et demie.

La question est très simple : pourquoi est-il si difficile pour le gouvernement Trudeau de comprendre le principe de base que des millions de Canadiens comprennent aux quatre coins du pays, à savoir qu’on ne peut pas continuer à dépenser plus d’argent qu’on n’en gagne? Quand le gouvernement va-t-il enfin comprendre ce principe et le mettre en pratique, comme le font tous les autres Canadiens partout au pays? On ne peut pas dépenser plus qu’on gagne.

Le sénateur Gold [ + ]

Primo, le présent budget maintient le déficit dans les limites prévues dans l’énoncé économique de l’automne.

Secundo, des mesures très ciblées visant à augmenter la contribution fiscale de 0,1 % des Canadiens permettront d’engranger des recettes suffisantes pour compenser bon nombre des coûts et des investissements supplémentaires prévus pour aider les Canadiens, que ce soit pour le logement, les services de garde, les soins de santé, l’assurance-médicaments ou les soins dentaires, soit tous les programmes qui profiteront aux Canadiens, car c’est la chose responsable à faire pour un gouvernement.

Il existe d’autres approches idéologiques en matière de budgets. On en parle régulièrement au Sénat. Je ne me livrerai pas à la partisanerie. Le gouvernement a présenté un budget responsable et prudent. Nous allons l’étudier. L’autre Chambre en débattra et finira par le mettre aux voix, comme d’habitude, en tant que motion de confiance.

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