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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable David Richards

22 mars 2024


Honorables sénateurs, je vous remercie de me donner l’occasion de prononcer quelques mots au sujet de notre collègue, afin de souligner et de reconnaître un moment rare et spécial. Cette fois, au lieu de ses récits, c’est sa propre histoire qui est mise à l’honneur.

Un documentaire superbe, fascinant et puissant intitulé Les Géographies de DAR, ou David Adams Richards, vient de remporter le Prix de la meilleure œuvre canadienne au FIFA 2024, c’est-à-dire la 42e édition du Festival international du film sur l’art, à Montréal.

Ce prix s’ajoute à celui déjà remporté à un festival du film du Nouveau-Brunswick.

Dans ce documentaire écrit et réalisé par Monique LeBlanc, le sénateur Richards raconte son histoire dans ses propres mots, de sa propre voix. Ceux parmi nous qui ont assisté à la projection à Ottawa ont eu le souffle coupé. Sa muse, son inspiration, c’est l’histoire de la population et du territoire de Miramichi, qui est au cœur de ses œuvres littéraires. Comme le dit David, les personnages proviennent de la terre. Ils sont comme des arbres et gardent, en quelque sorte, un lien avec cette rivière et cette terre. Eh bien, on pourrait en dire autant de David.

Né en 1950 à Newcastle, au Nouveau-Brunswick, David est le troisième de six enfants. Après avoir abandonné la chimère d’une carrière dans la LNH, il a trouvé sa voie à l’âge de 14 ans. Il allait devenir poète, et il a entrepris de façonner une vie marquée par une détermination extraordinaire.

Il a terminé son premier roman, The Keeping of Gusties, à l’âge de 20 ans. Il a trouvé d’autres écrivains et lu Faulkner, Brontë et Dostoïevski, et a dit de lui-même qu’il n’était en réalité « [...] rien de plus qu’un voyou avec Tolstoï dans sa poche. »

En 1971, toutefois, il a déployé son talent le plus convaincant en devenant un artisan des mots. Il a employé ce talent à bon escient en persuadant la belle Peggy McIntyre de l’épouser. De son propre aveu, ce fut la décision la plus intelligente de sa vie. À ce jour encore, ils sont des âmes sœurs, des meilleurs amis, des partenaires et des amoureux de la moto.

Les hommes devaient être rares dans la région de la Miramichi.

Il a toujours considéré sa communauté comme un endroit où se rendre utile aux autres. Il a rédigé plus de 25 ouvrages, pour lesquels il a remporté le prix Giller et des prix littéraires du gouverneur général, parfois dans la catégorie « romans et nouvelles » et dans la catégorie « essais » en même temps. Il a reçu l’Ordre du Nouveau-Brunswick, l’Ordre du Canada et beaucoup trop d’autres hommages pour tous les énumérer.

Ses ouvrages — vous connaissez les titres — incluent Mercy Among the Children, River of the Brokenhearted et Nights Below Station Street. Dans chacun d’entre eux, il demeure bienveillant, humble, spirituel, opiniâtre, talentueux et tendre. Il n’a jamais trahi la confiance de ses amis ou de son lieu d’origine, qui constituent ses racines.

Il a déclaré qu’il savait qu’il serait difficile de gagner sa vie comme écrivain. Il s’est parfois dit qu’il s’en serait mieux sorti en devenant plombier. Cela n’aurait probablement pas fonctionné. C’est pourquoi aujourd’hui, vous êtes assis parmi nous en tant que poète, écrivain et dramaturge. Vous écrivez des nouvelles, des essais, des polémiques et des milliers de mots judicieux.

David a dit un jour que le désir d’appartenance des êtres humains est leur pire défaut, mais ce n’est pas vrai. David, vous appartenez à une catégorie de gens qui a le génie des mots, et vous avez maintenant choisi d’appartenir à une confrérie de sénateurs. Nous sommes fiers et reconnaissants que vous fassiez partie de nos vies.

Je vais conclure sur une citation. Ce ne sont pas là les paroles de David, mais je pense qu’elles reflètent bien le moment présent et sa vie : « Travaillez en silence, laissez votre succès faire tout le bruit. »

Honorables collègues, faisons du bruit pour notre collègue.

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